Famine au Soudan dans un contexte de violence croissante, d’aide bloquée et d’un monde silencieux, selon l'ONU

De hauts fonctionnaires des Nations Unies ont demandé mardi au Conseil de sécurité de les aider à assurer l'accès de l'aide humanitaire au Soudan "au-delà des frontières, au-delà des lignes de combat, par voie aérienne, par voie terrestre" pour lutter contre la famine qui s'est installée dans au moins un site du Nord-Darfour. (Reuters/File)
De hauts fonctionnaires des Nations Unies ont demandé mardi au Conseil de sécurité de les aider à assurer l'accès de l'aide humanitaire au Soudan "au-delà des frontières, au-delà des lignes de combat, par voie aérienne, par voie terrestre" pour lutter contre la famine qui s'est installée dans au moins un site du Nord-Darfour. (Reuters/File)
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Publié le Mercredi 07 août 2024

Famine au Soudan dans un contexte de violence croissante, d’aide bloquée et d’un monde silencieux, selon l'ONU

  • Dans ce pays déchiré par la guerre, 26 millions de personnes sont confrontées à une famine aiguë en raison de l'escalade du conflit, de l'obstruction et du pillage des camions transportant des denrées alimentaires vitales.
  • Le Conseil de sécurité se penche sur les crimes de guerre, notamment sur les violences sexuelles liées au conflit dont sont victimes des enfants de 9 ans.

NEW YORK: L'ONU a qualifié mardi la situation humanitaire au Soudan de "catastrophe absolue".

La famine a été officiellement confirmée dans le camp de personnes déplacées de Zamzam, près d'El-Fasher, la capitale du Nord-Darfour, où un enfant meurt chaque deux heures de malnutrition. La famine est probablement aussi présente dans plusieurs autres camps de personnes déplacées dans et autour de la ville.

"Cette annonce devrait nous mettre tous à l’arrêt, car lorsqu'une famine survient, cela signifie que nous sommes arrivés trop tard", a déclaré Edem Wosornu, Directrice des opérations et du plaidoyer du Bureau des affaires humanitaires de l'ONU, lors d'une réunion du Conseil de sécurité consacrée à l'examen de la situation humanitaire au Soudan.

"Cela signifie que nous n'en avons pas fait assez. Cela signifie que nous, la communauté internationale, avons échoué. Il s'agit d'une crise entièrement provoquée par l'homme et d'une tache honteuse sur notre conscience collective".

Plus de 26 millions de personnes au Soudan sont aujourd'hui confrontées à une famine aiguë, a-t-elle déclaré, ajoutant:"C'est l'équivalent de trois fois la ville de New York, pleine de familles affamées et d'enfants mal nourris”.

La guerre fait rage dans le pays depuis plus d'un an entre les factions rivales de son gouvernement militaire: les forces armées soudanaises, dirigées par le général Abdel Fattah Al-Burhan, et les forces paramilitaires de soutien rapide, dirigées par Mohammed Hamdan Dagalo, plus connu sous le nom de Hemedti. Plus de 19 000 personnes ont été tuées depuis le début du conflit en avril 2023.

James Kariuki, représentant permanent adjoint du Royaume-Uni auprès des Nations unies, a déclaré aux autres membres du Conseil: "Le Soudan souffre d’une famine et cette famine est entièrement causée par l'homme”.

Il a accusé les forces armées soudanaises d'entraver l'acheminement de l'aide au Darfour par des actions telles que la fermeture du point de passage d'Adre, à la frontière entre le Tchad et le Soudan, qui est la voie la plus directe pour l'acheminement de l'aide humanitaire à grande échelle. Il a ajouté que les attaques menées par les forces de soutien rapide dans la région ont créé les conditions propices à la propagation de la famine.

Kariuki a appelé les factions belligérantes à participer aux pourparlers de paix à Genève et à s'engager "de bonne foi pour convenir de mesures en vue d'un cessez-le-feu durable, d'un accès total à l'aide humanitaire et de la protection des civils".

Wosornu a déclaré que "la famine n'est pas la seule menace à laquelle les gens sont confrontés". La guerre a déplacé plus de 10 millions de personnes à l'intérieur du Soudan et plus de 2 millions ont fui vers les pays voisins en tant que réfugiés, ce qui en fait la plus grande crise de déplacement au monde.

Rien qu'au cours des six dernières semaines, environ 726 000 personnes ont été déplacées à l'intérieur et à partir de l'État de Sennar, dans le sud-est du pays, à la suite d'une avancée des forces de soutien rapide dans la région.

Le système de santé soudanais s'est effondré, a ajouté Wosornu, les deux tiers de la population n'étant pas en mesure de se rendre dans un hôpital ou de consulter un médecin.

En outre, les fortes pluies de ces dernières semaines ont provoqué des inondations dans les quartiers résidentiels et les camps de personnes déplacées, notamment à Kassala et au Darfour Nord, augmentant le risque de choléra et d'autres maladies hydriques, a déclaré l'OCHA.

"Khartoum, la capitale du Soudan, qui était autrefois le cœur battant du pays, est en ruines", a déclaré Wosornu, qui a fait part de ses graves préoccupations concernant les crimes de guerre commis dans la ville.

Elle a ajouté que les femmes soudanaises et les fillettes de neuf ans sont exposées à des "niveaux horribles" de violence sexuelle, avec "des taux de suicide en augmentation parmi les survivants" et "un nombre croissant d'enfants nés de viols".

Les travailleurs humanitaires au Soudan continuent d'être harcelés, attaqués et même tués. Les convois de nourriture, de médicaments et de carburant ont été pillés. Trois camions ont été bloqués par les Forces de soutien rapide à Kabkabiya, à l'ouest d'El-Fasher, pendant plus d'un mois, a indiqué l'OCHA, privant les enfants mal nourris du camp de Zamzam de l'aide dont ils ont désespérément besoin pour survivre. 

L'accès humanitaire continue d'être entravé, a déclaré Wosornu, avec une récente escalade des combats à Sennar qui a entraîné un nouveau blocage de la route sud qui était la principale option de l'ONU pour l'acheminement de l'aide humanitaire de Port-Soudan vers le Kordofan et le Darfour.

"À Port-Soudan, des fournitures vitales sont prêtes à être chargées et envoyées à Zamzam, notamment des médicaments essentiels, des produits nutritionnels, des comprimés de purification de l'eau et du savon", a déclaré Wosornu. "Il est essentiel que les approbations et les garanties de sécurité nécessaires ne soient pas retardées”.

Elle a déclaré aux membres du conseil qu'il était encore possible "d'arrêter ce train de souffrance qui traverse le Soudan. Mais seulement si nous réagissons avec l'urgence que ce moment exige".

Elle a appelé à un cessez-le-feu immédiat et a demandé aux factions belligérantes de permettre l'acheminement rapide, sûr et sans entrave de l'aide humanitaire à travers le pays, en empruntant tous les itinéraires possibles.

En l'absence de cessez-le-feu, Wosornu a déclaré que toutes les parties impliquées dans le conflit devaient respecter les obligations qui leur incombent en vertu du droit humanitaire international, ajoutant que: "Ceux qui commettent des violations graves, y compris des violences sexuelles, doivent répondre de leurs actes”.

Elle a également souligné que des ressources supplémentaires étaient nécessaires pour faire face à la crise humanitaire "et nous en avons besoin maintenant. Si nous ne recevons pas un financement adéquat pour l'opération d'aide, la réponse s'arrêtera”.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


La CPI émet des mandats d'arrêt contre Netanyahu, Gallant et Deif

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
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  • La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire
  • Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a émis jeudi des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef de la branche armée du Hamas Mohammed Deif pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire.

Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes".

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye.

Dans un autre communiqué, elle émet un mandat d'arrêt contre Mohammed Deif, également pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La cour "a émis à l'unanimité un mandat d'arrêt contre M. Mohammed Diab Ibrahim Al-Masri, communément appelé +Deif+, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'État d'Israël et de l'État de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023".

Classés "secrets" 

Les mandats d'arrêt ont été classés "secrets", afin de protéger les témoins et de garantir la conduite des enquêtes, a déclaré la cour.

Mais la CPI "considère qu'il est dans l'intérêt des victimes et de leurs familles qu'elles soient informées de l'existence des mandats".

Le procureur de la CPI, Karim Khan, a demandé en mai à la cour de délivrer des mandats d'arrêt contre Netanyahu et Gallant (qui a été limogé début novembre par le Premier ministre israélien) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité présumés à Gaza.

M. Khan a également demandé des mandats d'arrêt contre de hauts dirigeant du Hamas, dont Mohammed Deif, soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.

Selon Israël, Deif a été tué par une frappe le 13 juillet dans le sud de Gaza, bien que le Hamas nie sa mort.

Le procureur a depuis abandonné la demande de mandats d'arrêt contre le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, et le chef du Hamas dans la bande de Gaza Yahya Sinouar, dont les morts ont été confirmées.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza a annoncé jeudi un nouveau bilan de 44.056 morts dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre avec Israël il y a plus d'un an.

Au moins 71 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, a-t-il indiqué dans un communiqué, ajoutant que 104.268 personnes avaient été blessées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.


Liban: frappes sur la banlieue sud de Beyrouth après un appel israélien à évacuer

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  • La banlieue sud, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes systématiques, avait été visée par trois frappes israéliennes à l'aube, qui ont "détruit plusieurs bâtiments" selon l'Ani
  • Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé qu'elles avaient visé "des centres de commandement et des structures militaires" du Hezbollah

BEYROUTH: De nouvelles frappes ont visé jeudi matin la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah libanais contre lequel Israël est en guerre, peu après un appel de l'armée israélienne à évacuer, selon un média d'Etat libanais.

L'Agence nationale d'information libanaise (Ani) a rapporté trois frappes sur la banlieue sud, dont une "très violente sur Haret Hreik", un quartier de ce secteur, et précisé qu'un immeuble avait été détruit.

Sur les images de l'AFPTV, on peut voir des panaches de fumée s'élever d'au moins trois sites visés.

Les frappes ont été précédées par un appel du porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichai Adraee, sur les réseaux sociaux, à évacuer trois secteurs de la banlieue sud.

Après cet appel, des tirs nourris ont été entendus dans la banlieue, visant à avertir les habitants.

La banlieue sud, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes systématiques, avait été visée par trois frappes israéliennes à l'aube, qui ont "détruit plusieurs bâtiments" selon l'Ani.

Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé qu'elles avaient visé "des centres de commandement et des structures militaires" du Hezbollah.

Les frappes interviennent alors que l'émissaire américain Amos Hochstein tente de parvenir à un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais.

Après avoir vu les responsables libanais à Beyrouth, il doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle israélienne.

Les violences entre Israël et le mouvement pro-iranien, initiées par ce dernier au début de la guerre dans la bande de Gaza, ont fait plus de 3.550 morts depuis octobre 2023.

La plupart des victimes ont été tuées depuis que l'armée israélienne a déclenché fin septembre dernier une campagne massive de bombardements visant notamment les bastions du Hezbollah, suivie d'une offensive terrestre dans le sud du Liban.


Des frappes israéliennes font des dizaines de morts dans la bande de Gaza

"Il y a des dizaines de morts et de disparus sous les décombres", a déclaré à l'AFP Hossam Abou Safiyeh, directeur de l'hôpital Kamal Adwa près duquel a eu lieu la frappe.  "Des corps arrivent à l'hôpital en lambeaux", a-t-il ajouté, précisant que le système de santé était "à terre dans le nord de Gaza". (AFP)
"Il y a des dizaines de morts et de disparus sous les décombres", a déclaré à l'AFP Hossam Abou Safiyeh, directeur de l'hôpital Kamal Adwa près duquel a eu lieu la frappe. "Des corps arrivent à l'hôpital en lambeaux", a-t-il ajouté, précisant que le système de santé était "à terre dans le nord de Gaza". (AFP)
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  • Des dizaines de personnes ont été tuées jeudi dans des frappes israéliennes dans la bande de Gaza, ravagée par plus d'un an de guerre entre l'armée israélienne et le mouvement Hamas
  • Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir et s'est entretenu avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance du Premier ministre israélien

TERRITOIRES PALESTINIENS: Des dizaines de personnes ont été tuées jeudi dans des frappes israéliennes dans la bande de Gaza, ravagée par plus d'un an de guerre entre l'armée israélienne et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Déclenchée le 7 octobre 2023 après une attaque d'une ampleur inédite du Hamas sur le sol israélien, la guerre à Gaza s'est propagée au Liban, où le mouvement pro-iranien Hezbollah a ouvert un "front de soutien" au mouvement palestinien.

Après des discussions à Beyrouth en vue d'obtenir une trêve entre l'armée israélienne et le Hezbollah, l'émissaire spécial du président américain, Amos Hochstein, doit rencontrer jeudi en Israël le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, à 12H30 (10H30 GMT).

Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir et s'est entretenu avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance du Premier ministre israélien.

Dans la bande de Gaza, la Défense civile a annoncé jeudi la mort de 22 personnes tuées dans la nuit par une frappe israélienne sur un quartier de Gaza-ville (nord).

"Nous confirmons que 22 martyrs ont été transférés (vers des hôpitaux) après une frappe ayant visé (une) maison (...) à Cheikh Radwan", a indiqué à l'AFP Mahmoud Bassal, porte-parole de l'organisation.

"Ici, il y a un martyr et un corps sans tête. Nous ne savons pas de qui il s'agit jusqu'à présent", témoigne auprès de l'AFPTV, Moataz Al-Arouqi, un Palestinien du quartier.

Une autre frappe survenue aux alentours de minuit (22H00 GMT) dans la zone de Beit Lahia et Jabalia (nord) a fait des dizaines de morts, selon des sources médicales.

"Il y a des dizaines de morts et de disparus sous les décombres", a déclaré à l'AFP Hossam Abou Safiyeh, directeur de l'hôpital Kamal Adwa près duquel a eu lieu la frappe.

"Des corps arrivent à l'hôpital en lambeaux", a-t-il ajouté, précisant que le système de santé était "à terre dans le nord de Gaza".

"Arrêt total de l'agression" 

La guerre dans le territoire palestinien a été déclenchée en riposte à l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, l'armée israélienne a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

Les Etats-Unis, alliés d'Israël, ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, malgré les appels internationaux demandant la fin du conflit.

Au Liban, Israël et le Hezbollah sont entrés en guerre ouverte le 23 septembre après un an de tirs transfrontaliers, et l'armée israélienne mène des incursions dans le sud du pays depuis le 30 septembre.

Israël dit vouloir éloigner le Hezbollah des régions frontalières du sud du Liban pour permettre le retour des quelque 60.000 habitants du nord d'Israël déplacés par les tirs du mouvement. Au Liban, des dizaines de milliers d'habitants ont également été déplacés.

L'ambassadrice américaine à Beyrouth, Lisa Johnson, avait présenté jeudi dernier au Premier ministre libanais, Najib Mikati, et au chef du Parlement, Nabih Berri, un plan en 13 points prévoyant une trêve de 60 jours et le déploiement de l'armée dans le sud du Liban.

Dans ce contexte, l'émissaire Amos Hochstein s'est rendu mardi à Beyrouth où il a déclaré qu'une solution était "à portée de main" mais que c'était aux belligérants de "décider".

Israël "ne peut pas nous imposer ses conditions", a prévenu mercredi le chef du Hezbollah, Naïm Qassem, disant exiger "l'arrêt total de l'agression" au Liban.

M. Netanyahu avait averti lundi que Israël "mènera(it) des opérations" militaires contre le Hezbollah même en cas de trêve.

"Très violente frappe" 

Pendant ce temps, les bombardements israéliens se poursuivent au Liban sur des bastions du Hezbollah. De nouvelles frappes ont visé jeudi matin la banlieue sud de Beyrouth, peu après un appel de l'armée israélienne à évacuer.

Plusieurs secteurs du sud du pays ont été ciblés, notamment la bourgade de Khiam, située à environ six kilomètres de la frontière, où des affrontements entre le Hezbollah et les forces israéliennes avaient éclaté la veille, selon l'Agence nationale d'information libanaise (Ani).

Jeudi matin, le porte-parole de l'armée en langue arabe, Avichay Adraee, a lancé des appels à évacuer aux habitants de trois zones proches de la ville de Tyr (sud).

Les violences entre Israël et le Hezbollah ont fait au Liban plus de 3.550 morts depuis octobre 2023, la plupart depuis le début de la campagne israélienne massive de bombardements le 23 septembre. Côté israélien, 79 militaires et 46 civils ont été tués en 13 mois.