Le gouvernement israélien fait avancer un projet de loi qui vise l'interdiction permanente des médias étrangers

Malgré l'avancement du projet de loi vers l'étape suivante, le processus législatif est long et susceptible de faire l'objet de contestations juridiques. (AFP/Dossier)
Malgré l'avancement du projet de loi vers l'étape suivante, le processus législatif est long et susceptible de faire l'objet de contestations juridiques. (AFP/Dossier)
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Publié le Vendredi 28 juin 2024

Le gouvernement israélien fait avancer un projet de loi qui vise l'interdiction permanente des médias étrangers

  • Une législation temporaire récemment introduite accorde aux autorités le pouvoir de fermer des institutions médiatiques pour des périodes de quarante-cinq jours renouvelables en raison de préoccupations liées à la sécurité nationale
  • Ce nouveau projet de loi vise à rendre cette mesure permanente et à étendre la période d'interdiction à quatre-vingt-dix jours, mais il est susceptible de faire l’objet des contestations juridiques

LONDRES: le Parlement israélien a fait avancer un projet de loi qui accorderait au gouvernement le pouvoir permanent d'interdire aux médias étrangers d'opérer dans le pays sur des périodes qui peuvent aller jusqu'à trois mois. 

Les législateurs ont approuvé par 51 voix contre 36 la lecture préliminaire de la «loi Al Jazeera», qui permettrait aux autorités de fermer les chaînes qu'elles considèrent comme une menace pour la sécurité nationale. 

La législation temporaire récemment introduite, qui arrive à son terme le 31 juillet, autorise le gouvernement à bloquer les diffusions pour des périodes renouvelables de quarante-cinq jours. L'une de ces interdictions imposées à Al Jazeera expire à la fin du mois de juillet. 

S'il est adopté en trois lectures à la Knesset, le nouveau projet de loi, élaboré par le député du Likoud Ariel Kallner, rendrait la législation permanente et étendrait la durée des interdictions à des périodes de quatre-vingt-dix jours renouvelables. 

Le gouvernement israélien a eu recours à la législation temporaire déjà en vigueur pour imposer une interdiction à la chaîne qatarie Al Jazeera en mai, invoquant des préoccupations liées à la sécurité nationale. Il a fermé les bureaux de la chaîne en Israël et a restreint l'accès du public à son site Internet. Cette décision a suscité un tollé international. De son côté, Al Jazeera a condamné l'interdiction en la qualifiant d'«atteinte flagrante à la liberté de la presse». 

Les autorités israéliennes ont également invoqué la législation temporaire actuelle pour confisquer du matériel appartenant à l'agence de presse Associated Press, mais cette décision a été rapidement annulée après l'intervention des États-Unis. 

«Je soutiens la liberté de la presse et des médias, mais pas au détriment de la sécurité de nos soldats et de nos citoyens», a écrit M. Kallner après le vote de mercredi. 

«L'objectif principal est de protéger nos soldats sur les lignes de front et d'empêcher les entités médiatiques hostiles d'opérer en Israël.» 

Pendant les discussions qui ont précédé le vote, le ministre israélien des Communications, Shlomo Karhi, a déclaré que le projet de loi nécessitait encore «quelques améliorations», notamment pour «combler la faille que représentent les retransmissions en direct sur YouTube». 

Malgré l'avancement du projet de loi vers l'étape suivante, le processus législatif est long et il est susceptible de faire l'objet de contestations juridiques. 

Au cours de ce mois, la Haute-Cour de justice d'Israël a exigé que le gouvernement présente des arguments qui justifient le maintien de la loi interdisant la diffusion d'Al-Jazeera dans le pays. L’un des juges a par ailleurs exprimé sa consternation face à l'introduction d'une «loi aussi dramatique» dans un pays démocratique. Les autorités doivent soumettre leur réponse d'ici au 5 août. 

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Bombardements israéliens et combats dans le nord de la bande de Gaza

Un homme porte des objets récupérés après un raid israélien dans la zone d'al-Mawasi à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 29 juin 2024, dans le cadre du conflit actuel entre Israël et le mouvement militant palestinien Hamas. (AFP)
Un homme porte des objets récupérés après un raid israélien dans la zone d'al-Mawasi à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 29 juin 2024, dans le cadre du conflit actuel entre Israël et le mouvement militant palestinien Hamas. (AFP)
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  • Depuis jeudi, les forces israéliennes mènent une opération terrestre à Choujaïya, un quartier est de la ville de Gaza, où les combats font rage entre les soldats et des combattants palestiniens.
  • L'armée avait appelé jeudi les habitants de Choujaïya à évacuer, poussant à la fuite "des dizaines de milliers de civils", selon la Défense civile.

Territoires Palestiniens : L'armée israélienne a bombardé dimanche la bande de Gaza, notamment le nord du territoire où elle poursuit ses opérations après plusieurs jours de combats acharnés contre le Hamas, qui ont poussé des milliers de Palestiniens à fuir.

La guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste en Israël le 7 octobre, ne connaît pas de répit à travers le territoire palestinien, et fait craindre un embrasement au Liban.

Selon un correspondant de l'AFP, de nombreuses frappes aériennes ont visé pendant la nuit différents secteurs, dont la ville de Gaza, dans le nord, ainsi que Rafah et Khan Younès, dans le sud.

Les troupes israéliennes avaient lancé le 7 mai une offensive terrestre à Rafah, une ville frontalière avec l'Egypte alors présentée par Israël comme le dernier grand bastion du Hamas. Mais les combats ont regagné depuis en intensité dans plusieurs autres régions, notamment dans le nord.

Depuis jeudi, les forces israéliennes mènent une opération terrestre à Choujaïya, un quartier est de la ville de Gaza, où les combats font rage entre les soldats et des combattants palestiniens.

Cette opération s'est poursuivie dimanche, selon des témoins et des médecins.

L'armée a annoncé avoir, la veille, "éliminé plusieurs terroristes, découvert des armes, mené des raids ciblés sur des positions de combat piégées" et avoir "frappé des dizaines d'infrastructures terroristes dans le secteur".

- "Panique" -

L'armée avait appelé jeudi les habitants de Choujaïya à évacuer, poussant à la fuite "des dizaines de milliers de civils", selon la Défense civile.

"Dans les rues, les gens paniquaient, ils étaient terrifiés", a raconté Samah Hajaj, 42 ans. "On ne sait pas pourquoi" les soldats israéliens "sont entrés à Choujaïya vu qu'ils y avaient déjà détruit les maisons", a-t-elle ajouté.

L'armée a annoncé également dimanche poursuivre ses opérations à Rafah et dans le centre de la bande de Gaza.

Une frappe sur une maison dans le nord-ouest de Rafah a fait six morts, selon des secouristes et des médecins. Des tirs d'artillerie, selon des témoins, ont aussi visé plusieurs secteurs du sud de la ville.

L'attaque du 7 octobre, menée par des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël, a entraîné la mort de 1.195 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Sur 251 personnes enlevées, 116 sont toujours retenues en otages à Gaza, parmi lesquelles 42 sont mortes, selon l'armée.

En représailles, Israël a promis de détruire le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et qu'il considère comme une organisation terroriste, de même que les Etats-Unis et l'Union européenne.

Son offensive sur la bande de Gaza a fait jusqu'à présent 37.834 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.

La guerre a provoqué des déplacements massifs de population dans le petit territoire assiégé par Israël, où l'eau et la nourriture manquent.

Un total de 32 hôpitaux sur les 36 que compte la bande de Gaza ont été endommagés, et parmi eux 20 sont hors-service, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Une chargée de mission de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Louise Wateridge, a qualifié vendredi de "désastreuses" les conditions de vie dans le territoire, où l'aide humanitaire arrive au compte-gouttes.

- "Rien de nouveau" -

A Tel-Aviv, des milliers de manifestants se sont à nouveau rassemblés samedi pour réclamer le retour des otages et protester contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, très critiqué pour sa gestion de la guerre.

Une ex-otage de 26 ans, Noa Argamani, libérée le 8 juin avec trois autres captifs lors d'une opération de l'armée israélienne, a lancé un appel à leur libération dans un message vidéo. "Bien que je sois rentrée chez moi, nous ne pouvons pas oublier les otages qui sont toujours en captivité aux mains du Hamas, et nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour les ramener à la maison", a-t-elle déclaré.

Un haut responsable du Hamas basé à Beyrouth, Oussama Hamdane, a indiqué samedi que les négociations en vue d'un accord avec Israël sur un cessez-le-feu et la libération d'otages n'ont mené à aucune avancée.

Il a affirmé que son mouvement avait reçu le 24 juin la dernière proposition américaine, mais que celle-ci n'apportait "rien de nouveau".

Un plan présenté fin mai par le président américain Joe Biden, proposé selon lui par Israël, est resté lettre morte face aux exigences inconciliables des deux camps.

Benjamin Netanyahu veut poursuivre la guerre jusqu'à la défaite totale du Hamas et la libération de tous les otages, tandis que le mouvement palestinien exige un cessez-le-feu permanent et un retrait israélien total de Gaza.

Les craintes de voir le conflit se propager au Liban se sont récemment amplifiées avec des menaces échangées par Israël et le Hezbollah, un puissant mouvement islamiste allié du Hamas.

Depuis le 7 octobre, les échanges de tirs sont presque quotidiens entre l'armée israélienne et le Hezbollah à la frontière israélo-libanaise et ont poussé à la fuite des dizaines de milliers d'habitants des zones frontalières dans le sud du Liban et le nord d'Israël.


Soudan: les FSR s'emparent d'une ville stratégique au sud-est du Soudan

Une guerre oppose depuis avril 2023 l'armée, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, aux FSR de son ex-adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo (Photo, Fournie).
Une guerre oppose depuis avril 2023 l'armée, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, aux FSR de son ex-adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo (Photo, Fournie).
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  • Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent des habitants fuyant en bus, en voiture ou à pied
  • L'Etat de Sennar, qui abrite plus d'un million de déplacés, connecte le centre du Soudan au sud-est contrôlé par l'armée

PORT-SOUDAN: Les forces paramilitaires soudanaises, en guerre contre l'armée depuis quatorze mois, ont annoncé avoir pris le contrôle d'une base dans la capitale de l'Etat de Sennar (sud-est), provoquant la fuite de milliers d'habitants, selon des témoins.

"Nous avons libéré la 17e division d'infanterie de Singa", la capitale de Sennar, ont affirmé les paramilitaires samedi sur X.

"Les Forces de soutien rapide (FSR) sont déployées dans les rues de Singa", ont déclaré des habitants à l'AFP, tandis que d'autres témoins ont fait état "du survol de la ville par les avions de chasse de l'armée".

"Au sol, on entend le bruit des missiles anti-aériens", ont-ils ajouté.

Plus tôt samedi, des témoins ont signalé "des combats dans les rues de Singa et un sentiment de panique parmi les habitants cherchant à fuir".

Avec cette nouvelle percée, les paramilitaires resserrent l'étau autour de la ville de Port Soudan, dans l'Etat de la mer Rouge (est), où l'armée, le gouvernement qui lui est fidèle ainsi que l'ONU ont pris leurs quartiers.

Les FSR contrôlent la majeure partie de la capitale Khartoum, de l'Etat d'al-Jazira (centre), de la vaste région du Darfour (ouest) ainsi que de larges pans du Kordofan (sud).

Sennar

L'Etat de Sennar, qui abrite plus d'un million de déplacés, connecte le centre du Soudan au sud-est contrôlé par l'armée et où des centaines d'autres milliers d'autres déplacés ont trouvé refuge.

Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent des habitants fuyant en bus, en voiture ou à pied. Des témoins ont confirmé à l'AFP la fuite "de milliers de personnes qui se sont réfugiées sur la rive est du Nil Bleu", à des dizaines de kilomètres plus à l'est de Singa.

Une guerre oppose depuis avril 2023 l'armée, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, aux FSR de son ex-adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo.

Elle a fait des dizaines de milliers de morts, provoqué le déplacement de plus de neuf millions de personnes et plongé le pays au bord de la famine, selon l'ONU.

A l'autre bout du pays, les FSR assiègent ville d'el-Facher, chef-lieu de l'Etat du Darfour-Nord, seule capitale des cinq Etats du Darfour à échapper aux paramilitaires, exposant des centaines de milliers de civils à la faim et à la soif.

 


Le Premier ministre libanais qualifie l'armée de « gardienne de la sécurité de la patrie » lors d'une visite dans le sud du pays

Le Premier ministre libanais Najib Mikati (C) arrive à la salle des opérations de gestion de crise dans la ville portuaire de Tyr, au sud du Liban, où il a rencontré le 29 juin 2024 les équipes d'urgence et paramédicales qui s'occupent des déplacés des villages situés plus au sud, près de la frontière avec Israël. (AFP)
Le Premier ministre libanais Najib Mikati (C) arrive à la salle des opérations de gestion de crise dans la ville portuaire de Tyr, au sud du Liban, où il a rencontré le 29 juin 2024 les équipes d'urgence et paramédicales qui s'occupent des déplacés des villages situés plus au sud, près de la frontière avec Israël. (AFP)
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  • Le ministre israélien de la Défense, Gallant, déclare que son pays « ne cherche pas la guerre » avec le Hezbollah
  • La guerre de Gaza a fait monter la tension à la frontière nord d'Israël avec le Liban

BEYROUTH : Le Premier ministre intérimaire du Liban, Najib Mikati, a déclaré samedi que l'armée libanaise était « la protectrice et gardienne de la nation ».

Il a assuré l'armée qu'elle avait le soutien total du gouvernement, ajoutant : « Je sais que vous traversez de nombreuses difficultés, mais avec la volonté de Dieu, elles disparaîtront ».

Mikati se rendait au Sud-Liban pour la première fois depuis le début des hostilités entre le Hezbollah et l'armée israélienne, le 8 octobre. Le Premier ministre a visité la base militaire du secteur sud du Litani à la caserne Benoît Barakat à Tyr, où il a rencontré le commandant du secteur, le général de brigade Edgard Lawandos, et d'autres responsables

« Les menaces israéliennes auxquelles nous sommes confrontés sont une forme de guerre psychologique », a indiqué Mikati dans un communiqué publié à l'issue de sa visite. « Tout le monde se demande s'il y aura ou non une guerre. Oui, nous sommes en état de guerre, et il y a un grand nombre de martyrs, civils et autres, ainsi que de nombreux villages détruits, en raison de l'agression israélienne ».