Hegra, perle nabatéenne d'AlUla

Hegra a été habité à partir du Vème siècle avant notre ère, même si des sépultures datant de l’âge de bronze - tournant du IIIe au IIe  millénaire -  y ont été mises au jour. Le site qui s’étend sur plus de 1000 hectares a surtout été habité par les Nabatéens entre le 1er siècle avant notre ère et le début du 2e  siècle. (Photo AFP).
Hegra a été habité à partir du Vème siècle avant notre ère, même si des sépultures datant de l’âge de bronze - tournant du IIIe au IIe  millénaire -  y ont été mises au jour. Le site qui s’étend sur plus de 1000 hectares a surtout été habité par les Nabatéens entre le 1er siècle avant notre ère et le début du 2e  siècle. (Photo AFP).
Short Url
Publié le Lundi 03 août 2020

Hegra, perle nabatéenne d'AlUla

  • Laila Nehmé travaille sur le site de Hegra depuis 2002, d'abord dans le cadre d'une mission sous la tutelle du ministère français des Affaires étrangères, puis sous l'égide du ministère saoudien de la Culture
  • Hegra « a connu une postérité assez extraordinaire puisque son écriture, que nous connaissons à travers les milliers de graffitis gravés sur les rochers de Hegra et de Petra a donné naissance à l’écriture arabe telle qu’on la connait aujourd’hui »

PARIS: Si la région est désormais connue de tous sous le nom d’Alula, les ruines nabatéennes qui attirent les archéologues s’appellent en fait Hegra, mais sont connues en Arabie sous le nom de « Mada’en Saleh » ou les villes de Saleh.  Un lieu où se concentre à présent l’attention des archéologues, parmi lesquels la franco-libanaise Laila Nehmé qui travaille sur le site depuis 2002.

C’est à cette époque qu’elle met sur pied la mission d’archéologie dans le Royaume. A cet égard, Mme Nehmé précise à Arab News en français « qu’il ne faut pas confondre AlUla avec les sites qu’il y a autour. AlUla est le nom de la petite ville de 40 à 50 000 habitants. Autour de cette ville il y a des sites archéologiques. Parmi ceux-ci, ajoute-t-elle, il y en a un qui est généralement considéré être le plus beau, le plus grand, le plus attirant et qui a pendant longtemps reçu le nom de Mada’en Saleh, ou les villes de Saleh ».

laila nehme

Spécialiste de la civilisation nabatéenne et directrice de recherche au CNRS, Laila Nehmé codirige la mission archéologique franco saoudienne.   

L’archéologue avait d’abord commencé sa mission archéologique en Arabie sous la tutelle du ministère français des Affaires étrangères qui accorde des financements annuels à ces missions qui s’étendent sur 4 à 5 ans. Depuis un an, c’est avec le ministère saoudien de la culture qu’elle poursuit sa mission. En Arabie, et auprès des saoudiens avec lesquels elle travaille depuis des années, elle dit avoir tissé « de vrais liens d’amitié et d’estime ». « Nous avons de vrais échanges intellectuels et ça, ça n’a pas de prix », souligne-t-elle.

A Arab News en français, elle explique que « Hegra a été habité à partir du Vème siècle avant notre ère, même si des sépultures datant de l’âge de bronze - tournant du IIIe au IIe  millénaire -  y ont été mises au jour. Le site qui s’étend sur plus de 1000 hectares a surtout été habité par les Nabatéens entre le 1er siècle avant notre ère et le début du 2e  siècle. Ces riches marchands contrôlaient en grande partie le commerce caravanier à longue distance de l’encens, de la myrrhe et des aromates. Dans son extension maximale, le royaume nabatéen dont Hegra était la capitale méridionale, couvrait tout le sud de la Syrie, la Jordanie, le Nord de la péninsule Arabique, une partie du Néguev et peut-être aussi le Sinaï ».

Postérité extraordinaire

Mme Nehmé rappelle que Hegra « a connu une postérité assez extraordinaire puisque son écriture, que nous connaissons à travers les milliers de graffitis gravés sur les rochers de Hegra et de Petra a donné naissance à l’écriture arabe telle qu’on la connait aujourd’hui ».

Puis sur le plan humain Hegra recèle de « squelettes d’adultes et d’enfants, de linceuls, monnaies, colliers de dattes et lanières que l’aridité du site a permis de conserver». Les Nabatéens enduisaient par ailleurs leurs défunts d’une substance qui permettait de conserver les corps, explique Laila Nehmé qui rappelle que cette région était avant tout une oasis. « La nappe phréatique alimentait 130 puits, ce qui permettait de cultiver d’importantes surfaces ». Elle poursuit : « Nous avons mis en évidence que l’agrosystème local reposait sur la culture du palmier dattier ainsi que sur celle de céréales (blé, orge), d’arbres fruitiers (oliviers, grenadiers, figuiers, vigne) et de légumineuses (lentilles, pois, luzerne)».

Laila Nehmé, dont le père est libanais et la mère française parle l’arabe, le français, l’anglais, l’italien l’hébreu et l’araméen. Elle connait également la grammaire sémitique. Elle est d’ailleurs l’une des rares archéologues épigraphistes qui lit les inscriptions nabatéennes.


Boxe: à Riyad, 25 ans après, les lourds ont un nouveau roi avec l’Ukrainien Usyk

Avec sa victoire sur le Britannique Tyson_Fury lors du match "Ring of Fire" de Riyad, l'Ukrainien Oleksandr Usyk a rejoint les grands noms de la boxe que sont Muhammad Ali, Joe Louis et Mike Tyson en tant que champion incontesté des poids lourds. (Photo AN d'Abdulrahman bin Shalhoub)
Avec sa victoire sur le Britannique Tyson_Fury lors du match "Ring of Fire" de Riyad, l'Ukrainien Oleksandr Usyk a rejoint les grands noms de la boxe que sont Muhammad Ali, Joe Louis et Mike Tyson en tant que champion incontesté des poids lourds. (Photo AN d'Abdulrahman bin Shalhoub)
Avec sa victoire sur le Britannique Tyson_Fury lors du match "Ring of Fire" de Riyad, l'Ukrainien Oleksandr Usyk a rejoint les grands noms de la boxe que sont Muhammad Ali, Joe Louis et Mike Tyson en tant que champion incontesté des poids lourds. (Photo AN d'Abdulrahman bin Shalhoub)
Avec sa victoire sur le Britannique Tyson_Fury lors du match "Ring of Fire" de Riyad, l'Ukrainien Oleksandr Usyk a rejoint les grands noms de la boxe que sont Muhammad Ali, Joe Louis et Mike Tyson en tant que champion incontesté des poids lourds. (Photo AN d'Abdulrahman bin Shalhoub)
Avec sa victoire sur le Britannique Tyson_Fury lors du match "Ring of Fire" de Riyad, l'Ukrainien Oleksandr Usyk a rejoint les grands noms de la boxe que sont Muhammad Ali, Joe Louis et Mike Tyson en tant que champion incontesté des poids lourds. (Photo AN d'Abdulrahman bin Shalhoub)
Avec sa victoire sur le Britannique Tyson_Fury lors du match "Ring of Fire" de Riyad, l'Ukrainien Oleksandr Usyk a rejoint les grands noms de la boxe que sont Muhammad Ali, Joe Louis et Mike Tyson en tant que champion incontesté des poids lourds. (Photo AN d'Abdulrahman bin Shalhoub)
Short Url
  • Galvanisé par des chants «Usyk! Usyk!» et sous les yeux du footballeur Cristiano Ronaldo ou encore d'Anthony Joshua, autre top boxeur des lourds, l'Ukrainien a envoyé un premier sérieux avertissement dans le huitième round au Britannique Fury
  • Désormais champion incontesté de la catégorie reine, Usyk rejoint des légendes de la boxe à avoir réussi une telle performance, parmi lesquelles Mohamed Ali, Joe Louis ou «Iron» Mike Tyson

RYAD : Le combat «d'une génération» a tenu ses promesses: Oleksandr Usyk est devenu dimanche à Ryad le nouveau champion incontesté des lourds, une première en 25 ans, grâce à sa victoire aux points contre Tyson Fury.

La catégorie reine a enfin un nouveau roi! En ajoutant le titre WBC de son adversaire du jour à ses trophées WBA, WBO et IBF, l'Ukrainien, désigné vainqueur par décision partagée, a unifié les quatre ceintures poids lourds.

Deux juges ont donné Usyk gagnant 115-112 et 114-113, le troisième prenant le parti de Fury, à 114-113.

Usyk est le premier champion incontesté de la catégorie depuis Lennox Lewis, qui avait atteint le Graal en 1999 à Las Vegas à l'issue de sa victoire face à Evander Holyfield. Seulement, il n'existait à cette époque que trois ceintures.

L'exploit d'Usyk est donc inédit.

«C'est un grand moment, un grand jour», a savouré l'Ukrainien de 37 ans, se disant «prêt pour une revanche».

«Les Ukrainiens frappent fort!», a salué sur Telegram le président ukrainien Volodymyr Zelensky, adressant ses «félicitations au champion».

Le grand moustachu de Simferopol, qui rend malgré tout une quinzaine de centimètres à Fury (2,06 mètres) a attaqué le premier et progressivement pris le contrôle du combat, résistant aux sursauts du «Gypsy King».

A mi-parcours, il comptait le double de coups portés par rapport au rusé Fury, auteur de quelques mauvais gestes.

- Fury sauvé par la cloche -

Galvanisé par des chants «Usyk! Usyk!» et sous les yeux du footballeur Cristiano Ronaldo ou encore d'Anthony Joshua, autre top boxeur des lourds, l'Ukrainien a envoyé un premier sérieux avertissement dans le huitième round au Britannique Fury, qui a continué le combat avec un gros coquard sous l'œil droit.

A la reprise suivante, Usyk est tout simplement passé à quelques secondes d'éteindre la lumière. Sur un enchaînement dévastateur au visage, il a envoyé Fury, titubant, dans un coin du ring. Le «Gypsy King» a été sauvé par la cloche, alors que l'arbitre avait commencé le décompte.

Désormais champion incontesté de la catégorie reine, Usyk rejoint des légendes de la boxe à avoir réussi une telle performance, parmi lesquelles Mohamed Ali, Joe Louis ou «Iron» Mike Tyson.

Avant la rencontre, les deux protagonistes affichaient un bilan impeccable. Et beaucoup craignaient que le choc, qualifié d'affrontement qui «n'arrive qu'une fois par génération» par le promoteur Frank Warren, ne se solde par un nul.

Mais Usyk a collecté une 22e victoire en autant de combats, tandis que Fury a subi sa première défaite (34 victoires, un nul).

Le Britannique de 35 ans a décrit un «combat fantastique avec Oleksandr», estimant toutefois qu'il méritait de gagner à la place d'Usyk, et que la décision avait pu être influencée par le contexte géopolitique et la guerre en Ukraine.

 


Hoor al-Qasimi nommée directrice artistique de la Biennale de Sydney

Al-Qasimi a créé la Fondation d’art de Sharjah en 2009 et en est actuellement la présidente et la directrice. (Instagram)
Al-Qasimi a créé la Fondation d’art de Sharjah en 2009 et en est actuellement la présidente et la directrice. (Instagram)
Al-Qasimi a créé la Fondation d’art de Sharjah en 2009 et en est actuellement la présidente et la directrice. (Instagram)
Al-Qasimi a créé la Fondation d’art de Sharjah en 2009 et en est actuellement la présidente et la directrice. (Instagram)
Short Url
  • Créée en 1973, la Biennale de Sydney est l'une des expositions les plus anciennes du genre
  • Depuis 2017, Al-Qasimi préside l'Association internationale des biennales ainsi que l'Institut d’Afrique

DUBAÏ : La Biennale de Sydney a annoncé cette semaine la nomination de la commissaire d’expositions émiratie Hoor al-Qasimi au poste de directrice artistique de sa 25e édition, qui se tiendra du 7 mars au 8 juin 2026.

Créée en 1973, la Biennale de Sydney est l'une des expositions les plus anciennes du genre et s’affirme en tant que première biennale établie dans la région Asie-Pacifique.

En 2009, Al-Qasimi a créé la Fondation d'art de Sharjah, dont elle est actuellement la présidente et la directrice. Tout au long de sa carrière, elle a acquis une vaste expérience dans la conception de biennales internationales, notamment en tant que commissaire de la deuxième Biennale de Lahore en 2020 et du Pavillon des Émirats arabes unis à la 56e Biennale de Venise en 2015.

Elle a également cocuraté la sixième édition de la Biennale de Sharjah en 2003 et en assure la direction depuis.

Al-Qasimi préside l'Association internationale des biennales ainsi que l'Institut d’Afrique depuis 2017.  Elle a précédemment siégé au conseil d'administration du MoMA PS1 à New York et à celui du Ullens Center for Contemporary Arts (UCCA), à Beijing, entre autres fonctions.

Elle est également directrice artistique de la sixième Triennale d'Aichi, qui se tiendra au Japon en 2025.

 


Cannes: le conflit israélo-palestinien en filigrane

L'actrice française Leila Bekhti porte un badge en forme de pastèque palestinienne alors qu'elle arrive à la projection du film "Furiosa : A Mad Max Saga" lors de la 77e édition du Festival de Cannes à Cannes, dans le sud de la France, le 15 mai 2024. (Photo Valery Hache AFP)
L'actrice française Leila Bekhti porte un badge en forme de pastèque palestinienne alors qu'elle arrive à la projection du film "Furiosa : A Mad Max Saga" lors de la 77e édition du Festival de Cannes à Cannes, dans le sud de la France, le 15 mai 2024. (Photo Valery Hache AFP)
Short Url
  • Sur TikTok, le hashtag «blockout2024» fait florès et invite les internautes à bloquer les comptes de stars restées silencieuses sur la guerre à Gaza
  • Vendredi, une projection privée du film-témoignage monté par le gouvernement et l'armée israélienne sur les massacres du 7 octobre, «Bearing Witness», a été envisagée avant d'être annulée «pour raisons de sécurité »

CANNES, France : Un symbole palestinien ou un portrait d'otage: à l'heure où le conflit entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza embrase les campus et les réseaux sociaux, les stars présentes au 77e Festival de Cannes préfèrent afficher un soutien discret.

Ruban jaune accroché à la veste, l'acteur Philippe Torreton a gravi mardi les marches du Festival. Un symbole en soutien aux quelque 250 personnes prises en otage par le Hamas le 7 octobre.

L'actrice Leïla Bekhti, qui a récemment enregistré un message en faveur des enfants de Gaza pour l'Unicef, a arboré mercredi un pin's pastèque, l'un des symboles de la résistance palestinienne.

Des positionnements très discrets quant au conflit israélo-palestinien, au moment où sur TikTok, le hashtag «blockout2024» fait florès et invite les internautes à bloquer les comptes de stars restées silencieuses sur la guerre à Gaza. Beyoncé et Kim Kardashian figurent parmi les cibles de cette mobilisation propalestinienne et ont déjà perdu des centaines de milliers d'abonnés.

En réponse, des célébrités comme Omar Sy, membre du jury à Cannes, ont mis en ligne en début de semaine un appel au cessez-le-feu sur Instagram.

Sur le tapis rouge cannois, le message le plus fort à propos de ce conflit est venu jusqu'ici d'une survivante de l'attaque du Hamas le 7 octobre, Laura Blajman-Kadar, vêtue d'une robe jaune affichant des portraits d'otages israéliens et une écharpe noire «Bring them home» («Ramenez-les à la maison»).

Vendredi, une projection privée du film-témoignage monté par le gouvernement et l'armée israélienne sur les massacres du 7 octobre, «Bearing Witness», a été envisagée avant d'être annulée «pour raisons de sécurité, ont indiqué à l'AFP ses organisateurs.

Ce film, composé d'extraits des caméras et téléphones des assaillants du Hamas et d'images captées par des victimes et des secouristes, avait été diffusé le 14 novembre à l'Assemblée nationale en France. Des projections privées ont déjà eu lieu en marge de sommets comme Davos, selon les organisateurs.

- Haute surveillance -

Mais point de manifestation politique, ni côté public, ni côté montée des marches. Une discrétion à l'extrême, qui pourrait basculer avec la présentation vendredi à 18H00 de «La belle de Gaza», documentaire dans le milieu très fermé des femmes transgenres palestiniennes réfugiées à Tel-Aviv.

Même si le conflit israélo-palestinien, évoqué à travers la dureté des autorités pour les «clandestines» venues de Cisjordanie sans permis de travail, s'efface totalement dans ce film de Yolande Zauberman, supplanté par un autre type de conflit intime et universel.

Si aucun film palestinien n'est présent en sélection, «Vers un pays inconnu» du réalisateur danois d'origine palestinienne Mahdi Fleifel, suit deux jeunes cousins palestiniens se retrouvant en Grèce, après avoir fui un camp au Liban. Le film est présenté à la Quinzaine des cinéastes.

Au Marché du film, le plus grand au monde, le pavillon du «film arabe» a déroulé une grande banderole appelant à soutenir l'industrie des territoires occupés ou ses cinéastes en exil.

Le seul film israélien présenté cette année est le court-métrage d'Amit Vaknin, étudiante en cinéma à l'Université de Tel-Aviv. «It's no time for pop» s'attache à une jeune femme qui refuse de prendre part à des festivités patriotiques.

Le pavillon israélien a été maintenu, sous très haute surveillance, avec un filtrage sécuritaire drastique à l'entrée.

L'équipe de l'ambassade israélienne a déclaré à l'AFP avoir douté jusqu'au dernier moment du maintien de sa présence, moins d'une semaine après les manifestations monstre lors de l'Eurovision en Suède.