Turquie: Les causes de la recrudescence des attaques contre les touristes arabes et les réfugiés syriens

Des partisans du Parti de la justice et du développement (AK), au pouvoir en Turquie, brandissent des drapeaux nationaux turcs avec le signe du “loup gris” lors d'un meeting de campagne dans le quartier de Sultangazi à Istanbul, le 12 mai 2023. (AFP)
Des partisans du Parti de la justice et du développement (AK), au pouvoir en Turquie, brandissent des drapeaux nationaux turcs avec le signe du “loup gris” lors d'un meeting de campagne dans le quartier de Sultangazi à Istanbul, le 12 mai 2023. (AFP)
Short Url
Publié le Vendredi 19 juillet 2024

Turquie: Les causes de la recrudescence des attaques contre les touristes arabes et les réfugiés syriens

  • Un homme turc a été arrêté à Istanbul au début du mois après avoir menacé un groupe de touristes saoudiens avec un couteau
  • L'incident s'est produit dans le contexte d'une nouvelle vague de violence à l'encontre des syriens vivant en Turquie

LONDRES : La multiplication des agressions violentes contre des arabes en Turquie ces derniers temps a suscité des inquiétudes quant à la sécurité des étrangers dans un pays visité par des dizaines de milliers de touristes du Moyen-Orient et qui accueille des millions de réfugiés syriens.

Au début du mois, un turc a été arrêté à Istanbul après avoir menacé un groupe de touristes saoudiens avec un couteau tout en leur lançant des épithètes désobligeantes, a rapporté Al-Arabiya.

Une vidéo de l'attaque a rapidement circulé sur les réseaux sociaux, montrant l'homme faisant un geste de la main associé aux Loups gris, un groupe ultranationaliste et pan-turc créé à la fin des années 1960 en tant qu'aile jeunesse du Parti du mouvement nationaliste.

--
Un turc menace d'attaquer des saoudiens dans un café en Turquie (photo Twitter/File)

Les Loups gris ont longtemps été associés à des actes violents, notamment des attaques contre des gauchistes, des Kurdes et d'autres groupes minoritaires. Malgré leur réputation controversée, ils restent influents dans la société turque.

La Turquie est une destination populaire pour les touristes saoudiens, qui ont été 650 000 à s'y rendre entre janvier et août de l'année dernière, selon les responsables turcs du tourisme. Une flambée d'hostilité à l'égard des arabes pourrait faire chuter le nombre de visiteurs saoudiens.

Ce n'est sûrement pas la première fois que des clips montrant des attaques contre des touristes arabes en Turquie sont diffusés sur Internet. Des incidents impliquant des bagarres et des insultes xénophobes ont été téléchargés sur les plateformes de réseaux sociaux l'année dernière par des utilisateurs des États du Golfe et d'Égypte.

QUI SONT LES LOUPS GRIS ?

•    Groupe ultranationaliste et pan-turc.
•    Branche paramilitaire du Parti du mouvement nationaliste.
•    Croient en la suprématie de la race et de la nation turques.
•    S'est fait connaître à la fin des années 1970.
•    Interdit en France en 2020 pour incitation à la haine.

Cet incident s'inscrit dans le contexte d'une nouvelle vague de violence à l'encontre des syriens en Turquie, suite à l'arrestation d'un syrien de 26 ans accusé d'agression sexuelle contre un mineur à Kayseri, en Anatolie centrale.

Des émeutes ont éclaté dans la nuit du 30 juin à Kayseri après la diffusion sur les réseaux sociaux d'informations concernant un syrien qui aurait été surpris en train d'abuser d'une parente âgée de 7 ans dans des toilettes publiques du quartier de Melikgazi, selon un rapport de Reuters.

Les émeutiers ont attaqué et vandalisé des dizaines d'entreprises, de maisons et de véhicules appartenant à des syriens, après quoi la violence s'est propagée à d'autres régions de la Turquie, notamment Gaziantep, Bursa et Hatay, où une épicerie syrienne a été incendiée.

--
Des turcs ont brûlé des maisons, des voitures et des magasins de réfugiés syriens à Kayseri. (Photo : Twitter)

Ali Yerlikaya, le ministre turc de l'intérieur, a déclaré que l'agression faisait l'objet d'une enquête et a condamné les actions des émeutiers comme étant “illégales” et contraires aux valeurs de la nation.

Il a indiqué dans un message sur X que les autorités locales avaient arrêté 67 des manifestants, soulignant qu'il était “inacceptable que notre peuple porte atteinte à l'environnement sans tenir compte de l'ordre public, de la sécurité et des droits de l'homme”.

Dans un autre message, Yerlikaya a souligné que les autorités enquêtaient sur plusieurs comptes X qui avaient contribué à attiser la violence, et que dix d'entre eux avaient été transmis au bureau du procureur.

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a également condamné les violences, déclarant : “Rien ne peut être accompli en alimentant la xénophobie et la haine des réfugiés dans la société”.

--
Le président turc Recep Tayyip Erdogan montre une photo d'un camp de réfugiés syriens dans son pays alors qu'il s'adresse à la 77e session de l'Assemblée générale de l'ONU à New York, le 20 septembre 2022. (AFP)

Quelques jours après l'incident de Kayseri, les données personnelles de quelque 3 millions de réfugiés syriens en Turquie ont fait l'objet d'une fuite sur Internet, faisant craindre une éruption de violence xénophobe.

Le ministère turc de l'intérieur a confirmé que les données personnelles des syriens bénéficiant d'une protection temporaire avaient été diffusées à partir du compte de réseaux sociaux « Uprising#Turkey », géré par un adolescent de 14 ans.

“Les mesures nécessaires ont été prises à l'encontre de E.P. (l'administrateur du compte) par la Direction de l'enfance d'Istanbul”, a déclaré le ministère dans un communiqué.

Lana, une militante syrienne basée au Royaume-Uni, dont le nom a été modifié pour protéger son anonymat, a déclaré à Arab News que sa famille à Gaziantep “a vécu un enfer pendant au moins deux semaines après l'incident de Kayseri”.

--
Cette photo prise le 11 août 2022 montre un bazar dans le quartier historique de Gaziantep, dans le sud-est de la Turquie, où résident de nombreux réfugiés syriens. (AFP/File)

Elle a déclaré : “Dans les quelques jours qui ont suivi les émeutes, ils ne pouvaient même pas sortir de chez eux pour acheter du pain. Ils étaient saisis par la peur et paralysés par l'incertitude créée par les développements récents, y compris les discussions depuis juin (concernant) la fin de la normalisation des liens entre la Turquie et le président Bashar Assad”.

Marwah, une syrienne qui vit à Bursa et travaille dans les ressources humaines, pense que les réseaux sociaux sont responsables de la démesure de la situation.

“En suivant les informations, j'ai eu l'impression qu'on me tuerait pour mon identité si je sortais de chez moi, mais cela n'a pas été le cas”, a-t-elle déclaré à Arab News.

Pourtant, les nouvelles et les images des émeutes ont semé la panique parmi les syriens. “Certains ont frénétiquement vendu leurs biens ou emprunté environ 8 000 dollars pour fuir la Turquie, tandis que d'autres ont envisagé de retourner en Syrie”, explique Marwah.

“Même mon collègue, qui a la nationalité turque, s'est renseigné sur la possibilité de s'installer en Égypte, bien qu'il n'ait pas été témoin des violences”.

FAITS

3,6 millions de réfugiés syriens sont enregistrés en Turquie (HCR)

Les agences des Nations unies et plusieurs organismes de défense des droits de l'homme, dont Amnesty International, ont conclu que la Syrie restait un pays dangereux pour le rapatriement des réfugiés.

Marwah a expliqué que bien que la violence contre les syriens ne soit pas inhabituelle en Turquie depuis le déclenchement de la guerre civile en 2011, qui a fait fuir des millions de personnes à l'étranger, “Kayseri est un endroit où les syriens et les turcs ont coexisté pacifiquement, 48 pour cent des travailleurs étant syriens”.

“Apparemment, il n'était pas facile d'inciter à la discorde entre syriens et turcs à Kayseri, il fallait donc le faire par le biais d'un sujet lié à des valeurs communes, les habitants de Kayseri étant généralement conservateurs”, a déclaré Marwah.

Elle dit avoir entendu dire par des habitants que “des groupes de voyous ont été amenés à Kayseri dans des bus pour attiser la violence”.

“Les turcs de Kayseri, qui est une ville industrielle, prennent généralement leur retraite tôt, il est donc peu probable que ce soient les habitants qui aient participé aux violences contre les syriens”, a-t-elle ajouté, soulignant que “toute personne vivant en Turquie depuis des années sait que ces émeutes - et leur couverture par les réseaux sociaux - n'ont pas pu éclater spontanément, sans avoir été planifiées à l'avance”.

Les sentiments anti-arabes ont peut-être déjà mis un frein aux ambitions de l'industrie touristique turque.

--
Des touristes débarquent d'un bateau après une excursion sur le Bosphore à Istanbul. La Turquie a enregistré une hausse des visites touristiques après l'ère COVID, et les visiteurs saoudiens devraient atteindre un million cette année. (AFP/File)

Selon le site d'information Hurriyet Daily, le nombre de touristes provenants de Bahreïn, des Émirats arabes unis, du Qatar, du Koweït et de Jordanie a chuté en 2023 de 34 pour cent, 17 pour cent, 24,2 pour cent, 24,4 pour cent et 22,2 pour cent respectivement.

Lana, une activiste syrienne basée au Royaume-Uni, a déclaré que “si l'intensification du racisme anti-arabe au cours des dernières années a entraîné une baisse du tourisme arabe en Turquie, l'impact le plus important est ressenti par les ressortissants syriens qui, au cours des trois dernières années, ont cherché à poursuivre leur migration vers l'Europe”.

Elle estime que l'hostilité a été encouragée en partie parce que les réfugiés syriens ont été utilisés comme un “pion politique” dans les élections locales et “ne sont pas inclus dans les discussions relatives à leur statut et à leur avenir”.

--
Sur cette photo de 2017, des réfugiés syriens sont autorisés à retourner en Syrie au point de passage d'Oncupinar, près de la ville de Kilis, dans le centre-sud de la Turquie, pour assister aux festivités d'al-Adha. (AFP/File)

Enass, une journaliste syrienne basée en France qui a également requis l'anonymat, estime que “la Turquie, comme d'autres pays voisins, a profité de l'accueil des réfugiés syriens”.

“Il y avait un accord clair pour augmenter le soutien de l'UE à la Turquie en échange d'une réduction de l'afflux de réfugiés vers les pays européens en 2015”, a-t-elle déclaré à Arab News, soulignant que la plupart des voisins de la Syrie “ont abordé la crise des réfugiés comme une affaire urgente plutôt que comme une situation permanente”.

En 2016, un accord a été conclu entre la Commission européenne et Ankara pour contrôler le flux de bateaux de migrants irréguliers vers la Grèce. La Turquie a accepté de renforcer la sécurité de ses frontières en échange de 6 milliards d'euros (6,6 milliards de dollars).

“La gestion de la question des réfugiés par le gouvernement a été à la fois politique et économique, visant à servir l'intérêt national, tandis que le public a souvent été induit en erreur sur la façon dont leur pays a bénéficié de l'accueil des réfugiés syriens”, a déclaré Enass.

Elle a ajouté que de nombreux politiciens turcs, en particulier pendant les campagnes électorales, “ont utilisé une rhétorique anti-réfugiés” qui “a contribué à inciter à la violence contre les communautés syriennes vulnérables à travers le pays”.

--
Des femmes montrent leur travail dans un centre de soutien à l'entreprenariat pour les réfugiés syriens à Sanliurfa, dans le sud-est de la Turquie, le 18 octobre 2023. (AFP)

“Pendant des années, des partis politiques concurrents en Turquie ont diffusé des informations trompeuses sur l'aide apportée aux réfugiés syriens. Cela a mené les citoyens turcs à croire que les réfugiés avaient droit à des services et à un soutien, ce qui a contribué à l'inflation économique. Ce n'est pas vrai”, a déclaré Enass.

“Les partis d'opposition ont capitalisé sur cette désinformation pour attiser la colère de la population turque”.

Selon une étude de l’Economic Research Foundation en Turquie, les entrepreneurs syriens en Turquie détenaient, en tout ou en partie, au moins 10 000 entreprises en 2019. Ces entreprises emploient environ 44 000 syriens ainsi que des milliers de ressortissants turcs.

Enass a déclaré que l'évolution du paysage politique et économique “incite le gouvernement turc à prendre de nouvelles mesures qui encouragent les syriens à rentrer ‘volontairement’, mais il s'agit d'une forme d'expulsion injustifiée d'individus détenant des permis valides”.

Elle a ajouté : “Le retard dans le traitement des incidents de sécurité contre les syriens en Turquie sape les intérêts des syriens et contribue à la montée des discours de haine”.

Erdogan a déclaré qu'il ne voyait aucune raison de ne pas rétablir les relations diplomatiques avec Damas, mais les dirigeants syriens ont conditionné la normalisation au retrait des forces turques du territoire syrien.

Un rapprochement se traduirait par l'ouverture d'un point de passage entre les zones tenues par le gouvernement et celles contrôlées par les forces d'opposition soutenues par la Turquie dans la province d'Alep.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Découverte d'un écosystème inhabituel dans les récifs coralliens de la mer Rouge : étude KAUST-NCW

Malgré la faible teneur en oxygène et l'acidité élevée des eaux profondes de Difat Farasan, les coraux, les poissons et d'autres animaux se sont révélés prospères. (Photo KAUST)
Malgré la faible teneur en oxygène et l'acidité élevée des eaux profondes de Difat Farasan, les coraux, les poissons et d'autres animaux se sont révélés prospères. (Photo KAUST)
Short Url
  • Malgré la faible teneur en oxygène et l'acidité élevée des eaux profondes, les animaux marins se sont révélés prospères, selon une étude.
  • Un écosystème inattendu a été découvert à Difat Farasan, près de la frontière entre l'Arabie saoudite et le Yémen.

RIYAD : Des scientifiques marins ont découvert des créatures prospérant dans les eaux profondes de la mer Rouge, où elles ne sont pas censées survivre, a annoncé l'Université du roi Abdallah pour la science et la technologie.

Cet écosystème inhabituel a été découvert à Difat Farasan, près de la frontière entre l'Arabie saoudite et le Yémen, et a fait l'objet d'un article dans la revue scientifique PNAS Nexus par une équipe de scientifiques de la KAUST et du Saudi National Center for Wildlife (NCW), a indiqué la KAUST dans un communiqué de presse publié sur son site web.

Également connu sous le nom de Farasan Bank, Difat Farasan est situé sous le troisième plus grand système de récifs coralliens du monde et le plus grand de la mer Rouge.

Malgré la faible teneur en oxygène et l'acidité élevée des eaux de Difat Farasan, les coraux, les poissons et d'autres animaux prospèrent. 

« Plusieurs créatures ont montré des stratégies d'adaptation inattendues à cet environnement extrême. Les poissons nagent plus lentement et les coraux sont en bonne santé dans des conditions qui empêchent normalement la calcification de leur squelette », indique le communiqué, qui précise que la calcification est nécessaire à la croissance et à la survie des coraux.

« La capacité de ces animaux à vivre dans des zones chaudes et appauvries en oxygène suggère qu'ils réduisent de manière inhabituelle la quantité d'oxygène dont ils ont besoin pour vivre. Cette découverte souligne la nécessité d'une exploration plus poussée des zones côtières tropicales profondes, car elles peuvent abriter des écosystèmes inattendus », a déclaré le Dr Shannon Klein, chercheur à la KAUST, qui a dirigé l'étude.

L'étude note également que si les récifs coralliens se trouvent généralement dans des eaux peu profondes, des dépressions de plus de 200 mètres de profondeur ont été découvertes dans le système de récifs coralliens du banc Farasan.  

« Étant donné que l'appauvrissement de l'oxygène dans la mer est l'une des conséquences de l'augmentation des températures, une étude plus approfondie de la façon dont ces créatures vivent dans la mer pourrait nous aider à comprendre comment la vie marine peut résister aux défis du changement climatique », indique l'étude. 

« Cette recherche souligne l'importance de la mer Rouge en tant que laboratoire naturel pour l'étude de la résilience marine. La découverte d'écosystèmes qui prospèrent dans des conditions extrêmes nous permet de mieux comprendre comment la vie marine s'adapte et souligne la nécessité de poursuivre l'exploration et la conservation de ces habitats uniques », a déclaré Mohammad Qurban, PDG du National Center for Wildlife et contributeur à l'étude. 

Froukje van der Zwan, professeure adjointe à la KAUST, Francesca Benzoni, professeure associée, et Carlos Duarte, professeur distingué de la KAUST Ibn Sina, ont également contribué à l'étude. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


La Semaine de l'environnement met en lumière la vision de l'Arabie saoudite en matière de développement durable

Le ministère saoudien de l'environnement, de l'eau et de l'agriculture a lancé dimanche la Semaine saoudienne de l'environnement, sur le thème « Notre environnement est un trésor », afin de présenter les efforts du Royaume en matière de protection des écosystèmes et de développement durable. (SPA)
Le ministère saoudien de l'environnement, de l'eau et de l'agriculture a lancé dimanche la Semaine saoudienne de l'environnement, sur le thème « Notre environnement est un trésor », afin de présenter les efforts du Royaume en matière de protection des écosystèmes et de développement durable. (SPA)
Le ministère saoudien de l'environnement, de l'eau et de l'agriculture a lancé dimanche la Semaine saoudienne de l'environnement, sur le thème « Notre environnement est un trésor », afin de présenter les efforts du Royaume en matière de protection des écosystèmes et de développement durable. (SPA)
Le ministère saoudien de l'environnement, de l'eau et de l'agriculture a lancé dimanche la Semaine saoudienne de l'environnement, sur le thème « Notre environnement est un trésor », afin de présenter les efforts du Royaume en matière de protection des écosystèmes et de développement durable. (SPA)
Short Url
  • Un nouvel indice national a été créé pour surveiller la santé environnementale du Royaume et orienter les décisions politiques.
  • Le nouvel indice, que M. Al-Fadhli a qualifié d'essentiel pour une prise de décision éclairée, permettra de suivre des paramètres environnementaux tels que la qualité de l'air, la conservation de l'eau et la biodiversité.

RIYAD : Le ministère saoudien de l'Environnement, de l'Eau et de l'Agriculture a lancé dimanche la Semaine saoudienne de l'environnement, dont le thème est « Notre environnement est un trésor », afin de présenter les efforts du Royaume en matière de protection des écosystèmes et de développement durable.

L'un des temps forts de cette semaine a été le lancement de l'indice national de performance environnementale, un outil stratégique permettant de suivre les progrès en la matière et d'orienter les politiques.

Inauguré par le ministre Abdulrahman Al-Fadhli à Riyad, cet événement rassemble des agences gouvernementales, des entreprises, des organisations à but non lucratif et des communautés locales afin de promouvoir les pratiques écologiques et la responsabilité collective.

Adel Al-Jubeir, ministre d'État aux affaires étrangères et envoyé spécial pour le climat, était également présent. Des présentations sur l'environnement, des signatures d'accords et des spectacles pour enfants ont été organisés pour encourager les comportements positifs en matière d'environnement. 

Les activités comprennent des expositions nationales, des ateliers sur la biodiversité et les énergies renouvelables, ainsi que des forums sur les innovations vertes.

Le nouvel indice, que M. Al-Fadhli a qualifié d'essentiel pour une prise de décision éclairée, permettra de suivre des paramètres environnementaux tels que la qualité de l'air, la conservation de l'eau et la biodiversité.

Il vise à aligner le développement national sur les priorités écologiques, renforçant ainsi l'engagement du pays en faveur d'une croissance durable.

M. Al-Fadhli a souligné le rôle de chef de file du Royaume en matière de durabilité, en mettant en avant la protection des ressources naturelles et la responsabilité sociétale. Il a ajouté que cet indice garantit la responsabilité et le progrès à mesure que le pays construit un avenir plus vert.

M. Al-Fadhli a visité l'exposition, qui comprend des sections sur la couverture végétale, le contrôle de la désertification, la biodiversité, la gestion des déchets, la météorologie et la conformité environnementale. 

L'exposition comprend également des ateliers qui soulignent le rôle de l'Arabie saoudite dans la promotion de la coopération environnementale, la sensibilisation, l'encouragement des investissements du secteur privé dans des projets durables et la promotion de la technologie.

Le ministère a souligné que l'indice nouvellement introduit sert d'outil de suivi à l'échelle nationale, et a été développé en collaboration avec le Programme des Nations unies pour l'environnement.

Il est conçu pour s'aligner sur les organismes gouvernementaux, les organisations environnementales et les centres nationaux, afin de garantir la cohérence avec les priorités écologiques de l'Arabie saoudite.

Les principaux objectifs sont l'évaluation de la santé environnementale, l'identification des facteurs de changement et la mise en place d'un système de détection précoce des défis et des progrès en matière de durabilité. 

En suivant les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs environnementaux, le ministère a noté que l'indice permet d'identifier les lacunes nécessitant une action urgente et d'ajuster les politiques en fonction des données recueillies.

La première phase se concentre sur cinq domaines clés liés à la stratégie nationale pour l'environnement et à la Saudi Vision 2030 : la conservation de la faune et de la flore, l'expansion des espaces verts, l'efficacité de la gestion des déchets, la pollution de l'air, du sol et de l'eau, ainsi que la précision des prévisions météorologiques.

La deuxième phase portera sur les nouvelles priorités, telles que les mesures du changement climatique, compte tenu de leur importance dans la planification environnementale à long terme.

Le ministère a souligné que l'indice fournira aux décideurs politiques des informations exploitables leur permettant d'améliorer la résilience écologique, la santé publique et la qualité de vie des citoyens saoudiens.

Le Centre national de développement de la pêche a participé aux célébrations de la Semaine saoudienne de l'environnement. 

Riyadh Al-Fageeh, directeur général du centre, a déclaré : « Notre participation souligne l'importance de la préservation de l'environnement, de la sensibilisation et du renforcement des objectifs de qualité de vie. Nous voulons souligner le rôle des institutions et des individus dans le maintien de l'équilibre écologique, conformément à la Vision 2030. »

Il a ajouté : « La Semaine saoudienne de l'environnement réaffirme l'engagement du Royaume à protéger les ressources naturelles et à mener les efforts régionaux en matière de durabilité. Nous encourageons tous les citoyens et résidents à participer activement et à contribuer à un avenir plus propre et plus vert. » 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


l'Arabie saoudite lutte pour protéger la santé du foie

Protéger la santé du foie, c'est prévenir les complications à long terme et améliorer la qualité de vie de millions de personnes. (SPA)
Protéger la santé du foie, c'est prévenir les complications à long terme et améliorer la qualité de vie de millions de personnes. (SPA)
Short Url
  • « Prenez soin de votre foie maintenant, et il prendra soin de vous toute votre vie », déclare à Arab News le vice-ministre de la Santé et de la Population.
  • Le ministère saoudien de la Santé met l'accent sur les mesures de lutte contre les maladies du foie.

DJEDDAH : Le foie joue un rôle central dans la santé de l'organisme. Il filtre les toxines, favorise la digestion, stocke l'énergie et les nutriments essentiels, et aide l'organisme à lutter contre les infections.

Le principal problème des maladies du foie est qu'elles sont souvent silencieuses. La progression est très graduelle et la plupart des patients ne présentent aucun symptôme, ce qui les laisse dans l'ignorance de leur état. C'est pourquoi la sensibilisation et le dépistage précoce sont essentiels.

C'est une priorité nationale pour le ministère saoudien de la Santé, qui met l'accent sur les soins préventifs. ***

Protéger la santé du foie signifie prévenir les complications à long terme et améliorer la qualité de vie de millions de personnes, contribuant ainsi aux objectifs du ministère visant à améliorer l'espérance de vie en bonne santé, conformément à l'objectif de Vision 2030 qui consiste à créer une société dynamique.

Dans une interview exclusive accordée à l'occasion de la Journée mondiale du foie, le Dr Abdullah Assiri, vice-ministre de la Santé de la population, a déclaré que l'hépatite virale, en particulier l'hépatite B et l'hépatite C, est une préoccupation de longue date et qu'elle est responsable de nombreux cas de maladie chronique du foie, de cirrhose et de cancer du foie.

Il a ajouté : « En Arabie saoudite, l'hépatite virale est un problème de longue date : « C'est le virus de l'hépatite C qui a provoqué le plus de cirrhoses, de cirrhoses décompensées et de greffes de foie. »

L'hépatite est essentiellement une inflammation du foie causée par différents virus (A, B, C, D et E) qui diffèrent tous par leur mode de propagation, leur gravité et les moyens de les prévenir. 

M. Assiri a ajouté : « Le problème avec l'hépatite, c'est que jusqu'à 95 % des personnes infectées dans le monde ne le savent pas, car la maladie peut rester silencieuse pendant des années.

« Les signes précurseurs peuvent être assez vagues, comme la fatigue, des maux de ventre ou une légère jaunisse, mais il n'y a souvent aucun symptôme jusqu'à ce que la maladie soit à un stade avancé ».

Assiri a expliqué que la principale raison pour laquelle les affections hépatiques ne sont pas diagnostiquées jusqu'à un stade avancé est que le foie est un organe remarquablement résistant.

Il continue à bien fonctionner, même lorsqu'il est partiellement endommagé. Malheureusement, lorsque des symptômes tels que le gonflement, la jaunisse ou des problèmes digestifs apparaissent, la maladie peut déjà avoir évolué vers une cirrhose ou une insuffisance hépatique.

Il a déclaré : « Une détection tardive peut avoir de graves conséquences, notamment une cicatrisation irréversible du foie, un cancer du foie et des complications potentiellement mortelles.

« C'est pourquoi nous recommandons vivement à toutes les personnes, en particulier à celles qui présentent des facteurs de risque tels que l'obésité, le diabète ou des antécédents familiaux de maladie du foie, de se soumettre à des examens et à des dépistages réguliers.

Le mode de vie a un impact déterminant sur la santé du foie. Une mauvaise alimentation, le manque d'activité physique et le tabagisme sont autant de facteurs qui exercent une pression supplémentaire sur le foie.

Bien que les maladies du foie liées à l'alcool soient moins répandues au Royaume-Uni, d'autres facteurs liés au mode de vie, comme les mauvaises habitudes alimentaires et l'hépatite virale, jouent un rôle plus important.

Il a déclaré : « La bonne nouvelle, c'est que le foie n'a pas de problème de santé. » Il a ajouté : « La bonne nouvelle, c'est que le foie a une capacité exceptionnelle à guérir s'il reçoit les soins appropriés. Même les lésions à un stade précoce peuvent souvent être inversées grâce à des changements de mode de vie. J'ai personnellement vu des patients transformer leur état de santé en adoptant de meilleures habitudes ». 

En tant que professionnel de santé, Assiri recommande toujours de modifier son mode de vie en adoptant quatre piliers clés : la nutrition, le sommeil, la relaxation et l'exercice physique. Tous ces éléments sont essentiels au maintien d'un foie sain, tout comme la vaccination contre l'hépatite.

Au niveau national, le ministère de la Santé s'attaque aux maladies du foie par le biais de politiques axées sur la prévention, la détection précoce, les pratiques de contrôle des infections dans les soins de santé et un traitement efficace.

M. Assiri a déclaré : « Une étape importante a été franchie dans la lutte contre les maladies du foie : l'introduction de médicaments antiviraux à action directe en 2014, qui a marqué le début d'un effort national ambitieux visant à éliminer l'hépatite C, a constitué une étape importante de la stratégie nationale. 

« Les données montrent qu'un programme complet combinant un dépistage ciblé, un traitement agressif d'environ 8 000 patients par an et des stratégies de prévention renforcées pourrait permettre d'éradiquer la maladie en Arabie saoudite d'ici 2030, voire plus tôt.

« L'élimination de l'hépatite C permettrait de sauver environ 3 000 vies saoudiennes et d'économiser 10 milliards de SR (2,6 milliards de dollars) en coûts de santé.

Il est important de noter que ce programme d'élimination permettra également d'élargir les initiatives de dépistage d'autres maladies « tueuses silencieuses », telles que l'hépatite B, le diabète, l'hypertension, l'obésité et la dyslipidémie, et de mettre en œuvre des interventions sanitaires préventives précoces à l'échelle nationale.

Il a ajouté : « Nos progrès ont été considérables. Nous avons atteint nos objectifs de couverture thérapeutique de 80 % en 2023, nous sommes en passe de réduire la mortalité de 65 % d'ici à 2025, nous visons à diagnostiquer 90 % des cas d'ici à 2026 et nous nous efforçons de réduire les nouvelles infections par l'hépatite C de 80 % d'ici à 2030. » 

Ces chiffres témoignent d'une réponse solide en matière de santé publique et démontrent l'engagement ferme de l'Arabie saoudite à montrer l'exemple dans les efforts de contrôle des maladies à l'échelle régionale.

L'Arabie saoudite continue également d'être un leader en matière d'innovation médicale et de recherche dans ce domaine. Par exemple, la première greffe robotisée du lobe gauche du foie a été réalisée ici, démontrant l'engagement du Royaume à fournir des soins hépatiques de haute qualité.

Le ministère a lancé plusieurs initiatives. L'un des principaux programmes est le dépistage prénuptial, qui permet de tester les couples pour l'hépatite B et l'hépatite C afin de réduire le risque de transmission et de permettre une intervention précoce. 

Il étend également les campagnes de dépistage communautaire, en particulier pour les groupes à haut risque, et améliore l'accès à un traitement abordable contre l'hépatite C. En collaboration avec les centres de santé, le ministère continue de promouvoir la vaccination contre l'hépatite pour les adultes qui n'ont pas pu bénéficier d'une immunisation antérieure.

M. Assiri a déclaré : « Prenez soin de votre foie dès maintenant : il prendra soin de vous toute votre vie. Le foie est le plus grand et l'un des organes les plus vitaux de l'organisme, mais il est souvent négligé, car les symptômes de la maladie peuvent être silencieux.

J'invite chacun à mener une vie plus active : manger plus sainement, s'hydrater, dormir et se faire examiner régulièrement, surtout si l'on présente des facteurs de risque tels que le diabète ou l'obésité.

« Faites-vous vacciner et n'oubliez pas que de petits changements dans votre routine quotidienne peuvent faire une grande différence pour votre foie et votre santé en général.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com