Déjà exsangues, les Libanais otages du conflit Hezbollah-Israël

Des militaires à la retraite enlèvent une barricade de barbelés devant la banque centrale du Liban lors d'une manifestation réclamant des ajustements à l'inflation pour leurs pensions, à Beyrouth, le 30 mars 2023. (AFP)
Des militaires à la retraite enlèvent une barricade de barbelés devant la banque centrale du Liban lors d'une manifestation réclamant des ajustements à l'inflation pour leurs pensions, à Beyrouth, le 30 mars 2023. (AFP)
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Publié le Mardi 16 juillet 2024

Déjà exsangues, les Libanais otages du conflit Hezbollah-Israël

  • Plus de 435 personnes ont été tuées et 96 000 ont été déplacées dans le sud du Liban depuis le 8 octobre de l'année dernière
  • Le Liban est déjà en proie à une crise économique dévastatrice, 44 % de la population vivant dans la pauvreté

DUBAI : Alors que le Hezbollah et Israël poursuivent leurs attaques transfrontalières, qui ont commencé avec le début de la guerre à Gaza l'année dernière, les citoyens libanais ordinaires survivent dans une atmosphère de tension et d'incertitude.

Jusqu'à présent, Israël s'est abstenu d'ouvrir un second front au Liban, alors qu'il semble mettre en œuvre une politique de terre brûlée à Gaza, en représailles aux attaques meurtrières que les groupes militants palestiniens dirigés par le Hamas ont menées dans le sud d'Israël le 8 octobre de l'année dernière.

Les échanges de tirs se sont intensifiés, deux civils israéliens ayant été tués par un tir de roquette du Hezbollah sur le plateau du Golan mardi. Quelques heures auparavant, une frappe israélienne en Syrie avait tué un ancien garde du corps du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah.

Liban

Le bilan des victimes au Sud-Liban continue de s'alourdir : plus de 435 personnes ont été tuées et plus de 96 000 ont été déplacées à l'intérieur du pays, selon les données du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies.

Le nombre d'assassinats de hauts responsables du Hezbollah n'a cessé d'augmenter. Le dernier en date est Mohammed Nimah Nasser, commandant de l'unité Aziz, responsable du secteur occidental du Sud-Liban.

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Un homme se tient à côté d'un drapeau du parti Hezbollah coincé dans l'épave d'un véhicule près de bâtiments détruits lors d'un précédent tir militaire israélien sur le village d'Aita Al-Shaab, dans le sud du Liban, près de la frontière avec le nord d'Israël, le 29 juin 2024. (AFP)


Le pays souffre déjà d'un effondrement économique continu, d'une montée en flèche des taux de pauvreté et d'une instabilité politique. En l'absence de percée diplomatique pour contenir les hostilités entre Israël et le Hezbollah, nombreux sont ceux qui craignent le déclenchement d'une guerre totale, un scénario qui dévasterait le Liban, déjà fragile.

Le Liban n'a pas de président depuis près de deux ans, et le gouvernement est dirigé par Najib Mikati. Des querelles incessantes et des alliances changeantes au sein du Parlement rendent impossible toute prise de décision critique, tandis que la corruption endémique reste le statu quo.

Selon le rapport de mai 2024 sur la situation au Liban du Programme alimentaire mondial, la sécurité alimentaire du pays s'est rapidement détériorée, le rapport prévoyant qu'un peu moins d'un quart de la population sera en situation d'insécurité alimentaire d'ici septembre 2024.

Les taux de pauvreté au Liban ont plus que triplé au cours de la dernière décennie, un autre rapport de mai de la Banque mondiale indiquant que 44 % de la population totale vit aujourd'hui dans la pauvreté.

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Des personnes font la queue devant une boulangerie pour acheter du pain dans la ville de Sidon, au sud du Liban, le 22 juin 2022. (AFP)



La situation a contraint les ménages à adopter diverses stratégies d'adaptation, notamment en réduisant la consommation alimentaire, les dépenses non alimentaires et les dépenses de santé, ce qui risque d'avoir de graves conséquences à long terme.

Plus de la moitié de la population dépend aujourd'hui de l'aide pour survivre, tandis que les autres continuent à lutter pour se procurer les produits de première nécessité tels que le carburant et l'électricité.

Le 2 juillet, Walid Bukhari, ambassadeur d'Arabie saoudite au Liban, a annoncé un programme d'aide de 10 millions de dollars par l'intermédiaire du King Salman Humanitarian Aid and Relief Center.

Cette aide permettra de lancer 28 projets au Liban, qui s'ajoutent aux 129 projets de secours, d'aide humanitaire et de développement que KSrelief a mis en œuvre dans le pays à ce jour.


Selon un rapport de la Banque mondiale publié en mai, 44 % de la population totale du Liban vit actuellement dans la pauvreté. (AFP)
M. Bukhari a déclaré que le soutien saoudien s'inscrivait dans la continuité de "l'engagement des dirigeants saoudiens à soutenir les efforts humanitaires et à promouvoir la stabilité et le développement au Liban en respectant les normes les plus strictes en matière de transparence et de responsabilité".

Il a également déclaré que ce soutien était une "approche de solidarité adoptée par le Royaume envers le peuple libanais, basée sur le devoir de véritable fraternité arabe et les enseignements de l'Islam".

Si les gestes sont souvent appréciés par le public libanais, nombreux sont ceux qui restent sceptiques quant à la capacité de leur propre gouvernement à distribuer l'aide de manière égale et équitable.


En juillet, l'Arabie saoudite a annoncé une aide de 10 millions de dollars au Liban par l'intermédiaire du Centre d'aide humanitaire et de secours du roi Salman. (SPA/File)
Joseph, un Libanais de 40 ans originaire de Jounieh qui n'a pas souhaité que son nom complet soit utilisé, a déclaré qu'il doutait que les personnes dans le besoin reçoivent un centime de tout programme d'aide.

"Nous avons des vautours, pas des politiciens. Nous ne serions pas dans cette situation si nous avions des dirigeants dignes de ce nom", a-t-il déclaré à Arab News.

Quelques chiffres

 

  • Plus de 435 personnes, pour la plupart des combattants, tuées au Sud-Liban depuis le 8 octobre 2023.
  • Plus de 96 000 personnes ont été déplacées à l'intérieur du Sud-Liban au cours de la même période.
  • Plus de 200 drones et roquettes tirés sur Israël depuis le Liban au cours des quatre premiers jours de juillet.
  • Un autre citoyen libanais, qui n'a pas souhaité révéler son nom complet, a également comparé la situation dans le pays à l'histoire de deux villes.

"Les personnes aisées sont toujours à Beyrouth, dans des quartiers comme Gemayze et Mar Mikhael, où se trouvent la plupart des pubs", a déclaré Samer à Arab News.

"Ils n'ont aucune notion de la guerre et ne la craignent pas, car ils savent qu'ils peuvent partir. Les autres, qui ont connu des temps difficiles, sont chez eux et essaient de trouver des moyens de s'en sortir à la fin de chaque mois. Tout le monde parle des élections américaines et des conséquences qu'elles auront sur notre pays".

Joseph raconte qu'un nombre croissant de ses amis et de membres de sa famille ont commencé à prendre des sédatifs pour pouvoir continuer à fonctionner.

"L'incertitude fait que tout le monde est pris au piège. Nous avions des problèmes avant la guerre de Gaza et maintenant nous sommes pris au milieu, ne sachant pas ce qu'il peut advenir de nous et de nos emplois. Nous sommes devenus des otages dans notre propre pays".


Un manifestant libanais tient une pancarte alors que des camions-citernes bloquent une route à Beyrouth lors d'une grève générale des syndicats des transports publics et des travailleurs contre la crise économique du pays, le 13 janvier 2022. (AFP)
Le Liban ne disposant pas d'un filet de sécurité sociale adéquat, les services de santé mentale vont des soins privés inabordables au soutien d'organisations non gouvernementales locales et internationales qui proposent des consultations gratuites ou à bas prix.

Une étude réalisée l'année dernière par l'ONG Embrace, spécialisée dans la santé mentale, a montré que le taux de suicide au Liban est l'un des plus élevés de ces dix dernières années, ayant augmenté de 21 % depuis 2022. Plus de 81 % des cas de suicide concernent des hommes, les jeunes âgés de 23 à 32 ans étant les plus exposés.

L'effondrement économique du Liban, l'explosion du port de Beyrouth en 2020 et les effets de la pandémie de COVID-19, auxquels s'ajoutent la spéculation et l'incertitude de la guerre, ont lourdement pesé sur la santé mentale des citoyens.

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Plus de la moitié de la population libanaise dépend aujourd'hui de l'aide pour survivre, tandis que le reste de la population continue de lutter pour obtenir des produits de première nécessité tels que le carburant et l'électricité. (AFP)


Cette semaine, une stratégie de santé mentale a été lancée en collaboration avec l'Organisation mondiale de la santé. Le Dr Rabih Chammay, responsable du programme national de santé mentale au Liban, a déclaré que le renforcement de la santé mentale en temps de crise était une priorité absolue.

La stratégie nationale de santé mentale 2024-2030 visera à réformer et à garantir des services de santé mentale à ceux qui en ont besoin pour un coût minimal.

Majed, 34 ans, qui vit à Beyrouth et travaille à la fois au Liban et à l'étranger, ne voit aucun signe de guerre imminente, sauf dans les régions à haut risque comme le sud et la vallée de la Bekaa.

"Je pense aussi que cela dépend de l'endroit où l'on se trouve au Liban, mais je suppose que les conversations dans les communautés qui vivent à Beyrouth et autour de Beyrouth pourraient être différentes.

"Mais nous assistons à des mesures de précaution au cas où une guerre totale aurait lieu. Je pense que tout le monde espère une désescalade, tout en sachant qu'il y a de fortes chances qu'une guerre se produise.

"Même si les gens ne vivent pas dans des zones à haut risque, cela les affecterait de bien des manières : en termes de capacité à voyager si l'aéroport est touché, de disponibilité des produits frais pour que les gens puissent manger, et nous verrons certainement une augmentation de la criminalité, en particulier dans les villes".


Un combattant du Hezbollah est vu au garde-à-vous dans un champ d'oranges près de la ville de Naqura, à la frontière israélo-libanaise, le 20 avril 2017. (AFP/File)
Citant la préparation de sa famille, Majed a déclaré : "Ma mère ne cesse de parler de quitter Beyrouth et d'aller s'installer dans la maison d'été du Chouf. Elle la prépare également au cas où une guerre éclaterait. Elle a acheté un congélateur supplémentaire et est en train de le remplir.

"Les doubles citoyens comptent sur les évacuations, surtout s'ils viennent d'Amérique ou d'Europe. Je pense que dans une telle situation, l'option est un privilège".

À ce jour, sept pays ont demandé à leurs ressortissants de quitter le Liban et d'éviter de s'y rendre, tandis que cinq pays ont conseillé à leurs citoyens d'être vigilants et d'éviter certaines zones.


Une maison est en ruine dans la zone frontalière de Shebaa, dans le sud du Liban, après une frappe israélienne le 27 avril 2024. (AFP)
En représailles à l'assassinat de son commandant en chef Nasser à Tyr, le Hezbollah a lancé jusqu'à présent 200 roquettes et drones sur le nord d'Israël.

Alors que les affrontements violents entre les deux puissances se multiplient, les civils du Sud-Liban sont fatigués de la guerre mais restent sur leurs gardes. Pour le Libanais Ali Shdid, cependant, la situation actuelle est devenue une réalité de la vie avec laquelle il faut faire la paix.

"Personne ne souhaite la guerre. Personne ne souhaite la guerre. Mais nous ne nous laisserons pas menacer pour nous soumettre, et nous ne nous recroquevillerons pas", a-t-il déclaré à Arab News.

"Si les Israéliens pensent que nous céderons à leurs menaces et à leurs bravades, ils se trompent. Nous accueillerons la guerre sur tous les fronts".


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".

 


Incursion israélienne au Liban-Sud et frappes aériennes sur la banlieue sud de Beyrouth

 Le feu fait rage à l'intérieur des bâtiments touchés par une frappe aérienne israélienne qui a ciblé le quartier de Haret Hreik dans la banlieue sud de Beyrouth, le 21 novembre 2024, dans le cadre de la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AFP)
Le feu fait rage à l'intérieur des bâtiments touchés par une frappe aérienne israélienne qui a ciblé le quartier de Haret Hreik dans la banlieue sud de Beyrouth, le 21 novembre 2024, dans le cadre de la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AFP)
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  •  Le bilan total depuis le début des affrontements s'élève à plus de 3 520 morts et 14 940 blessés
  •  Les avions de guerre israéliens ont mené des frappes aériennes destructrices par étapes sur la banlieue sud de Beyrouth jeudi matin

BEYROUTH: Des combats acharnés entre l'armée israélienne et le Hezbollah ont éclaté dans la ville de Khiam et à la périphérie de la ville de Biyyadah au Liban jeudi.

Les Israéliens ont repris leurs frappes aériennes intenses dans la matinée sur la banlieue sud de Beyrouth et les villages du gouvernorat de Baalbeck-Hermel, après une pause qui a coïncidé avec la visite de 48 heures de l'envoyé américain Amos Hochstein à Beyrouth avant de se rendre à Tel-Aviv.

Le Hezbollah a poursuivi ses attaques contre le nord d'Israël, des roquettes atteignant Nahariya. Selon les médecins du Magen David Adom, ces attaques ont «tué un homme de 30 ans à cause des tirs de roquettes».

Le Liban fait l'objet d'attaques israéliennes de grande envergure depuis le 23 septembre.

Israël a pris pour cible les quartiers généraux du Hezbollah, les maisons civiles dans les villages du sud, poursuivant les personnes déplacées vers leurs nouveaux lieux de résidence et détruisant des quartiers entiers dans la banlieue sud de Beyrouth, la région de la frontière sud, les villes du sud et les villages de Baalbeck-Hermel.

Les frappes israéliennes ont également ciblé Beyrouth à plusieurs reprises. Le bilan total depuis le début des affrontements s'élève à plus de 3 520 morts et 14 940 blessés.

Les affrontements dans le sud se sont concentrés entre la ville de Chamaa et la ville côtière de Biyyadah, à la suite de la prise de Chamaa.

Le Hezbollah a déclaré que ses membres «ont repoussé une nouvelle tentative de progression des forces israéliennes à la périphérie sud de Chamaa en direction de Biyyadah».

Une bataille féroce a également fait rage à Khiam, alors que des rapports suggéraient mercredi soir que la ville était tombée aux mains de l'armée israélienne. Cependant, le Hezbollah a fait état de «batailles continues sur quatre fronts, utilisant tous les types d'armes».

Les rapports de sécurité indiquent que l'armée israélienne «procède à des démolitions à grande échelle à Khiam, faisant exploser des maisons et des bâtiments résidentiels au cours de son incursion dans la ville».

Le contrôle de Khiam est important, car il s'agit d'une ville stratégique située au sommet de la colline Al-Hamames, à 500 mètres au-dessus du niveau de la mer. Khiam est également l'une des plus grandes villes du Liban-Sud en termes de superficie, ce qui permet à l'armée israélienne de surveiller le nord d'Israël d'un côté et le plateau du Golan de l'autre.

Un raid israélien sur la route de Khardali, qui relie Nabatieh à Marjaayoun et est considérée comme une route d'approvisionnement du Hezbollah, l'a complètement bloquée.

Pendant ce temps, les avions de guerre israéliens ont mené des frappes aériennes destructrices par étapes sur la banlieue sud de Beyrouth jeudi matin.

Ces frappes ont été précédées d'une série d'ordres d'évacuation adressés aux habitants de Ghobeiri, Hadath, Haret Hreik, Bir Abed et Kafaat.

Les raids ont détruit un nombre important de bâtiments résidentiels et de magasins. Ils ont également atteint un bâtiment adjacent à une école spécialisée à Kafaat.

L'armée israélienne a affirmé avoir «ciblé le quartier général et les infrastructures du Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth».

Les raids menés à Younin, dans le nord de la Békaa, ont tué au moins quatre personnes après avoir visé une maison habitée sans avertissement préalable.

Les raids israéliens ont touché Brital, Makneh, Nahleh, Chaat dans les montagnes de l'Anti-Liban, et Bouday dans la chaîne de montagnes de l'Ouest.

Mercredi soir, des dizaines de citoyens ont reçu des appels mystérieux leur demandant d'évacuer leurs maisons dans les quartiers de Beyrouth et du Mont-Liban, notamment à Mazraat Yachouh, dans le Metn, où le Hezbollah n'est pas présent.

Ces appels ont semé la confusion, les habitants de quartiers entiers attendant dans les rues la confirmation des autorités. Ces appels ont été perçus comme «faisant partie d'une guerre psychologique».

À la veille du 81e Jour de l'indépendance du Liban, le chef de l'armée, Joseph Aoun, a déclaré que «le Liban se révoltera toujours contre ses ennemis et ceux qui portent atteinte à sa sécurité et à sa souveraineté, notamment l'ennemi israélien».

M. Aoun a précisé que cette commémoration intervenait dans le contexte d'une guerre destructrice et brutale menée par l'ennemi israélien depuis plus d'un an, qui a fait des milliers de blessés et entraîné le déplacement de populations de leurs villages et villes dans le sud, dans la Békaa et à Beyrouth.

«Alors que l'ennemi persiste dans ses violations et agressions quotidiennes, les efforts s'intensifient pour parvenir à un cessez-le-feu qui rétablirait le calme dans notre pays, ouvrant la voie au retour de notre peuple dans le sud sur ses terres et au retour des autres personnes déplacées dans leurs foyers.

M. Aoun a déclaré que l'armée était «toujours déployée dans le sud, où les soldats sacrifient leur vie pour le Liban. Nous ne l'abandonnerons pas car elle fait partie intégrante de la souveraineté nationale et opère en coordination avec la Finul dans le cadre de la résolution 1701. L'armée est également aux côtés de son peuple et de ses citoyens, remplissant son devoir national et poursuivant ses missions malgré les défis et les dangers».

Il a ajouté qu'«il n'y a pas de retour en arrière ni de crainte pour l'armée, qui restera inébranlable aux côtés des Libanais en toutes circonstances, protégeant le Liban et défendant sa sécurité, sa stabilité et sa souveraineté. L'armée continuera de rassembler tous les Libanais de différentes origines, se tenant équitablement aux côtés de chacun».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com