La culture et le paysage saoudiens à l'honneur lors de l'exposition de Riyad

Les installations portables de la créatrice égyptienne Somaia Abolezz évoquent le voyage en caravane de l'Égypte à La Mecque. (Photo: Arab News)
Les installations portables de la créatrice égyptienne Somaia Abolezz évoquent le voyage en caravane de l'Égypte à La Mecque. (Photo: Arab News)
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Publié le Dimanche 30 juin 2024

La culture et le paysage saoudiens à l'honneur lors de l'exposition de Riyad

  • Quinze artistes locaux et internationaux présentent des œuvres inspirées par la fusion des arts visuels et de la mode
  • Le programme Intermix, entièrement financé par la Commission des arts visuels d'Arabie saoudite en partenariat avec la Commission de la mode, se déroule dans le quartier de JAX de Diriyah

RIYAD: L'atelier ouvert de la deuxième résidence Intermix offre une immersion dans un univers créatif où des artistes du monde entier mettent en lumière les paysages et la culture du Royaume saoudien.

Durant dix semaines, quinze créateurs ont collaboré pour développer leur vision artistique, s'inspirant de la fusion entre arts visuels et mode, autour des thèmes de la transformation, de l'innovation et de la durabilité.

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L'artiste koweïtienne Maha Alasaker utilise son corps comme métier à tisser, explorant la relation complexe entre corps et terre. (Photo: Arab News)

L'artiste italien Ivo Cotani confie à Arab News: "La résidence m'a fait énormément progresser, non seulement dans mes créations, mais aussi dans ma façon d'être en tant qu'artiste. Je me sens plus mature et à l'aise avec mon travail."

Son œuvre "I Am Nature" combine divers médiums, s'inspirant de la faune et la flore locales. Son atelier présente des sculptures en céramique d'oryx et de chameaux, des peintures florales abstraites et des masques zoomorphes réalisés en collaboration avec deux artisans.

En bref

Le programme Intermix, entièrement financé par la Commission des arts visuels d'Arabie saoudite en partenariat avec la Commission de la mode, se déroule dans le quartier de JAX de Diriyah.

Cotani ajoute: "Mon travail est toujours lié à la terre d'une manière ou d'une autre. J'ai observé la nature, le désert, et visité AlUla où j'ai vu les tombeaux et les aigles. Cela m'a inspiré pour créer et étudier les animaux du désert. Je réfléchissais à incarner la nature, et l'idée des masques est née."

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Somaia Abolezz, créatrice égyptienne, présente des œuvres portables évoquant l'épopée des caravanes entre l'Égypte et La Mecque. (Photo: Arab News

L'exposition dévoile la complexité de l'expérience humaine à travers des œuvres variées. Les artistes explorent comment mémoires, émotions et codes culturels façonnent nos relations avec nous-mêmes, notre quotidien et la nature. Cette démarche créative produit un véritable catalogue d'expérimentations artistiques, ouvrant de nouvelles perspectives sur notre rapport au monde.

Dans son œuvre "Fragments of the Missing", l'artiste saoudienne Maram Alsuliman explore l'héritage culturel de sa région. Elle s'interroge sur le destin des traditions disparues, leur signification et leur impact, mettant en lumière la fragilité de la transmission orale face à l'oubli.

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Somaia Abolezz, créatrice égyptienne, présente des œuvres portables évoquant l'épopée des caravanes entre l'Égypte et La Mecque. (Photo: Arab News)

"Née à Jeddah, je n'ai jamais vécu à Najran, terre d'origine de ma famille," explique l'artiste à Arab News. "Cette distance a nourri ma curiosité. Si moi-même je peine à connaître mes racines, comment les autres peuvent-ils les découvrir? J'ai ressenti le devoir de documenter et partager cette culture à travers mon art."

Fidèle à l'esprit écoresponsable de la résidence, Alsuliman recycle des objets du quotidien. Noyaux de dattes et tasses brisées se métamorphosent en motifs abstraits, imprimés sur des sacs. Elle pousse le concept plus loin en créant une teinture noire naturelle à partir de noyaux de dattes broyés.

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Somaia Abolezz, créatrice égyptienne, présente des œuvres portables évoquant l'épopée des caravanes entre l'Égypte et La Mecque. (Photo: Arab News)

"Mon père ramenait des dattes de Najran dans de simples sacs plastiques. Pour lui, c'était de la nourriture. Moi, j'y vois un moyen de transporter mes traditions," confie Alsuliman.

Alla Alsahli, designer américaine d'origine syro-palestinienne exploite la manipulation des matériaux et la répétition pour tisser des récits ancrés dans la culture et l'espace.

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Somaia Abolezz, créatrice égyptienne, présente des œuvres portables évoquant l'épopée des caravanes entre l'Égypte et La Mecque. (Photo: Arab News)

Dans le cadre du projet Intermix, Alsahli s'intéresse à la préservation architecturale de Riyad et au-delà. S'inspirant des motifs géométriques triangulaires des bâtiments traditionnels en terre du Najd, elle crée des pièces de mode alliant argile, corde et tissu.

Sa première création assemble des éléments en céramique faits main, reliés par du fil. La seconde utilise de la mousseline, matériau généralement jetable après les essayages, ici nouée par des cordes. Cette technique d'assemblage symbolise l'espoir de préserver un héritage culturel.

L'art d'Alsahli reflète le cycle de vie de l'architecture, alternant construction et déconstruction.

"La phase de reconstruction - lorsque les gens essaient de faire revivre un espace - est très présente ici à Riyad, notamment à Diriyah et Al-Bujairi, où beaucoup veulent préserver cette culture et ce style si importants pour le Najd," confie-t-elle à Arab News. J'ai voulu transposer cette idée de reconstruction dans la mode."

L'artiste poursuit : "Initialement centrée sur l'Arabie saoudite, ma réflexion a évolué vers une introspection plus personnelle. En explorant mes racines syro-palestiniennes, j'ai développé ce concept alliant ruines et préservation."


Le programme Intermix vise à créer un dialogue visuel innovant, fusionnant arts plastiques et design de mode.

Maha Alasaker, artiste koweïtienne, explore les liens entre nature et culture dans son œuvre. Elle s'intéresse particulièrement aux pigments naturels issus de la terre, une recherche qui l'a menée vers l'étude des plantes médicinales et l'usage ancestral de ces remèdes dans le traitement de la douleur féminine.
Alasaker pousse l'expérience plus loin avec une performance live saisissante : elle transforme son corps en métier à tisser, une métaphore vivante du lien intime entre l'être humain et son environnement.

Somaia Abolezz, styliste égyptienne, présente des installations portables évoquant l'épopée des caravanes entre l'Égypte et La Mecque. De son côté, l'artiste saoudienne Um Kalthoom Al-Alawi dévoile "Images of Memory", une œuvre qui joue sur le visible et l'invisible à travers des motifs imprimés sur tissu.

Cette effervescence créative s'inscrit dans le cadre du programme de résidence Intermix, une initiative de la Commission des arts visuels d'Arabie saoudite, en partenariat avec la Commission de la mode.

Hébergé dans le quartier de JAX de Diriyah, ce programme ambitieux offre un tremplin aux talents émergents et confirmés, artistes visuels, créateurs de mode et commissaires d'exposition, qu'ils soient saoudiens ou internationaux. Son objectif est de créer un écosystème propice à l'innovation, l'expérimentation et la collaboration dans un environnement créatif stimulant.

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Une influenceuse saoudienne incite les femmes à prendre le volant

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  • La star de TikTok, Balqees, demande aux spectateurs de son contenu sur la conduite d'"investir" en eux-mêmes.

RIYADH : Balqees, une Saoudienne pionnière de la conduite automobile, canalise le pouvoir des médias sociaux pour inciter les femmes à passer leur permis de conduire - et à bien le faire.
"J'ai commencé à conduire et à développer une fascination pour la conduite à l'adolescence, considérant qu'il s'agissait d'un moyen de rendre la vie plus facile et, honnêtement, d'une aventure", a-t-elle déclaré à Arab News.

Son amour et son enthousiasme pour la conduite n'ont fait que croître après qu'elle a quitté le Royaume pour poursuivre ses études. À son retour en 2010, Mme Balqees s'est fait l'avocate de l'autonomisation des femmes sur la route.
Consciente de la nécessité d'une formation à la conduite plus accessible et plus attrayante pour les femmes, Balqees a créé un compte TikTok pour partager ses connaissances et son expertise avec le plus grand nombre.

"Mon équipe m'a beaucoup soutenue et a insisté pour que j'ouvre un compte TikTok, même si j'étais au départ sceptique quant à la pertinence de mon public cible", explique-t-elle.
Cette décision a changé la donne, puisque le compte de Balqees sur TikTok (@b9ths10) a depuis accumulé près de 600 000 adeptes, ce qui indique l'existence d'un marché pour ce type de contenu destiné aux femmes de la région.

Les vidéos de Balqees sont méticuleusement produites et abordent des sujets tels que la conduite en toute sécurité, les erreurs de conduite les plus courantes et les obstacles, d'une manière attrayante et informative. Elle montre et explique également ce qu'il faut faire dans des situations délicates sur la route.

"Nous travaillons très dur sur nos vidéos, car il faut des jours pour créer et produire une vidéo, mais l'équipe m'aide et me soutient", a-t-elle déclaré.
Malgré les opposants, Balqees est restée fermement déterminée à donner son point de vue sur les compétences.

"Toutes les personnes de mon entourage ne m'ont pas soutenue, car beaucoup me demandaient d'arrêter d'avoir de grands rêves et d'abandonner mes passions, mais je n'ai pas écouté la négativité et j'ai continué à faire ce que j'aimais et je n'ai pas abandonné", a-t-elle déclaré avec une détermination inébranlable.

La persévérance de Mme Balqees a porté ses fruits de manière remarquable. Son contenu convaincant et son enthousiasme contagieux pour la conduite ont attiré l'attention de grandes marques, à la fois dans l'industrie automobile et au-delà, faisant d'elle une voix éminente dans la communauté.

"Les médias sociaux sont une mer pleine d'opportunités, et nous devrions les observer pour en tirer profit, échanger des expériences et faire des bénéfices", a-t-elle ajouté.

Le message de Mme Balqees aux jeunes femmes qui hésitent encore à se lancer dans la conduite est un message d'autonomisation et de confiance en soi : "Investissez dans vous-même et dans vos expériences d'apprentissage, car vous êtes la seule à pouvoir vous sauver.

Balqees est un exemple de ce qui peut être réalisé lorsque les femmes ont la liberté de poursuivre leurs passions et leurs rêves.

Son histoire témoigne du pouvoir de la persévérance, de la résilience et de l'impact transformateur que les femmes peuvent avoir sur la société lorsqu'elles ont la possibilité de prendre le volant.


Inde: Mois de la langue arabe organisé par l'Arabie saoudite

La Porte de l'Inde à New Delhi. (Wikimedia Commons)
La Porte de l'Inde à New Delhi. (Wikimedia Commons)
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  • Le programme se déroulera à New Delhi et au Kerala jusqu'au 26 juillet.
  • L'objectif est d'enseigner la langue arabe à des personnes dont ce n'est pas la langue maternelle.

RIYADH : L'Académie mondiale du roi Salman pour la langue arabe a lancé le Mois de la langue arabe en Inde, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Le programme se déroulera à New Delhi et à Kerala jusqu'au 26 juillet. Il comprend des activités visant à développer les programmes d'enseignement de la langue arabe dans le pays, à améliorer les performances des enseignants, à construire une image positive et à promouvoir la langue.

En outre, il mettra en lumière les efforts de l'Arabie saoudite dans ce domaine, conformément aux objectifs du programme de développement des capacités humaines, l'un des programmes de réalisation de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Miss Arab USA 2024 Zenovia Jafar parle de son expérience du concours et de ses aspirations

L'Américaine d'origine irakienne Zenovia Jafar (au centre) était ravie d'avoir "réussi" lorsqu'elle a été couronnée gagnante du concours Miss Arab USA 2024, dimanche en Arizona. (Fourni)
L'Américaine d'origine irakienne Zenovia Jafar (au centre) était ravie d'avoir "réussi" lorsqu'elle a été couronnée gagnante du concours Miss Arab USA 2024, dimanche en Arizona. (Fourni)
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DUBAI : L'Américaine d'origine irakienne Zenovia Jafar était aux anges d'avoir "réussi" lorsqu'elle a été couronnée gagnante du concours Miss Arab USA 2024, dimanche en Arizona.
"Mon expérience avec Miss Arab USA est l'une des meilleures de ma vie. Quand je suis entrée, je n'avais aucune idée de ce qui allait se passer, si j'allais même gagner. Mais le plus important, c'est que lorsque je suis entrée, je peux dire honnêtement que la victoire était la seule chose à laquelle je pensais. Je n'ai pensé à rien d'autre", a déclaré Jafar dans une interview accordée à Arab News.

Zenovia Jafar couronnée Miss Arab USA 2024. (Fourni)


"Mais une fois sur place, j'ai réalisé que les amitiés et les liens que j'avais noués avec les gens ici n'avaient pas de prix et qu'ils étaient bien plus importants que la victoire... Je voulais vraiment nouer des liens avec chaque personne que je rencontrais, et je pense que c'est ce qui m'a aidée à remporter Miss Arab USA. Je me suis concentrée sur les relations authentiques et sur ce que je devais faire. Et je me suis engagée à être moi-même", a-t-elle ajouté.
Interrogée sur ses objectifs pour l'avenir, cette habitante du Michigan a répondu : "Je vais utiliser ma plateforme pour sensibiliser le public aux questions concernant les personnes issues de communautés sous-développées, les personnes dans le besoin. Je vais collecter plus d'argent pour les associations caritatives. Je suis ici pour servir Miss Arab USA et utiliser ma voix pour amplifier celle des personnes qui ne sont pas entendues dans le monde entier.
La famille de Jafar s'est installée aux États-Unis à la fin des années 90, alors qu'elle n'était encore qu'une enfant, après avoir échappé à la guerre en Irak et passé deux ans en Syrie.

"Lorsque j'ai emménagé ici, je me souviens d'une chose que ma mère nous a dite : nous ne devons jamais oublier nos racines et d'où nous venons. Ma mère s'est engagée à nous apprendre à lire, à écrire et à parler l'arabe. Je lui en suis très reconnaissante, car je sais lire, écrire et parler l'arabe, et je comprends de nombreux dialectes arabes. Et je n'ai jamais oublié qui j'étais et d'où venait ma famille. Et je pense que c'est quelque chose de très important quand on grandit loin de chez soi, c'est de rester connecté à ce que l'on est. Parce qu'en fin de compte, tout ce que vous avez, ce sont vos racines", a-t-elle déclaré.

Lorsqu'on lui a demandé si elle avait un conseil à donner aux jeunes femmes arabo-américaines, Mme Jafar a répondu : "Je dirais qu'en tant que femme arabe, il est très, très important de repousser ses limites et de toujours faire des choses en dehors de sa zone de confort, parce que vous ne grandirez jamais en tant que personne si vous restez coincée dans votre zone de confort. Il faut toujours se dépasser pour s'améliorer.