Européennes: LFI remonte, le RN toujours largement devant dans les derniers sondages

La France Insoumise (LFI), principale candidate aux élections européennes et députée européenne Manon Aubry, prononce un discours lors de la dernière réunion de campagne, à Lyon, dans le centre-est de la France, le 6 juin 2024. (Photo, AFP)
La France Insoumise (LFI), principale candidate aux élections européennes et députée européenne Manon Aubry, prononce un discours lors de la dernière réunion de campagne, à Lyon, dans le centre-est de la France, le 6 juin 2024. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 07 juin 2024

Européennes: LFI remonte, le RN toujours largement devant dans les derniers sondages

  • La liste du Rassemblement national domine toujours largement les enquêtes d'opinion, stable à 33% dans le "rolling" quotidien Ifop-Fiducial pour LCI, Le Figaro et Sud Radio
  • En quatrième position, la liste LFI de Mme Aubry termine la campagne sur une bonne dynamique, en hausse d'un demi-point à 9% selon l'Ifop (+1,5 point en trois jours), et d'un point à 7% d'après OpinionWay

PARIS: A deux jours des élections européennes, les tous derniers sondages confirmaient vendredi l'avance écrasante de la liste de Jordan Bardella, crédité d'un tiers des intentions de vote, loin devant Valérie Hayer et Raphaël Glucksmann, tandis que Manon Aubry poursuivait sa remontée.

La liste du Rassemblement national domine toujours largement les enquêtes d'opinion, stable à 33% dans le "rolling" quotidien Ifop-Fiducial pour LCI, Le Figaro et Sud Radio.

Score identique dans la 9e et dernière vague de l'étude OpinionWay pour CNews, Europe 1 et le JDD, qui voit M. Bardella progresser d'un point par rapport à la semaine dernière.

Derrière le grand favori Bardella, la candidate macroniste maintient sa courte avance sur son rival social-démocrate: 14,5% pour Mme Hayer, en recul d'un demi-point, quand M. Glucksmann se maintient à 13% selon l'Ifop. OpinionWay donne la première stable à 15% et le second en baisse d'un point à 13%.

En quatrième position, la liste LFI de Mme Aubry termine la campagne sur une bonne dynamique, en hausse d'un demi-point à 9% selon l'Ifop (+1,5 point en trois jours), et d'un point à 7% d'après OpinionWay.

Son concurrent LR François-Xavier Bellamy reste en revanche stable à 7% dans les deux sondages.

En queue de peloton, la candidate Reconquête Marion Maréchal est créditée de 6% par les deux instituts (stable pour l'Ifop, en baisse d'un point pour OpinionWay), tandis que les Ecologistes de Marie Toussaint sont estimés entre 5,5% (Ifop, stable) et 6% (OpinionWay, +1 point). Soit juste au-dessus de la barre fatidique des 5%, nécessaire pour envoyer des eurodéputés à Bruxelles.

L'enquête Ifop a été réalisée en ligne du 4 au 7 juin sur un échantillon de 2.725 personnes inscrites sur les listes électorales, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, avec une marge d'erreur comprise entre 1,1 et 2,5 points.

L'étude OpinionWay a été réalisée par internet les 4 et 5 juin auprès de 963 personnes constituant un échantillon national représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, et inscrites sur les listes électorales, selon la méthode des quotas. La marge d'erreur est comprise entre 1,4 et 3,1 points, selon les scores.

 


Soupçons de détournement de fonds publics européens: Marine Le Pen, le RN et 24 personnes jugés à partir de lundi

La députée du Rassemblement national de la 11e circonscription du Pas-de-Calais et ancienne présidente du groupe parlementaire d'extrême droite du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, prononce un discours lors de sa rentrée politique à sa permanence parlementaire à Henin-Beaumont, dans le nord de la France, le 8 septembre 2024. (AFP)
La députée du Rassemblement national de la 11e circonscription du Pas-de-Calais et ancienne présidente du groupe parlementaire d'extrême droite du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, prononce un discours lors de sa rentrée politique à sa permanence parlementaire à Henin-Beaumont, dans le nord de la France, le 8 septembre 2024. (AFP)
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  • Marine Le Pen, 24 autres personnes et le RN sont jugés à partir de lundi, un procès aux lourds enjeux politiques pour la cheffe de file de l'extrême droite
  • Les prévenus, jugés notamment pour détournement de fonds publics ou complicité de ce délit, encourent un maximum de dix ans d'emprisonnement et un million d'euros d'amende

PARIS: Y a-t-il eu "système", pendant des années au Rassemblement national, pour payer les salariés du parti avec l'argent de l'Europe ? Marine Le Pen, 24 autres personnes et le RN sont jugés à partir de lundi, un procès aux lourds enjeux politiques pour la cheffe de file de l'extrême droite.

Neuf anciens eurodéputés du Front national (rebaptisé RN) devront s'expliquer à la barre, dont Marine Le Pen - qui devrait être présente à la plupart des audiences -, Louis Aliot, aujourd'hui vice-président du RN, l'ex-numéro 2 du parti Bruno Gollnisch, ou encore le député et porte-parole du RN Julien Odoul.

A leurs côtés, 12 personnes ayant été leurs assistants parlementaires et quatre collaborateurs du parti.

L'affaire a débuté en 2015 par un signalement du président du Parlement européen Martin Schulz et concerne de très nombreux contrats d'attachés parlementaires sur une période de plus de 10 ans (2004-2016).

Pour l'accusation, ces "assistants", bien en peine de décrire leurs tâches, n'en avaient que le titre. Certains n'avaient jamais même rencontré leur employeur officiel ou mis les pieds au Parlement et ne travaillaient, selon l'accusation, que pour le parti - ce qui est interdit dans la réglementation européenne.

Il s'agit notamment du garde du corps historique de Jean-Marie Le Pen, Thierry Légier, de sa secrétaire, de la cheffe de cabinet de Marine Le Pen, Catherine Griset, ou encore du graphiste du parti...

"Marine, serait-il possible que je vienne à Strasbourg demain pour voir comment se déroule une session" au Parlement, "et faire la connaissance de Mylène Troszczynski à qui je suis rattaché?", écrivait Julien Odoul en février 2015, soit quatre mois après le début de son contrat d'assistant parlementaire de Mme Troszczynski. "Oui bien sûr", avait répondu Marine Le Pen.

Les prévenus, jugés notamment pour détournement de fonds publics ou complicité de ce délit, encourent un maximum de dix ans d'emprisonnement et un million d'euros d'amende, et surtout une peine d'inéligibilité de dix ans susceptible d'entraver les ambitions présidentielles de Marine Le Pen pour 2027.

La plupart des prévenus contestent en bloc, évoquant une "mutualisation" du travail des assistants parlementaires. Le RN dénonce depuis des années un "acharnement", voire une procédure "politique".

- "Incompréhension" -

"Nous n'avons rien à nous reprocher dans cette affaire", déclarait dans le Parisien mi-septembre Marine Le Pen, 56 ans, parlant d'"incompréhension entre le monde judiciaire et le monde politique" et disant tenir à expliquer à la barre que les assistants parlementaires ne sont "pas des salariés du Parlement européen" et ont "évidemment vocation, pour un certain nombre d'entre eux, à faire de la politique".

Son avocat, Me Rodolphe Bosselut, n'a pas souhaité s'exprimer avant le procès, prévu trois demi-journées par semaine jusqu'au 27 novembre.

"Le FN-RN a toujours été très critique vis à vis des institutions européennes; il n'aime pas l'Europe. La seule chose qu'ils aiment, c'est l'argent de l'Union européenne", cingle Me Patrick Maisonneuve, avocat du Parlement européen, partie civile.

L'institution a évalué son préjudice financier à trois millions d'euros. Elle ne réclamera que deux millions, un million ayant déjà été remboursé (ce qui n'est pas un aveu de culpabilité, a assuré le RN).

Le "système centralisé", validé par le fondateur du FN Jean-Marie Le Pen puis sa fille selon l'accusation, se serait accéléré avec l'entrée au Parlement en 2014 de 23 eurodéputés FN (contre trois auparavant).

Jean-Marie Le Pen, 96 ans, ne comparaîtra pas, une expertise ayant déterminé qu'il n'était pas "en état" d'être jugé pour des raisons de santé, comme l'ex-eurodéputé Jean-François Jalkh.

Parmi les éléments compromettants figurent des contrats parfois d'une journée pour vider les enveloppes jusqu'au dernier sou, ou encore ce message du trésorier du parti Wallerand de Saint-Just alertant sur l'état catastrophique des finances: "nous ne nous en sortirons que si nous faisons des économies importantes grâce au Parlement européen".

Plusieurs personnes évoquent aussi une réunion à Bruxelles en 2014 où Marine Le Pen aurait expliqué aux eurodéputés qu'ils n'avaient "pas besoin de plus d'un assistant dédié", et devraient "donner une délégation pour embaucher" les autres. Une logique "d'emploi fictif" même si ce n'était pas dit explicitement, a commenté l'un des participants.


Les anneaux olympiques ont été décrochés de la tour Eiffel

Des ouvriers regardent le démontage des anneaux olympiques de la Tour Eiffel à Paris, le 27 septembre 2024. (AFP)
Des ouvriers regardent le démontage des anneaux olympiques de la Tour Eiffel à Paris, le 27 septembre 2024. (AFP)
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  • Les anneaux olympiques accrochés sur la tour Eiffel depuis juin ont été retirés, en attendant en principe d'être remplacés par une structure plus pérenne pour y rester jusqu'en 2028 comme le veut la mairie de Paris
  • La Ville de Paris, propriétaire de la tour Eiffel, et le CIO, propriétaire du logo olympique, ont dit travailler à la construction de nouveaux anneaux pérennes, plus légers

PARIS: Les anneaux olympiques accrochés sur la tour Eiffel depuis juin ont été retirés, en attendant en principe d'être remplacés par une structure plus pérenne pour y rester jusqu'en 2028 comme le veut la mairie de Paris, a constaté un photographe de l'AFP.

Les anneaux aux cinq couleurs - 29 mètres de long, 15 mètres de haut - trônaient entre le premier et le deuxième étage de la Dame de fer.

La maire de Paris Anne Hidalgo souhaite que ce symbole de l'olympisme reste sur le monument emblématique de la capitale jusqu'aux Jeux olympiques de Los Angeles en 2028. Mais la structure en acier de trente tonnes n'a pas été conçue pour résister aux conditions météorologiques hivernales et devait être par contrat décrochée avant le 30 septembre.

La Ville de Paris, propriétaire de la tour Eiffel, et le CIO, propriétaire du logo olympique, ont dit travailler à la construction de nouveaux anneaux pérennes, plus légers.

Les anciens, fabriqués en acier recyclé vont être refondus une nouvelle fois dans un four électrique en France, de manière à produire des poutres en acier qui serviront pour la construction au Luxembourg du nouveau siège social de leur fabricant, ArcelorMittal, a indiqué le sidérurgiste vendredi.

Sur la Tour Eiffel, en attendant que les nouveaux anneaux soient installés, des plus petits ont été accrochés sur le pont d'Iéna, juste en face, pour "faire une continuité", selon la mairie.

Le projet de la maire socialiste de garder les anneaux jusqu'en 2028 sur la tour Eiffel a soulevé de vives critiques chez les défenseurs du patrimoine et les descendants de Gustave Eiffel.

Ces derniers estiment que leur maintien porterait atteinte à l'oeuvre de leur ancêtre érigée il y a 135 ans, qui n'a pas vocation à leurs yeux à afficher une "enseigne publicitaire", les anneaux étant une marque commerciale.

L'emblème des Jeux paralympiques, trois croissants rouge, bleu et vert, baptisés "Agitos", également en acier recyclé, a été décroché la semaine dernière de l'Arc de Triomphe et a été cédé au département de Seine Saint-Denis. Ils doivent être installés au Prisme, un nouveau centre de sport inclusif, unique en France, qui doit ouvrir cet hiver à Bobigny, notamment pour les entraînements et compétitions de haut niveau des parasportifs.


Démontage du village olympique: oreillers, matelas, mobilier en chemin pour une réutilisation

Cette photographie montre une vue partielle de la place du Village olympique de Paris 2024, à Saint-Denis, le 2 août 2024. (AFP)
Cette photographie montre une vue partielle de la place du Village olympique de Paris 2024, à Saint-Denis, le 2 août 2024. (AFP)
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  • Des milliers de matelas, oreillers, tables, matériel sportif ... le village olympique de Saint-Denis est presque déjà à moitié démonté et son mobilier prend la direction de sa seconde vie
  • Le fournisseur de matelas Airweave a rappelé que les 16.000 matelas du village des athlètes et du village des médias iront entre autres à l'armée, à l'école de l'Opéra de Paris ou encore à l'école hôtelière Tsuji

PARIS: Des milliers de matelas, oreillers, tables, matériel sportif ... le village olympique de Saint-Denis est presque déjà à moitié démonté et son mobilier prend la direction de sa seconde vie, ont détaillé jeudi les organisateurs.

Meubles et matelas vont être offerts notamment à Emmaus. "54.000 meubles", "9.000 matelas", "11.000 oreillers", a expliqué une représentante de la fondation CMA CGM, Marion Dupuy lors d'une visioconférence de presse, qui assurera la logistique transport via 420 camions.

"Cela représente un à deux ans de dons", a expliqué Gwendoline Lafarge, responsable projet JO pour Emmaüs Défi, citant 1.700 couettes.

Le fournisseur de matelas Airweave a rappelé que les 16.000 matelas du village des athlètes et du village des médias iront entre autres à l'armée, à l'école de l'Opéra de Paris ou encore à l'école hôtelière Tsuji.

Le directeur du village olympique, Laurent Michaud, a rappelé que le village qui a accueilli plus de 14.000 personnes au plus fort de l'été, a fermé le 10 septembre et que les clés doivent être remises aux promoteurs fin octobre.

Il faut aussi démonter les infrastructures temporaires comme le centre d'accueil ou le centre multi-confessionnel du village olympique, situé à cheval sur Saint-Denis, Saint-Ouen et l'Ile-Saint-Denis, a précisé M. Michaud.  "800 personnes travaillent actuellement" sur le démontage, avec un flux de 40 camions quotidiens, et plus insolite "une équipe de 10 personnes fait l'inventaire des 45.000 clés" du village.

De son côté, Pierre Cifarelli, dirigeant d'une entreprise solidaire basée à Aubervilliers, va récupérer des matériaux de construction du village et leur "trouver un nouvel usage", notamment "plusieurs tonnes de structure métallique du hall de restauration", des "toiles d'ombrage acoustique" qui seront proposées à une entreprise qui crée des "poufs en extérieur", ou encore "des milliers de mètres carrés de planchers en bois".

Les promoteurs, qui ont déjà commencé la commercialisation des appartements, ont quelques réaménagements à faire. La Société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo) coordonne cette phase "héritage". "On part pour 14 mois pour assurer la pleine reconversion du projet urbain", avec les espaces publics et la transformation des bâtiments, a expliqué Henri Specht qui a supervisé la construction du village pour la Solideo avant de donner les clés au comité d'organisation (Cojo) début mars.

"On va maintenir des hauts standards de sécurité" sur le chantier, a-t-il assuré. Les premiers habitants de ce nouveau quartier "doivent arriver à l'automne 2025", a-t-il reprécisé.