Suisse: Rejets des textes sur la biodiversité et les retraites par référendum

Cette photographie montre une banderole électorale sur laquelle on peut lire « 30 % des terres confisquées ? La production suisse en danger ! Non ! Aux initiatives extrêmes pour la biodiversité » placée sur le bord d'une route pour protester contre une initiative populaire suisse sur la biodiversité à Lausanne le 20 septembre 2024. (Photo AFP)
Cette photographie montre une banderole électorale sur laquelle on peut lire « 30 % des terres confisquées ? La production suisse en danger ! Non ! Aux initiatives extrêmes pour la biodiversité » placée sur le bord d'une route pour protester contre une initiative populaire suisse sur la biodiversité à Lausanne le 20 septembre 2024. (Photo AFP)
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Publié le Dimanche 22 septembre 2024

Suisse: Rejets des textes sur la biodiversité et les retraites par référendum

  • Les sondages publiés avant le scrutin laissaient déjà poindre une victoire du "non" sur ces deux textes.
  • Selon l'OFEV, l'état de la biodiversité en Suisse est insatisfaisant: la moitié des milieux naturels et un tiers des espèces sont menacés. Les milieux aquatiques et les marais sont parmi les plus en danger.

GENEVE : Les électeurs suisses ont nettement rejeté dimanche une initiative visant à exiger une meilleure protection de la biodiversité ainsi qu'une proposition de réforme du financement des retraites, selon les premières projections publiées à la fermeture des bureaux de vote.

Ces projections ne sont pas une surprise: les sondages publiés avant le scrutin laissaient déjà poindre une victoire du "non" sur ces deux textes. Elle a été confirmée par les premières projections de l'institut de sondage gfs.bern dès la fermeture des bureaux de vote à midi (10H00 GMT).

Soutenue par plusieurs organisations de défense de la nature et du paysage, dont Pro Natura, BirdLife et Patrimoine Suisse, l'initiative sur la biodiversité réclamait davantage de moyens et de surfaces pour mieux protéger la biodiversité et la nature, même en dehors des zones protégées, ainsi qu'une meilleure protection du paysage et du patrimoine bâti.

Le texte n'a recueilli que 37% de votes, selon l'institut.

Selon des résultats partiels publiés par le gouvernement fédéral en temps réel sur une application dédiée, le texte était rejeté par près de 66% des électeurs à 10H30 GMT et la quasi totalité des cantons.

"La Suisse a l'un des taux d'espèces et des milieux menacés les plus élevés de tous les pays européens de l'OCDE", a expliqué à l'AFP l'une des directrices de Pro Natura, Sarah Pearson Perret, citant un rapport de l'Agence européenne pour l'environnement.

Cette étude, publiée en 2020, montre qu'en Suisse le pourcentage de zones protégées par rapport au territoire national est le plus bas de tous les pays européens.

Pour le Conseil fédéral mais aussi le parti de droite radicale UDC - le premier parti du pays, dont l'une des composantes historique est le monde agricole -, tout comme pour les partis PLR et le Centre, ainsi que pour les acteurs économiques, l'initiative allait trop loin.

- Suisse, mauvais élève -

Selon des statistiques publiées en 2023 par l'Office fédéral de l'environnement (OFEV), 13,4% du territoire suisse sont consacrés à la conservation de la biodiversité. En décembre 2022, les pays s'étaient mis d'accord à la COP15 à Montréal sur une feuille de route visant à protéger "d'ici 2030, au moins 30%" des terres et des mers de la planète.

Selon l'OFEV, l'état de la biodiversité en Suisse est insatisfaisant: la moitié des milieux naturels et un tiers des espèces sont menacés. Les milieux aquatiques et les marais sont parmi les plus en danger.

La Confédération dépense actuellement quelque 600 millions de francs suisses (638 millions d'euros) par an pour soutenir la diversité des espèces.

La plus grande partie de ces fonds est versée aux agriculteurs pour qu'ils dédient certaines surfaces de leurs exploitations à la biodiversité, sous forme par exemple de pâturages, jachères florales, haies...

- Réforme des retraites -

Dimanche les Suisses ont aussi nettement rejeté la réforme du financement des retraites, voulue par le gouvernement selon les premières projections de gfs.bern, qui donne seulement 31% de votes en sa faveur.

Le "non" l'emportait à 67% selon l'application fédérale, se basant sur un dépouillement partiel à 10H30 GMT.

La gauche et les syndicats ont ainsi remporté une nette victoire sur un projet qu'elles n'hésitaient pas à qualifier de trahison et d'arnaque.

En Suisse, le financement des retraites repose sur trois "piliers": la prévoyance étatique, la prévoyance professionnelle et la prévoyance privée. Seuls les deux premiers sont obligatoires.

Selon le gouvernement la prévoyance professionnelle, financée par les cotisations des entreprises, est sous pression en raison de la faiblesse des rendements sur les marchés financiers: les avoirs qui y sont placés ne dégagent pas des intérêts suffisants pour financer le versement des pensions de retraite.

En outre, l'espérance de vie augmente et les rentes doivent être versées plus longtemps.

La réforme prévoyait notamment que les employés et les employeurs versent des cotisations salariales plus élevées à la caisse de pension.


Etats-Unis: quatre morts et des dizaines de blessés dans une fusillade

Un groupe de jeunes de l'église de Dothan (Alabama) prie devant l'église Emanuel AME à l'occasion du premier anniversaire de la fusillade, le 17 juillet 2015 à Charleston (Caroline du Sud). (Photo d'archives AFP)
Un groupe de jeunes de l'église de Dothan (Alabama) prie devant l'église Emanuel AME à l'occasion du premier anniversaire de la fusillade, le 17 juillet 2015 à Charleston (Caroline du Sud). (Photo d'archives AFP)
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  • Trois adultes, deux hommes et une femme, ont été retrouvés sur le trottoir, mortellement blessés par balle, tandis qu'une quatrième victime est décédée dans un hôpital local, a-t-il rapporté
  • Au total, des dizaines de personnes ont été touchées par des tirs, dont quatre se trouvent dans un état grave, a précisé M. Fitzgerald

WASHINGTON: Une fusillade impliquant plusieurs personnes en Alabama, dans le sud des Etats-Unis, a fait au moins quatre morts et des dizaines de blessés, a annoncé la police dimanche.

"Nous pensons que plusieurs tireurs ont fait feu à plusieurs reprises sur un groupe de personnes" dans un quartier de Birmingham samedi soir, a déclaré Truman Fitzgerald, un officier de police, à des médias locaux.

Trois adultes, deux hommes et une femme, ont été retrouvés sur le trottoir, mortellement blessés par balle, tandis qu'une quatrième victime est décédée dans un hôpital local, a-t-il rapporté.

Au total, des dizaines de personnes ont été touchées par des tirs, dont quatre se trouvent dans un état grave, a précisé M. Fitzgerald.

La police n'a encore procédé à aucune arrestation, a-t-il poursuivi, exhortant la population à fournir toute information susceptible de faciliter l'enquête.

Les pompiers sont intervenus samedi soir et ont bouclé la zone.

Avec plus d'armes à feu que d'habitants, les Etats-Unis affichent le taux de mortalité par arme à feu le plus élevé de tous les pays développés.

Les fusillades y sont un fléau récurrent que les gouvernements successifs n'ont jusqu'à présent pas réussi à endiguer, de nombreux Américains restant très attachés à leurs armes.


Berlin appelle à désamorcer d'urgence l'escalade au Proche-Orient

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  • A l'instar du chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, début septembre, Berlin appelle samedi à l'application de la résolution 1701 de l'ONU
  • Cette résolution, qui a mis fin à la guerre de 2006 entre le Hezbollah et Israël, stipule que seule l'armée libanaise et la Force Intérimaire des Nations Unies au Liban (Finul) soient déployées dans le sud du Liban

FRANCFORT: Les autorités allemandes ont insisté samedi sur le "besoin urgent" de mesures au Proche-Orient, en suggérant de passer par la voie diplomatique, au moment où le front de la guerre menée par Israël dans la bande de Gaza s'étend au Liban.

"Encore une fois, toute la région retient son souffle", c'est pourquoi "nous avons un besoin urgent de mesures concrètes au Proche-Orient pour désamorcer la situation et éviter de nouvelles victimes civiles", a écrit le ministère des Affaires étrangères sur X.

La cheffe de la diplomatie allemande Annalena Baerbock a été en contact avec ses homologues en Israël et au Liban pour discuter des prochaines étapes nécessaires, est-il précisé.

Dans le même temps, le gouvernement fédéral se dit "profondément préoccupé" par la récente escalade du conflit au Proche-Orient au Liban, se disant aussi convaincu que celle-ci "n'est pas inévitable", selon un communiqué du porte-parole du gouvernement, Steffen Hebestreit.

"Une solution diplomatique au conflit doit être possible", est-il ajouté.

A l'instar du chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, début septembre, Berlin appelle samedi à l'application de la résolution 1701 de l'ONU.

Cette résolution, qui a mis fin à la guerre de 2006 entre le Hezbollah et Israël, stipule que seule l'armée libanaise et la Force Intérimaire des Nations Unies au Liban (Finul) soient déployées dans le sud du Liban.

Depuis mardi, des attaques menées par Israël ou qui lui sont imputées ont fait plus de 70 morts et quelque 3.000 blessés au Liban.

Ce conflit "ne doit pas se transformer en un embrasement régional", prévient la chancellerie.

Un tel scénario "aurait des conséquences terribles et durables pour les populations de toute la région, et les destructions résultant d'une telle confrontation "seraient catastrophiques", conclut-elle.

jpl/fio

© Agence France-Presse


Immigration illégale : Berlin et Paris appellent l'UE à négocier avec Londres

Les premiers intervenants aident les migrants à débarquer du navire espagnol Salvamento Maritimo (agence de recherche et de sauvetage en mer) après que 3 bateaux "cayuco" avec environ 180 personnes à bord soient arrivés au port de La Restinga sur l'île canarienne d'El Hierro, tôt le 19 septembre 2024. (AFP)
Les premiers intervenants aident les migrants à débarquer du navire espagnol Salvamento Maritimo (agence de recherche et de sauvetage en mer) après que 3 bateaux "cayuco" avec environ 180 personnes à bord soient arrivés au port de La Restinga sur l'île canarienne d'El Hierro, tôt le 19 septembre 2024. (AFP)
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  • Paris et Berlin ont demandé, dans une lettre commune à la Commission européenne, d'intensifier les efforts contre l'immigration illégale, notamment en négociant un accord migratoire avec le Royaume-Uni
  • Le Brexit a gravement affecté "la cohérence des politiques migratoires" au sein de l'UE, écrivent dans un courrier commun le ministre de l'Intérieur démissionnaire, Gérald Darmanin et son homologue allemande, Nancy Faeser

FRANCFORT: Paris et Berlin ont demandé, dans une lettre commune à la Commission européenne, d'intensifier les efforts contre l'immigration illégale, notamment en négociant un accord migratoire avec le Royaume-Uni, a appris l'AFP samedi.

Le Brexit a gravement affecté "la cohérence des politiques migratoires" au sein de l'UE, écrivent dans un courrier commun le ministre de l'Intérieur démissionnaire, Gérald Darmanin et son homologue allemande, Nancy Faeser, adressé vendredi soir à la Commissaire européenne aux affaires intérieures Ylva Johansson.

C'est pourquoi la Commission Européenne devra présenter "rapidement un projet de mandat de négociation en vue d'un accord avec le Royaume-Uni sur les questions d'asile et d'immigration".

M. Darmanin avait formulé la même demande début septembre après la mort d'au moins douze migrants au large de la France.

Les routes migratoires traversant le continent européen vers le Royaume-Uni représentent "presque un tiers des entrées illégales" dans l'espace Schengen, rappellent les deux ministres.

Or, "l'absence de perspectives légales au Royaume-Uni incite à la clandestinité et nourrit les réseaux de passeurs" en mettant en danger les personnes traversant la Manche et la mer du Nord.

Le nouveau Premier ministre britannique Keir Starmer s'est dit prêt à accélérer le traitement des dossiers de demandeurs d'asile tout en durcissant la lutte contre les passeurs.

M. Darmanin et Mme Faeser déplorent également que les "règles de Dublin ne soient que peu, ou pas, appliquées par certains Etats membres".

Selon ce règlement communautaire, le premier pays de l'Union dans lequel est entré un étranger clandestin est responsable de sa demande d'asile, mais les Etats aux frontières extérieures de l'UE, comme l'Italie et la Grèce, critiquent ce mécanisme, appelant à plus de solidarité parmi les Vingt-Sept.

En Allemagne, un attentat meurtrier à Solingen (ouest) en août, imputé à un Syrien de 26 ans qui aurait dû être expulsé vers la Bulgarie, où son arrivée avait été enregistrée, a mis en lumière des failles dans le système.

En réponse, l'Allemagne a réintroduit depuis le 16 septembre et pour six mois des contrôles généralisés avec les neufs pays à ses frontières pour lutter contre l'immigration illégale, avec un risque d'effet domino et de nouvelles tensions dans le reste de l'Union européenne.