La Ligue arabe appelle au respect de la résolution 1701 des Nations unies pour contenir l'escalade au Sud-Liban

Interception de roquettes lancées du Liban vers Israël par la frontière, dans le cadre des hostilités transfrontalières entre le Hezbollah et les forces israéliennes, près de la frontière israélienne avec le Liban, le 27 juin 2024. (Reuters)
Interception de roquettes lancées du Liban vers Israël par la frontière, dans le cadre des hostilités transfrontalières entre le Hezbollah et les forces israéliennes, près de la frontière israélienne avec le Liban, le 27 juin 2024. (Reuters)
Short Url
Publié le Samedi 29 juin 2024

La Ligue arabe appelle au respect de la résolution 1701 des Nations unies pour contenir l'escalade au Sud-Liban

  • Israël a « détruit des quartiers entiers », déclare le maire de Kfarkéla
  • L'UE appelle à la retenue, la Jordanie conseille à ses citoyens d'éviter le Liban

BEYROUTH : La Ligue arabe a mis en garde vendredi contre « les défis dangereux qui menaceraient le Liban et sa stabilité, ainsi que celle de toute la région, au cas où la guerre s'étendrait à la frontière sud ».

 À Beyrouth, le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe Hossam Zaki a souligné l'importance de la résolution 1701 des Nations unies pour contenir l'escalade actuelle.

Zaki a rencontré plusieurs personnalités politiques lors de sa visite au Liban, dont l'ancien Premier ministre Fouad Siniora.

Il a rappelé que le secrétaire général de la Ligue arabe avait mis en garde, dès le début de la guerre « monstrueuse » contre Gaza, contre le risque d'extension à d'autres pays de la région, dont le Liban.

La communauté internationale doit assumer ses responsabilités et arrêter la guerre, a affirmé  Zaki, ajoutant que le seul moyen de contenir l'escalade dans le sud du Liban était un cessez-le-feu complet.

La réunion la plus importante de Zaki a eu lieu avec Mohammed Raad, le chef du bloc parlementaire du Hezbollah. Il s'agissait de la première rencontre entre les deux parties depuis 2016, lorsque la Ligue arabe a qualifié le Hezbollah de groupe terroriste. À la fin de sa visite, Zaki a déclaré qu'il comptait sur la « sagesse des dirigeants libanais et leur pleine conscience des menaces dangereuses qui pèsent sur le Liban, tant sur le plan politique que sur le terrain. »

La Ligue arabe, a-t-il dit, est « entièrement prête à aider le pays pour tout ce qui pourrait contribuer à surmonter cette phase difficile en toute sécurité » et a exprimé la solidarité de l'organisation avec le Liban et son peuple.

Il a également souligné la nécessité de mettre fin au vide présidentiel qui dure depuis 19 mois.

Vendredi également, l'UE s'est déclarée préoccupée par « l'escalade des tensions dans la région, en particulier le long de la Ligne bleue entre le Liban et Israël ».

Elle a appelé toutes les parties à « faire preuve de retenue et à participer aux efforts diplomatiques visant à réduire l'escalade ». Jeudi, le ministère français des Affaires étrangères a exprimé sa « profonde préoccupation face à la gravité de la situation au Liban » et a appelé toutes les parties à faire preuve de la plus grande retenue.

Le porte-parole adjoint du ministère, Christophe Lemoine, a déclaré que les hostilités dans le sud du Liban avaient connu une escalade dramatique. La France, qui a appelé à la mise en œuvre de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies, « reste pleinement engagée pour prévenir tout risque d'escalade le long de la Ligne bleue et parvenir à une solution diplomatique », a-t-il certifié.

Certains pays ont déconseillé à leurs ressortissants de se rendre au Liban en raison de l'aggravation de la situation sécuritaire dans le sud du pays.

Le ministère jordanien des Affaires étrangères a conseillé à ses citoyens « d'éviter de se rendre au Liban pendant cette période, sauf en cas d’urgence ». La zone frontalière du Sud-Liban continue de faire l'objet d'attaques de la part d'Israël, tandis que le Hezbollah a pris pour cible des sites militaires israéliens. Dans la ville de Kfarkéla, une frappe aérienne israélienne a détruit un bâtiment commercial de trois étages comprenant 10 boutiques. Le maire Hassan Chit a indiqué à Arab News qu'Israël avait détruit 76 immeubles résidentiels dans la ville, chacun contenant plus de 10 appartements. « On pourrait dire que des quartiers entiers ont été rasés. Nous sommes en état de guerre », a-t-il déclaré. Le niveau actuel de destruction est sans précédent, dépassant même l'agression de 2006, et les habitants ont abandonné la ville pour se réfugier dans les villages voisins, a-t-il ajouté. Seul le personnel de la défense civile reste dans la ville pour éteindre les incendies et enlever les décombres. L'artillerie israélienne a également bombardé la périphérie de la ville côtière de Nakoura, tandis que des avions de guerre ont attaqué la ville de Chihine. Le Hezbollah, quant à lui, a déclaré avoir pris pour cible « du matériel d'espionnage sur le site de Birkat Risha avec des armes appropriées, réussissant des frappes directes ».

Des sirènes ont retenti à Kfar Bloum et Amir en Haute Galilée. La chaîne israélienne Channel 12 a rapporté que le Dôme de fer avait intercepté une cible aérienne suspecte dans le bassin de Galilée, déclenchant l'alarme par crainte de la chute de débris.

Vendredi également, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a reçu pour la première fois son nouvel allié sunnite dans les opérations menées dans le sud du Liban, le secrétaire général du Groupe islamique au Liban, le cheikh Mohammed Takkouch.

Un communiqué publié par les deux parties indique ce qui suit : « Les derniers développements politiques et sécuritaires au Liban et en Palestine ont été discutés et l'importance de la coopération entre les forces de la résistance dans la bataille pour soutenir la vaillante résistance à Gaza et son peuple loyal et honorable a été mise en exergue. »

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Libéré, le directeur de l'hôpital al-Chifa de Gaza accuse Israël de "torture"

 Le directeur de l'hôpital al-Chifa de la ville de Gaza, Mohammed Abou Salmiya, a accusé lundi Israël de "tortures", à sa libération après plus de sept mois de détention(Fournie)
Le directeur de l'hôpital al-Chifa de la ville de Gaza, Mohammed Abou Salmiya, a accusé lundi Israël de "tortures", à sa libération après plus de sept mois de détention(Fournie)
Short Url
  • Des dizaines de prisonniers palestiniens, dont le directeur d'al-Chifa, le plus grand établissement du territoire palestinien, ont été libérés lundi par Israël et transférés vers des centres médicaux de Gaza,
  • "Pendant deux mois, les prisonniers n'ont mangé qu'une miche de pain par jour", a-t-il poursuivi, ajoutant qu'ils étaient "soumis à des humiliations physiques et psychologiques".

Territoires Palestiniens : Le directeur de l'hôpital al-Chifa de la ville de Gaza, Mohammed Abou Salmiya, a accusé lundi Israël de "tortures", à sa libération après plus de sept mois de détention.

Des dizaines de prisonniers palestiniens, dont le directeur d'al-Chifa, le plus grand établissement du territoire palestinien, ont été libérés lundi par Israël et transférés vers des centres médicaux de Gaza, a indiqué une source médicale de l'hôpital des martyrs d'Al-Aqsa à Deir el-Balah (centre).

Cinq d'entre eux ont été admis dans cet hôpital et les autres ont été transférés vers des hôpitaux de Khan Younès (sud), selon elle.

L'agence de sécurité intérieure israélienne Shin Beth a indiqué dans un communiqué avoir été, avec l'armée, chargée "libérer des dizaines de prisonniers afin de libérer des places dans les centres de détention".

Le Shin Beth étant "opposé à la libération des terroristes de l'unité Nukhba du Hamas impliqués dans les combats et les atteintes aux civils israéliens (...) il a été décidé libérer plusieurs détenus de Gaza qui représentent un danger moins élevé", d'après l'agence.

Le dr Abou Salmiya, qui a indiqué qu'environ 50 détenus avaient été libérés, a affirmé avoir été soumis "à de sévères tortures" lors de sa détention en Israël et avoir subi une fracture au pouce.

"Les prisonniers sont soumis à toute sorte de torture", a-t-il accusé lors d'une conférence de presse à l'hôpital Nasser à Khan Younès. "De nombreux prisonniers sont morts dans les centres d'interrogation et ont été privés de nourriture et de médicaments."

"Pendant deux mois, les prisonniers n'ont mangé qu'une miche de pain par jour", a-t-il poursuivi, ajoutant qu'ils étaient "soumis à des humiliations physiques et psychologiques".

Sollicitée par l'AFP, l'armée israélienne a indiqué "vérifier ces informations".

Le médecin, arrêté fin novembre, a affirmé avoir été détenu "sans inculpation".

- Hôpitaux ciblés -

Les hôpitaux de Gaza ont été durement ciblés depuis le début de l'offensive militaire menée par l'armée israélienne en riposte à l'attaque sans précédent perpétrée dans le sud d'Israël le 7 octobre par des combattants du Hamas venus du territoire palestinien.

Israël accuse le mouvement islamiste palestinien, au pouvoir à Gaza depuis 2007, d'utiliser les hôpitaux à des fins militaires, ce qu'il dément.

L'hôpital al-Chifa a été le théâtre de raids particulièrement intenses de l'armée. En avril et mai, au moins trois fosses communes y avaient été découvertes, d'après des sources locales.

"Sous (la) direction (de M. Abou Salmiya), l'hôpital a été le théâtre de nombreuses activités terroristes du Hamas", avait dit l'armée.

L'hôpital européen de Khan Younès a annoncé que le chef de son service orthopédique, le docteur Bassam Miqdad, figurait parmi les détenus libérés lundi.

Un correspondant de l'AFP a vu des hommes retrouver leurs proches et les enlacer à l'hôpital des martyrs d'Al-Aqsa.

- "Renoncement à la sécurité" -

"La libération du directeur du centre médical Chifa, avec des dizaines d'autres terroristes, est un renoncement à la sécurité", a dit le ministre israélien à la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, sur X.

Dans un communiqué, le Hamas a estimé que "les signes visibles de torture et les témoignages terribles sur leurs tragiques conditions de détention réaffirment le comportement criminel du gouvernement fasciste d'occupation".

En mai, des associations palestiniennes de défense des droits des détenus avaient affirmé que deux Palestiniens, dont un médecin d'al-Chifa, étaient morts dans une prison israélienne, succombant à des "tortures" et à l'absence de soins.

L'armée israélienne avait alors indiqué "ne pas être informée" de tels faits.

Elle avait ouvert une enquête en décembre après la mort en détention de plusieurs Palestiniens arrêtés à Gaza depuis le 7 octobre.

L'attaque du Hamas ce jour-là a entraîné la mort de 1.195 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

En riposte, Israël a lancé une offensive de grande envergure à Gaza qui a coûté la vie à 37.900 Palestiniens, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.


Des soldats israéliens forcent des Palestiniens à monter sur le capot de leur jeep selon un rapport de la BBC

Ces témoignages font suite à des images montrant Mujahid Abadi Balas, 23 ans, accroché au capot de ce qui semble être la même jeep de l'armée israélienne que celle qui a suscité l'indignation de la communauté internationale. (AFP)
Ces témoignages font suite à des images montrant Mujahid Abadi Balas, 23 ans, accroché au capot de ce qui semble être la même jeep de l'armée israélienne que celle qui a suscité l'indignation de la communauté internationale. (AFP)
Short Url
  • Ces témoignages font suite à des images montrant Mujahid Abadi Balas, 23 ans, accroché au capot de ce qui semble être la même jeep de l'armée israélienne, qui ont suscité l'indignation de la communauté internationale.
  • Dabaya a fourni à la BBC des images de caméras de sécurité qui le montreraient à moitié nu sur une jeep roulant à vive allure et portant le numéro 1.

LONDRES : Deux Palestiniens abattus lors d'une opération militaire en Cisjordanie occupée ont raconté à la BBC comment des soldats israéliens les ont forcés à monter sur le capot d'une jeep de l'armée avant de rouler à grande vitesse sur les routes d'un village.

Ces témoignages font suite à des images montrant Mujahid Abadi Balas, 23 ans, accroché au capot de ce qui semble être la même jeep de l'armée israélienne, qui ont suscité l'indignation de la communauté internationale.

Samir Dabaya, actuellement hospitalisé à Jénine, a raconté comment les forces israéliennes lui ont tiré dans le dos lors de l'opération menée à Jabariyat samedi. Il a indiqué qu'il était resté allongé face contre terre pendant des heures, saignant, jusqu'à ce que les soldats s'approchent de lui. Lorsqu'ils ont trouvé le jeune homme de 25 ans vivant, ils l'auraient battu avec une arme à feu avant de le hisser sur le véhicule.

"Ils m'ont enlevé mon pantalon. Je voulais m'accrocher à la voiture, mais [un soldat] m'a frappé au visage et m'a dit de ne pas le faire. Puis il a commencé à conduire", a déclaré Dabaya. "J'attendais la mort.

Dabaya a fourni à la BBC des images de caméras de sécurité qui le montreraient à moitié nu sur une jeep roulant à vive allure et portant le numéro 1.

Un autre Palestinien, Hesham Isleit, a également déclaré à la BBC qu'on lui avait tiré dessus à deux reprises au cours de l'opération de Jabariyat et qu'on l'avait forcé à monter dans la même jeep.


Isleit a décrit des "tirs venant de tous les côtés" et a déclaré avoir été recueilli par une unité de l'armée alors qu'il tentait de s'enfuir après avoir reçu une balle dans la jambe.

Il a déclaré que la jeep était si chaude "qu'on avait l'impression qu'elle était en feu".

"J'étais pieds nus et déshabillé. J'ai essayé de mettre ma main sur la jeep et je n'ai pas pu, elle était brûlante. Je leur ai dit qu'il faisait très chaud, et ils m'ont forcé à monter, en me disant que si je ne voulais pas mourir, je devais le faire", a-t-il déclaré.

En réponse à la vidéo originale de Balas, l'armée israélienne a déclaré qu'il avait été attaché à la jeep en "violation des ordres et des procédures" et qu'une enquête serait menée sur l'incident.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Gaza: le directeur de l'hôpital al-Chifa et 55 prisonniers libérés par Israël

Short Url

Des dizaines de prisonniers palestiniens, dont le directeur de l'hôpital al-Chifa de la ville de Gaza arrêté en novembre, ont été libérés par Israël et transférés vers des centres médicaux de la bande de Gaza, a indiqué lundi une source médicale dans le territoire palestinien.

Israël "a libéré des dizaines de prisonniers de la bande de Gaza, dont le docteur Mohammed Abou Salmiya", à travers un point de passage à l'est de Khan Younès, a rapporté une source médicale de l'hôpital des martyrs d'Al Aqsa, dans la ville de Deir el-Balah (centre).

Cinq d'entre eux ont été admis dans cet établissement et les autres ont été transférés vers des hôpitaux de Khan Younès, d'après cette source.

Sollicitée par l'AFP à propos de la libération des prisonniers, l'armée israélienne a indiqué "vérifier ces informations".

Les forces israéliennes avaient arrêté Mohammed Abou Salmiya en novembre. Israël accuse le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, d'utiliser les hôpitaux à des fins militaires, ce qu'il dément.

"Sous sa direction, l'hôpital a été le théâtre de nombreuses activités terroristes du Hamas", avait alors déclaré l'armée, qui avait fouillé pièce par pièce l'établissement, le plus grand du territoire palestinien.

"La libération du directeur du centre médical Chifa à Gaza, avec des dizaines d'autres terroristes, est un renoncement à la sécurité", a estimé lundi le ministre israélien à la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, dans un message publié sur X.

Un correspondant de l'AFP à Deir el-Balah a vu des hommes retrouver leurs proches et les enlacer, à l'hôpital des martyrs d'Al Aqsa.

En mai, des associations palestiniennes de défense des droits des détenus avaient affirmé que deux Palestiniens, dont un médecin d'al-Chifa, étaient morts dans une prison israélienne, succombant à des "tortures" et à l'absence de soins.

L'armée israélienne avait indiqué à l'AFP "n'être pas informée" de tels faits.

Elle a ouvert une enquête le 19 décembre après la mort en détention de plusieurs Palestiniens arrêtés à Gaza depuis le 7 octobre.

La guerre dans la bande de Gaza a été déclenchée par l'attaque sans précédent, le 7 octobre, du Hamas sur le sol israélien, qui a entraîné la mort de 1.195 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

En riposte, l'armée israélienne a lancé une offensive de grande envergure à Gaza qui a coûté la vie à 37.877 Palestiniens, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.