La résidence de Netanyahu visée par un drone, tirs du Hezbollah sur le nord d'Israël

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'adresse à la 79e Assemblée générale des Nations Unies au siège de l'ONU à New York (File/Reuters).
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'adresse à la 79e Assemblée générale des Nations Unies au siège de l'ONU à New York (File/Reuters).
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Publié le Samedi 19 octobre 2024

La résidence de Netanyahu visée par un drone, tirs du Hezbollah sur le nord d'Israël

  • Israël a annoncé samedi qu'un tir de drone depuis le Liban avait visé la résidence du Premier ministre Benjamin Netanyahu, en pleine offensive israélienne contre le Hezbollah libanais.
  • Israël dit vouloir neutraliser le Hezbollah dans le sud du Liban et permettre le retour dans le nord de son territoire de quelque 60 000 habitants, déplacés depuis un an par les tirs de roquettes incessants du mouvement islamiste.

JERUSALEM : Israël a annoncé samedi qu'un tir de drone depuis le Liban avait visé la résidence du Premier ministre Benjamin Netanyahu, en pleine offensive israélienne contre le Hezbollah libanais. Ce dernier a revendiqué des tirs de roquettes sur plusieurs régions du nord du pays.

Dans le nord de la bande de Gaza, un bombardement israélien a fait 33 morts à Jabalia, selon la Défense civile, où l'armée poursuit son offensive visant à écraser le Hamas, décimé après un an de guerre et la mort de son chef, Yahya Sinouar, tué par des soldats israéliens.

La guerre qui fait rage dans le territoire palestinien depuis le 7 octobre 2023 a gagné le Liban, où Israël a lancé le 30 septembre une offensive terrestre dans le sud du pays, appuyée par des bombardements aériens, contre le Hezbollah, puissant allié du Hamas, lui aussi soutenu par l'Iran.

Samedi, un drone a été lancé vers la résidence privée de Benjamin Netanyahu à Césarée, une ville côtière du centre d'Israël, a annoncé le bureau du Premier ministre. M. Netanyahu était absent et l'incident n'a fait aucune victime.

Les sirènes d'alerte ont retenti dans plusieurs villes du nord d'Israël. L'armée a dénombré au moins 115 projectiles tirés depuis le Liban.

Un homme a été tué par les débris d'une roquette près d'Acre, dans le nord d'Israël, et cinq personnes ont été blessées à Kyriat Ata, à une quinzaine de kilomètres de Haïfa, selon les secours.

Le Hezbollah a annoncé avoir tiré des roquettes sur la région de Haïfa, le grand port du nord d'Israël, ainsi que sur la ville de Safed, et avoir visé une base militaire, disant riposter aux « agressions » israéliennes sur le Liban.

Au Liban, une frappe aérienne qui a fait deux morts a pour la première fois touché depuis le début de la guerre l'autoroute reliant Beyrouth au nord du pays, selon les autorités.

La frappe qui a visé une voiture s'est produite dans le secteur de Jounieh, une zone chrétienne épargnée jusque-là.

Israël dit vouloir neutraliser le Hezbollah dans le sud du Liban et permettre le retour dans le nord de son territoire de quelque 60 000 habitants, déplacés depuis un an par les tirs de roquettes incessants du mouvement islamiste.

Au moins 1 418 personnes ont été tuées au Liban depuis le début des bombardements israéliens massifs contre le Hezbollah le 23 septembre, d'après un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

L'ONU a recensé environ 700 000 déplacés.


Frappes israéliennes sur la banlieue sud de Beyrouth après des appels à l'évacuation

De la fumée s'élève du site d'une frappe aérienne israélienne qui a visé le village de Kfar Tibnit, dans le sud du Liban, le 17 octobre 2024, dans le cadre de la guerre entre le Hezbollah et Israël. (Photo AFP)
De la fumée s'élève du site d'une frappe aérienne israélienne qui a visé le village de Kfar Tibnit, dans le sud du Liban, le 17 octobre 2024, dans le cadre de la guerre entre le Hezbollah et Israël. (Photo AFP)
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BEYROUTH : L'aviation israélienne a mené samedi des frappes sur la banlieue sud de Beyrouth après avoir appelé à l'évacuation des habitants de ce bastion du mouvement islamiste Hezbollah, pour la première fois depuis trois jours.

Des images de l'AFPTV montrent des nuages de fumée grise et noire s'élevant au-dessus des quartiers visés.

L'agence nationale d'information (ANI, officielle) a indiqué que deux "frappes ennemies" avaient visé un immeuble du quartier de Haret Hreik.

L'armée israélienne avait appelé les habitants de ce quartier à évacuer la zone.

"Avertissement urgent aux résidents de la banlieue sud, spécialement ceux (...) du quartier de Haret Hreik: vous habitez près d'installations et d'intérêts appartenant au Hezbollah", contre qui l'armée israélienne "mènera des opérations dans un avenir proche", a indiqué sur X Avichay Adraee, porte-parole de l'armée pour le public arabophone.

Des appels à évacuer similaires ont été émis pour deux autres quartiers, Choueifat, qui a été visé par une frappe, et Bourj al-Barajneh.

Ces frappes interviennent alors qu'une pluie de projectiles venus du Liban s'est abattue dans la matinée sur le nord d'Israël et qu'un drone a été lancé vers la résidence privée du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

Au moins 1.418 personnes ont été tuées au Liban depuis le début des bombardements israéliens massifs contre le Hezbollah le 23 septembre, d'après un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

L'ONU a recensé environ 700.000 déplacés, dont une grande partie des habitants de la banlieue sud.


Gaza : un proche du chef présumé d'Al-Qaïda demande la libération des otages

Des parents et amis d'Israéliens pris en otage par des militants palestiniens du Hamas dans la bande de Gaza se rassemblent pour écouter le ministre israélien des Finances lors d'un rassemblement dans le centre de Jérusalem, le 3 juin 2024. (Photo Menahem Kahana AFP)
Des parents et amis d'Israéliens pris en otage par des militants palestiniens du Hamas dans la bande de Gaza se rassemblent pour écouter le ministre israélien des Finances lors d'un rassemblement dans le centre de Jérusalem, le 3 juin 2024. (Photo Menahem Kahana AFP)
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  • Un proche du chef présumé d'Al-Qaïda a demandé la libération des otages israéliens retenus à Gaza, estimant que les garder captifs dessert la cause palestinienne, trop délaissée à son goût.
  • Vendredi, le Hamas a déclaré que les otages ne seraient pas libérés avant « l'arrêt » de l'offensive israélienne.

PARIS : Un proche du chef présumé d'Al-Qaïda a demandé la libération des otages israéliens retenus à Gaza, estimant que les garder captifs dessert la cause palestinienne, trop délaissée à son goût. Selon SITE, une organisation américaine privée qui traque l'activité des djihadistes, cette demande est motivée par le fait que les garder captifs sert la cause palestinienne, déjà trop délaissée à son goût.

Mustafa Hamid (alias Abou al-Walid al-Masri), un vétéran de la centrale jihadiste et beau-père de Saïf El-Adel, considéré comme le probable chef d'Al-Qaïda et dont on ignore le lieu de résidence, fait valoir qu'« en raison de l'attention intense portée à la restitution des corps des otages morts et de ceux encore en vie (...), le sort des prisonniers palestiniens est ignoré », explique SITE.

Le groupe américain s'appuie sur un texte de l'intéressé daté de vendredi, dont il publie une traduction en anglais.

Le document a été mis en ligne au lendemain de l'annonce de la mort de Yahya Sinouar, chef du mouvement islamiste palestinien Hamas, et cerveau de l'attaque d'une ampleur inédite du 7 octobre 2023 en Israël qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

Tué par Israël dans le territoire palestinien, ce dernier s'était montré inflexible dans les négociations pour faire libérer les otages emmenés ce jour-là à Gaza.

Le Hamas et d'autres groupes islamistes détiennent encore 97 otages, dont 34 ont été confirmés morts par l'armée israélienne. Au total, 251 personnes avaient été enlevées, dont une partie a été libérée lors d'une trêve en décembre. Plusieurs otages ont ensuite été retrouvés morts.

« Quant au nouveau Sinouar qui dirigera les héros de Gaza, son premier devoir doit être de restituer les corps des prisonniers juifs +kidnappés+ à leurs familles », estime Mustafa Hamid, considéré par des experts consultés par l'AFP comme proche de plusieurs cadres tutélaires de la centrale d'Al-Qaïda.

« Leurs corps doivent être restitués immédiatement à leurs familles en Israël, et ce dossier doit être clos et non rouvert », ajoute-t-il, pointant les « conséquences » du maintien de ces otages depuis plus d'un an et citant le bilan humain extrêmement lourd parmi les habitants de Gaza.

Des propos qui tranchent avec l'inflexibilité affichée côté Hamas, sur lequel Al-Qaïda n'a pour autant aucun levier majeur.

« De plus, la question palestinienne a disparu, et personne n'en parle sauf à travers la question des kidnappés », poursuit le vétéran. « Et personne ne se soucie des prisonniers palestiniens, ni dans les médias, ni dans les négociations, ni dans les manifestations, car il n'y a personne pour les pleurer. »

« Clôturons donc le dossier des juifs +kidnappés+ », exhorte-t-il, « pour qu'il ne reste plus que le dossier de la Palestine et de la mosquée al-Aqsa » de Jérusalem.

Vendredi, le Hamas a déclaré que les otages ne seraient pas libérés avant « l'arrêt » de l'offensive israélienne.


Gaza : la mort de Sinouar ouvre « une nouvelle perspective » pour un cessez-le-feu, affirme le chef de la diplomatie européenne

"Lors des opérations de l'armée dans la bande de Gaza, trois terroristes ont été éliminés", a indiqué l'armée dans un communiqué. Les forces israéliennes "vérifient la possibilité que l'un des terroristes soit Yahya Sinouar", et "à ce stade, les identités des terroristes ne peuvent pas être confirmées", ajoute le communiqué. (AFP)
"Lors des opérations de l'armée dans la bande de Gaza, trois terroristes ont été éliminés", a indiqué l'armée dans un communiqué. Les forces israéliennes "vérifient la possibilité que l'un des terroristes soit Yahya Sinouar", et "à ce stade, les identités des terroristes ne peuvent pas être confirmées", ajoute le communiqué. (AFP)
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  • "Après la mort de Yahya Sinouar, une nouvelle perspective s'ouvre et nous devons nous en saisir pour obtenir un cessez-le-feu et la libération des otages a déclaré Josep Borrel.
  • Le Premier ministre israélien Netanyahu a de son côté prévenu que la mort du chef du Hamas, un des objectifs du gouvernement israélien depuis le 7 octobre, "ne veut pas dire la fin de la guerre à Gaza, mais le début de la fin".

NAPLES : La mort du chef du Hamas à Gaza, Yahya Sinouar, considéré comme l'architecte des massacres du 7 octobre en Israël, ouvre "une nouvelle perspective" en vue d'un cessez-le-feu dans le territoire palestinien, a estimé samedi le chef de la diplomatie européenne.

"Après la mort de Yahya Sinouar, une nouvelle perspective s'ouvre et nous devons nous en saisir pour obtenir un cessez-le-feu et la libération des otages (israéliens encore captifs) à Gaza, et oeuvrer à une solution politique", a déclaré Josep Borrell aux journalistes lors d'une réunion des ministres de la défense du G7 à Naples (Italie).

"Ce devrait être une opportunité en vertu de laquelle un accord sur un cessez-le-feu et la libération des otages pourraient être obtenus. Et qui ouvrirait la porte à plus d'aide humanitaire", a-t-il ajouté.

Vendredi sur son compte X, M. Borrell avait estimé que la mort de Yahya Sinouar marquait "un tournant au Moyen-Orient". "Les otages doivent être libérés et les guerres à Gaza, en Cisjordanie et au Liban doivent cesser", avait-il écrit.

Plusieurs dirigeants dans le monde ont émis l'espoir que la mort de Yahya Sinouar ouvre la voie vers un cessez-le-feu et la libération des otages. Le président américain, Joe Biden, y a vu l'opportunité "d'un chemin vers la paix" au Proche-Orient.

Le Premier ministre israélien Netanyahu a de son côté prévenu que la mort du chef du Hamas, un des objectifs du gouvernement israélien depuis le 7 octobre, "ne veut pas dire la fin de la guerre à Gaza, mais le début de la fin".