Gaza: une image invitant à tourner «tous les regards vers Rafah» partagée 44 millions de fois en ligne

Selon plusieurs médias, cette image a d'abord été postée par le compte d'un photographe malaisien, @shahv4012, qui en relaie d'autres dénonçant la guerre à Gaza (Photo, Instagram).
Selon plusieurs médias, cette image a d'abord été postée par le compte d'un photographe malaisien, @shahv4012, qui en relaie d'autres dénonçant la guerre à Gaza (Photo, Instagram).
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Publié le Jeudi 30 mai 2024

Gaza: une image invitant à tourner «tous les regards vers Rafah» partagée 44 millions de fois en ligne

  • De nombreuses personnalités l'ont relayée sur Instagram, parmi lesquelles l'acteur chilo-américain Pedro Pascal, les mannequins d'origine palestinienne Bella et Gigi Hadid, et, en France, les acteurs Omar Sy et Marion Cotillard
  • Générée par un logiciel d'intelligence artificielle, cette illustration montrant des milliers de tentes alignées devant des montagnes

 

PARIS: "All eyes on Rafah "tous les regards vers Rafah" a été partagée depuis lundi par plus de 44 millions de comptes sur Instagram, dont ceux de nombreuses personnalités, après une frappe israélienne sur un camp de déplacés dans le sud de la bande de Gaza.

Générée par un logiciel d'intelligence artificielle, cette illustration montrant des milliers de tentes alignées devant des montagnes, barrée du slogan "All eyes on Rafah", fait écho aux bombardements israéliens subis par cette ville frontalière de l'Egypte, où s'entassent plus d'un million de Palestiniens déplacés par la guerre.

De nombreuses personnalités l'ont relayée sur Instagram, parmi lesquelles l'acteur chilo-américain Pedro Pascal, les mannequins d'origine palestinienne Bella et Gigi Hadid, et, en France, les acteurs Omar Sy et Marion Cotillard, le joueur de football Ousmane Dembélé ou encore l'influenceuse Léna Situations.

Selon plusieurs médias, cette image a d'abord été postée par le compte d'un photographe malaisien, @shahv4012, qui en relaie d'autres dénonçant la guerre à Gaza.

#alleyesonrafah

Le slogan "All eyes on Rafah" est également largement repris sur d'autres publications et réseaux sociaux, notamment sur X où le hashtag #alleyesonrafah cumule près d'un million d’occurrences, selon l'outil de veille de Visibrain.

Plus globalement, cette plateforme recense 27,5 millions de messages sur ce même réseau social publiés en trois jours sur l'attaque de Rafah, qui a fait dimanche 45 morts et 249 blessés, selon le ministère de la Santé du Hamas, et suscité une vague d'indignation mondiale.

La guerre a éclaté après une attaque sans précédent menée le 7 octobre sur le sol israélien à partir de la bande de Gaza par des commandos du mouvement islamiste palestinien Hamas, qui a entraîné la mort de plus de 1.189 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte réalisé par l'AFP à partir des derniers chiffres officiels disponibles.

L'opération de représailles d'Israël a fait plus de 36.000 morts, en majorité des civils, et entraîné une crise humanitaire majeure dans le territoire palestinien, selon le ministère de la Santé du Hamas.

 


Malgré des offres, Cristiano Ronaldo ne participera pas au Mondial des clubs

Cristiano Ronaldo (Photo AFP)
Cristiano Ronaldo (Photo AFP)
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  • « Je ne serai pas à la Coupe du monde des clubs, mais j'ai été contacté », a-t-il confié samedi à Munich, à l'occasion d'une conférence de presse en vue de la finale de la Ligue des nations.
  • Le Mondial-2025 des clubs réunit 32 équipes, réparties dans huit groupes de quatre, et débute dans une semaine aux États-Unis du 14 juin au 13 juillet.

MUNICH : Le Portugais Cristiano Ronaldo (40 ans), qui évolue avec le club saoudien d'Al-Nassr depuis le 1^(er) janvier 2023, a reçu des offres d'équipes souhaitant participer à la Coupe du monde des clubs 2025, mais a annoncé samedi qu'il n'y participera pas.

« Je ne serai pas à la Coupe du monde des clubs, mais j'ai été contacté », a-t-il confié samedi à Munich, à l'occasion d'une conférence de presse en vue de la finale de la Ligue des nations. Le Portugal affronte l'Espagne dimanche (21 h 00) à l'Allianz Arena de Munich.

En mai, Cristiano Ronaldo a annoncé sur les réseaux sociaux la fin du « chapitre » avec Al-Nassr, tout en assurant, sans plus de précisions, que son histoire allait continuer « de s'écrire ». « J'ai pris une décision, elle est presque finale », a expliqué CR7 samedi.

« Il n'y a pas lieu de parler d'autre chose que de la sélection. Mais oui, certaines équipes m'ont contacté. Certaines faisaient sens, d'autres non, et vous ne pouvez pas attraper chaque ballon », a expliqué CR7, sans préciser quels clubs ont tenté de l'attirer pour disputer la Coupe du monde des clubs.

Le Mondial-2025 des clubs réunit 32 équipes, réparties dans huit groupes de quatre, et débute dans une semaine aux États-Unis (du 14 juin au 13 juillet).


Le prix de littérature du musée Guimet pour un romancier sri-lankais

L'écrivain sri-lankais Shehan Karunatilaka a reçu le prix Guimet de littérature asiatique, pour un roman déjà consacré en 2022 par le prestigieux Booker Prize au Royaume-Uni, a annoncé le musée parisien jeudi. (AFP)
L'écrivain sri-lankais Shehan Karunatilaka a reçu le prix Guimet de littérature asiatique, pour un roman déjà consacré en 2022 par le prestigieux Booker Prize au Royaume-Uni, a annoncé le musée parisien jeudi. (AFP)
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  • Ce musée a consacré "Les Sept Lunes de Maali Almeida", traduit de l'anglais par Xavier Gros, et paru aux Éditions Calmann-Lévy en 2024
  • Le roman imagine un photographe de guerre, tué en 1990 lors de la guerre civile au Sri Lanka, qui après son meurtre est renvoyé parmi les vivants pour élucider son propre homicide

PARIS: L'écrivain sri-lankais Shehan Karunatilaka a reçu le prix Guimet de littérature asiatique, pour un roman déjà consacré en 2022 par le prestigieux Booker Prize au Royaume-Uni, a annoncé le musée parisien jeudi.

Ce musée a consacré "Les Sept Lunes de Maali Almeida", traduit de l'anglais par Xavier Gros, et paru aux Éditions Calmann-Lévy en 2024.

Le roman imagine un photographe de guerre, tué en 1990 lors de la guerre civile au Sri Lanka, qui après son meurtre est renvoyé parmi les vivants pour élucider son propre homicide.

La présidente du musée Guimet, Yannick Lintz, a salué dans un communiqué une "invention littéraire de dimension universelle" et "la modernité et la radicalité de son écriture".

Dans la catégorie bande dessinée, le prix Émile Guimet a consacré "Hana" (Éditions Çà et Là), du dessinateur et du scénariste sud-coréens Jeong Yi-yong et Lee Dong-eun.

Le prix des étudiants de l'Inalco pour le manga est allé à Taiyô Matsumoto pour "Tokyo, ces jours-ci" (Éditions Kana).


Najran : Une ville aux souvenirs vivants

Vue aérienne de Najran. (Getty Images)
Vue aérienne de Najran. (Getty Images)
Palais Al-Aan à Najran. (Getty Images)
Palais Al-Aan à Najran. (Getty Images)
Pétroglyphes et inscriptions préhistoriques de Bir Hima. (Getty Images)
Pétroglyphes et inscriptions préhistoriques de Bir Hima. (Getty Images)
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  • La ville du sud-ouest, l'une des plus dynamiques du Royaume, séduit par son charme intemporel.

DJEDDAH : Un vent sec porte le premier signe : une volute d'encens, à la fois piquante et douce, flottant sur les étendues désertiques. Elle s'infiltre par les fenêtres, s'accroche aux vêtements, persiste sur la peau. Najran, jadis carrefour du commerce de l'encens, conserve cette fragrance comme un souvenir trop profond pour s'effacer.

Dans la vieille ville, des ruelles baignées de soleil serpentent entre des tours en briques de boue ornées de motifs délicats. Les bâtiments se penchent les uns vers les autres, tels des aînés partageant des secrets, leurs murs épais frais au toucher, sentant faiblement l'argile et la cendre.

À la périphérie, Al-Ukhdood — ruines antiques se déployant en silence, tranchées découpées à travers les siècles, pierres noircies par le feu portant les cicatrices du passé. Pas de guichet, pas de foule, juste le vent effleurant la pierre fracturée. C'est ici qu'un massacre tristement célèbre se déroula, une horreur évoquée dans le Coran. Aujourd'hui, des chèvres paissent à proximité, et un garçon fait défiler son téléphone contre un mur ayant vu des empires s'élever et s'effondrer. Ici, l'histoire ne dort pas, elle vibre doucement sous vos pieds.

Plus loin, le marché du jeudi éclate tel un tambour. La solennité du passé cède la place à la vivacité du présent. Des dagues en argent étincellent sur les étals, des dattes collantes brillent sous le soleil, et des rouleaux de tissus aux bleus électriques et safran profonds flottent dans la brise. Un vendeur vous tend une petite tasse en céramique remplie de qishr (café au gingembre), ardent et parfumé. Son arôme s'enroule dans votre nez, la première gorgée pique la langue, et une étrange chaleur commence à se rassembler dans votre poitrine — un choc venu d'un autre temps.

Au-delà du marché, le palais Al-Aan s'élève au-dessus des palmeraies. Ses tours en boue brillent d'or sous la lumière déclinante comme un rêve d'un autre âge. En gravissant son étroit escalier, votre souffle se raccourcit. Au sommet, il s'arrête complètement. En dessous, les fermes de dattes s'étendent comme une dentelle verte. Au-delà, l'escarpement de Tuwaiq flamboie de rouge sous le soleil couchant. Il y a de l'émerveillement, et il y a du silence.

La route au sud de Najran serpente, scintillante, dans le désert. Suivez-la jusqu'à Bir Hima, et vous trouverez des gravures vieilles de 7 000 ans sur des rochers de basalte — chasseurs, animaux, histoires trop anciennes pour les mots — et buvez un thé épais sous le soleil, doux et dense comme du sirop, en imaginant ces artistes d'autrefois traçant leur vie dans la pierre.

Pour explorer Wadi Najran, vous pouvez louer une bicyclette. Au début, elle roule en douceur à travers les broussailles et les pierres, mais ensuite l'asphalte s'arrête et le sable prend le relais. Le wadi se déploie — vastes falaises veineuses scintillant sous la lumière. Un berger mène ses chèvres, sa voix s'élevant brièvement dans le vent. La chaleur est lourde, le vélo devient encombrant, mais la terre vous invite non pas à la conquérir, mais simplement à la remarquer.

Le soir tombe avec un lent silence. L'air sent la poussière et les feuilles sèches. Au loin, le ciel se teinte de violet, l'or glisse derrière l'horizon. Najran persiste non seulement dans votre mémoire, mais dans vos sens. La piqûre du gingembre, le silence de la pierre gravée, la fumée de l'encens imprégnée dans votre chemise. Ce n'est pas une ville que vous visitez. C'est une ville que vous portez.

Et à mesure que la nuit s'installe, Najran révèle une autre couche. Les étals de dattes du souk, les maisons en boue, et les échoppes de chai improvisées révèlent non seulement du commerce mais de la confiance. On vous offre de l'eau sans prix, du thé sans attente. Un inconnu vous désigne sa voiture et sa maison — hospitalité authentique, sans mise en scène. Dans l'une de ces maisons, sous une pleine lune et un jardin parfumé par l'encens local, une conversation se tourne vers la simplicité de la vie, la paix, et les mensonges que nous croyons souvent jusqu'à ce que nous voyagions. Il n'y a pas de visites guidées ni de billets pour cette partie de Najran.

Passez quelques jours. Laissez le lieu s'imprimer doucement en vous. Errer dans les ruelles, partager le thé, sentir la fumée, et écouter. Vous comprendrez pourquoi Najran n'est pas simplement visitée — elle est mémorisée.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com