Pire que la Naksa et la Nakba réunies? Un an après, aucun espoir à l'horizon

Cette photo, publiée en janvier 1948, montre des Arabes palestiniens quittant leur village et les quartiers de Jérusalem pour marcher contre une colonie juive en Palestine et fuyant l'attaque de la Haganah, pendant la guerre israélo-arabe de 1948. (AFP)
Cette photo, publiée en janvier 1948, montre des Arabes palestiniens quittant leur village et les quartiers de Jérusalem pour marcher contre une colonie juive en Palestine et fuyant l'attaque de la Haganah, pendant la guerre israélo-arabe de 1948. (AFP)
De vieux bâtiments arabes subsistent dans le village de Deir Yassine, qui fait désormais partie d'un hôpital psychiatrique à Jérusalem, où des troupes juives irrégulières ont massacré plus de 100 Palestiniens et chassé les habitants restants en 1948. (AFP)
De vieux bâtiments arabes subsistent dans le village de Deir Yassine, qui fait désormais partie d'un hôpital psychiatrique à Jérusalem, où des troupes juives irrégulières ont massacré plus de 100 Palestiniens et chassé les habitants restants en 1948. (AFP)
Le lanceur d'alerte israélien Mordechai Vanunu (3e à gauche) se joint aux Palestiniens lors de leur marche commémorative le 7 avril 2005 sur le site original de leur ancien village de Deir Yassine à Jérusalem. (AFP)
Le lanceur d'alerte israélien Mordechai Vanunu (3e à gauche) se joint aux Palestiniens lors de leur marche commémorative le 7 avril 2005 sur le site original de leur ancien village de Deir Yassine à Jérusalem. (AFP)
Short Url
Publié le Lundi 07 octobre 2024

Pire que la Naksa et la Nakba réunies? Un an après, aucun espoir à l'horizon

  • Au cours des douze mois qui ont suivi l'attaque du Hamas contre Israël, les échos de Deir Yassine et les souvenirs traumatisants de la Nakba et de la Naksa ont refait surface dans la conscience collective du monde arabe
  • À l'heure actuelle, la situation est certainement bien pire. Aujourd'hui, alors que le monde regarde, impuissant ou peu désireux d'intervenir, l'histoire se répète

DUBAI: C'est l'horreur de Deir Yassine qui, plus que tout autre incident, a symbolisé le violent nettoyage ethnique des Palestiniens en 1948, connu sous le nom de Nakba – la catastrophe.

Au cours des douze mois qui ont suivi l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, les échos de Deir Yassine et les souvenirs traumatisants de la Nakba ont refait surface dans la conscience collective du monde arabe.

Il serait faux de dire que le village palestinien de Deir Yassine, une colonie située à quelques kilomètres à l'ouest de Jérusalem et dont les origines remontent au moins au XVIe siècle, n'existe plus.

Certes, son nom a été rayé des cartes. Les Arabes, ainsi que les générations de leurs ancêtres qui ont vécu ici, ont disparu depuis longtemps, tandis que les vestiges du cimetière abandonné du village ont été détruits au bulldozer dans les années 1980 pour laisser place à une nouvelle autoroute.

Mais certains des 144 bâtiments en pierre de Deir Yassine, dont l'une des deux écoles construites par les villageois, peuvent encore aperçus derrière une clôture de sécurité et intégrés au campus tentaculaire d'un hôpital israélien pour malades mentaux.

L'hôpital psychiatrique de Kfar Shaul a été construit sur le site du village en 1951, sans aucune considération apparente, ironique ou autre, pour les événements traumatisants qui s'y étaient déroulés trois ans plus tôt.

Le 9 avril 1948, des terroristes sionistes ont attaqué Deir Yassine et, selon les mots de l'historien palestinien Walid Khalidi, ont perpétré «l'atrocité la plus connue et peut-être la plus sanglante» de la guerre civile qui a éclaté à la suite de l'adoption par les Nations unies du plan controversé de partage de la Palestine.

Un peu plus d'un mois après ce massacre, qui s'inscrit dans la vague de terrorisme juif visant à s'emparer d'un maximum de terres pour l'entreprise coloniale sioniste, David Ben-Gourion a déclaré la création de l'État d'Israël, le 14 mai 1948.

Ce qui s'est passé à Deir Yassine en 1948 n'est en rien unique.

Mais c'est l'horreur de Deir Yassine, dont la nouvelle s'est rapidement répandue, qui, plus que tout autre incident, a symbolisé le violent nettoyage ethnique des Palestiniens en 1948, connu sous le nom de Nakba – la catastrophe.

Au cours des douze mois qui ont suivi l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, les échos de Deir Yassine et les souvenirs traumatisants de la Nakba et de la Naksa, la saisie ultérieure par Israël des territoires palestiniens restants en 1967, ont refait surface dans la conscience collective du monde arabe.

Légende
Au cours de l'année écoulée à Gaza, plus de 40 000 personnes – dont plus de 10 000 enfants – ont été tuées par les forces israéliennes, qui aspirent à venger, aveuglément et de manière disproportionnée, les 1 200 Israéliens tués par le Hamas le 7 octobre et les plus de 40 otages qu'on suppose morts en captivité.

Les 17 et 18 septembre, Israël a lancé un assaut extraordinaire contre le Liban, lorsque des centaines de bipeurs et de talkies-walkies piégés par des agents israéliens ont explosé entre les mains de membres du Hezbollah dans tout le Liban. Plus de 40 personnes ont été tuées et des milliers d'autres blessées, parmi lesquelles de nombreux civils, dont des enfants.

Des jours de frappes aériennes ont suivi, visant à tuer des dirigeants du Hezbollah mais faisant inévitablement plus de victimes civiles que de combattants.

Le 25 septembre, le ministère libanais de la Santé faisait déjà état de 558 morts, dont 50 enfants, et de plus de 1 800 blessés.

Puis, aux premières heures de mardi, les troupes israéliennes ont envahi le Liban.

Une fois de plus, les Arabes qui craignent pour leur vie et celle de leurs enfants aux mains d'Israël se déplacent, évoquant les souvenirs douloureux de la Nakba et de la Naksa.

Les 24 et 25 septembre, «à la suite d'une escalade significative du conflit armé entre Israël et le Hezbollah au Liban et de l'arrivée subséquente de réfugiés palestiniens du sud cherchant à s'abriter dans des zones plus sûres», l'Unrwa (l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient) a ouvert trois abris d'urgence dans les environs de la ville de Saïda, sur la côte.

L'Unrwa brosse un tableau qui rappelle tragiquement les scènes vécues en 1948 et en 1967.

«Les frappes aériennes intensives ont déplacé des dizaines de milliers de civils, dont beaucoup ont cherché à se réfugier dans le nord du pays. La ville de Saïda aurait connu un afflux important de personnes déplacées, entraînant des pénuries de produits de base tels que le pain et l'eau potable.»

Le 24 septembre, on estimait à 200 000 le nombre de personnes déplacées au Liban, près de la moitié d'entre elles s'étant déplacées depuis les attaques des bipeurs du 17 septembre.

À l'heure actuelle, la situation est certainement bien pire. Aujourd'hui, alors que le monde regarde, impuissant ou peu désireux d'intervenir, l'histoire se répète.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


KSrelief poursuit son action humanitaire en Jordanie, en Afghanistan et au Liban

En Afghanistan, 200 kits d'abris et 200 tentes ont été distribués au profit de 1 200 personnes. (SPA)
En Afghanistan, 200 kits d'abris et 200 tentes ont été distribués au profit de 1 200 personnes. (SPA)
Short Url
  • KSrelief a fourni des services médicaux et distribué des produits de première nécessité à des personnes

RIYAD: Le Centre d'aide humanitaire et de secours du Roi Salmane (KSrelief) poursuit ses activités humanitaires en Jordanie, en Afghanistan et au Liban en fournissant des services médicaux et en distribuant des produits de première nécessité à des particuliers.

Au camp jordanien de Zaatri, l'agence d'aide saoudienne a fourni des services médicaux à 2 738 patients au cours de la deuxième semaine de novembre. Les médecins généralistes ont traité 657 patients, les internistes 125 patients souffrant de diabète, d'hypertension et d'asthme.

La clinique pédiatrique a examiné 270 enfants, tandis que le service des urgences a pris en charge 297 patients. Les dentistes, quant à eux, ont traité 183 patients

La clinique de gynécologie a pris en charge 182 femmes, tandis que la clinique des oto-rhino-laryngologistes a traité 57 patients pour des affections telles que la sinusite, la pharyngite, l'amygdalite et l'otite moyenne.

La clinique d'ophtalmologie a aidé 51 patients et leur a fourni des médicaments. La clinique de cardiologie a reçu 27 patients et la clinique de radiologie diagnostique a effectué des examens pour 25 patients.

Les autres services médicaux fournis comprenaient également des tests de laboratoire, des radiographies et des vaccinations.

En Afghanistan, 200 kits d'abris et 200 tentes ont été distribués à 1 200 personnes dans le cadre d'un projet destiné aux rapatriés du Pakistan vers l'Afghanistan et aux personnes touchées par les inondations.

Au Liban, KSrelief a distribué 530 coupons d'achat à des orphelins et à des personnes handicapées dans la région du Akkar, à Beyrouth, dans le centre et l'ouest de la Bekaa et à Aramoun.

Ces coupons permettent aux bénéficiaires d'acheter les vêtements d'hiver de leur choix dans des magasins agréés.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Liban: multiples frappes au coeur de Beyrouth et dans sa banlieue

Une femme est escortée après avoir été secourue du site d'une frappe israélienne dans le quartier de Basta à Beyrouth, au milieu des hostilités en cours entre le Hezbollah et les forces israéliennes, le 23 novembre 2024. (Reuters)
Une femme est escortée après avoir été secourue du site d'une frappe israélienne dans le quartier de Basta à Beyrouth, au milieu des hostilités en cours entre le Hezbollah et les forces israéliennes, le 23 novembre 2024. (Reuters)
Short Url
  • De multiples frappes ont touché Beyrouth dans la nuit de vendredi à samedi, dont une série à l'aube a détruit complètement un immeuble résidentiel au cœur de la capitale libanaise
  • La frappe a endommagé plusieurs bâtiments à proximité et des ambulances ont afflué sur le site de l'immeuble ciblé

BEYROUTH: De multiples frappes ont touché Beyrouth dans la nuit de vendredi à samedi, dont une série à l'aube a détruit complètement un immeuble résidentiel au cœur de la capitale libanaise, selon un média d'Etat, alors que la guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah entre dans son troisième mois.

"La capitale Beyrouth s'est réveillée sur un massacre terrifiant, l'aviation israélienne ayant complètement détruit un immeuble résidentiel de huit étages à l'aide de cinq missiles, rue Maamoun, dans le quartier de Basta", a indiqué l'Agence nationale d'information Ani.

Les secouristes s'employaient à déblayer les décombres à l'aide de pelleuteuse, selon des images de l'AFPTV. Les secouristes cités par l'Ani ont fait état d'un "grand nombre de morts et de blessés", dans plus de précisions dans l'immédiat.

Des journalistes de l'AFP à travers Beyrouth et ses environs ont entendu au moins trois fortes explosions, suivies d'une odeur âcre, après une journée d'intenses bombardements dans la banlieue sud de Beyrouth, un bastion du Hezbollah pro-iranien, en guerre ouverte contre Israël.

La frappe a endommagé plusieurs bâtiments à proximité et des ambulances ont afflué sur le site de l'immeuble ciblé, qui s'est transformé en un tas de décombres, dans ce quartier populaire et densément peuplé de Basta, selon les images d'AFPTV.

Un immense cratère était visible sur des vidéos circulant sur les réseaux sociaux, mais que l'AFP n'a pas pu vérifier.

Lors d'un discours mercredi, le chef du Hezbollah Naïm Qassem a prévenu que son mouvement viserait "le centre de Tel-Aviv", en riposte aux récentes frappes israéliennes sur Beyrouth.

Plus tôt dans la journée de vendredi, ainsi que dans la nuit de vendredi à samedi, l'Ani avait déjà fait état d'une série de frappes israéliennes contre la banlieue sud de la capitale.

Plusieurs bâtiments ont été visés, dont deux situés à la périphérie de la banlieue sud de Beyrouth, dans le secteur encore densément peuplé de Chiyah à Ghobeiry, qui abrite plusieurs centres commerciaux, là encore après des appels à évacuer.

Selon la même source, d'importants incendies se sont déclarés et des bâtiments se sont effondrés.

Dans le sud du Liban, où Israël, en guerre ouverte contre le Hezbollah libanais, mène depuis le 30 septembre des incursions terrestres, cinq secouristes affiliés au mouvement pro-iranien y ont été tués, selon le ministère libanais de la Santé.

Et dans l'est du Liban, où le Hezbollah est également présent, une frappe israélienne a tué le directeur de l'hôpital Dar al-Amal près de Baalbeck, et six membres du personnel soignant, dans sa résidence située à côté de l'établissement de santé, selon le ministère.

Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux mais non vérifiée par l'AFP montre des civils se précipitant vendredi vers la sortie d'un centre commercial huppé à Hazmieh, quartier jouxtant la banlieue sud, tandis qu'une alarme et des annonces retentissaient dans les haut-parleurs.

Ces frappes interviennent alors que l'OMS a déclaré vendredi que près de 230 agents de santé avaient été tués au Liban depuis le 7 octobre 2023, déplorant "un chiffre extrêmement inquiétant".

L'armée israélienne a déclaré avoir "effectué une série de frappes sur des centres de commandement terroristes du Hezbollah" dans la banlieue sud de Beyrouth.

Elle a ajouté avoir touché "des cibles terroristes du Hezbollah dans la région de Tyr" (sud), dont des "centres de commandement" et "des installations de stockage d'armes".

Pour la première fois vendredi, les troupes israéliennes sont entrées dans le village de Deir Mimas, à environ 2,5 kilomètres de la frontière.

La cadence des frappes israéliennes s'est accélérée après le départ de l'émissaire américain Amos Hochstein, qui était en visite à Beyrouth mardi et mercredi pour tenter de parvenir à un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah.

Après un an d'échange de tirs transfrontaliers, Israël est entré en guerre ouverte contre le Hezbollah le 23 septembre, en lançant une intense campagne de bombardements au Liban, où plus de 3.640 personnes ont été tuées, selon le ministère libanais de la Santé.

Les réactions internationales continuent par ailleurs de se multiplier après l'émission jeudi par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense, Yoav Gallant, accusés de crimes contre l'humanité et crimes de guerre dans le conflit déclenché à Gaza par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

Short Url
  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).