PARIS: Lady Gaga est partout: en pleine préparation d'un nouvel album, très attendue dans la suite du film "Joker", la mégastar américaine de la pop s'est produite à la cérémonie d'ouverture des JO de Paris.
Lors de ce show en mondovision, la chanteuse, en bustier noir et traîne noire et rose Dior, a entonné "Mon truc en plumes" de Zizi Jeanmaire, titre emblématique du music-hall français.
Rien de surprenant pour celle qui a chanté, en français, "La vie en rose", standard d'Édith Piaf dans le film "A star is born" en 2018.
Zizi Jeanmaire, disparue en 2020 et dont on célèbre le centenaire de la naissance, est restée l'une des voix d'un Paris gouailleur et canaille.
Une prestation qui ravira les fans de Lady Gaga, ses "little monsters" ("petits monstres"), terme affectueux tatoué à l'intérieur d'un de ses bras.
Son été 2024 est chargé. Mi-juillet, Stefani Germanotta, pour l'état civil, 38 ans, a fait savoir sur ses réseaux sociaux qu'elle prépare un nouvel album.
Elle est également très attendue sur grand écran en octobre dans "Joker: Folie à deux", présenté en amont à la Mostra de Venise.
Dans la peau de Harley Quinn, anti-héroïne de comics, elle donne la réplique à Joaquin Phoenix. Ce prolongement du précédent "Joker", réalisé déjà par Todd Phillips, fait saliver.
"Elle va vous bluffer", a lâché dans le magazine américain Variety la directrice du casting, Francine Maisler, qui n'avait pas choisi la chanteuse, élue du réalisateur.
De quoi faire oublier Margot Robbie, précédente incarnation de Harley Quinn dans le film "Suicide squad" ?
Lady Gaga avait déjà surpris et convaincu dans "A star is born", où le comédien et réalisateur Bradley Cooper avait réussi à la filmer sans fard, dans tous les sens du terme.
« Package multimédia complet »
Car c'est d'abord parée de maquillages extravagants et de tenues excentriques que le phénomène s'est fait un nom. "Poker face", son tube de 2008, doit son titre à cette capacité d'un joueur de cartes à dissimuler ses émotions.
En interview, Lady Gaga s'amuse alors de sa quête du paraître bling-bling, répétant qu'elle préférerait mourir plutôt que d'arriver sans talons hauts devant ses fans.
Pour ne rien arranger, Tom Corson, vice-président de RCA Music, lance à l'époque au Wall Street Journal que Lady Gaga est un "package multimédia complet".
De quoi nourrir ses détracteurs qui ne voient dans la chanteuse qu'une business-woman experte en placement de produit dans ses clips, à l'instar de celui de "Bad romance" (2009).
Et voilà qu'elle multiplie les déclarations mégalos. Comme quand elle lâche au journal français Le Monde en 2010: "+Bad Romance+ est certainement le titre pop le plus novateur de ces dix dernières années".
On l'accuse d'avoir tout dérobé à Madonna. Le parallèle est tentant, les deux stars ont des racines italiennes, ont marqué un tournant dans la pop ou relancé la dance. Et les deux comptent une grosse légion de fans dans la communauté LGBT.
Art contemporain
Mais si Madonna vient de la classe moyenne du Michigan, avant de tenter sa chance à New York, Lady Gaga est née dans une famille new-yorkaise aisée.
Son nom de scène vient de "Radio Ga Ga", titre du groupe Queen. Son art de la performance a été façonné durant ses années de vaches maigres auprès de la DJ Lady Starlight.
Derrière les postures se cache une vraie musicienne qui sidère public et critiques quand elle délaisse musiques à effets pour s'installer au piano durant ses concert, un instrument appris à 4 ans.
Sa voix lui permet également de se promener dans divers registres et lui vaut notamment des louanges pour son album "Cheek to cheek" (2014) en duo avec le crooner Tony Bennett, à un moment où on la dit dans une impasse artistique.
Sous les couches de superficialité et provocations -- costumes bondage, robe viande et poses suggestives --, l'artiste multiplie aussi sur disques ou sur scène les références à l'art contemporain, l'architecture avant-gardiste ou les clins d'œil à l'opéra. Il ne manquait plus que les JO.