Anouk Aimée, fin d'une longue histoire d'amour avec le cinéma

L'actrice française Anouk Aimee (à gauche) et le réalisateur français Claude Lelouch posent lors d'un photocall pour le film "Les Plus Belles Annees D'Une Vie" lors de la 72e édition du Festival de Cannes à Cannes, dans le sud de la France, le 19 mai 2019. (Photo Christophe Simon AFP)
L'actrice française Anouk Aimee (à gauche) et le réalisateur français Claude Lelouch posent lors d'un photocall pour le film "Les Plus Belles Annees D'Une Vie" lors de la 72e édition du Festival de Cannes à Cannes, dans le sud de la France, le 19 mai 2019. (Photo Christophe Simon AFP)
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Publié le Mardi 18 juin 2024

Anouk Aimée, fin d'une longue histoire d'amour avec le cinéma

  • Anouk Aimée , qui disait vivre le cinéma «comme une rencontre amoureuse», est décédée mardi matin chez elle, à son domicile parisien, à l'âge de 92 ans, a annoncé son agent
  • Anouk Aimée s'éteint quasiment deux ans jour pour jour après Jean-Louis Trintignant, avec lequel elle partageait l'écran dans «Un homme et une femme»

PARIS : Une page d'histoire du cinéma français et italien se tourne avec la mort d'Anouk Aimée, star élégante et mystérieuse qui aura illuminé les chefs d'oeuvre de Claude Lelouch («Un homme et une femme») et Federico Fellini.

Anouk Aimée , qui disait vivre le cinéma «comme une rencontre amoureuse», est décédée mardi matin chez elle, à son domicile parisien, à l'âge de 92 ans, a annoncé son agent, Sébastien Perrolat de l'agence Time Art, à l'AFP.

Elle est partie entourée des siens, a précisé sa fille, Manuela Papatakis. «Avec ma fille, Galaad, et ma petite fille, Mila, nous avons l'immense tristesse de vous annoncer le départ de ma maman Anouk Aimée. J'étais tout auprès d'elle lorsqu'elle s'est éteinte ce (mardi) matin, chez elle, à Paris», a-t-elle écrit sur son compte Instagram.

Anouk Aimée s'éteint quasiment deux ans jour pour jour après Jean-Louis Trintignant, avec lequel elle partageait l'écran dans «Un homme et une femme».

Les retrouvailles des deux amants sur une plage de Deauville dans ce film culte de Claude Lelouch, sur une musique de Francis Lai, font partie des scènes les plus romantiques du cinéma.

Palme d'Or à Cannes en 1966, le film vaudra à Anouk Aimée une reconnaissance internationale, le Golden Globe de la meilleure actrice et une nomination à l'Oscar.

- «Sa classe» -

«Anouk, ma Nounouk, nous a quittés (...) Elle a été ma compagne de route, mon amie de toujours. Elle m'a donné toutes mes chances et m'a dit oui quand, jeune cinéaste, les autres m'ont dit non...», a salué Claude Lelouch, 86 ans, sur Instagram. «Sa silhouette et sa grâce resteront à jamais gravées sur une plage de Normandie».

Au-delà de ce rôle resté dans les mémoires, Anouk Aimée aura prêté son sourire mélancolique et sa chevelure noire aux plus grands du cinéma franco-italien du XXe siècle: Jacques Demy («Lola»), Federico Fellini («La Dolce vita» et «Huit et demi»), Marco Bellocchio, Jacques Becker ou André Cayatte, qui la lance en 1949 dans «Les amants de Vérone».

«Elle a été +la+ comédienne de l'après-guerre, la belle mystérieuse et talentueuse actrice des années lumières du cinéma», a réagi auprès de l'AFP l'icône du cinéma Brigitte Bardot, engagée elle aussi dans la cause animale. «Nous perdons une femme, une actrice, une amie des animaux, un talentueux symbole inoubliable qui me laisse orpheline d'elle».

«J'ai commencé avec Carné, Becker, Duvivier, Bertolucci, Lumet, Altman... (Claude) Lelouch est quelqu'un d'important pour moi et Fellini c'était le Mont Blanc. C'est comme ma famille. Il y en a un du côté de ma mère et l'autre du côté de mon père», disait-elle il y a vingt ans à l'AFP à l'occasion de la remise d'un Ours d'or d'honneur à la Berlinale.

L'actrice, qui a été mariée au cinéaste Nico Papatakis, au compositeur Pierre Barouh (celui qui écrira les paroles de «dabadabada») et à l'acteur britannique Albert Finney, s'était fait plus discrète ces dernières années, mais avait tout même fait un retour émouvant en 2019 à Cannes, pour reformer au côté de Trintignant le couple mythique d'«Un homme et une femme», dans une suite tournée par Claude Lelouch.

«Ses grands beaux yeux, son long visage de madone, la mèche qu'elle repoussait toujours, sa voix musicale, ce sourire teinté d'ironie et de tristesse. En un mot, sa classe. Anouk aimait qu'on l'aime: on ne s'en est pas privé», a salué l'ancien président du Festival de Cannes, Gilles Jacob, auprès de l'AFP.

«Quelle peine d'apprendre la disparition de l'incomparable Anouk Aimée. Ses yeux noirs, son élégance, ses interprétations sensibles ont accompagné le cinéma pendant plus de 75 ans. Dans l'histoire du Festival, elle demeurera toujours l'inoubliable Anne Gauthier, éternelle amoureuse de Jean-Louis Trintignant dans +Un homme et une femme+», a souligné de son côté le Festival de Cannes.

«Anouk si bien nommée: nous vous avons tant aimée !», a écrit la ministre de la Culture, Rachida Dati, sur X.


Le mannequin d'origine saoudienne Amira al-Zuhair défile pour Balmain à Paris

Le mannequin d'origine saoudienne Amira al-Zuhair défile pour Balmain à Paris
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  • Mercredi, Al-Zuhair a défilé pour Ganni dans un blazer gris foncé, associé à un pantalon de tailleur de couleur similaire
  • Avant son passage à Paris, elle avait fait tourner les têtes lors de la Fashion Week de Milan en défilant pour Missoni

DUBAÏ: Le mannequin franco-saoudien Amira al-Zuhair fait sensation à la Fashion Week de Paris, défilant pour Ganni et Balmain.

Elle portait un blazer gris avec un t-shirt noir classique et des cuissardes en daim rouge vif qui ont ajouté une touche de couleur audacieuse. Son ensemble était complété par un sac à bandoulière aux tons neutres et un collier en or.

Olivier Rousteing, styliste et directeur de la création de Balmain depuis 2011, a présenté une collection qui fusionne sans complexe l'audace et une dose de dynamisme.

Des imprimés de visages de femmes à moitié peints guidaient le regard vers des robes longues, tandis que des yeux, des lèvres, des nez et des ongles désincarnés constituaient les leitmotivs visuels de la soirée.

L'identité de cette collection repose essentiellement sur les épaules sculpturales, presque modulées – une signature du power dressing de Balmain réimaginé une fois de plus. L'effet s'étendait jusqu'aux hanches dans les mini-robes à chaînes rayées d'or, évoquant un glamour exagéré des années 1980.

Il y a eu des moments de pur plaisir et de théâtralité, comme une jupe crème avec un visage en 3D, un clin d'œil délicieux au penchant de Rousteing pour l'humour surréaliste. Cette audace ludique ravit les adeptes de Balmain, même si certaines pièces flétrissent sous le poids de leurs propres excès.

À bien des égards, cette collection fait écho aux thèmes de ses archives: une obsession pour les silhouettes exagérées, un amour pour les épaules sculpturales et un désir d'intégrer son récit personnel dans le tissu de ses créations.

Mercredi, Al-Zuhair a défilé pour Ganni dans un blazer gris foncé, associé à un pantalon de tailleur de couleur similaire. Pour ajouter une touche artistique, le mannequin portait également autour du cou un grand foulard bleu pâle à volants, qui contrastait avec les tons sombres de la tenue.

Avant son passage à Paris, elle avait fait tourner les têtes lors de la Fashion Week de Milan en défilant pour Missoni.

Elle y avait présenté un ensemble dynamique marqué par des rayures audacieuses et ondulées en noir, blanc et jaune. Le look comprenait un haut asymétrique avec des volants exagérés tombant en cascade sur un côté, associé à un bas de bikini taille haute. Des sandales à talons hauts d'un jaune éclatant complétaient la tenue, ajoutant une touche de couleur supplémentaire.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com
 


Coldplay prévoit un quatrième concert à Abu Dhabi

Le groupe présentera sa tournée mondiale «Music of the Spheres World Tour» les 9, 11, 12 et 14 janvier au stade Zayed Sports City. (AFP)
Le groupe présentera sa tournée mondiale «Music of the Spheres World Tour» les 9, 11, 12 et 14 janvier au stade Zayed Sports City. (AFP)
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  • L'artiste palestino-chilienne Elyanna assurera la première partie du concert
  • Les promoteurs Live Nation Middle East ont confirmé qu'Abu Dhabi serait la seule étape du groupe dans la région

DUBAÏ: Le supergroupe britannique Coldplay a une fois de plus répondu à la demande croissante des fans en ajoutant un quatrième concert à Abu Dhabi.

Les 9, 11, 12 et 14 janvier, le groupe se produira au stade Zayed Sports City, dans le cadre de sa tournée mondiale «Music of the Spheres World Tour» qui a connu un succès retentissant.

L'artiste palestino-chilienne Elyanna assurera la première partie du concert.

Cette année, la jeune femme de 22 ans a souvent collaboré avec le groupe, qu'elle a rejoint sur scène lors de son concert à Glastonbury. La semaine dernière, elle a publié l'édition arabe de la nouvelle chanson du groupe, «We Pray». Samedi, elle s'est produite avec Coldplay à Las Vegas.

Les promoteurs Live Nation Middle East ont confirmé qu'Abu Dhabi serait la seule étape du groupe dans la région.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Heba Ismail: «Je vois tant de beauté dans la culture arabe en général» 

«The scream for AlUla take 2». (Photo: fourie)
«The scream for AlUla take 2». (Photo: fourie)
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  • L'artiste saoudienne parle d’«hebaïsme», le terme qu'elle a inventé pour désigner sa pratique influencée par Picasso
  • Ismail partage son temps entre l'art et la médecine, deux domaines opposés qui la fascinent

DUBAÏ: L'artiste saoudienne Heba Ismail ne manque pas d'ambition. «Je veux être le deuxième Picasso – le Picasso féminin», déclare-t-elle à Arab News.  

Née et élevée à Djeddah dans les années 90, Heba Ismail, qui est également dentiste de formation, a grandi dans un foyer qui valorisait l'art. Son père a vécu à la fois en Égypte et en Angleterre et a transmis ses connaissances en matière d'art et d'histoire à ses deux enfants.

Dans leur maison, il y avait une copie du chef-d'œuvre en noir et blanc de 1937 du célèbre artiste espagnol Pablo Picasso, «Guernica», inspiré des bombardements dévastateurs de la ville basque pendant la guerre civile espagnole. Cette œuvre a laissé une forte impression sur la jeune Ismail.

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Heba Ismail, «Alyah» (Photo fournie)

«‘Guernica’ est une œuvre tellement effrayante pour un enfant», dit-elle. «Nous en avions une énorme réplique dans notre salon, qui occupait presque la moitié du mur. J'avais l'habitude de la regarder fixement – et vous pouvez voir et ressentir la peur qui s'en dégage. Mais, d'une certaine manière, j'y voyais aussi de la beauté.»

L'art cubiste radical de Picasso a exercé une influence majeure sur la pratique d'Ismail, qu'elle qualifie d'«hebaïsme». Et malgré les rapports et les opinions de plus en plus négatifs sur le défunt artiste espagnol en tant que personne, Ismail est toujours inspirée par sa peinture.

«Je pense que nous sommes tous pleins de défauts», dit-elle. «Je sais que Picasso fait l’objet de controverses (en raison de la façon dont il traitait les femmes).»

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«Floral man» (Photo fournie)

«J'aime être une pionnière, être la première à faire quelque chose. J'aime le fait que Picasso ait créé le mouvement artistique du cubisme. Il sortait tellement des sentiers battus et c'est ce que j'admire chez lui», poursuit-elle. «Il créait quelque chose à partir de rien. Lorsque les artistes réalistes faisaient de l'art, ils dessinaient quelque chose tel qu'ils le voyaient – cela existait déjà. Picasso, lui, dessinait quelque chose à partir de rien. C'était une forme de création.»

Ismail travaille principalement avec la peinture, réalisant des portraits maximalistes, épais et anguleux de personnes souvent vêtues de vêtements traditionnels saoudiens (et arabes) ou présentant des accessoires et des motifs locaux, tels que des foulards et des tasses à café.  

«Je suis très fière de mon héritage saoudien», dit-elle. «Je vois tant de beauté dans la culture arabe en général. Je veux que mon travail touche tous les Arabes, pas seulement les Saoudiens.»

À y regarder de plus près, de nombreuses œuvres d'Ismail peuvent également être interprétées comme des études psychologiques, transmettant la tension et la confusion.

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Shamikh (Photo fournie)

«Lorsque je peins, j'essaie de créer des personnages à partir de rien. Je veux quelque chose qui ne soit pas issu de la réalité, quelque chose qui vienne d'un autre monde. C'est pourquoi je respecte l'art de Picasso. Il ne peint pas quelque chose qu'il voit, il peint quelque chose qu'il ressent», explique-t-elle. «Les œuvres d'art ne devraient pas vous dire comment penser, mais comment ressentir. Lorsque les gens perçoivent mon art, je veux qu'il les aide à traiter leurs sentiments. C'est une sorte de thérapie.

«Je considère mon art comme mon journal intime», poursuit-elle. «Certaines de mes peintures me tiennent à cœur et racontent une expérience traumatisante ou un sentiment – de joie ou de tristesse – que j'ai éprouvé. La vie d'une personne n'est pas toute rose.»

Ismail partage son temps entre l'art et la médecine, deux domaines opposés qui la fascinent. «Je perds la notion du temps et je suis toujours heureuse de peindre. Contrairement à la dentisterie, je ne considère pas cela comme un travail», dit-elle. «J'ai toujours eu un don pour l'art. J'aimais dessiner dans les livres d'école et je faisais des graffitis à l'école. J'ai toujours voulu être une artiste depuis que je suis toute petite, mais je devais avoir une autre carrière.»

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«Autumn leaves». (Photo fournie)

«J'aimais aussi la médecine. Il existe un lien étrange entre l'art et la médecine: Léonard de Vinci faisait des dessins anatomiques. J'ai choisi la dentisterie parce que c'est un métier que je peux exercer avec mes mains. J'aime travailler avec mes mains. J'ai senti qu'il y avait quelque chose d'artistique dans la dentisterie, qui exige des mains délicates et artistiques. Lorsque j'étudiais la dentisterie, j'ai mis l'art de côté, mais même mes cahiers étaient remplis de croquis.»

Dans sa jeunesse, Ismail a suivi des cours d'art à Darat Safeya Binzagr, un centre culturel polyvalent et influent de Djeddah fondé par l'artiste saoudienne Safeya Binzagr, décédée ce mois-ci. «Qu'elle repose en paix», déclare Ismail. «Elle était vraiment la seule à nourrir les talents artistiques des Saoudiens.»  

Le travail de Heba Ismail sera ensuite présenté au public dans le cadre d'une exposition collective intitulée «Modernity Roots», qui se tiendra au Bilory ArtHaus de Djeddah du 29 septembre au 15 novembre. Elle se fait un nom dans le Royaume grâce à ses œuvres (qu'elle décrit comme «pas pour tout le monde, tout le monde ne les comprendra pas»), qui ont été achetées par des clients saoudiens et ont attiré l'attention de marques désireuses de travailler avec elle, notamment le grand détaillant de mode Shein et l'entreprise de fabrication de produits de luxe Kohler. Mais ses ambitions dépassent largement les frontières de son pays.

«Honnêtement, je veux faire connaître mon art dans le monde entier. Je veux que mes tableaux soient exposés dans les maisons de vente aux enchères Christie's, Philips et Sotheby's», déclare-t-elle. «Je ne considère pas cela comme un rêve, mais comme un objectif. Je veux entrer dans l'histoire en tant que femme saoudienne.» 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com