À Samawah, l'âme du sud de l'Irak capturée dans une maison

Les visiteurs marchent vers une réplique de la porte d'Ishtar sur le site archéologique de l'ancienne Babylone, à environ 100 km au sud de la capitale irakienne, le 14 novembre 2020. (AFP)
Les visiteurs marchent vers une réplique de la porte d'Ishtar sur le site archéologique de l'ancienne Babylone, à environ 100 km au sud de la capitale irakienne, le 14 novembre 2020. (AFP)
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Publié le Samedi 09 janvier 2021

À Samawah, l'âme du sud de l'Irak capturée dans une maison

  • L'imposante maison à « chanachil », ces balcons de bois symboles de l'Irak patricien, se détache sur l'avenue des charpentiers de Samawah, cœur du sud tribal et rural
  • La direction des Antiquités dans la province, l'une des plus pauvres d'Irak, apporte uniquement un soutien logistique en protégeant les lieux « quand cela est nécessaire »

SAMAWAH : L'imposante maison à « chanachil », ces balcons de bois symboles de l'Irak patricien, se détache sur l'avenue des charpentiers de Samawah, cœur du sud tribal et rural. L'intérieur est tout aussi détonnant : la maison familiale est devenue un petit musée.

Abdellatif al-Jablawi, patriarche que tous appellent « hajj » car il a effectué le pèlerinage à La Mecque, fait faire le tour du propriétaire dans sa demeure de 196 mètres carrés où il est né il y a 80 ans.

À l'époque, trois générations vivaient dans cette maison à la grande porte aux linteaux ouvragés, les grands-parents, leurs enfants, leurs épouses et leurs enfants.

« Au fil des générations, tout le monde a préféré aller louer ailleurs et la maison s'est vidée », raconte celui qui est désormais la plus vieille génération en la demeure – 13 chambres éclaboussées d'une lumière colorée par les vitres aux verres rouges, verts, bleus ou jaunes, un immense salon d'apparat et une cuisine, que le hajj Abdellatif appelle encore « le coin du feu » comme à l'époque.

Le tout relié par des escaliers abrupts et étroits et des murs de briquettes jaunes, le matériel de construction historique toujours produit dans le sud irakien par des milliers de travailleurs.

Un jour, « je me suis dit : "c'est ça notre loyauté au passé ? " J'ai décidé de racheter toutes les parts de la maison qui tombait en ruines et en 2015 j'ai trouvé un architecte spécialisé dans la rénovation de patrimoine », raconte l'homme à l'AFP.

Le tout pour 250 millions de dinars irakiens (environ 140 000 euros).

Au début, certains ont grincé des dents. Ali, le fils aîné du hajj Abdellatif, l'avoue aujourd'hui, devant un vieux poste de radio dans la cour intérieure où un puits rappelle les temps d'avant l'eau courante.

« On n'était pas d'accord avec ce projet et ces dépenses, on lui a proposé de vendre la maison en ruines pour construire un immeuble parce que nous sommes dans le cœur commerçant de la ville », se rappelle-t-il.

Ali et le reste de la famille ont essuyé un refus catégorique et non négociable. Et l'entêtement du grand-père a fini par convaincre tous ses descendants.

« La maison est devenu » un symbole dans la ville et elle est ouverte à tous, alors on a compris que c'est notre père qui avait raison », raconte-t-il à l'AFP en faisant le tour du balcon courant qui surplombe la cour intérieure.

La direction des Antiquités dans la province, l'une des plus pauvres d'Irak, apporte uniquement un soutien logistique en protégeant les lieux « quand cela est nécessaire », affirme, laconique, l'un de ses responsables, Moustafa al-Ghazi à l'AFP.

Avant la pandémie de la Covid-19, la maison accueillait régulièrement des événements culturels et autres soirées de poésie ou de musique entre des coffres de bois ouvragés, des tapis et des coussins jetés au sol pour les réunions familiales ou tribales. Elle a même eu droit à un documentaire sobrement intitulé « L'âme de Samawah ».


«Effroi» du Festival de Cannes après la mort d'une photojournaliste palestinienne

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.  "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film. "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
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  • La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi
  • Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025

PARIS: Le Festival de Cannes a exprimé mercredi "son effroi et sa profonde tristesse" après la mort d'une photojournaliste palestinienne, protagoniste d'un film qui doit être présenté cette année sur la Croisette et de plusieurs membres de sa famille, tués par un missile à Gaza.

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.

"Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP.

Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025. (Elle) est l'une des trop nombreuses victimes de la violence qui embrase la région depuis des mois".

"Le Festival de Cannes souhaite exprimer son effroi et sa profonde tristesse face à cette tragédie qui a ému et choqué le monde entier. Si un film est bien peu de chose face à un tel drame, (sa projection à l'Acid à Cannes le 15 mai) sera, en plus du message du film lui-même, une manière d'honorer la mémoire (de la jeune femme), victime comme tant d'autres de la guerre", a-t-il ajouté.

La réalisatrice Sepideh Farsi a rendu hommage jeudi dernier à la jeune femme, qui lui racontait, par appels vidéo, la vie à Gaza. "Je demande justice pour Fatem (ou Fatima, NDLR) et tous les Palestiniens innocents qui ont péri", a-t-elle écrit.

Reporters sans Frontières avait dénoncé sa mort, regrettant que son nom "s'ajoute aux près de 200 journalistes tués en 18 mois".

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, laquelle a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 sont mortes, selon l'armée israélienne.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, 51.266 Palestiniens ont été tués à Gaza depuis le début de la guerre.


La danse des dauphins, vedette des îles Farasan

L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
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  • L'observation de 5 espèces de dauphins met en évidence la biodiversité
  • Il est vital de coexister avec la vie marine, déclare un pêcheur local

RIYADH : L'observation de plus de cinq espèces de dauphins a renforcé la réputation des îles Farasan en tant que lieu de visite incontournable pour les amateurs de nature et d'animaux sauvages, a récemment rapporté l'agence de presse saoudienne.

Parmi les espèces observées, les grands dauphins et les dauphins à long bec volent la vedette. Les dauphins à long bec, connus pour leur nature enjouée, s'approchent souvent des croisières de loisir, ravissant les gens par leur charme.

Le pêcheur saoudien Mohammed Fursani, qui navigue dans ces eaux depuis longtemps, y voit un lien plus profond.


Le pianiste Igor Levit va donner un concert de plus de 16 heures à Londres

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
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  • Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance"
  • "Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée

LONDRES: Le pianiste Igor Levit va donner jeudi et vendredi à Londres un concert unique, prévu pour durer plus de 16 heures, en jouant en solo "Vexations" d'Erik Satie, sous la direction de l'artiste Marina Abramovic, connue pour ses performances radicales.

Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance".

"Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée. Elle se traduit ainsi par une performance durant entre 16 et 20 heures. Habituellement, plusieurs pianistes se succèdent pour jouer ce morceau sans interruption.

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19.

C'est la première fois qu'il va jouer ce morceau en intégralité en public.

Le public va être "témoin (d'un moment) de silence, d'endurance, d'immobilité et de contemplation, où le temps cesse d'exister", a commenté Marina Abramovic, artiste serbe de 78 ans. "Igor interprète +Vexations+ avec des répétitions infinies, mais une variation constante", a-t-elle ajouté.

Le rôle de Marina Abramovic, connue pour ses performances qui poussent les spectateurs dans leurs retranchements, est de "préparer le public à cette expérience unique".

Erik Satie avait lui écrit à propos du morceau à l'adresse des pianistes: "Pour jouer 840 fois de suite ce motif, il sera bon de se préparer au préalable, et dans le plus grand silence, par des immobilités sérieuses".

Dans une interview au quotidien britannique The Guardian, Igor Levit a encouragé son public à "se laisser aller". "C'est juste un espace vide, alors plongez dedans", a-t-il dit.

Les spectateurs pourront assister au concert soit pour une heure soit dans sa totalité. Il commencera jeudi à 10H00 (09H00 GMT).