PARIS: La tête de liste LR aux élections européennes François-Xavier Bellamy a estimé lundi que la reconnaissance de l'Etat de Palestine aujourd'hui serait "un grand danger", tout en appelant à "faire toute la lumière" sur le bombardement d'un centre pour personnes déplacées près de Rafah.
"Il faudra mettre un jour en oeuvre une solution à deux Etats (...). C'est la seule voie nécessaire pour avancer vers la paix", a affirmé l'eurodéputé sortant, estimant toutefois que ce "n'est pas possible aujourd'hui".
Car à ses yeux, "c'est un grand danger de reconnaître aujourd'hui un Etat palestinien parce que ce serait potentiellement donner le sentiment que l'on donne raison à ceux qui ont déclenché l'attentat terroriste du 7 octobre".
La semaine dernière, l'Espagne, l'Irlande et la Norvège ont annoncé leur décision de reconnaître l'Etat de Palestine, à partir du 28 mai, s'attirant les foudres d'Israël.
Le numéro 2 de la liste macroniste aux européennes pour la reconnaissance «d'un Etat palestinien»
Le numéro 2 de la liste macroniste aux élections européennes, Bernard Guetta, s'est prononcé lundi pour une reconnaissance par la France de "l'existence d'un Etat palestinien", afin "d'obliger les dirigeants" israéliens et palestiniens à une "reprise des négociations".
Après l'Espagne, l'Irlande et la Norvège, la France doit-elle reconnaître à son tour l'Etat de Palestine? "A mes yeux, oui", a répondu sans hésiter M. Guetta sur Sud Radio, "parce que c'est un facteur d'accélération d'une reprise des négociations".
"Il ne s'agit pas d’être pro-palestinien ou pro-israélien, il s'agit d'être pro-paix, d'obliger les dirigeants de ces deux peuples à se rasseoir à une table de négociation", a ajouté le numéro deux de la liste conduite par Valérie Hayer au scrutin du 9 juin.
Pour M. Guetta, l'objectif doit être "d'arriver à la coexistence de deux Etats" et "nous pouvons aider à ce processus en disant +nous reconnaissons par avance, avant même que les frontières n'en soient définies, nous reconnaissons dans le principe l'existence d'un Etat palestinien".
L'ancien journaliste n'est pas le premier à défendre cette position dans le camp présidentiel.
Début avril, l'ex-ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian avait déjà estimé nécessaire de "poser des actes de ce type pour avancer en Israël".
M. Bellamy a qualifié d'"absolument terrible" le bombardement dimanche soir d'un centre pour personnes déplacées près de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, tuant au moins 40 personnes et attribué par des responsables palestiniens à Israël.
"Je crois qu'il faudra faire toute la lumière sur les conditions de cette frappe et sur ses conséquences réelles", a-t-il déclaré, tout en assurant qu'"Israël a le droit de se défendre dans le respect du droit international".
L'armée israélienne a affirmé qu'un de ses avions a "frappé un complexe du Hamas à Rafah dans lequel opéraient d'importants terroristes", dont deux responsables du mouvement en Cisjordanie.
La tête de liste LR a également appelé le mouvement islamiste à libérer les otages pour mettre fin à "cette guerre", estimant que c'est "Israël qui est agressé dans cette affaire" et qualifiant l'attaque du 7 octobre comme "le premier pogrom antisémite de l'histoire du XXIe siècle".