Selon les États-Unis, les Houthis auraient lancé quatre drones et missiles sur le golfe d’Aden

Les Houthis présentent leur arsenal de missiles lors d’un défilé militaire marquant le neuvième anniversaire de leur prise de contrôle de Sanaa, le 21 septembre 2023. (Reuters)
Les Houthis présentent leur arsenal de missiles lors d’un défilé militaire marquant le neuvième anniversaire de leur prise de contrôle de Sanaa, le 21 septembre 2023. (Reuters)
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Publié le Jeudi 09 mai 2024

Selon les États-Unis, les Houthis auraient lancé quatre drones et missiles sur le golfe d’Aden

  • Yahya Sarea, porte-parole militaire des Houthis, qui confirme régulièrement les attaques contre des navires, n’a revendiqué aucune frappe au nom de la milice depuis vendredi
  • Au cours des six derniers mois, les Houthis ont coulé un navire, en ont saisi un autre et ont lancé des centaines de missiles balistiques, de drones et de bateaux télécommandés

AL-MOUKALLA: Le commandement central américain a déclaré que la milice houthie au Yémen a lancé, lundi et mardi, trois drones et un missile balistique antinavire sur des navires commerciaux et navals internationaux dans le golfe d’Aden.

Le groupe a lancé, lundi, trois véhicules aériens sans pilote depuis le Yémen vers le golfe d’Aden. L’un des drones a été détruit par des navires de la coalition maritime dirigée par les États-Unis, les forces du commandement central en ont détruit un autre et le troisième a coulé en mer, sans causer de dégâts, indique l’armée américaine.

Tôt mardi, les Houthis ont lancé un missile balistique antinavire au-dessus du golfe d’Aden, sans pour autant cibler les navires de guerre ou commerciaux dans les voies maritimes clés près du Yémen.

«Il s’est avéré que ces armes représentaient une menace imminente à la fois pour les forces de la coalition et pour les navires marchands dans la région», précise le commandement central américain.

L’UK Maritime Trade Operations, qui surveille les attaques contre les navires, a reçu, mardi, une alerte du capitaine d’un navire, faisant état de deux explosions à proximité du navire au large des côtes du Yémen, près de la ville méridionale d’Aden.

Yahya Sarea, porte-parole militaire des Houthis, qui confirme régulièrement les attaques contre des navires, n’a revendiqué aucune frappe au nom de la milice depuis vendredi.

Au cours des six derniers mois, les Houthis ont coulé un navire, en ont saisi un autre et ont lancé des centaines de missiles balistiques, de drones et de bateaux télécommandés ciblant des navires commerciaux et militaires internationaux dans les eaux au large des côtes du Yémen et dans l’océan Indien. Les Houthis affirment que leur objectif est de faire pression sur Israël afin qu'il mette fin à sa guerre contre le Hamas à Gaza.

Les États-Unis ont riposté, en janvier, aux attaques des Houthis, en réintégrant le groupe sur leur liste des organisations terroristes étrangères, dont il avait été retiré en février 2021, en organisant une coalition de forces navales pour protéger la mer Rouge et en lançant des frappes contre des positions houthies au Yémen.

Mahdi al-Mashat, chef du Conseil politique suprême des Houthis, a déclaré, mardi, lors d’un exercice de tir réel à Sanaa que les États-Unis avaient proposé des incitatifs au groupe en échange de l’arrêt de ses attaques contre les navires. Cependant, le groupe a promis que les attaques contre les navires ayant des liens avec Israël se poursuivraient, ainsi que les efforts visant à prendre le contrôle des parties du Yémen qui restent sous le contrôle du gouvernement.

«Nous poursuivrons nos activités… jusqu’à ce que l’ensemble du territoire national de notre pays soit libéré et que le blocus et l’injustice imposés à notre peuple à Gaza soient levés», a-t-il déclaré.

Parallèlement, les organisations locales et internationales de journalistes ont exhorté les Houthis à enquêter sur la tentative d’assassinat d’un journaliste yéménite mardi à Sanaa.

Le Syndicat des journalistes yéménites a déclaré que Mohammed Shubaita, secrétaire général de l’organisation et secrétaire général adjoint de la Fédération des journalistes arabes, a reçu une balle dans la jambe et dans le ventre. Il reçoit actuellement des soins dans un hôpital de Sanaa. Un proche qui l’accompagnait a été tué dans l’attaque, alors qu’un autre a été blessé.

«Le Syndicat des journalistes condamne fermement cette attaque ignoble et tient les autorités de facto de Sanaa entièrement responsables de la sécurité de notre collègue Mohammed Shubaita», soutient l’organisation.

La Fédération internationale des journalistes a également dénoncé l’attaque et exhorté les Houthis à enquêter sur l’incident.

Anthony Bellanger, secrétaire général de la fédération, déclare: «Les autorités doivent immédiatement ouvrir une enquête pour clarifier les circonstances de l’attentat odieux contre notre collègue Mohammed Shubaita et ses proches.»

«Le Yémen est un pays hostile aux journalistes. Leur sécurité y est menacée. Par ailleurs, l’enquête devrait tenir compte du rôle de Shubaita en tant que journaliste et dirigeant syndical.»

Dans un message publié sur X, Reporters sans frontières a condamné cette attaque et appelé à une «enquête approfondie sur ce crime odieux».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Yémen: les marins d'un navire coulé par les Houthis libérés 

Les autorités philippines avaient annoncé mardi la prochaine libération de ses neuf ressortissants se trouvant à bord de ce cargo, remerciant dans un communiqué le gouvernement omanais pour ses efforts. (AFP)
Les autorités philippines avaient annoncé mardi la prochaine libération de ses neuf ressortissants se trouvant à bord de ce cargo, remerciant dans un communiqué le gouvernement omanais pour ses efforts. (AFP)
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  • "L'équipage du navire Eternity C a été libéré grâce à la médiation omanaise et un avion le transporte actuellement de Sanaa à Mascate"
  • Dix membres ont quitté l'aéroport mercredi après-midi, a-t-elle précisé plus tard sur le réseau social X

SANAA: Les membres d'équipage d'un cargo coulé par les rebelles yéménites houthis en juillet ont été libérés, a annoncé mercredi un média de ces insurgés, ajoutant qu'ils avaient été transportés par avion de Sanaa à Mascate, la capitale omanaise.

"L'équipage du navire Eternity C a été libéré grâce à la médiation omanaise et un avion le transporte actuellement de Sanaa à Mascate", a déclaré la chaîne de télévision rebelle Al-Massirah.

Dix membres ont quitté l'aéroport mercredi après-midi, a-t-elle précisé plus tard sur le réseau social X.

Des images de la chaîne Oman TV ont ensuite montré les marins arriver à Mascate, où ils ont été reçus par des responsables omanais et philippins.

Les autorités philippines avaient annoncé mardi la prochaine libération de ses neuf ressortissants se trouvant à bord de ce cargo, remerciant dans un communiqué le gouvernement omanais pour ses efforts.

Un responsable houthi a indiqué à l'AFP que la remise en liberté de l'équipage faisait partie d'un accord conclu avec Oman, visant à rapatrier 35 Yéménites, "des malades et des blessés" qui se trouvent "bloqués à l'étranger".

"Ils seront remis à Sanaa" et en échange, les marins du navire doivent être "remis à la partie omanaise", a expliqué cette source sécuritaire, sous couvert d'anonymat.

L'Eternity C, battant pavillon libérien, avait été coulé en juillet dernier en mer Rouge.

Les Houthis avaient publié à l'époque une vidéo de l'attaque, en déclarant avoir "sauvé" un nombre non précisé de marins et les avoir transférés en lieu sûr.

Après le début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, les Houthis pro-iraniens, affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens, ont mené des attaques contre des navires qu'ils estimaient liés à Israël.

Ils n'ont revendiqué aucune attaque de ce type depuis la trêve conclue à Gaza en octobre.


Premières discussions directes entre le Liban et Israël en plus de 40 ans

Depuis plusieurs semaines, la presse israélienne multiplie les articles sur la possible imminence d'une nouvelle campagne militaire israélienne contre le Hezbollah au Liban. (AFP)
Depuis plusieurs semaines, la presse israélienne multiplie les articles sur la possible imminence d'une nouvelle campagne militaire israélienne contre le Hezbollah au Liban. (AFP)
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  • Jusqu'à présent, des militaires représentaient le Liban et Israël, qui n'ont pas de relations diplomatiques officielles, aux réunions de l'organisme dirigé par les Etats-Unis et qui comprend également la France et l'ONU
  • La délégation libanaise évitait tout contact direct avec la partie israélienne, selon une source diplomatique qui a requis l'anonymat

BEYROUTH: Des responsables civils libanais et israélien ont participé mercredi à une réunion de l'organisme de surveillance du cessez-le-feu dans le sud du Liban, les premières discussions directes depuis plus de 40 ans entre les deux pays.

Alors que les deux voisins sont toujours techniquement en état de guerre, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a pris soin de souligner qu'il ne s'agissait pas de négociations de paix.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a lui salué "l'atmosphère positive" dans laquelle s'est déroulée la réunion, selon son bureau.

Celle-ci intervient alors qu'Israël menace d'une escalade au Liban, où son armée continue de viser le Hezbollah malgré un cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an, accusant le mouvement pro-iranien de se réarmer.

"Pas important" 

Dirigées par des civils, les deux délégations se sont rencontrées au quartier général de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), à Naqoura, près de la frontière avec Israël, en présence de l'émissaire américaine pour le Proche-Orient Morgan Ortagus, selon l'ambassade américaine à Beyrouth.

Jusqu'à présent, des militaires représentaient le Liban et Israël, qui n'ont pas de relations diplomatiques officielles, aux réunions de l'organisme dirigé par les Etats-Unis et qui comprend également la France et l'ONU.

La délégation libanaise évitait tout contact direct avec la partie israélienne, selon une source diplomatique qui a requis l'anonymat.

L'ambassade des Etats-Unis au Liban a salué mercredi sur X la participation à la réunion de représentants civils: l'ancien diplomate libanais, Simon Karam, et le responsable du Conseil de sécurité nationale d'Israël, Uri Resnick. Elle a parlé d'un "pas important" en vue d'une "paix durable".

"Il a été convenu d'élaborer des idées pour promouvoir une éventuelle coopération économique entre Israël et le Liban", a souligné le bureau de Benjamin Netanyahu.

Le Premier ministre libanais a indiqué pour sa part que ce type de réunions avait pour but de parvenir "à la cessation des hostilités (et) au retrait israélien total" du territoire libanais, où l'armée israélienne conserve des positions dans le sud.

"Les relations économiques viendront à la toute fin du processus de normalisation, qui doit venir après la paix", a expliqué M. Salam. "Elles ne peuvent pas précéder la paix".

Il a souligné que le Liban n'avait pas l'intention de conclure une paix séparée avec Israël.

La rencontre intervient au lendemain de réunions de Mme Ortagus avec Benjamin Netanyahu et son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, qui a affirmé sur X que "le désarmement du Hezbollah était crucial pour l'avenir du Liban et la sécurité d'Israël".

Désarmement "incontournable" 

Le gouvernement israélien a répété mercredi que le désarmement du Hezbollah était "incontournable".

L'émissaire américaine est par la suite attendue au Liban, où le président Joseph Aoun s'était déclaré prêt à des négociations avec Israël, brisant un tabou entre les deux pays.

En 1983, après l'invasion israélienne du Liban, les deux pays avaient mené des contacts directs qui avaient abouti à la signature d'un accord prévoyant l'établissement de relations entre eux, mais il n'a jamais été ratifié.

Depuis plusieurs semaines, la presse israélienne multiplie les articles sur la possible imminence d'une nouvelle campagne militaire israélienne contre le Hezbollah au Liban.

"Israël se prépare à une escalade majeure au Liban à la lumière du renforcement militaire en cours du Hezbollah", a affirmé la radio-télévision publique israélienne mercredi.

Selon M. Salam, le Liban est ouvert à ce que l'ONU, les Etats-Unis et la France "vérifient" le désarmement du mouvement pro-iranien par l'armée libanaise dans le sud du pays.

Il a confirmé qu'elle devrait achever d'ici la fin de l'année le démantèlement des structures militaires du Hezbollah entre la frontière et le fleuve Litani, à une trentaine de km plus au nord.


Netanyahu annonce l'envoi d'un représentant israélien pour une rencontre avec des responsables au Liban

Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
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  • M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban"
  • Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mercredi l'envoi d'un représentant pour une rencontre avec des responsables politiques et économiques au Liban, "première tentative pour établir une base de relations et de coopération économique entre Israël et le Liban".

M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban", indique un communiqué de son bureau.

Le texte ne précise pas quand cette rencontre doit avoir lieu.

Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban.

Accusant le mouvement islamiste Hezbollah de violer le cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an en se réarmant dans le sud du pays, l'armé israélienne a multiplié les frappes sur le sud du Liban la semaine dernière sur ce qu'elle a présenté comme des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Depuis plusieurs semaines, la presse israélienne multiplie les articles sur la possible imminence d'une nouvelle campagne militaire israélienne contre le Hezbollah au Liban.