NASSIRIYA : Un policier a été tué dimanche, a indiqué l'armée irakienne alors que les forces de l'ordre tiraient pour disperser des manifestants à Nassiriya, bastion de la contestation anti-pouvoir, selon des témoins.
Le policier tué a été «touché par balle à la tête», ont précisé des sources médicales dans la ville située à 300 km au sud de Bagdad et de nouveau en proie aux manifestations et aux heurts depuis trois jours.
L'armée irakienne ajoute que «33 autres policiers ont été blessés dans les événements du jour», sans donner plus de détails.
Les sources médicales font en outre état de manifestants blessés.
Face à des manifestants dont certains jetaient des pierres, selon des témoins, les forces de l'ordre avaient ouvert le feu plus tôt dans la journée pour disperser des protestataires qui avaient repris la place, épicentre de la «révolte d'octobre», mouvement social inédit lancé en octobre 2019 à travers l'Irak.
Le camp de tentes installé à l'époque avait été levé dans le chaos fin novembre, lorsque huit personnes avaient été tuées dans des affrontements entre manifestants anti-pouvoir et partisans du leader chiite Moqtada Sadr.
L'occupation de Habboubi a repris vendredi, des manifestants réclamant la libération de figures anti-pouvoir arrêtées ces dernières semaines. A plusieurs reprises, les forces de l'ordre ont depuis tiré en l'air ou lancé des grenades sur les manifestants, dont le mouvement a pour la première fois gagné d'autres quartiers de la ville.
Après la mort du policier dimanche, 13 manifestants arrêtés ont été libérés, a indiqué un porte-parole d'un comité de coordination de la contestation à l'AFP. Il a ajouté que d'autres libérations avaient été promises pour le lendemain.
Depuis que la contestation s'est éteinte en 2020 avec la pandémie de Covid-19 et une répression qui a fait près de 600 morts et 30 000 blessés, des enlèvements, assassinats et arrestations de figures du mouvement continuent d'avoir lieu.
Les manifestants réclament, outre la fin de la corruption de la classe politique, des emplois et des services publics, des biens de plus en plus rares alors que l'Irak s'enfonce dans sa pire crise économique.