L’IA, catalyseur de créativité pour l'industrie de la mode saoudienne en plein essor

La création de la Commission de la Mode en 2020 a donné naissance à des événements phares tels que la Semaine de la Mode de Riyad. Parmi les initiatives novatrices, l’exposition Tasawar a marqué les esprits lors de la dernière édition en Octobre. (Photo fournie)
La création de la Commission de la Mode en 2020 a donné naissance à des événements phares tels que la Semaine de la Mode de Riyad. Parmi les initiatives novatrices, l’exposition Tasawar a marqué les esprits lors de la dernière édition en Octobre. (Photo fournie)
Short Url
Publié le Vendredi 26 juillet 2024

L’IA, catalyseur de créativité pour l'industrie de la mode saoudienne en plein essor

  • Midjourney, Luma Labs et Krea AI: ces outils révolutionnent le travail des créateurs de mode
  • Comme dans d’autres secteurs créatifs, l'implication croissante de l’IA dans le processus de conception suscite des inquiétudes

RIYAD: L’industrie de la mode saoudienne connaît une métamorphose spectaculaire, s’imposant comme un pôle régional de créativité dynamique. L'intelligence artificielle ouvre désormais de nouvelles perspectives prometteuses.

Alliant tradition et modernité, les créateurs saoudiens séduisent un public international, bousculent les codes culturels et mettent en lumière le riche patrimoine du Royaume à travers une mode contemporaine.

La création de la Commission de la Mode en 2020 a donné naissance à des événements phares tels que la Semaine de la Mode de Riyad. Parmi les initiatives novatrices, l’exposition Tasawar a marqué les esprits lors de la dernière édition en Octobre.

Conçue par Snapchat, Tasawar - "imaginer" en arabe - proposait une galerie en réalité virtuelle présentant les créations de cinq designers saoudiens, permettant aux visiteurs d'essayer virtuellement les vêtements.

Abdullah Al-Hammadi, directeur général de Snapchat en Arabie Saoudite, a souligné le caractère pionnier de l’exposition, première du genre au Moyen-Orient à fusionner technologie et mode.

"Tasawar offrait cinq espaces dédiés aux créateurs saoudiens, chacun utilisant différentes technologies de réalité augmentée pour raconter leur histoire", a expliqué Al-Hammadi à Arab News.

En modulant les filtres au sein de chaque espace, l’ambiance se métamorphosait, plongeant les visiteurs dans l’univers unique de chaque créateur et dévoilant ses sources d’inspiration.

Mohammed Khoja, fondateur de la marque Hindamme, a salué l’utilisation innovante de l’IA dans l'exposition. "Tasawar illustre parfaitement l'apport de l'IA à la mode", a-t-il déclaré. 

"Pour Hindamme, nous avons conçu un univers à la croisée du réel et du virtuel. Nous avons développé un miroir magique où les visiteurs pouvaient revêtir nos créations numériques. Grâce à des filtres et des effets spéciaux, ce dispositif innovant propulsait les utilisateurs dans des odyssées sensorielles uniques. Cette fusion entre le tangible et le numérique offrait une expérience immersive totale."

Cependant, comme dans d’autres secteurs créatifs, l'implication croissante de l’IA soulève des questions. Khoja estime que si l’IA est précieuse pour la recherche, elle ne doit pas devenir l'outil principal de conception, au risque d’altérer l'identité et la créativité du designer.

"L’IA reste un outil de recherche prédictif", nuance-t-il. " Ainsi, lorsque vous explorez diverses thématiques, l'IA vous propose un cocktail de créations sur mesure.

"Ses suggestions sont intéressantes, mais dénuées d'émotion. Elle ne remplacera jamais notre créativité naturelle."

"L’IA se révèle néanmoins remarquablement efficace en tant qu’assistant pour les tâches répétitives. Dans ce rôle, elle devient un allié précieux, nous permettant de gagner un temps considérable et de préserver notre énergie créative." 

AI
La Semaine de la Mode de Riyad a collaboré avec Snapchat pour présenter les créations de cinq designers saoudiens à l’exposition Tasawar, qui utilise la réalité augmentée et l’IA pour relier les mondes physique et numérique. (Photo AN par Rahaf Jambi)

Dalia Darweesh, styliste et rédactrice en chef, voit en l’IA un atout pour créer des planches d’ambiance et des looks personnalisés. "Pour les marques, l'IA aide à analyser les tendances et les préférences clients", explique-t-elle à Arab News. "Elle permet même des essayages virtuels, fluidifiant l’expérience d’achat en ligne."

Elle a poursuivi : "Parmi les entreprises innovantes dans ce domaine, je suis particulièrement impressionnée par Taffi Inc. Cette plateforme en ligne marie habilement l’expertise de stylistes professionnels à un assistant IA pour offrir des conseils de style sur mesure."

"L'idée d'un monde dominé par l'IA, surtout dans les sphères créatives, me met mal à l’aise. Néanmoins, je reconnais son utilité indéniable lorsqu'il s'agit d'épauler les créateurs et de prendre en charge certaines tâches."

Le journaliste de mode Mohammed Yousif reste prudent: "L'IA peut réduire les erreurs", a-t-il déclaré à Arab News. "Elle peut également aider les marques durables à obtenir de meilleurs résultats de leurs systèmes écologiques et éthiques."

AI
La Semaine de la Mode de Riyad a collaboré avec Snapchat pour présenter les créations de cinq designers saoudiens à l'exposition Tasawar, qui utilise la réalité augmentée et l'IA pour relier les mondes physique et numérique. (Photo AN par Rahaf Jambi)

Cependant, il a ajouté: "En ce qui concerne le processus créatif, je pense que c'est là que les designers pourraient perdre l'essence de leur travail. C'est aux designers de trouver des idées, de choisir les tissus et les couleurs. C'est ce qui les distingue les uns des autres et c'est simplement ce qui crée une identité pour la marque."

"La créativité reste une qualité humaine. Même si l’IA peut être créative, elle ne sera pas aussi authentique et influente que les humains."

Face à l’hypothèse d'un "héritage numérique" perpétué par l'IA après le départ des grands couturiers, Yousif affiche un scepticisme marqué. "Coder la mode me semble être une impasse," argue-t-il. "L'essence même de la mode réside dans sa capacité à se réinventer. Elle perd son âme dès qu’elle tombe dans la répétition."

"Certes, préserver l'ADN d'une maison est crucial, mais imaginez un instant que Christian Dior ait figé son style dans un algorithme. Il est fort probable que nous aurions été privés de la vision révolutionnaire de John Galliano. Ce constat s’applique également au duo Coco Chanel et Karl Lagerfeld. Leur génie résidait justement dans leur capacité à honorer l’héritage des fondateurs tout en le propulsant dans la modernité. Ils ont su insuffler leur propre créativité tout en restant fidèles à l'esprit originel de la maison. 

"Quelle présomption pour un créateur de vouloir dicter l'avenir de sa griffe, alors que la mode est par essence imprévisible! Un style qui fait mouche aujourd'hui peut tomber en désuétude demain. Réfléchissez un instant: combien de maisons prestigieuses auraient sombré dans l’oubli sans l'arrivée de nouveaux talents visionnaires? L'exemple de Gucci et de Tom Ford est frappant. 

Malgré ces réserves, designers émergents et établis expérimentent l’IA et l'incorporent dans certains aspects de leur travail.

Lors du Sommet Mondial de la Mode WWD (Women's Wear Daily) tenu à Riyad le 6 juin, la créatrice de mode américaine Norma Kamali a déclaré que sa marque lancera une collection complète en octobre, conçue avec l'aide de l’IA, expérimentant la façon dont elle interprète les anciens designs de Kamali.

"Il ne s’agit nullement d’un simple clonage de Norma Kamali," explique-t-elle. "C'est une création inédite, malléable, avec laquelle je peux interagir et expérimenter à loisir." Elle poursuit: "Bien que je compte bien rester aux commandes jusqu'à mes 120 ans, j'ai conscience de l'importance de préparer la relève. C'est pourquoi je forme méticuleusement mon équipe à maîtriser cet outil. 

Elle a ajouté : "J'apprends à l'IA à adopter ma façon de penser, à se comporter comme je le ferais, à utiliser les mêmes réflexions que moi lorsque je conçois une collection."

Néanmoins, Kamali ne cache pas ses réserves. "L’IA n'est pas une entité créative en soi, et c’est là une qualité difficilement remplaçable," souligne-t-elle. "L’IA peut effectivement épauler le créateur, repousser les limites de son imagination et élargir le champ des possibles. Cependant, elle reste un outil au service de la vision artistique du designer."

L'industrie de la mode semble avoir trouvé un consensus quant à l'atout principal de l'IA : son rôle d'assistant de recherche hors pair. Rakan Al-Shehri, à la tête du design et de la stratégie de marque chez Adhlal, met en lumière un bénéfice crucial de cette technologie : la capacité à dynamiser considérablement le processus créatif.

"Autrefois, nous étions tributaires de plateformes telles que Pinterest, Shutterstock, Pexels ou des réseaux sociaux pour élaborer nos moodboards et nos visuels, quelle que soit la discipline du design," confie-t-il à Arab News. "L'avènement de l'IA a radicalement transformé cette approche. Aujourd'hui, l’IA nous permet de générer des références visuelles d'une précision remarquable dès les prémices de notre processus créatif. "

"Par exemple, si je conçois une identité de marque pour un détaillant de mode spécialisé dans les vêtements pour hommes, je veux transformer le récit de la marque en instruments visuels cohérents pour les campagnes marketing, les médias sociaux, les sites web, etc."

"Dès que le concept est défini, je n’ai qu'à me connecter à Midjourney, notre générateur d’IA, et formuler une requête précise. En un clin d'œil, une myriade de références visuelles surgit, parfaitement alignées avec ma vision," explique-t-il. "En quelques minutes à peine, je peux assembler un moodboard riche et inspirant, alors qu’auparavant, cette tâche me demandait des heures de recherche fastidieuse dans d’immenses banques d'images," poursuit-il.

Al-Shehri a déclaré qu'un autre avantage significatif "est l’efficacité en termes de coûts".

"Pour un créateur indépendant comme moi, le coût des ressources visuelles traditionnelles peut vite devenir prohibitif," confie-t-il. "Les banques d'images et les outils spécialisés grèvent souvent nos budgets. L’IA change complètement la donne. Elle nous ouvre les portes d’un univers visuel quasi illimité, à des tarifs défiant toute concurrence, voire gratuitement."

Un programme qu’Al-Shehri apprécie particulièrement est Midjourney - une IA générative qui crée des images à partir de descriptions en langage naturel, similaire à DALL-E d’OpenAI. "Midjourney est, à mon avis, la meilleure plateforme de génération visuelle par IA disponible", a-t-il déclaré.

"Midjourney regorge de fonctionnalités intuitives qui révolutionnent notre approche créative," s'enthousiasme-t-il. "Parmi elles, la fonction 'blend' me fascine particulièrement. Cette fonction agit comme un pont temporel, mariant harmonieusement le passé et le présent pour créer des styles inédits et captivants."

"J'utilise Midjourney presque quotidiennement et je le recommande vivement à toute personne dans l'industrie créative."

AI
Légende: Photos créées par IA. (Photo fournies)

Une autre IA générative qui gagne en popularité parmi les créateurs de mode est Krea.ai. "Krea construit des outils web incroyables basés sur l’art qui offrent plus de contrôle sur les visuels générés, ce qui le rend idéal pour les arts visuels plutôt que pour les graphiques commerciaux", a déclaré Al-Shehri. "Je passe de nombreuses heures à expérimenter avec."

Luma Labs et sa "Dream Machine", qui crée des vidéos de haute qualité et réalistes à partir de texte et d’images, ont également transformé le processus créatif.

"Luma Labs se spécialise dans la génération de vidéos et de mouvements, et certains de mes photographes et directeurs artistiques préférés l’utilisent beaucoup", a déclaré Al-Shehri. "C’est un outil extrêmement bénéfique pour les photographes de mode."

Pour l’heure, les créateurs de mode peuvent respirer: nul besoin de redouter l’avènement d'un AI-Armani ou d'un Robo-Rabanne. Al-Shehri invite plutôt à considérer ces technologies sous un angle différent : L'IA n'est pas là pour nous remplacer, mais pour nous épauler.

"Dans l’ensemble, Ces outils sont de formidables alliés pour optimiser et accélérer le processus créatif des artistes et des designers", a-t-il conclu.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Arabie saoudite: renforcement du marché de l'emploi et diminution du taux de chômage

Pour les Saoudiens âgés de 25 à 54 ans, les principaux indicateurs du marché du travail ont montré une légère augmentation du ratio emploi/population, qui a augmenté de 0,1 point de pourcentage pour atteindre 64,9%.
Pour les Saoudiens âgés de 25 à 54 ans, les principaux indicateurs du marché du travail ont montré une légère augmentation du ratio emploi/population, qui a augmenté de 0,1 point de pourcentage pour atteindre 64,9%.
Short Url
  • L'amélioration du marché du travail est une composante essentielle de Vision 2030
  • L’initiative vise à créer des opportunités d'emploi pour les Saoudiens tout en stimulant un développement économique plus large

DJEDDAH: Le taux de chômage des ressortissants saoudiens au quatrième trimestre de 2024 a atteint 7%, marquant une baisse de 0,8 point de pourcentage par rapport au trimestre précédent et à la même période de l'année dernière, selon les données officielles.

Les données, publiées par l'Autorité générale des statistiques, indiquent une légère augmentation du ratio emploi/population pour les nationaux, suggérant des progrès continus dans la création d'opportunités d'emploi pour la main-d'œuvre croissante du Royaume.

Bien que le taux global de participation à la population active ait connu de modestes baisses, ces chiffres soulignent les efforts continus de l'Arabie saoudite pour atteindre les objectifs ambitieux énoncés dans Vision 2030, en particulier en termes d'amélioration de la création d'emplois et de stimulation de la croissance économique.

L'amélioration du marché du travail est une composante essentielle de l'initiative Vision 2030, qui vise à créer des opportunités d'emploi pour les Saoudiens tout en stimulant un développement économique plus large. Le renforcement du marché du travail reste un pilier essentiel de la stratégie socio-économique à long terme du Royaume.

Aperçu du marché du travail national

L'enquête sur la main-d'œuvre a révélé que le taux de chômage global pour les Saoudiens et les non-Saoudiens a atteint 3,5% au quatrième trimestre de 2024, soit une baisse de 0,2 point de pourcentage par rapport au trimestre précédent. Toutefois, ce chiffre marque une légère augmentation de 0,1 point de pourcentage par rapport au quatrième trimestre 2023.

Le taux d'activité global des Saoudiens et des non-Saoudiens s'est établi à 66,4%, soit une baisse de 0,2 point de pourcentage par rapport au troisième trimestre 2024 et une baisse de 0,6 point de pourcentage en glissement annuel.

Parallèlement, le ratio emploi/population pour les ressortissants saoudiens a augmenté de 0,1 point de pourcentage pour atteindre 47,5%, reflétant une augmentation de 1,0 point de pourcentage par rapport au T4 de 2023.

Cependant, le taux de participation à la population active des Saoudiens a diminué de 0,4 point de pourcentage pour atteindre 51,1%, bien que cela représente encore une augmentation de 0,7 point de pourcentage par rapport à l'année précédente.

Participation par sexe

Pour les femmes saoudiennes, le taux de participation à la population active a diminué de 0,2 point de pourcentage pour atteindre 36%. Néanmoins, leur ratio emploi/population s'est amélioré de 0,5 point de pourcentage pour atteindre 31,8%, et leur taux de chômage a baissé de 1,7 point de pourcentage pour atteindre 11,9% par rapport au trimestre précédent.

À l'inverse, les hommes saoudiens ont connu une baisse de 0,7 point de pourcentage de leur taux de participation à la population active, qui est tombé à 66,2%. Leur ratio emploi/population a également diminué, atteignant 63,4%. Cependant, le taux de chômage des hommes saoudiens a diminué à 4,3% par rapport au troisième trimestre 2024.

Tendances de l'emploi des jeunes

En termes d'emploi des jeunes, la Gastat a indiqué que le ratio emploi/population pour les jeunes femmes saoudiennes (âgées de 15 à 24 ans) a augmenté de 0,3 point de pourcentage pour atteindre 13,9% au quatrième trimestre de 2024. En revanche, le ratio emploi/population pour les jeunes hommes saoudiens est resté stable à 29,7 pour cent, bien que leur taux de participation à la population active ait diminué de 0,8 point de pourcentage pour atteindre 33,8 pour cent.

Le taux de chômage des jeunes Saoudiens s'est également amélioré, diminuant de 1,8 point de pourcentage à 12,2% par rapport au trimestre précédent.

Tendances de l'emploi dans le groupe principal en âge de travailler

Pour les Saoudiens âgés de 25 à 54 ans, les principaux indicateurs du marché du travail ont montré une légère augmentation du ratio emploi/population, qui a augmenté de 0,1 point de pourcentage pour atteindre 64,9%. Toutefois, le taux d'activité de ce groupe a diminué de 0,2 point de pourcentage pour atteindre 69,2%. Le taux de chômage dans ce groupe d'âge s'est également amélioré, tombant à 6,2% par rapport au trimestre précédent.

Pour les Saoudiens âgés de 55 ans et plus, les indicateurs du marché du travail pour le quatrième trimestre 2024 indiquent une baisse du taux de chômage et du taux d'activité par rapport au trimestre précédent.

Recherche active d'emploi

Le rapport de la Gastat souligne que les demandeurs d'emploi saoudiens utilisent diverses méthodes dans leur recherche active d'emploi, avec une moyenne de méthodes 5.0 utilisées par individu. L'approche la plus courante est de se renseigner auprès d'amis ou de parents sur les opportunités d'emploi, utilisée par 86,9% des demandeurs d'emploi. Viennent ensuite les candidatures directes auprès des employeurs (73,9%) et l'utilisation de la plateforme nationale unifiée pour l'emploi, Jadarat (65,4%).

Volonté de travailler

D'autres informations sur les chômeurs saoudiens révèlent que 94,1% d'entre eux sont prêts à accepter des offres d'emploi dans le secteur privé. Parmi les chômeurs, 61,9% des femmes saoudiennes et 45,2% des hommes saoudiens sont prêts à faire un trajet d'au moins une heure. En outre, 77,5% des chômeuses saoudiennes et 90,7% des chômeurs saoudiens ont exprimé leur volonté de travailler huit heures ou plus par jour.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie Saoudite célèbre deux ans d'engagement vert : un bilan prometteur

Le Royaume a marqué la célébration annuelle de la Saudi Green Initiative le 27 mars. (SGI)
Le Royaume a marqué la célébration annuelle de la Saudi Green Initiative le 27 mars. (SGI)
Short Url
  • Programme lancé en 2023 pour sensibiliser à l'environnement et améliorer le bien-être
  • Le projet vise à lier les programmes durables aux objectifs écologiques plus larges

RIYAD:  Le Royaume a célébré jeudi le deuxième anniversaire de la Saudi Green Initiative, un ambitieux programme national visant à renforcer la conscience environnementale et à encourager l'engagement citoyen pour garantir un avenir plus sain aux générations futures.

Cette stratégie fédératrice, qui vise à mobiliser les communautés et à stimuler leur participation active, constitue un levier fondamental pour l'amélioration des conditions de vie de l'ensemble des citoyens et résidents du Royaume, tout en s'inscrivant parfaitement dans la trajectoire des objectifs de développement durable établis par la Vision saoudienne 2030.

"Nos actions présentes détermineront le patrimoine environnemental dont hériteront les générations futures," a confié à Arab News le Dr. Khaled Al-Abdulkader, PDG du Centre National pour le Développement du Couvert Végétal et la Lutte contre la Désertification.

Dans son intervention, il a rendu hommage à "la vision courageuse, aux approches innovantes et à la détermination sans faille de l'Arabie Saoudite en matière de développement durable."

Inaugurée en 2023, cette initiative ambitieuse vise à harmoniser les différents programmes durables avec les grands défis environnementaux du Royaume, notamment la diminution des émissions nocives, l'intensification des efforts de reboisement, la régénération des sols dégradés et la sauvegarde des écosystèmes terrestres et maritimes.

Cette démarche illustre parfaitement la vision environnementale progressiste des dirigeants saoudiens et leur détermination à placer le pays parmi les pionniers du développement durable, aussi bien sur la scène nationale qu'internationale.

Le rôle de premier plan de l'Arabie Saoudite dans la protection de l'environnement a été mis en lumière en décembre lorsqu'elle a accueilli la 16e session de la Conférence des Parties de la Convention des Nations Unies pour la Lutte contre la Désertification, ou COP16.
Ce rassemblement mondial a offert une plateforme aux décideurs politiques, aux chefs d'entreprise et à d'autres experts pour partager des idées et des perspectives sur la façon de relever les défis environnementaux et développer une voie collective pour la transformation écologique.

À l'échelle nationale, les autorités saoudiennes ont déployé diverses campagnes de sensibilisation pour promouvoir l'adoption de pratiques durables au quotidien.

Particulièrement remarquable, l'initiative "Ramadan de la Bonté" invite les citoyens à réduire le gaspillage alimentaire et à adopter une consommation plus responsable des ressources essentielles telles que l'eau et l'électricité durant la période sacrée du jeûne.

Ce vaste projet environnemental chapeaute plus de 85 programmes distincts dédiés à la protection de la nature et au développement écologique. Parmi les réalisations les plus significatives figurent la restauration de 18,000 hectares de terres dégradées et la réintroduction dans leur habitat naturel de plus de 7,500 spécimens d'espèces menacées, grâce à des programmes de reproduction spécialisés.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La capacité mondiale des énergies renouvelables a grimpé de 585 GW en 2024, selon l'IRENA

L'énergie solaire et l'énergie éolienne ont connu l'expansion la plus importante en 2024, représentant 96,6 % de tous les ajouts nets d'énergies renouvelables. (Shutterstock)
L'énergie solaire et l'énergie éolienne ont connu l'expansion la plus importante en 2024, représentant 96,6 % de tous les ajouts nets d'énergies renouvelables. (Shutterstock)
Short Url
  • La capacité mondiale en matière d'énergies renouvelables a connu un taux de croissance annuel record de 15,1% en 2024
  • Malgré cette augmentation record, l'IRENA a souligné que la croissance reste inférieure aux 11,2 térawatts nécessaires pour atteindre l'objectif mondial de tripler la capacité installée d'énergie renouvelable d'ici à 2030

RIYAD : La capacité mondiale en matière d'énergies renouvelables a connu un taux de croissance annuel record de 15,1% en 2024, augmentant de 585 gigawatts, selon une nouvelle analyse.

Dans son dernier rapport, l'Agence internationale pour les énergies renouvelables a indiqué que cette augmentation porte la capacité totale installée dans le secteur à 4 448 GW.

Malgré cette augmentation record, l'IRENA a souligné que la croissance reste inférieure aux 11,2 térawatts nécessaires pour atteindre l'objectif mondial de tripler la capacité installée d'énergie renouvelable d'ici à 2030.

L'étude indique en outre que la capacité renouvelable mondiale devrait augmenter de 16,6% par an pour atteindre l'objectif fixé pour 2030.

Au début du mois, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a déclaré que les sources d'énergie renouvelables représentaient la majeure partie de la croissance de l'offre internationale en 2024 (38%), suivies par le gaz naturel (28%), le charbon (15%), le pétrole (11%) et l'énergie nucléaire (8%).

L'estimation de l'AIE concernant les installations d'énergies renouvelables est également plus élevée que les projections de l'IRENA. L'AIE a déclaré que les nouvelles installations d'énergies renouvelables ont atteint des niveaux record pour la 22e année consécutive, avec environ 700 GW ajoutés à la capacité totale en 2024, dont environ 80% proviennent de l'énergie solaire photovoltaïque.

À propos de cette nouvelle analyse, Francesco La Camera, directeur général de l'IRENA, a expliqué : « Alors qu'il ne reste que six ans pour atteindre l'objectif adopté lors de la COP28, qui consiste à tripler la capacité installée d'énergie renouvelable d'ici à 2030, le monde doit maintenant ajouter plus de 1 120 GW chaque année pour le reste de cette décennie afin de maintenir la trajectoire de 1,5 degré Celsius ».

M. La Camera a également exhorté les gouvernements à profiter du prochain cycle de contributions déterminées au niveau national pour présenter un plan clair de leurs ambitions en matière d'énergies renouvelables.

Il a également appelé la communauté internationale à renforcer les collaborations pour soutenir les ambitions des pays du Sud en matière d'énergies renouvelables.

"La croissance continue des énergies renouvelables dont nous sommes témoins chaque année est la preuve que les énergies renouvelables sont économiquement viables et facilement déployables. Chaque année, elles continuent de battre leurs propres records d'expansion, mais nous sommes également confrontés aux mêmes défis que sont les grandes disparités régionales et le tic-tac de l'horloge alors que l'échéance de 2030 est imminente", a affirmé le directeur général.

"La compétitivité économique et la sécurité énergétique étant de plus en plus des préoccupations mondiales majeures aujourd'hui, l'expansion rapide de la capacité de production d'énergie renouvelable équivaut à exploiter les opportunités commerciales et à répondre à la sécurité énergétique de manière rapide et durable," a-t-il ajouté.

Selon l'IRENA, les énergies solaire et éolienne ont connu l'expansion la plus importante en 2024, représentant 96,6% de tous les ajouts nets d'énergies renouvelables.

Plus des trois quarts de l'expansion de la capacité ont été réalisés par l'énergie solaire, qui a augmenté de 32,2%, atteignant 1 865 GW, suivie par l'énergie éolienne, qui a augmenté de 11,1%.

En 2024, la Chine a ajouté 278 GW de capacité d'énergie solaire, suivie par l'Inde avec 24,5 GW.

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a commenté le rapport de l'IRENA en ces termes : "Les énergies renouvelables mettent fin à l'ère des combustibles fossiles. Une croissance record permet de créer des emplois, de réduire les factures d'énergie et d'assainir l'air".

« Les énergies renouvelables renouvellent les économies. Mais le passage à l'énergie propre doit être plus rapide et plus équitable, et tous les pays doivent avoir la possibilité de bénéficier pleinement d'une énergie renouvelable, propre et bon marché », a indiqué M. Guterres. 

Selon l'IRENA, la capacité hydroélectrique atteindra 1 283 GW en 2024, ce qui représente un rebond notable par rapport à 2023, sous l'effet de la croissance en Chine.

La capacité mondiale d'énergie éolienne a atteint 1 133 GW à la fin de l'année dernière, grâce à l'expansion aux États-Unis et en Chine.

L'expansion de la bioénergie a rebondi en 2024, avec une croissance de 4,6 GW de capacité, contre une augmentation de 3 GW en 2023. Cette hausse a été propulsée par la Chine et la France, qui ont ajouté 1,3 GW chacune l'année dernière.

L'énergie géothermique a augmenté de 0,4 GW dans l'ensemble, avec en tête la Nouvelle-Zélande, suivie de l'Indonésie, de la Turquie et des États-Unis.

L'expansion de la capacité de production d'électricité hors réseau, à l'exclusion de l'Eurasie, de l'Europe et de l'Amérique du Nord, a presque triplé, augmentant de 1,7 GW pour atteindre 14,3 GW.

M. La Camera a ajouté que les énergies renouvelables représentent 46% de la capacité électrique installée dans le monde.

"Même si les énergies renouvelables représentent presque la moitié de la capacité totale, de nombreuses questions de planification énergétique doivent encore être abordées pour faire des énergies renouvelables la source la plus importante de production d'électricité, notamment dans le contexte de la flexibilité du réseau et de l'adaptation à l'énergie renouvelable variable", a-t-il noté.

Lors de la cérémonie d'ouverture du sommet annuel de l'ONU sur le climat en novembre, Mukhtar Babayev, président de la COP29, a souligné la vitalité d'un financement accru pour permettre les efforts climatiques et a exhorté les gouvernements, le secteur privé et les institutions financières multilatérales à travailler ensemble pour atteindre les objectifs énoncés dans l'Accord de Paris.

Ce traité, signé en 2015, oblige les signataires à œuvrer pour limiter l'augmentation de la température mondiale à 1,5 degré Celsius par rapport aux niveaux préindustriels.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com