Mpox: le système de santé placé en «  état de vigilance maximale » en France

Des patients attendent devant la salle de consultation du centre de traitement Mpox à l'hôpital général de référence Nyiragongo, au nord de la ville de Goma en République démocratique du Congo, le 16 août 2024. (AFP)
Des patients attendent devant la salle de consultation du centre de traitement Mpox à l'hôpital général de référence Nyiragongo, au nord de la ville de Goma en République démocratique du Congo, le 16 août 2024. (AFP)
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Publié le Samedi 17 août 2024

Mpox: le système de santé placé en «  état de vigilance maximale » en France

  • Le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé vendredi le placement du système de santé français en "état de vigilance maximale" face à l'épidémie de mpox
  • Face à la propagation de ce nouveau variant, le Premier ministre a annoncé des "mesures d'information et de recommandations nouvelles" pour les personnes voyageant dans les zones à risque

PARIS: Le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé vendredi le placement du système de santé français en "état de vigilance maximale" face à l'épidémie de mpox, dont des cas ont été détectés en Suède puis au Pakistan ces derniers jours.

Le chef démissionnaire du gouvernement a tenu vendredi un point de situation avec les ministres Catherine Vautrin et Frédéric Valletoux, alors que la recrudescence du mpox - anciennement appelé variole du singe - en République démocratique du Congo (RDC) a incité l'Organisation mondiale de la santé à déclarer mercredi une urgence de santé publique de portée internationale, l'alarme la plus élevée.

"À la suite de cette réunion, nous plaçons notre système de santé en état de vigilance maximale", a expliqué Gabriel Attal sur X.

Jeudi, la Suède a annoncé avoir enregistré un cas de sous-type clade 1b, la même nouvelle souche qui a fait son apparition en RDC depuis septembre 2023, plus mortelle et virulente que le clade 2, endémique en Afrique de l'Ouest. Un cas a aussi été annoncé en Asie, au Pakistan.

Face à la propagation de ce nouveau variant, le Premier ministre a annoncé des "mesures d'information et de recommandations nouvelles" pour les personnes voyageant dans les zones à risque, et saisi les autorités sanitaires pour qu'elles statuent sur "l'actualisation des recommandations" de vaccination relatives aux "populations cibles".

"Aujourd'hui, en France, aucune contamination par le clade 1 n'a encore été recensée", a rappelé vendredi soir dans un communiqué Santé publique France.

Circulation "à bas bruit"

"Depuis l’épidémie de 2022, c’est le virus du clade 2 qui circule à bas bruit" dans le pays, selon l'agence nationale qui a dénombré 107 cas de ce variant du virus entre janvier et juin 2024.

Elle précise qu'"à ce jour, les cas signalés sont majoritairement bénins et aucun décès n’a été signalé".

Le clade 1b, nouvelle souche à l'origine de l'épidémie actuelle, partie de la RDC, est toutefois plus dangereuse encore que le clade 1, avec un taux de mortalité estimé à 3,6%.

"Le risque d’infection par un virus mpox de clade 1 pour la population européenne est considéré à ce jour comme faible par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies", rappelle SpF, même si, "comme en Suède, cela n’empêche pas qu’il soit probable que des cas sporadiques soient déclarés en France".

Le mpox est une maladie virale qui se propage de l'animal à l'homme mais qui se transmet aussi via un contact physique étroit avec une personne infectée par le virus.

Pour les cas graves, le tecovirimat, un médicament utilisé dans le traitement des infections aux orthopoxvirus, la famille des virus de la variole, dont le mpox fait partie, peut-être utilisé. Mais le plus souvent pour les patients atteints par le clade 2 du mpox, le patient guérit spontanément au bout de deux à quatre semaines.

Gabriel Attal a par ailleurs indiqué qu'un "don de vaccins aux pays les plus touchés" a été décidé, à la demande d'Emmanuel Macron, et annoncé un nouveau point de situation lundi.

Des vaccins contre le mpox sont administrés en France depuis 2022 aux personnes à risque. Depuis septembre 2023, le nombre de personnes vaccinées oscille entre 250 et 450 par mois, selon les données de Santé publique France.

Le ministère de la Santé précise que "dans l’idéal, le vaccin doit être administré dans les quatre jours après le contact à risque et au maximum 14 jours".


Paris entend résoudre les tensions avec Alger « sans aucune faiblesse »

le chef de la diplomatie française, chef de la diplomatie française (Photo AFP)
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  • Le chef de la diplomatie française a assuré mardi que Paris entendait résoudre les tensions avec Alger « avec exigence et sans aucune faiblesse ».
  • « L'échange entre le président de la République (Emmanuel Macron, ndlr) et son homologue algérien (Abdelmadjid Tebboune) a ouvert un espace diplomatique qui peut nous permettre d'avancer vers une résolution de la crise », a-t-il ajouté.

PARIS : Le chef de la diplomatie française a assuré mardi que Paris entendait résoudre les tensions avec Alger « avec exigence et sans aucune faiblesse ». Il s'exprimait au lendemain d'un entretien entre les présidents français et algérien, qui visait à renouer le dialogue après huit mois de crise diplomatique sans précédent.

« Les tensions entre la France et l'Algérie, dont nous ne sommes pas à l'origine, ne sont dans l'intérêt de personne, ni de la France, ni de l'Algérie. Nous voulons les résoudre avec exigence et sans aucune faiblesse », a déclaré Jle chef de la diplomatie française devant l'Assemblée nationale, soulignant que « le dialogue et la fermeté ne sont en aucun cas contradictoires ».

« L'échange entre le président de la République (Emmanuel Macron, ndlr) et son homologue algérien (Abdelmadjid Tebboune) a ouvert un espace diplomatique qui peut nous permettre d'avancer vers une résolution de la crise », a-t-il ajouté.

Les Français « ont droit à des résultats, notamment en matière de coopération migratoire, de coopération en matière de renseignement, de lutte contre le terrorisme et au sujet bien évidemment de la détention sans fondement de notre compatriote Boualem Sansal », a affirmé le ministre en référence à l'écrivain franco-algérien condamné jeudi à cinq ans de prison ferme par un tribunal algérien. 


Algérie: Macron réunit ses ministres-clés au lendemain de la relance du dialogue

Emmanuel Macron, président français (Photo AFP)
Emmanuel Macron, président français (Photo AFP)
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  • Emmanuel Macron  réunit mardi plusieurs ministres en première ligne dans les relations avec l'Algérie, dont Bruno Retailleau, Gérald Darmanin et Jean-Noël Barrot, au lendemain de l'appel avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune
  • Le président français a décidé, à la suite de ce coup de fil, de dépêcher le 6 avril à Alger le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot afin de « donner rapidement » un nouvel élan aux relations bilatérales.

PARIS : Emmanuel Macron  réunit mardi à 18H00 plusieurs ministres en première ligne dans les relations avec l'Algérie, dont Bruno Retailleau, Gérald Darmanin et Jean-Noël Barrot, au lendemain de l'appel avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune pour relancer le dialogue, a appris l'AFP de sources au sein de l'exécutif.

Le président français a décidé, à la suite de ce coup de fil, de dépêcher le 6 avril à Alger le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot afin de « donner rapidement » un nouvel élan aux relations bilatérales après des mois de crise, selon le communiqué conjoint publié lundi soir.

Le ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, effectuera de même une visite prochainement pour relancer la coopération judiciaire.

Le communiqué ne mentionne pas en revanche le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, figure du parti de droite Les Républicains, partisan d'une ligne dure à l'égard de l'Algérie ces derniers mois, notamment pour obtenir une nette augmentation des réadmissions par le pays de ressortissants algériens que la France souhaite expulser.

Bruno Retailleau sera présent à cette réunion à l'Élysée, avec ses deux collègues Barrot et Darmanin, ainsi que la ministre de la Culture, Rachida Dati, et celui de l'Économie, Éric Lombard, ont rapporté des sources au sein de l'exécutif.

 Dans l'entourage du ministre de l'Intérieur, on affirme à l'AFP que si la relance des relations décidée par les deux présidents devait bien aboutir à une reprise des réadmissions, ce serait à mettre au crédit de la « riposte graduée » et du « rapport de force » prônés par Bruno Retailleau. 


Algérie: la relance de la relation décriée par la droite

Cette photo prise le 25 août 2022 montre les drapeaux français et algérien avant l'arrivée du président français à Alger pour une visite officielle  afin d'aider à rétablir les liens avec l'ancienne colonie française, qui célèbre cette année le 60e anniversaire de son indépendance. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Cette photo prise le 25 août 2022 montre les drapeaux français et algérien avant l'arrivée du président français à Alger pour une visite officielle afin d'aider à rétablir les liens avec l'ancienne colonie française, qui célèbre cette année le 60e anniversaire de son indépendance. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • La droite a dénoncé mardi la relance de la relation bilatérale avec l'Algérie en minimisant son impact sur les obligations de quitter le territoire (OQTF).
  • Selon l'élu des Alpes-Maritimes, cette conversation entre les deux chefs d'État signifie « que les ministres n'ont aucun pouvoir, M. Retailleau en premier ».

PARIS : La droite a dénoncé mardi la relance de la relation bilatérale avec l'Algérie en minimisant son impact sur les obligations de quitter le territoire (OQTF), Laurent Wauquiez déplorant « une riposte très provisoire » et Éric Ciotti, allié du RN, dénonçant une relation « insupportable » entre les deux pays.

« La riposte était très graduée et en plus très provisoire », a réagi Laurent Wauquiez sur X au lendemain de la conversation entre les présidents français Emmanuel Macron et algérien Abdelmadjid Tebboune, qui ont acté une relance de la relation bilatérale, après des mois de crise.

Lors de la réunion du groupe des députés LR, l'élu de Haute-Loire, qui brigue la présidence du parti face au ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, s'est dit convaincu que les autorités algériennes n'accepteront pas les OQTF.

« On va se retrouver dans 90 jours avec les OQTF dangereux qui seront dans la nature. Nous ne pouvons pas l'accepter », a déploré le député de Haute-Loire.

De son côté, Éric Ciotti, l'ancien président des LR alliés avec le RN, a directement ciblé le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau sur CNews, lui reprochant de n'avoir montré que « des petits muscles face à Alger ».

Selon l'élu des Alpes-Maritimes, cette conversation entre les deux chefs d'État signifie « que les ministres n'ont aucun pouvoir, M. Retailleau en premier ».

« La relation privilégiée Macron-Algérie depuis 2016 perdure. Et cette relation est insupportable, parce qu'elle traduit un recul de notre pays. »

Les deux présidents, qui se sont entretenus le jour de l'Aïd el-Fitr marquant la fin du ramadan, ont marqué « leur volonté de renouer le dialogue fructueux », selon un communiqué commun.

La reprise des relations reste toutefois subordonnée à la libération de l'écrivain Boualem Sansal et à des enjeux de politique intérieure dans les deux pays.