Dans le sud du Liban, des écoliers échappent de justesse à une frappe israélienne

Un conducteur libanais nettoie la vitre du pare-brise brisé d'un autobus scolaire qui croisait la voiture d'un combattant du Hezbollah qui a été touchée par une frappe de drone israélien sur une route menant à la ville de Nabatieh, dans le sud du Liban, le 23 mai 2024. (AFP)
Un conducteur libanais nettoie la vitre du pare-brise brisé d'un autobus scolaire qui croisait la voiture d'un combattant du Hezbollah qui a été touchée par une frappe de drone israélien sur une route menant à la ville de Nabatieh, dans le sud du Liban, le 23 mai 2024. (AFP)
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Publié le Jeudi 23 mai 2024

Dans le sud du Liban, des écoliers échappent de justesse à une frappe israélienne

  • Sept mois de violences transfrontalières ont fait au moins 429 morts au Liban, pour la plupart des combattants du Hezbollah
  • Côté israélien, au moins 14 soldats et 11 civils ont été tués dans ces violences selon les autorités

BEYROUTH: Des enfants qui se rendaient jeudi matin en car à l'école dans le sud du Liban ont échappé de justesse à une frappe israélienne qui visait un membre du Hezbollah, tué au volant de sa voiture, selon plusieurs témoignages.

Une source proche du Hezbollah libanais, que des échanges de tirs transfrontaliers opposent à Israël depuis plus de sept mois, a indiqué à l'AFP qu'un membre de la puissante formation armée pro-iranienne avait été tué dans une attaque de drone israélien qui l'a visé.

"Je conduisais le car et soudain, la frappe a eu lieu sur la voiture devant nous", raconte à l'AFP le chauffeur du bus, Ahmad Kobeissy, 57 ans, qui emmenait 18 enfants à l'école.

"Au début, on n'a pas compris ce qui se passait, et ça a été la panique parmi les enfants", ajoute-t-il.

La frappe s'est produite sur la route menant à la ville de Nabatiyé, relativement éloignée de la frontière, et généralement épargnée par les violences.

"Le pare-brise s'est cassé (...) je suis revenu en arrière, et à ce moment-là un deuxième projectile a visé la voiture" qui précédait le car, poursuit le chauffeur.

Trois enfants ont été blessés par les éclats de verre et hospitalisés, selon les témoignages et la Défense civile.

"On allait à l'école et il y a eu une frappe (..) Le verre a volé en éclats (..) la voiture devant nous brûlait", raconte à l'AFP un des écoliers blessés, Mohammad Ali Nasser, 11 ans.

"On a mis nos cartables sur nos têtes" pour se protéger", ajoute le garçon, étendu sur un lit de l'hôpital gouvernemental de Nabatiyé , le front bandé. A ses côtés, sa tante montre son costume maculé de sang.

Professeur de physique 

"Je travaillais dans mon champ quand mon beau-frère m'a appelé pour me dire que mon fils était blessé", raconte son père, Ali Nasser, qui a accouru à l'hôpital.

"Heureusement, ce n'est pas trop grave. Nous allons résister sur notre terre coûte que coûte", assure-t-il.

Sur le lieu de la frappe, un photographe de l'AFP a vu la voiture carbonisée, alors que des taches de sang maculaient la chaussée.

Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas le 7 octobre, le Hezbollah cible régulièrement le nord d'Israël en soutien au mouvement islamiste palestinien, son allié.

L'armée israélienne riposte en menant des frappes de plus en plus en profondeur au Liban et en visant des responsables du Hezbollah.

Selon une source proche de la formation islamiste, l'homme tué au volant de la voiture qui précédait le bus était un membre du Hezbollah, Mohammad Ali Nasser Farran.

La formation pro-iranienne a annoncé sa mort, mais ne précise jamais les circonstances dans lesquelles ses membres sont tués.

Farran était également un professeur de physique dans une école de Nabatiyé, qui a annoncé sa mort.

Sept mois de violences transfrontalières ont fait au moins 429 morts au Liban, dont 278 combattants du Hezbollah mais également au moins 82 civils, selon un décompte de l'AFP.

Côté israélien, au moins 14 soldats et 11 civils ont été tués dans ces violences selon les autorités.

Le Hezbollah a intensifié ses attaques au cours des derniers jours contre des positions militaires dans le nord d'Israël, employant des drones et de nouveaux types d'armes.

Il a annoncé jeudi avoir riposté à la frappe en lançant en fin de matinée "des dizaines de roquettes Katioucha" sur une base militaire dans le nord d'Israël, un engrenage devenu quotidien.

L'armé israélienne a indiqué qu'une trentaine de projectiles avaient été tirés depuis le sud du Liban mais n'a pas fait état de victimes.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.