Gaza: un hôpital fait état d'au moins 40 morts dans une frappe revendiquée par Israël

Avant cette frappe, cet hôpital avait déjà reçu depuis mardi "au moins 70 morts et plus de 300 blessés, en majorité des femmes et des enfants, à la suite des frappes israéliennes sur les zones centrales de la bande de Gaza", selon Médecins sans Frontières. (AFP).
Avant cette frappe, cet hôpital avait déjà reçu depuis mardi "au moins 70 morts et plus de 300 blessés, en majorité des femmes et des enfants, à la suite des frappes israéliennes sur les zones centrales de la bande de Gaza", selon Médecins sans Frontières. (AFP).
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Publié le Jeudi 06 juin 2024

Gaza: un hôpital fait état d'au moins 40 morts dans une frappe revendiquée par Israël

  • L'hôpital Al-Aqsa de Deir el-Balah a fait état d'un bilan de 40 morts dans cette frappe
  • Avant cette frappe, cet hôpital avait déjà reçu depuis mardi «au moins 70 morts et plus de 300 blessés, en majorité des femmes et des enfants, à la suite de frappes israéliennes sur les zones centrales de la bande de Gaza»

TERRITOIRES PALESTINIENS: Un hôpital de la bande de Gaza a fait état jeudi de la mort d'au moins 40 personnes dans un bombardement contre une école de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens, l'armée israélienne revendiquant cette frappe qui visait "une base du Hamas".

Après huit mois de guerre dans le territoire palestinien, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste le 7 octobre sur le sol israélien, des bombardements israéliens ont touché plusieurs secteurs du centre de la bande de Gaza ainsi que Rafah, dans le sud, selon des sources hospitalières et des témoins.

"Des avions de combat de l'armée (...) ont mené une frappe précise sur une base du Hamas située à l'intérieur d'une école de l'Unrwa dans la région de Nousseirat" (centre), écrit l'armée israélienne dans un communiqué, affirmant avoir éliminé dans cette attaque "plusieurs terroristes" ayant pris part selon elle à l'attaque du 7 octobre.

L'hôpital Al-Aqsa de Deir el-Balah a fait état d'un bilan de 37 morts dans cette frappe.

Dénonçant un "horrible massacre", le bureau des médias du Hamas avait annoncé plus tôt au moins 27 morts et de nombreux blessés.

Avant cette frappe, cet hôpital avait déjà reçu depuis mardi "au moins 70 morts et plus de 300 blessés, en majorité des femmes et des enfants, à la suite de frappes israéliennes sur les zones centrales de la bande de Gaza", selon Médecins sans frontières (MSF).

«Insupportable»

"L'odeur du sang dans la salle des urgences ce matin était insupportable. Il y a des gens étendus partout, sur le sol, dehors", avait déclaré sur X Karin Huster, coordinatrice de MSF pour Gaza.

L'Unrwa, qui coordonne la quasi-totalité de l'aide à Gaza, s'est retrouvée au cœur d'une polémique et au bord de la rupture après qu'Israël a accusé en janvier une douzaine de ses 13.000 employés de Gaza d'être impliqués dans l'attaque du 7 octobre.

Cela a conduit de nombreux pays, dont les Etats-Unis, principal bailleur de fonds, à suspendre le financement de l'agence, menaçant ainsi ses efforts d'acheminement de l'aide à Gaza, bien que plusieurs Etats aient depuis repris leurs versements.

La guerre a été déclenchée par l'attaque menée dans le sud d'Israël par des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza le 7 octobre, qui a entraîné la mort de 1.194 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens.

Sur les 251 personnes emmenées comme otages le jour de l'attaque, 120 sont toujours détenues à Gaza, dont 41 sont mortes selon l'armée israélienne.

En riposte, l'armée israélienne a lancé une offensive meurtrière dans la bande de Gaza qui a fait jusqu'à présent 36.586 morts, essentiellement des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas.

Outre la frappe sur l'école de l'Unrwa, un médecin de l'hôpital Al-Aqsa de Deir el-Balah a fait état d'un autre bombardement sur le camp de Nousseirat, sur une maison, ayant fait au moins huit morts.

 

Le chef de l'Unrwa affirme qu'Israël a frappé une école de Gaza "sans avertissement préalable"

Le chef de l'agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini, a accusé jeudi Israël d'avoir frappé "sans avertissement préalable" une école de l'Unrwa dans la bande de Gaza, abritant selon lui des milliers de déplacés.

"Une autre école de l'Unrwa transformée en abri a été attaquée, cette fois-ci à Nousseirat", dans le centre de la bande de Gaza, écrit M. Lazzarini sur X.

Les forces israéliennes n'ont donné aucun "avertissement préalable, ni aux personnes déplacées ni à l'Unrwa", ajoute-t-il, assurant que son agence "partage les coordonnées de toutes (ses) infrastructures (y compris de cette école) avec l'armée israélienne et les autres parties au conflit.

"L'école abritait 6.000 personnes déplacées lorsqu'elle a été touchée. Les allégations selon lesquelles des groupes armés auraient pu se trouver à l'intérieur de cet abri sont choquantes", poursuit le chef de l'Unrwa, ajoutant toutefois ne pas être en mesure de pouvoir vérifier ces accusations.

"Attaquer, cibler ou utiliser des bâtiments de l'ONU à des fins militaires représente un mépris flagrant du droit humanitaire international", dénonce encore M. Lazzarini.

Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, "plus de 180 structures de l'Unrwa ont été touchées" ce qui a entraîné la mort de "plus de 450 personnes déplacées", selon M. Lazzarini.

Pour l'ONG israélienne de défense des droits humains B'Tselem, cette frappe "constitue potentiellement un crime de guerre".

"Comme cette guerre l'a démontré depuis le début, la mort de civils est le résultat inévitable du caractère des activités de l'armée israélienne dans la bande de Gaza", poursuit cette organisation, exhortant la communauté internationale à faire cesser les hostilités.

Discussions à Doha

Des témoins ont indiqué par ailleurs que des tirs intenses de roquettes avaient eu lieu dans la nuit dans les camps d'al-Boureij et Maghazi, dans le centre de la bande de Gaza.

Selon une source locale, des avions israéliens ont aussi mené plusieurs frappes dans l'est et le centre de la ville de Rafah, frontalière de l'Egypte, où l'armée israélienne a lancé des opérations terrestres début mai.

L'armée israélienne a affirmé avoir  tué trois combattants qui essayaient de passer la barrière de sécurité entre la bande de Gaza et Israël dans le secteur de Rafah.

Cette offensive sur Rafah, qui a poussé un million de Palestiniens, selon l'ONU, à fuir la ville, a aussi entraîné la fermeture du point de passage avec l'Egypte, essentiel à l'entrée de l'aide internationale dans le territoire assiégé.

L'Egypte, les Etats-Unis et le Qatar, qui jouent le rôle de médiateurs, poursuivent leurs efforts en vue d'un cessez-le-feu, quelques jours après l'annonce par le président américain, Joe Biden, d'une feuille de route proposée selon lui par Israël.

Celle-ci prévoit, dans une première phase, un cessez-le-feu de six semaines accompagné d'un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, de la libération de certains otages enlevés lors de l'attaque du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël.

Selon une source proche des négociations, une réunion a eu lieu mercredi à Doha "entre le Premier ministre qatari, le chef du renseignement égyptien et le Hamas, pour discuter d'un accord en vue d'une trêve à Gaza et d'un échange d'otages et de prisonniers".

Risque d'une «escalade»

Les exigences contradictoires des deux camps laissent cependant peu d'espoir de voir le plan annoncé par M. Biden se concrétiser.

Israël assure vouloir détruire le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne.

Le chef du Hamas, Ismaël Haniyeh a réitéré mercredi les exigences du mouvement qui étudiera "sérieusement" toute proposition basée sur "un arrêt complet" de l'offensive israélienne, "un retrait total" israélien de Gaza et "un échange de prisonniers".

Sur un autre front, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a affirmé mercredi qu'Israël était "prêt pour une opération très intense" à la frontière avec le Liban, où le Hezbollah échange quotidiennement des tirs avec l'armée israélienne, en soutien au Hamas.

L'armée israélienne a annoncé jeudi la mort "au combat" d'un de ses soldats dans le nord d'Israël. Mercredi, elle avait indiqué que "deux drones explosifs" lancés du Liban avaient frappé le secteur de Hurfeish, situé à moins de 5 km de la frontière.

Le département d'Etat américain a mis en garde après ces propos contre une "escalade" au Liban. L'ONU s'est aussi dite "très inquiète" des tensions à la frontière.


Les Houthis font état de quatre morts dans des frappes attribuées aux Etats-Unis

Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain. (AFP)
Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain. (AFP)
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  • Selon les médias houthis, des frappes américaines ont visé dans la nuit plusieurs localités sous contrôle des rebelles houthis, soutenus par l'Iran, notamment des infrastructures hydrauliques dans le gouvernorat de Hodeida
  • Trois raids ont également été rapportés dans le gouvernorat de Hajjah (nord-ouest) et trois autres dans le bastion du groupe rebelle, Saada, dans le nord du Yémen

SANAA: Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain.

"Le bilan de l'agression américaine qui a visé mardi soir le bâtiment de la gestion de l'eau dans le district d'al-Mansouriyah, dans le gouvernorat de Hodeida, est monté à quatre morts et trois blessés", a déclaré le porte-parole du ministère de la Santé houthi, Anis Alasbahi.

Selon les médias houthis, des frappes américaines ont visé dans la nuit plusieurs localités sous contrôle des rebelles houthis, soutenus par l'Iran, notamment des infrastructures hydrauliques dans le gouvernorat de Hodeida.

Trois raids ont également été rapportés dans le gouvernorat de Hajjah (nord-ouest) et trois autres dans le bastion du groupe rebelle, Saada, dans le nord du Yémen. Les Etats-Unis n'ont pas confirmé avoir mené ces frappes.

Le 15 mars, Washington a annoncé une nouvelle offensive militaire, promettant de recourir à une force écrasante tant que les rebelles continueront de viser des navires circulant sur les routes maritimes clefs de la mer Rouge et du golfe d'Aden.

"Les frappes contre les Houthis ont été incroyablement efficaces", a déclaré mardi la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt, précisant qu'il y avait eu "plus de 200 frappes réussies contre les Houthis".

Les frappes américaines visent à neutraliser les menaces des Houthis en mer Rouge, une zone maritime essentielle pour le commerce mondial, où les rebelles yéménites ont mené de nombreuses attaques depuis fin 2023 affirmant s'en prendre à des navires liés à Israël, en solidarité avec les Palestiniens.

Les Houthis ciblent également les navires de guerre américains au large du Yémen. Ils ont affirmé tôt mercredi avoir mené une attaque contre le porte-avions Harry S. Truman, "la troisième en 24 heures", selon leur porte-parole militaire, Yahya Saree.

De leur côté, les Etats-Unis ont annoncé mardi l'envoi d'un deuxième porte-avions au Moyen-Orient, le Carl Vinson, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région".

Le Pentagone n'a pas précisé de date ni la zone où navigueront les deux groupes aéronavals.

Le président Donald Trump a assuré lundi sur son réseau Truth Social que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran". "Nos attaques continueront jusqu'à ce qu'ils ne soient plus une menace pour la liberté de navigation", a encore écrit le président américain.

 


Les Etats-Unis envoient un deuxième porte-avions au Moyen-Orient 

Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué. (AFP)
Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué. (AFP)
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  • Cette annonce survient alors que les Houthis, rebelles yéménites soutenus par l'Iran, ont revendiqué le mois dernier des attaques contre le porte-avions Harry S. Truman en mer Rouge
  • Washington, qui a procédé ces dernières semaines à des frappes au Yémen, n'a pas confirmé ces attaques

WASHINGTON: Les Etats-Unis envoient un deuxième porte-avions au Moyen-Orient, a annoncé mardi le porte-parole du ministère de la Défense Sean Parnell, évoquant la protection des flux commerciaux.

Cette annonce survient alors que les Houthis, rebelles yéménites soutenus par l'Iran, ont revendiqué le mois dernier des attaques contre le porte-avions Harry S. Truman en mer Rouge. Washington, qui a procédé ces dernières semaines à des frappes au Yémen, n'a pas confirmé ces attaques.

Les Houthis visent la navigation commerciale en mer Rouge depuis le début de la guerre à Gaza en octobre 2023.

Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué.

Le ministère n'a pas précisé où exactement navigueraient les deux groupes aéronavals.

Parallèlement, le secrétaire à la Défense Pete Hegseth a ordonné le déploiement dans la région "d'escadrons additionnels et d'autres actifs aériens qui renforceront nos capacités défensives de soutien aérien", selon M. Parnell.

La marine américaine compte une dizaine de porte-avions.

 


Trump s'entretient avec Sissi des Houthis et de Gaza

L'Egypte a récemment présenté un plan soutenu par les pays arabes qui permettrait de maintenir les habitants de Gaza sur leur terre. Le président américain a lui proposé leur expulsion vers l'Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la "Riviera du Moyen-Orient". (AFP)
L'Egypte a récemment présenté un plan soutenu par les pays arabes qui permettrait de maintenir les habitants de Gaza sur leur terre. Le président américain a lui proposé leur expulsion vers l'Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la "Riviera du Moyen-Orient". (AFP)
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  • Lundi, Donald Trump avait assuré que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran", alors que les Etats-Unis ont déjà mené plusieurs frappes contre les rebelles du Yémen
  • Donald Trump a indiqué mardi s'être entretenu avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, évoquant un appel téléphonique qui s'est "très bien passé"

WASHINGTON: Donald Trump a indiqué mardi s'être entretenu avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, évoquant un appel téléphonique qui s'est "très bien passé".

"Nous avons abordé de nombreux sujets, notamment les progrès militaires considérables que nous avons réalisés contre les Houthis au Yémen qui détruisent les navires", a écrit le président américain sur son réseau Truth Social.

Il n'a pas précisé quand cet appel a eu lieu.

Lundi, Donald Trump avait assuré que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran", alors que les Etats-Unis ont déjà mené plusieurs frappes contre les rebelles du Yémen.

Rapidement après le début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023, les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l'Iran et affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens, ont mené des dizaines d'attaques de missiles contre Israël et en mer Rouge - zone essentielle pour le commerce mondial - contre des navires auxquels ils reprochent des liens divers avec Israël.

Le président américain a également dit avoir discuté avec le dirigeant égyptien de "Gaza et des solutions possibles, de l'état de préparation militaire, etc".

Israël a repris sa campagne militaire le 18 mars avec d'intenses bombardements et une nouvelle offensive au sol, rompant deux mois de trêve avec le Hamas, entrée en vigueur le 19 janvier.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées depuis la reprise le 18 mars des bombardements israéliens sur ce territoire palestinien.

L'Egypte a récemment présenté un plan soutenu par les pays arabes qui permettrait de maintenir les habitants de Gaza sur leur terre. Le président américain a lui proposé leur expulsion vers l'Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la "Riviera du Moyen-Orient".