Fusion nucléaire: gros retards et milliards de surcoûts pour le projet Iter

L'Italien Pietro Barabaschi, PDG du projet international de fusion nucléaire Iter, fait un geste avant une interview dans son bureau de Saint-Paul-les-Durance, dans le sud de la France, le 5 janvier 2023. Pietro Barabaschi a déclaré que la société avait au moins huit ans de retard et des "milliards" de coûts supplémentaires pour le réacteur expérimental international de fusion nucléaire ITER, le 3 juillet 2024. (Photo: AFP)
L'Italien Pietro Barabaschi, PDG du projet international de fusion nucléaire Iter, fait un geste avant une interview dans son bureau de Saint-Paul-les-Durance, dans le sud de la France, le 5 janvier 2023. Pietro Barabaschi a déclaré que la société avait au moins huit ans de retard et des "milliards" de coûts supplémentaires pour le réacteur expérimental international de fusion nucléaire ITER, le 3 juillet 2024. (Photo: AFP)
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Publié le Mercredi 03 juillet 2024

Fusion nucléaire: gros retards et milliards de surcoûts pour le projet Iter

  • Le surcoût devrait atteindre environ 5 milliards d'euros, a-t-il précisé, pour un coût total déjà engagé estimé entre 20 et 40 milliards d'euros
  • La fusion nucléaire, différente de la fission utilisée dans les centrales actuelles, vise à reproduire la réaction physique à l'oeuvre dans le Soleil, et à fournir ainsi une source d'énergie présentée comme sûre et sans déchets

PARIS: Coup dur pour le réacteur expérimental international de fusion nucléaire Iter, qui vise à révolutionner la production d'énergie victime de malfaçons, le projet aura un retard d'au moins huit ans pour sa première étape cruciale et sa facture va s'alourdir de plusieurs "milliards" d'euros.

"Il y a un retard mais nous pensons que nous faisons ce qui est bon pour atteindre l'objectif final avec plus d'attention aux risques et en minimisant le retard total", a déclaré le directeur général d'Iter Pietro Barabaschi lors d'une conférence de presse mercredi à Saint-Paul-lès-Durance, dans le sud-est de la France, où est basé ce méga-projet.

Le surcoût devrait atteindre environ 5 milliards d'euros, a-t-il précisé, pour un coût total déjà engagé estimé entre 20 et 40 milliards d'euros. Une fourchette très large car le montant exact est difficile à chiffrer, puisque beaucoup de contributions des parties impliquées dans ce projet sont en nature, selon la direction.

- Défauts -

Après la découverte en 2022 de défauts de fabrication sur des composants essentiels de l'imposant réacteur en cours de construction, M. Barabaschi, qui venait alors d'arriver à la tête du projet avait reçu mission des sept membres - Chine, Corée du Sud, Etats-Unis, Inde, Japon, Union européenne et Russie - d'élaborer un nouveau calendrier et un nouveau budget.

Présenté fin juin au conseil d'administration d'Iter, il prévoit notamment un retard de huit ans pour la première étape scientifique cruciale, la production du "premier plasma" de matière, indispensable à la fusion. Initialement prévue pour 2025, cette étape est reportée à au moins 2033.

Pour l'arrivée au stade "d'énergie magnétique complète", c'est à dire l'obtention stable de la pleine puissance nécessaire au fonctionnement futur du réacteur, le nouveau calendrier fixe la date de 2036, contre 2033 dans le calendrier initial, qui remontait à 2016. Un retard bien moindre que pour le "premier plasma", a insisté M. Barabaschi, insistant sur "l'objectif final".

Il a précisé avoir demandé une rallonge de "5 milliards" d'euros au Conseil d'administration, qui a accepté le nouveau calendrier, mais doit encore se prononcer sur les financements.

Une décision pourrait intervenir d'ici la fin de l'année, selon des sources internes.

La fusion nucléaire, différente de la fission utilisée dans les centrales actuelles, vise à reproduire la réaction physique à l'oeuvre dans le Soleil, et à fournir ainsi une source d'énergie présentée comme sûre et sans déchets.

Les déboires d'Iter interviennent alors que des laboratoires universitaires, mais aussi des start-up, se sont lancées dans la course à la fusion et ont annoncé ces derniers mois des avancées significatives. Mais pour M. Barabaschi, Iter a toujours toute sa place.

Le G7, dont la plupart des pays font partie d'Iter, avait d'ailleurs réaffirmé lors de son dernier sommet mi-juin en Italie l'intérêt de la fusion pour la lutte contre le dérèglement climatique.

- Rendre au privé -

Mais il avait aussi encouragé "la collaboration au niveau international pour accélérer le développement et la démonstration de centrales à fusion afin de favoriser les investissements privés et la participation du public".

Un déclaration dont M. Barabaschi dit se féliciter. "Nous devons rendre au secteur privé ce que nous avons pu atteindre avec des fonds publics", explique le patron d'Iter.

Et de souligner avoir récemment organisé un groupe de travail avec des acteurs du secteur privé, en se réjouissant de l'arrivée de nouveaux investisseurs.

"Nos objectifs fondamentaux sont inchangés: démontrer l'intégration de systèmes pour une fusion à l'échelle industrielle", insiste-t-il.

Pour autant "nous ne devrions pas compter sur la fusion nucléaire pour résoudre les problèmes" climatiques. "Il est important de trouver des sources (d'énergie) alternatives, et à un moment la fusion jouera un rôle important. Mais ce retard ne va pas dans la bonne direction."


Le fonds SAMI du PIF conclut trois accords avec des entreprises turques

Le ministre de la défense, le prince Khalid bin Salman bin Abdulaziz, assiste à la signature des accords. (Photo: SAMI)
Le ministre de la défense, le prince Khalid bin Salman bin Abdulaziz, assiste à la signature des accords. (Photo: SAMI)
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  • SAMI a conclu trois accords avec des entreprises turques pour localiser des activités de défense dans les secteurs de l'aviation, de l'espace et de la technologie
  • Le groupe, appartenant au Fonds d'investissement public (PIF), a signé des protocoles d'accord avec le constructeur de drones turc Baykar, l'entreprise technologique Fergani Space, et la société aérospatiale et de défense Aselsan, selon un communiqué

RIYAD: Le Saudi Arabian Military Industries (SAMI) a conclu trois accords avec des entreprises turques pour localiser des activités de défense dans les secteurs de l'aviation, de l'espace et de la technologie.

Le groupe, appartenant au Fonds d'investissement public (PIF), a signé des protocoles d'accord avec le constructeur de drones turc Baykar, l'entreprise technologique Fergani Space, et la société aérospatiale et de défense Aselsan, selon un communiqué.

Cela s'inscrit dans l'objectif de SAMI de contribuer à la localisation de 50 % des dépenses totales de défense du gouvernement saoudien, conformément à la Vision 2030.

Elle s'inscrit également dans les efforts de l'entreprise pour figurer parmi les 25 premières entreprises mondiales de l'industrie de la défense d'ici 2030.

Les accords ont été signés en présence du ministre saoudien de la Défense, le prince Khalid bin Salman bin Abdulaziz. Le PDG de SAMI, Waleed Abukhaled, a déclaré que ces accords "contribueront à renforcer nos capacités et à poursuivre le développement de l'industrie nationale de la défense".

Il a ajouté : "Ces accords stratégiques contribueront à augmenter le produit intérieur brut grâce à la coopération internationale et à la collaboration avec les chaînes d'approvisionnement locales."

L'accord conclu avec le fabricant de drones Baykar prévoit l'implantation de capacités de fabrication et le développement de systèmes pour les drones de l'entreprise en Arabie saoudite. 

Il inclut également un développement conjoint et un transfert de technologie et de propriété intellectuelle vers le Royaume.

Le mémorandum d'accord avec Fergani Space prévoit la création d'un centre d'excellence en Arabie saoudite pour le développement de technologies émergentes, afin de servir le secteur spatial mondial.

L'accord avec Aselsan vise à explorer les possibilités de transfert, de localisation et de développement de technologies électroniques avancées afin d'améliorer et de renforcer les capacités nationales dans ce domaine.

Le prince Abdulaziz a déclaré sur X : "Lors de ma visite en Turquie, j'ai eu l'occasion de découvrir les capacités de plusieurs entreprises de premier plan dans les secteurs de l'espace et de la défense. J'ai exploré leurs projets technologiques innovants, leurs derniers produits, ainsi que leurs plans et stratégies futurs".

Il a ajouté : "En outre, j'ai rencontré le président du SSB, Dr. Haluk Görgün, ainsi que les PDG de grandes entreprises industrielles pour discuter des possibilités de coopération en matière de défense, conformément à la Vision 2030. Nous avons également assisté à la signature de plusieurs protocoles d'accord entre des entreprises saoudiennes et turques".

Les accords ont été signés alors que le ministre turc des Affaires municipales, rurales et du logement, Majid Al-Hogail, était également en Turquie pour participer à un forum spécial visant à renforcer les liens entre les entreprises turques et saoudiennes.

Le forum des entrepreneurs saoudo-turc d'Istanbul, organisé par l'Autorité saoudienne des entrepreneurs, vise à "renforcer la coopération et à créer des partenariats pour réaliser la Vision 2030 du Royaume en soutenant le secteur privé et en attirant et transférant des investissements et des expertises internationales", a déclaré le ministre sur X.

Il a ajouté : "Au cours du forum, j'ai écouté des représentants d'entreprises saoudiennes et turques dans le cadre d'un dialogue ouvert afin de discuter des meilleures solutions et des moyens de faire progresser le secteur de l'entrepreneuriat, d'utiliser l'expertise mondiale pour développer les services urbains saoudiens, et de créer un environnement d'investissement favorable à des partenariats fructueux avec des entreprises saoudiennes dans le secteur de l'entrepreneuriat au Royaume".

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Le secteur privé saoudien en plein essor : augmentation annuelle de 78 % des enregistrements d'entreprises

Le commerce électronique a connu une augmentation annuelle de 17,47 % des enregistrements délivrés, atteignant 40 697 enregistrements. (Photo: Shutterstock)
Le commerce électronique a connu une augmentation annuelle de 17,47 % des enregistrements délivrés, atteignant 40 697 enregistrements. (Photo: Shutterstock)
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  • Un total de 121 521 cartes d'identification officielles pour les entreprises ont été délivrées au cours des trois mois précédant la fin du mois de juin, contre 68 222 au cours de la même période l'année dernière
  • Les données révèlent également une croissance des enregistrements dans plusieurs secteurs clés. Le commerce électronique, en particulier, a connu une augmentation annuelle de 17,47 %, atteignant 40 697 enregistrements délivrés

RIYAD: Plus de 120 000 enregistrements commerciaux ont été délivrés par le ministère saoudien du commerce au cours du deuxième trimestre de 2024, soit une augmentation de 78 % par rapport à l'année précédente.

Selon les données du ministère, un total de 121 521 cartes d'identification officielles pour les entreprises ont été délivrées au cours des trois mois précédant la fin du mois de juin, contre 68 222 au cours de la même période l'année dernière.

Les données révèlent également une croissance des enregistrements dans plusieurs secteurs clés. Le commerce électronique, en particulier, a connu une augmentation annuelle de 17,47 %, atteignant 40 697 enregistrements délivrés.

Les services de manutention de conteneurs ont connu une croissance de 48 % avec 2 457 enregistrements, tandis que les services logistiques ont connu une augmentation de 76 %, soit un total de 11 928 enregistrements.

Le transport urbain et suburbain de passagers, les arts, les divertissements et les loisirs, ainsi que l'hébergement de courte durée ont tous connu une augmentation des enregistrements. Les services d'informatique en nuage ont également enregistré une croissance notable.

Notamment, les enregistrements commerciaux dans le domaine de l'intelligence artificielle ont augmenté de 53 %, atteignant un total de 8 948.

L'industrie des jeux électroniques, les industries extractives, ainsi que la fabrication de produits pharmaceutiques et de médicaments ont également enregistré une augmentation des enregistrements commerciaux.

Cette progression survient alors que le Royaume se classe parmi les 20 pays les plus compétitifs sur les marchés mondiaux, occupant la 16e place sur 67 pays, selon le classement mondial de la compétitivité établi par l'International Institute for Management Development.

En outre, l'Arabie saoudite se classe au quatrième rang des pays du G20 en termes de législation et d'infrastructures commerciales, soulignant ainsi son attrait pour les entreprises.

La vision du ministère saoudien du Commerce est de faire du secteur commercial du Royaume un pionnier dans un environnement équitable et stimulant. À cette fin, le ministère s'efforce d'élaborer et de mettre en œuvre des politiques et des mécanismes efficaces pour contribuer au développement économique durable.

Riyad a enregistré le plus grand nombre d'enregistrements commerciaux au cours du deuxième trimestre de l'année, avec 52 192 enregistrements, suivie par la province de l'Est avec 20 148, et La Mecque avec 18 904.

Le rapport indique également que 45 % des enregistrements ont été délivrés à des femmes. Actuellement, le Royaume a accordé plus de 1,5 million d'instruments commerciaux.

En outre, le secteur privé non pétrolier de l'Arabie saoudite a affiché une croissance robuste en juin, stimulée par une demande accrue, des niveaux de production plus élevés et une augmentation de l'emploi, selon un rapport.

Le dernier indice S&P Global Purchasing Managers' Index a révélé que le PMI de Riyad Bank pour l'Arabie saoudite s'est stabilisé à 55 en juin, contre 56,4 en mai, marquant ainsi sa lecture la plus basse depuis janvier 2022.

Malgré le ralentissement des nouvelles commandes, avec la croissance la plus faible depuis près de deux ans et demi, les entreprises non pétrolières ont signalé une augmentation substantielle de la production. Cela a permis au Royaume de rester en tête de la région avec les chiffres d'expansion les plus élevés.


Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


France: la consommation des ménages toujours inférieure à sa tendance pré-Covid en 2023

Un client fait ses courses au rayon fruits et légumes d'un supermarché à Issy-les-Moulineaux, le 16 mai 2024. (Photo: AFP)
Un client fait ses courses au rayon fruits et légumes d'un supermarché à Issy-les-Moulineaux, le 16 mai 2024. (Photo: AFP)
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  • Les dépenses des ménages français se sont ainsi chiffrées à 1.301,3 milliards d'euros, là où elles auraient dû atteindre 1.342,5 milliards si l'indicateur avait continué à progresser à la même vitesse que sur la période 2015-2019
  • Après avoir culminé à 7,7% en 2020, l'écart entre les dépenses effectives et la tendance de consommation pré-crise s'était réduit à 4,2% en 2021 puis 2,6% en 2023

PARIS: Malgré une légère progression en 2023 (+0,8%), les dépenses de consommation des ménages français sont restées nettement inférieures à leur tendance d'avant-crise sanitaire, indique jeudi une étude de l'Insee.

Pour parvenir à cette conclusion, l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a calculé le niveau que les dépenses de consommation des ménages auraient atteint en 2020, 2021, 2022 et 2023 si leur progression s'était poursuivie au même rythme qu'entre 2015 et 2019 (+1,5% par an en moyenne).

Résultat: en 2023, "la dépense de consommation finale des ménages est inférieure de 3,1% à sa tendance en volume d'avant-crise sanitaire", explique-t-il alors que l'inflation a renoué en 2022 et 2023 avec des niveaux inédits en France depuis les années 1980.

Les dépenses des ménages français se sont ainsi chiffrées à 1.301,3 milliards d'euros, là où elles auraient dû atteindre 1.342,5 milliards si l'indicateur avait continué à progresser à la même vitesse que sur la période 2015-2019.

Après avoir culminé à 7,7% en 2020, l'écart entre les dépenses effectives et la tendance de consommation pré-crise s'était réduit à 4,2% en 2021 puis 2,6% en 2023.

Dans le détail, les dépenses de transport des Français ont été inférieures de 13% à leur tendance pré-Covid en 2023 et leurs dépenses énergétiques (électricité, gaz et "autres combustibles") se sont inscrites en recul de 7,1%, "en lien avec la hausse des prix de l'énergie".

"Les dépenses de produits alimentaires et boissons non alcoolisées sont en deçà de 4,2% de leur tendance d'avant-crise, tout comme les boissons alcoolisées (-3,7%) et les dépenses en articles d'habillement et en chaussures (-6,3%)", précise encore l'Insee.

En revanche, les dépenses d'hébergement et de restauration ont dépassé de 3,1% leur tendance pré-crise en 2023, tout comme les dépenses d'information et communication (+4,6%).

Alors que le pouvoir d'achat est l'une des principales thématiques de la campagne pour les élections législatives, dont le second tour est prévu dimanche, l'Insee indique qu'en moyenne, le pouvoir d'achat brut individuel ("par unité de consommation") a progressé de 0,3% en 2023, après un recul de 0,4% l'année précédente.

L'Insee relève aussi que les dépenses "pré-engagées" (difficilement renégociables à court terme: loyers, factures énergétiques, assurances...) ont augmenté de 1,2% en 2023, un rythme identique à celui constaté entre 2015 et 2019.