Royaume-Uni: les principaux ministres du nouveau gouvernement travailliste

Richard Tice, Nigel Farage, Lee Anderson et Rupert Lowe, nouveaux députés de Reform UK, posent lors de la présentation de leur programme à Londres le 5 juillet 2024, un jour après les élections générales en Grande-Bretagne.
Richard Tice, Nigel Farage, Lee Anderson et Rupert Lowe, nouveaux députés de Reform UK, posent lors de la présentation de leur programme à Londres le 5 juillet 2024, un jour après les élections générales en Grande-Bretagne.
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Publié le Vendredi 05 juillet 2024

Royaume-Uni: les principaux ministres du nouveau gouvernement travailliste

  • Le nouveau Premier ministre britannique Keir Starmer a officialisé la composition de son gouvernement.
  • Rachel Reeves est la première femme chancelière de l'Echiquier, brisant ce qu'elle a qualifié de "dernier plafond de verre en politique".

LONDRES : Dans la foulée de son arrivée à Downing Street, le nouveau Premier ministre britannique Keir Starmer a officialisé la composition de son gouvernement.

En voici les principaux ministres.

- Vice-Première ministre: Angela Rayner

Dans un pays où la classe dirigeante est massivement passée par les universités d'Oxford et Cambridge, Angela Rayner, 44 ans, détonne. Elle a grandi dans un logement social du nord de l'Angleterre, a quitté l'école sans diplôme, mère célibataire à 16 ans.

Passée par le syndicalisme, députée depuis 2015, elle est élue numéro deux du parti travailliste en 2020. Elle forme un duo contrasté avec Keir Starmer, avec son positionnement plus à gauche, son franc parler et son accent populaire du nord.

Chargée notamment des dossiers du logement et du rééquilibrage territorial, Angela Rayner veut agir pour un programme de construction massive et la fin des "contrats zéro heure" qui ne garantissent aucun minimum d'heures de travail payées.

- Finances: Rachel Reeves

A 45 ans, cette ex-économiste de la Banque d'Angleterre est la première femme chancelière de l'Echiquier, brisant ce qu'elle a qualifié de "dernier plafond de verre en politique".

Rachel Reeves a joué un rôle central dans le recentrage du Labour et sa volonté d'incarner la compétence sur les questions économiques. Elle martèle que son parti est désormais "le parti naturel des entreprises" et promet "une discipline de fer" sur les finances publiques.

Née dans une famille d'enseignants à Londres, amatrice d'échecs, entrée en politique sous Tony Blair, Rachel Reeves défend un rôle actif de l'Etat par les investissements et veut "reconstruire les services publics".

- Affaires étrangères: David Lammy

Cet avocat de 51 ans, descendant d'esclaves du Guyana, en Amérique du Sud, a affûté sa vision de la diplomatie en enchaînant plus de 40 visites à l'étranger depuis deux ans. Selon lui, la politique étrangère du Royaume-Uni "a besoin de redécouvrir l'art de la grande stratégie" après la sortie du pays de l'Union européenne.

Si le Labour suit en grande partie la ligne suivie par le gouvernement conservateur en termes de diplomatie, il veut se rapprocher de l'Union européenne, dossier très sensible des deux côtés de la Manche.

David Lammy risque de se trouver sous la pression d'une partie du Labour qui reproche à sa direction une ligne trop pro-israélienne.

Cet ami de l'ancien président américain Barack Obama risque aussi de devoir gérer un possible retour à la Maison Blanche de Donald Trump qu'il avait qualifié "sociopathe aux sympathies néo-nazies". Il a assuré depuis avoir été mal compris et, selon la presse britannique, a récemment rencontré des conseillers du candidat républicain.

- Défense: John Healey

Ce dossier-clé en période de guerre en Ukraine revient à John Healey, 64 ans, vétéran du parti travailliste. Elu député en 1997 lorsque Tony Blair est arrivé au pouvoir, il a enchaîné des postes dans plusieurs ministères puis, dans l'opposition, a été responsable du Logement et de la Santé avant de passer à la Défense.

A son nouveau poste, il devra mettre en oeuvre la hausse des dépenses militaires à 2,5% du PIB (2,3% cette année) promise par le Labour. Il hérite cependant d'une armée soumise à une cure d'amaigrissement ces dernières années et appelée à s'investir davantage en Asie face à la Chine.

- Intérieur: Yvette Cooper

Autre représentante de la génération Blair élue en 1997, Yvette Cooper s'occupait de l'Intérieur depuis 2021 au sein du gouvernement fantôme travailliste, après avoir déjà occupé ce poste entre 2011 et 2015. Candidate malheureuse à la tête du Labour face à Jeremy Corbyn en 2015, elle s'est illustrée au Parlement avec ses interventions pugnaces, lui donnant une image d'autorité cruciale pour ce dossier.

En prenant la tête du Home Office, Yvette Cooper hérite du dossier de l'immigration, sujet majeur dans la campagne et souvent considéré comme un point faible des travaillistes. Elle devra incarner une ligne qui se veut ferme -réduction de l'immigration légale et lutte contre les arrivées irrégulières- mais aussi plus humaine avec l'abandon immédiat du projet conservateur d'expulser des migrants vers le Rwanda.

- Santé: Wes Streeting

Cette jeune figure de l'aile centriste du Labour sera confronté à la tâche titanesque de redresser un système public de santé mis à genoux par des années d'austérité et la pandémie. Les mois d'attente pour certains rendez-vous exaspèrent les Britanniques.

A 41 ans, Wes Streeting, qui a eu un cancer du rein en 2021, s'est préparé en revendiquant son enfance très pauvre dans un logement social de Londres mais aussi son ambition de devenir un jour Premier ministre.

- Et les autres

Shabana Mahmood, ancienne avocate, est nommée à la Justice, Bridget Philipson à l'Education, et Ed Miliband, chef du parti travailliste entre 2010 et 2015, à la Sécurité énergétique et la neutralité carbone.

Steve Reed devient ministre de l'Environnement, Lisa Nandy est nommée à la Culture.


Iran: le président élu affirme son soutien au Hezbollah face à Israël

L'élection présidentielle iranienne, prévue en 2025, a été précipitée par la mort du président Ebrahim Raïssi dans un accident d'hélicoptère en mai.
L'élection présidentielle iranienne, prévue en 2025, a été précipitée par la mort du président Ebrahim Raïssi dans un accident d'hélicoptère en mai.
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  • "La République islamique d'Iran a toujours soutenu la résistance des peuples de la région contre le régime sioniste illégitime", a déclaré M. Pezeshkian
  • L'élection présidentielle iranienne, prévue en 2025, a été précipitée par la mort du président Ebrahim Raïssi dans un accident d'hélicoptère en mai.

TEHERAN : Le président élu iranien, Massoud Pezeshkian, a souligné lundi le soutien de la République islamique au Hezbollah libanais, décriant les "politiques bellicistes et criminelles" d'Israël à l'encontre des Palestiniens et d'autres peuples de la région.

"La République islamique d'Iran a toujours soutenu la résistance des peuples de la région contre le régime sioniste illégitime", a déclaré M. Pezeshkian en référence à Israël, dans un message adressé au chef du puissant mouvement libanais, Hassan Nasrallah, diffusé par l'agence de presse nationale IRNA.

"Le soutien à la résistance est ancré dans les politiques fondamentales de la République islamique d'Iran", ajoute le réformateur M. Pezeshkian, qui a remporté samedi la présidentielle face à l'ultraconservateur Saïd Jalili.

Il exprime sa confiance dans le "mouvement de résistance" pour ne pas permettre à Israël, ennemi juré de l'Iran, "de poursuivre ses politiques bellicistes et criminelles" contre la Palestine et d'autres nations de la région.

Le porte-parole de la diplomatie iranienne, Nasser Kanani, avait auparavant déclaré que la République islamique "n'hésitera pas à soutenir la nation libanaise et la sécurité de ce pays au moment opportun".

"Le régime sioniste doit être conscient des conséquences de toute action aventureuse dans la région, en particulier à l'égard du Liban", a-t-il ajouté.

Israël et le Hezbollah, allié du Hamas, échangent presque quotidiennement des tirs des deux côtes de la frontière israélo-libanaise depuis le début de la guerre à Gaza, faisant redouter le déclenchement d'un nouveau conflit régional.

L'élection présidentielle iranienne, prévue en 2025, a été précipitée par la mort du président Ebrahim Raïssi dans un accident d'hélicoptère en mai.

M. Nasrallah avait félicité samedi M. Pezeshkian pour son élection, soulignant le rôle de Téhéran en tant que soutien "fort" des groupes de "résistance" dans la région.

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, avait lui estimé que le résultat du scrutin constituait un "message clair de demande de changement et d'opposition" de la part du peuple iranien.

L'Iran avait mené une attaque inédite aux drones et aux missiles contre Israël le 13 avril, affirmant avoir agi en "légitime défense" après l'attaque qui a détruit son consulat à Damas le 1er avril et coûté la vie à sept de ses militaires dont deux hauts gradés.

Israël n'a ni confirmé ni démenti son implication dans cette frappe.


Les défenseurs des droits de l'homme exhortent le nouveau Premier ministre britannique à réformer le système d'asile "défaillant".

Soutenue par 300 organisations de la société civile et 534 personnes travaillant avec des migrants, la lettre décrit la politique actuelle comme étant "fondamentalement défaillante" (File/Reuters).
Soutenue par 300 organisations de la société civile et 534 personnes travaillant avec des migrants, la lettre décrit la politique actuelle comme étant "fondamentalement défaillante" (File/Reuters).
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  • Les principales demandes portent sur l'abrogation de la loi sur l'immigration clandestine et de la loi sur la nationalité et les frontières.
  • Les législations successives, inapplicables et cruelles, ont en fait éteint le droit de demander l'asile au Royaume-Uni, créant une "perma-backlog" de dizaines de milliers de personnes qui ne cesse de croître.

LONDRES : Des centaines d'organisations de défense des réfugiés et des droits de l'homme ont écrit à Keir Starmer, le nouveau Premier ministre britannique, pour lui présenter un projet global de réforme de la politique d'asile, a rapporté le Guardian.

La lettre, approuvée par 300 organisations de la société civile et 534 personnes travaillant avec des migrants, décrit la politique actuelle comme "fondamentalement défaillante".

Le document présente neuf demandes clés qui, si elles sont mises en œuvre par le parti travailliste, marqueraient un changement important dans l'un des domaines politiques les plus controversés du gouvernement précédent.

Parmi les principales demandes figure le rétablissement du droit de demander l'asile au Royaume-Uni, conformément au droit international, par l'abrogation de la loi sur l'immigration illégale et de la loi sur la nationalité et les frontières.

La lettre demande également la création d'itinéraires sûrs permettant aux demandeurs d'asile d'atteindre le Royaume-Uni, y compris des dispositions relatives aux visas, des mesures de regroupement familial et la reconstruction des programmes de réinstallation des réfugiés.

En outre, elle préconise de loger les demandeurs d'asile au sein des communautés plutôt que dans des hébergements institutionnels tels que des casernes, des péniches, des hôtels et des foyers, qui "causent des dommages inutiles et durables aux frais considérables du contribuable".

La lettre, dont le Guardian a pris connaissance, se lit comme suit : "Nous sommes fiers d'accueillir les personnes en quête d'asile : "Nous sommes fiers d'accueillir des personnes en quête de sécurité. Depuis des années, nous intervenons pour soutenir les personnes qui ont été ciblées et brutalisées par des politiques hostiles.

"Nous demandons maintenant à votre gouvernement d'adopter une nouvelle approche : Protéger les personnes en quête de sécurité, plutôt que de les punir à des fins politiques.

Les législations successives, inapplicables et cruelles, ont en fait éteint le droit de demander l'asile au Royaume-Uni, créant une "perma-backlog" de dizaines de milliers de personnes qui ne cesse de croître. Certains sont traumatisés dans des camps de prisonniers à ciel ouvert, dans des baraquements ou sur des péniches.

"D'autres sont laissés dans des foyers surpeuplés, leur santé mentale se détériorant, tandis qu'il leur est interdit de trouver un emploi. Et les décès dans la Manche atteignent des niveaux impensables, avec une augmentation de 450 % des décès à notre frontière au cours des 12 derniers mois".

Un porte-parole du ministère de l'intérieur a déclaré au Guardian : "Le gouvernement est déterminé à rétablir l'ordre : "Le gouvernement est déterminé à remettre de l'ordre dans le système d'asile afin qu'il fonctionne rapidement, fermement et équitablement, et qu'il veille à ce que les règles soient correctement appliquées. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

 


L'ONU "condamne fermement" les frappes russes sur des villes ukrainiennes

Le personnel d’urgence et de sauvetage récupère une femme blessée dans les décombres d’un immeuble résidentiel à la suite d’une attaque aérienne russe dans la capitale ukrainienne Kiev le 8 juillet 2024(AFP)
Le personnel d’urgence et de sauvetage récupère une femme blessée dans les décombres d’un immeuble résidentiel à la suite d’une attaque aérienne russe dans la capitale ukrainienne Kiev le 8 juillet 2024(AFP)
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  • "Il est insensé que des enfants soient tués et blessés dans cette guerre", a dénoncé Mme Brown, au sujet de l'hôpital pour enfants de Kiev touché par un missile de croisière russe, selon les autorités ukrainiennes.
  • Le ministère russe de la Défense a affirmé pour sa part que les dégâts à Kiev dans la matinée, notamment sur l'hôpital pour enfants Okhmatdyt, ont été causés par "la chute d'un missile antiaérien ukrainien".

KIEV : La coordinatrice humanitaire de l'ONU pour l'Ukraine, Denise Brown, a "fermement condamné" lundi les attaques russes sur plusieurs villes ukrainiennes dont la capitale qui ont "fait des dizaines de morts et de blessés", selon un communiqué.

"Il est insensé que des enfants soient tués et blessés dans cette guerre", a dénoncé Mme Brown, au sujet de l'hôpital pour enfants de Kiev touché par un missile de croisière russe, selon les autorités ukrainiennes.

Le ministère russe de la Défense a affirmé pour sa part que les dégâts à Kiev dans la matinée, notamment sur l'hôpital pour enfants Okhmatdyt, ont été causés par "la chute d'un missile antiaérien ukrainien". Il affirme n'avoir touché que des infrastructures militaires.

"La semaine en Ukraine a commencé avec une nouvelle vague de frappes meurtrières des forces armées russes", a dénoncé Mme Brown.

Elle a aussi rappelé que la législation humanitaire internationale confère une protection spéciale aux hôpitaux et que "les civils doivent être protégés".

Selon les autorités ukrainiennes, les forces russes ont tiré lundi matin plus de 40 missiles sur plusieurs villes dont la capitale, qui ont fait au moins 24 morts et des dizaines de blessés.