WASHINGTON: Le gouvernement américain de Donald Trump a annoncé dimanche soir, à dix jours de la fin de son mandat, qu'il allait inscrire les rebelles Houthis du Yémen sur sa liste noire des groupes «terroristes».
Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a expliqué qu'il notifierait le Congrès de cette décision afin de renforcer la «dissuasion contre les activités néfastes du régime iranien», soutien du groupe rebelle yéménite face au gouvernement appuyé par une coalition menée par l'Arabie saoudite alliée de Washington.
Grand allié de Washington dans le Golfe, l'Arabie saoudite a, elle, déjà classé les Houthis comme groupe «terroriste» en 2014.
Trois chefs des Houthis sont également inscrits sur liste noire, dont leur principal dirigeant Abdel Malek al-Houthi.
Ces sanctions entreront en vigueur le 19 janvier, soit la veille de l'entrée en fonctions du président élu des Etats-Unis Joe Biden.
Elles visent à tenir les Houthis, qui contrôlent la capitale Sanaa et la majorité du nord du Yémen, «pour responsables de leurs actes terroristes, notamment pour les attaques transfrontalières menaçant les populations civiles, les infrastructures et le transport maritime», a déclaré Mike Pompeo dans un communiqué publié dans la nuit.
L'annonce était attendue depuis l'élection présidentielle du 3 novembre aux Etats-Unis. Plusieurs organisations non gouvernementales et institutions internationales redoutaient que le président Trump, battu dans les urnes, ne cherche à frapper un grand coup diplomatique contre l'Iran, son ennemi juré au Moyen-Orient, avant l'arrivée à la Maison Blanche de Joe Biden, qui souhaite renouer le dialogue avec Téhéran.
«Les Etats-Unis reconnaissent qu'il existe des inquiétudes quant à l'impact que ces désignations auront sur la situation humanitaire au Yémen», a dit Mike Pompeo. «Nous prévoyons de mettre en place des mesures pour réduire leur impact sur certaines activités et importations humanitaires», a-t-il ajouté.
La portée des dérogations qui seront accordées en ce sens sera donc scrutée de près.
Présentant la stratégie de son gouvernement comme devant favoriser les efforts pour parvenir à une solution «pacifique», le secrétaire d'Etat sortant a assuré être prêt «à travailler avec les responsables des Nations unies et avec les organisations internationales et non gouvernementales» pour minimiser les conséquences sur la population.