Ankara critiquée pour l'inculpation de 108 individus

Le premier procès aura lieu le 25 avril (Archives/AFP).
Le premier procès aura lieu le 25 avril (Archives/AFP).
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Publié le Samedi 09 janvier 2021

Ankara critiquée pour l'inculpation de 108 individus

  • La Cour européenne a demandé la libération immédiate du chef du parti kurde détenu
  • L’acte de 3 530 pages accuse les inculpés d'homicide et d'atteinte à l'autorité de l'État et à l'intégrité territoriale

ANKARA: L'acte d'accusation controversé de 108 personnes, dont Selahattin Demirtas et Figen Yuksekdag, anciens coprésidents du Parti démocratique du peuple pro-kurde (HDP), pour leur implication dans les manifestations de 2014 a été approuvé mardi par le tribunal pénal d'Ankara.

Cet acte de 3 530 pages accuse les inculpés d'homicide et d'atteinte à l'autorité de l'État et à l'intégrité territoriale. Il a également demandé des peines à perpétuité pour 38 d'entre eux.

Le premier procès aura lieu le 25 avril.

En octobre 2014, d’immenses foules avaient envahi les rues de la région sud-est en grande partie kurde de la Turquie pour protester contre l'inaction d'Ankara dans la défense des Syriens durant le siège imposé par Daech à la ville kurde syrienne de Kobani, de l'autre côté de la frontière.

Une fois que les manifestations étaient devenues violentes, 37 personnes ont été tuées, Ankara a accusé le HDP d’être responsable de cette violence.

Ce dernier acte d’accusation est considéré comme une nouvelle tentative de la part du gouvernement dans le but de limiter les activités du HDP et de l’impliquer davantage de maintenir des liens étroits avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) interdit.

Toutefois, l’emprisonnement de Demirtas a été durement critiqué par les institutions européennes telles que la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) qui, le 22 décembre, a exigé la libération immédiate de Demirtas.

«C'est l'acte d'accusation de 3 530 pages publié après six ans et après la décision de la CEDH! Cet acte d’accusation est surtout fondé sur des articles de journaux, des commentaires et des prédictions de témoins anonymes, ainsi que sur des tweets d'un faux compte ouvert au nom de Demirtas. C’est plus que tout, un tas de copier-coller. Honnêtement, je m'attendais à un coup monté d’un «mouvement en contre-attaque» plus réussie!» a tweeté l'avocat de Demirtas, Mahsuni Karaman.

Etouffer le pluralisme

La CEDH considère que sa détention avait «pour but ultime d'étouffer le pluralisme et de limiter la liberté d’un vrai débat politique» sans aucune preuve substantielle des accusations de terrorisme dont il est accusé. Selon la Cour européenne, son maintien en détention constitue une «violation grave de ses droits légitimes».

Néanmoins, les décisions de la CEDH, bien que contraignantes, sont souvent bafouées en Turquie car les leaders turcs ne font qu’accuser la plus haute cour européenne d'être partiale et d’appliquer la notion de deux poids, deux mesures.

Erdogan a récemment qualifié Demirtas de «terroriste que ses mains sont encore entachées de sang de dizaines de personnes innocentes».

«L’acte d’accusation est une autre tentative de bafouer le jugement de la CEDH qui a ordonné la libération de Demirtas», a déclaré Emma Sinclair-Webb, directrice de Human Rights Watch en Turquie, à Arab News.

«Cependant, Demirtas est déjà jugé sur la base des mêmes preuves, donc cela ne va certainement pas fonctionner car il ne suffit pas simplement de changer l'accusation et de le juger une deuxième fois sur les mêmes fausses preuves, sauf si le but derrière tout ça, est simplement de le garder enfermé le plus longtemps possible».

Depuis les élections locales de mars 2019, des dizaines de maires de municipalités du HDP ont été remplacés par des administrateurs désignés par le gouvernement à la suite des manifestations.

En octobre dernier, le Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir et son allié nationaliste le MHP ont une fois de plus rejeté la demande du HDP de mener une enquête comme il faut sur les manifestations de 2014.

Selon Sinclair-Webb, la décision de la Cour européenne a bien clarifié ce point, tout en exigeant la libération immédiate de Demirtas.

«Ankara doit appliquer immédiatement ce jugement de la Cour européenne», a-t-elle soutenu.

Pendant que le bloc gouvernemental a accusé le HDP d'enflammer la violence, le parti kurde a affirmé qu'il a fait de son mieux afin d’empêcher l'effusion de sang à cette période-là.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.