Le Congrès valide la victoire de Biden, Trump promet une "transition harmonieuse"

Le vice-président Mike Pence et la présidente de la Chambre Nancy Pelosi président une session conjointe du Congrès pour certifier les résultats du Collège électoral 2020 après que les partisans du président Donald Trump aient pris d'assaut le Capitole plus tôt dans la journée sur la colline du Capitole à Washington, DC. (Erin Schaff / POOL / AFP)
Le vice-président Mike Pence et la présidente de la Chambre Nancy Pelosi président une session conjointe du Congrès pour certifier les résultats du Collège électoral 2020 après que les partisans du président Donald Trump aient pris d'assaut le Capitole plus tôt dans la journée sur la colline du Capitole à Washington, DC. (Erin Schaff / POOL / AFP)
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Publié le Jeudi 07 janvier 2021

Le Congrès valide la victoire de Biden, Trump promet une "transition harmonieuse"

  • Le Congrès des Etats-Unis a officialisé tôt jeudi la victoire de Joe Biden à la présidentielle
  • Il s'agit de la dernière étape avant son investiture le 20 janvier prochain

WASHINGTON: Le Congrès des Etats-Unis a officialisé tôt jeudi la victoire de Joe Biden à la présidentielle, dernière étape avant son investiture le 20 janvier.

Le vice-président républicain Mike Pence a certifié le vote de 306 grands électeurs en faveur du démocrate contre 232 à Donald Trump, à l'issue d'une séance des deux chambres interrompue par l'intrusion de partisans du président sortant qui ont semé le chaos dans le Capitole.

Le Congrès a certifié l'élection de Joe Biden à la Maison Blanche après une journée d'une violence inimaginable mercredi à Washington, où des partisans de Donald Trump ont semé le chaos au sein même du Capitole, temple de la démocratie américaine.

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Au milieu de la nuit, et après le rejet d'objections émises par des élus républicains, le vice-président Mike Pence a confirmé jeudi la victoire du démocrate, avec 306 grands électeurs contre 232 pour le président sortant, devant les deux chambres réunies pour une session extraordinaire.

Censée être une simple formalité, cette certification a tourné à "l'insurrection", "presque à la sédition" selon les termes de Joe Biden, quand une foule de supporteurs du président sortant a envahi le Capitole, interrompant les débats.

Les images prises de l'intérieur du majestueux bâtiment situé au coeur de la capitale fédérale américaine marqueront l'Histoire: élus portant des masques à gaz, agents de la police en civil arme au poing, manifestants installés dans les bureaux des parlementaires.

Elles resteront à jamais associées à la fin de mandat tumultueux de Donald Trump, dont le jusqu'au boutisme a aliéné une partie de son propre camp.

Depuis plus de deux mois, il refuse d'accepter sa défaite et souffle sur les braises de la division en brandissant des théories du complot. Sa croisade a culminé mercredi avec la prise d'assaut sur le siège du pouvoir législatif.

Des militaires de la Garde nationale ont été envoyés à Washington pour rétablir le calme après plusieurs heures d'extrême tension. Un couvre-feu est entré en vigueur en fin d'après-midi dans la ville, où l'état d'urgence sera prolongé durant deux semaines.

Au milieu de la confusion, une femme a été mortellement blessée dans le Capitole par un tir de la police. Cette résidente du sud de la Californie s'appelait Ashli Babbitt et était une ardente partisane du milliardaire républicain.

Trois autres personnes ont perdu la vie dans le secteur de la colline du Capitole mercredi, mais la police s'abstient pour l'instant de lier directement ces décès aux violences.

De son côté, Donald Trump a admis tôt jeudi, après la certification par le Congrès de l'élection de Joe Biden à la Maison Blanche, que sa présidence touchait à sa fin et a promis une "transition harmonieuse".

"Même si je suis en complet désaccord avec le résultat de l'élection, et les faits me soutiennent, il y aura une transition harmonieuse le 20 janvier", a-t-il écrit dans un communiqué. "Cela représente la fin de l'un des meilleurs premiers mandats présidentiels et ce n'est que le début de notre combat pour rendre sa grandeur à l'Amérique", a ajouté le républicain.

"Je vous aime" 

Lors d'une allocution au ton grave prononcée au plus fort de la crise, Joe Biden, qui prendra ses fonctions le 20 janvier, a dénoncé une attaque "sans précédent" contre la démocratie américaine. 

Il a appelé Donald Trump à s'exprimer "immédiatement" à la télévision pour réclamer "la fin du siège" du Capitole.

En guise d'adresse solennelle, le président américain s'est contenté de quelques tweets et d'une brève vidéo mise en ligne sur internet dans laquelle il a demandé à ses partisans de se tenir à l'écart de la violence et de "rentrer chez eux".

"Je vous aime (...). Je comprends votre douleur", a-t-il cependant ajouté, évoquant une nouvelle fois une élection "volée". 

La vidéo a été retirée peu après par Facebook qui a jugé qu'elle "contribuait aux risques de violence". Le réseau social a par la même occasion décidé de bloquer le président américain pendant 24 heures. De son côté, Twitter a également supprimé la vidéo, a bloqué le compte @realDonaldTrump pour douze heures et l'a menacé de suspension permanente, des mesures sans précédent. 

Le seul des prédécesseurs républicains de Donald Trump encore en vie, George W. Bush, a dénoncé des scènes de chaos dignes d'une "république bananière".

Pour Barack Obama, ces violences sont "un moment de déshonneur et de honte" pour l'Amérique. "Mais pas une surprise". 

"Scènes honteuses" 

Ces images ont également suscité l'indignation à travers le monde.

Berlin a appelé les pro-Trump à "cesser de piétiner la démocratie". Londres a dénoncé des "scènes honteuses". Le président français Emmanuel Macron a exhorté à ne rien céder face à "la violence de quelques-uns" contre les démocraties.

Intervention remarquée: le chef de l'Otan Jens Stoltenberg a évoqué des "scènes choquantes", martelant que le résultat de l'élection devait être "respecté".  

Ignorant le chaos au Congrès, le Dow Jones a terminé sur un nouveau record.

Selon la US Capitol Historical Society, c'est la première fois que le Capitole a été envahi depuis que le bâtiment avait été incendié par les troupes britanniques en 1814.

"Nous ne concéderons jamais" 

Après l'échec de sa croisade post-électorale devant les tribunaux, Donald Trump avait choisi dans un geste extraordinaire de défier le Congrès en réunissant des dizaines de milliers de ses supporteurs à Washington, au moment meme où il devait graver dans le marbre la victoire de son rival. 

A cette occasion, il s'en est pris avec un extrême virulence à son propre camp. Les ténors républicains sont "faibles" et "pathétiques", a-t-il lancé sous un ciel chargé de lourds nuages, à des dizaines de milliers de partisans.  

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"Nous n'abandonnerons jamais. Nous ne concéderons jamais" la défaite, a martelé Donal Trump. (AFP).
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"Nous n'abandonnerons jamais. Nous ne concéderons jamais" la défaite, a-t-il martelé, mettant la pression sur son vice-président Mike Pence pour qu'il "fasse ce qu'il faut".

Avant que les débats ne sombrent dans la confusion, Mike Pence avait bien commencé à présider la session conjointe de la Chambre des représentants et du Sénat .

Certains élus républicains avaient émis des objections aux résultats de l'élection dans certains Etats, mais plusieurs d'entre eux ont indiqué, après les incidents violents, qu'ils ne s'associaient plus à la démarche.

Le chef des républicains au Sénat, Mitch McConnell, a martelé à la reprise que le Congrès ne se laisserait pas "intimider".

Le sénateur républicain Lindsey Graham, un proche allié de Donald Trump, a de son côté annoncé qu'il cessait d'emboîter le pas du président. "Ne comptez plus sur moi. Trop c'est trop", a-t-il dit.

Et, selon certains médias américains, des ministres du milliardaire républicain ont discuté de la possibilité d'invoquer le 25ème amendement de la Constitution, qui autorise le vice-président et une majorité du cabinet à déclarer le président "inapte" à exercer ses fonctions.

Le Sénat désormais démocrate

Les violents incidents sont intervenus au lendemain de deux élections partielles en Géorgie remportées par les démocrates, qui ont ainsi repris le contrôle du Sénat aux républicains.

Le candidat démocrate Raphael Warnock a battu la sénatrice républicaine Kelly Loeffler et est entré dans l'Histoire en devenant le premier sénateur noir élu dans cet Etat du Sud traditionnellement conservateur.

Et Jon Ossoff a remporté la deuxième sénatoriale cruciale en Géorgie. A 33 ans, il va devenir le plus jeune sénateur démocrate depuis... Joe Biden en 1973. 

Les démocrates auront 50 sièges au Sénat, comme les républicains. Mais comme le prévoit la Constitution, la future vice-présidente Kamala Harris aura le pouvoir de départager les votes, et donc de faire pencher la balance du côté démocrate.


Dernier jour d'hommage au Vatican avant les funérailles du pape

Les autorités italiennes et vaticanes ont placé les alentours de Saint-Pierre sous haute protection, avec des milliers de bénévoles et de forces de l'ordre mobilisés, un système anti-drones, des tireurs d'élite sur les toits et des avions de chasse prêts à décoller. (AFP)
Les autorités italiennes et vaticanes ont placé les alentours de Saint-Pierre sous haute protection, avec des milliers de bénévoles et de forces de l'ordre mobilisés, un système anti-drones, des tireurs d'élite sur les toits et des avions de chasse prêts à décoller. (AFP)
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  • Depuis mercredi, plus de 128.000 personnes se sont déjà recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la basilique Saint-Pierre de Rome, a indiqué le Vatican
  • La plupart des 50 chefs d'Etat et des 10 monarques qui ont confirmé jusqu'ici leur présence aux obsèques, dont le président américain Donald Trump et l'Ukrainien Volodymyr Zelensky, doivent arriver à Rome ce vendredi

CITE DU VATICAN: Le Vatican met vendredi la dernière main aux préparatifs des funérailles du pape François, qui se tiendront samedi matin sur la place Saint-Pierre, à Rome, tandis que pour une dernière journée, fidèles et touristes peuvent défiler devant son cercueil ouvert.

Depuis mercredi, plus de 128.000 personnes se sont déjà recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la basilique Saint-Pierre de Rome, a indiqué le Vatican.

La plupart des 50 chefs d'Etat et des 10 monarques qui ont confirmé jusqu'ici leur présence aux obsèques, dont le président américain Donald Trump et l'Ukrainien Volodymyr Zelensky, doivent arriver à Rome ce vendredi.

La basilique est restée ouverte quasiment toute la nuit, pour la deuxième nuit consécutive.

La "nuit est le moment le plus intime, c'est toujours la nuit que le Seigneur se manifeste. C'était très émouvant", a déclaré à l'AFP Nicoletta Tomassetti, une Italienne de 60 ans.

Le frère Wando, 40 ans, moine capucin brésilien, a lui aussi parlé avec l'AFP dans la nuit: "Nous avons voyagé des heures et des heures, mais nous ne ressentons pas de fatigue, nous ne ressentons pas de faim, nous ne ressentons pas de soif".

Au moins 130 délégations étrangères seront présentes, dont celles de l'Argentin Javier Milei et du Prince William.

L'agence italienne de protection civile estime que "plusieurs centaines de milliers" de personnes se rendront dans la ville éternelle ce week-end.

Les autorités italiennes et vaticanes ont placé les alentours de Saint-Pierre sous haute protection, avec des milliers de bénévoles et de forces de l'ordre mobilisés, un système anti-drones, des tireurs d'élite sur les toits et des avions de chasse prêts à décoller.

Vendredi matin, les fidèles continuaient d'affluer pour rendre un dernier hommage à François, dont le cercueil sera fermé vendredi à 20 heures lors d'une cérémonie à laquelle assisteront les cardinaux.

Le cardinal Kevin Farrell, le "camerlingue" qui gère les affaires courantes du Vatican jusqu'à l'élection d'un nouveau pape, présidera le "rite du scellement du cercueil".

Le premier pape sud-américain de l'Eglise catholique est décédé le lundi de Pâques à l'âge de 88 ans, moins d'un mois après sa sortie de l'hôpital romain où il était soigné pour une grave pneumonie.

"Un pape et son troupeau" 

Le souverain pontife, dont la santé était défaillante depuis longtemps et à qui ses médecins avaient ordonné un strict repos, avait fait l'effort de se présenter aux fidèles à Pâques, la fête la plus importante du calendrier catholique.

Les condoléances ont afflué du monde entier pour le défunt pape, un réformateur énergique qui a défendu les plus vulnérables et les plus marginalisés de la société au cours de ses 12 années à la tête des quelque 1,4 milliard de catholiques que compte la planète.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a présenté vendredi les condoléances de l'Etat d'Israël à l'Eglise catholique, alors que depuis son décès ni M. Netanyahu ni aucun de ses principaux ministres ne s'étaient exprimés publiquement sur la mort du souverain pontife, qui était généralement perçu en Israël comme pro-palestinien.

Le cercueil capitonné de rouge du jésuite argentin a été placé devant l'autel de la basilique Saint-Pierre. François, dont les mains enserrent un chapelet, porte ses habits pontificaux: une chasuble rouge, une mitre blanche et des chaussures noires.

Un par un, les fidèles se recueillent depuis mercredi devant le cercueil, ne disposant que de quelques secondes, au prix de longues heures de queue.

"C'est impressionnant" et "c'est merveilleux. C'est une belle réponse, une belle adhésion à son ministère, à son pontificat", a déclaré jeudi soir aux journalistes le cardinal François Bustillo, évêque d'Ajaccio.

Une sobre sépulture 

Après les funérailles, le cercueil de François sera transporté pour être inhumé, selon sa volonté, dans la basilique papale Sainte-Marie-Majeure, à Rome, dédiée au culte de la Vierge.

Des écrans géants seront placés le long du parcours, selon le ministre italien de l'Intérieur, Matteo Piantedosi. Un groupe de "pauvres et de nécessiteux" sera présent sur les marches de la basilique pour accueillir le cercueil du pontife, qui était un ardent défenseur des laissés-pour-compte.

Sa tombe en marbre, avec pour seule inscription "Franciscus", François en latin, sera accessible au public à partir de dimanche matin.

Après les obsèques, tous les regards se tourneront vers les 135 cardinaux-électeurs - soit ceux âgés de moins de 80 ans - convoqués au conclave pour choisir son successeur.

La date du début du conclave n'est pas encore connue, mais en vertu des règles vaticanes, il devrait s'ouvrir entre le 15e et le 20e jour après son décès, soit entre le 5 et le 10 mai.

Les cardinaux, qui ont commencé à converger à Rome et se sont déjà vus à trois reprises, se réuniront dans la Chapelle Sixtine et procéderont à quatre scrutins par jour, deux le matin et deux l'après-midi.

Le cardinal italien Pietro Parolin, qui était le numéro deux de François, est donné favori par le bookmaker britannique William Hill, devant le Philippin Luis Antonio Tagle, archevêque métropolitain émérite de Manille.

 


L'envoyé américain à Oman samedi pour une nouvelle session de pourparlers avec l'Iran

L'envoyé spécial des États-Unis au Moyen-Orient, Steve Witkoff, s'exprime lors du sommet prioritaire des IIF à Miami Beach, en Floride, le 20 février 2025. (AFP)
L'envoyé spécial des États-Unis au Moyen-Orient, Steve Witkoff, s'exprime lors du sommet prioritaire des IIF à Miami Beach, en Floride, le 20 février 2025. (AFP)
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  • L'émissaire du président Donald Trump, Steve Witkoff, participera samedi à Oman à une troisième session de pourparlers avec l'Iran sur son programme nucléaire
  • M. Witkoff a rencontré des responsables iraniens samedi dernier à Rome, également sous les auspices d'Oman

WASHINGTON: L'émissaire du président Donald Trump, Steve Witkoff, participera samedi à Oman à une troisième session de pourparlers avec l'Iran sur son programme nucléaire, les Etats-Unis continuant à privilégier une solution diplomatique.

"Le prochain cycle de négociations aura lieu à Oman samedi et constituera la première réunion des équipes techniques", a déclaré à la presse jeudi Tammy Bruce, porte-parole du département d'Etat.

Côté américain, Michael Anton, qui occupe le poste de responsable de la planification politique au sein du département d'Etat, dirigera les travaux, mais Steve Witkoff "sera également présent", a-t-elle précisé.

M. Witkoff a rencontré des responsables iraniens samedi dernier à Rome, également sous les auspices d'Oman, et avait participé à un premier round de discussions le 12 avril dans la capitale Mascate.

Les deux parties ont fait part de leur optimisme à l'issue de la rencontre à Rome, sans toutefois fournir de détails.

Le président Trump s'est prononcé en faveur d'une solution diplomatique avec l'Iran mais sans écarter l'option militaire, afin que l'Iran n'obtienne jamais l'arme atomique.

L'Iran a toujours nié chercher à se doter de l'arme nucléaire.

- Appel aux Européens -

De son côté, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, s'est dit jeudi prêt à se rendre en Allemagne, France et au Royaume-Uni, parties de l'accord sur le nucléaire iranien de 2015.

Ces trois pays n'ont jusque-là pas été directement impliqués dans les nouvelles tractations pour encadrer le programme nucléaire iranien que l'Iran et les Etats-Unis, qui n'ont plus de relations diplomatiques depuis 1980, ont entamé le 12 avril sous la médiation du sultanat d'Oman.

L'accord international de 2015 offrait à l'Iran un allègement des sanctions internationales en échange de restrictions sur son programme nucléaire. Mais il est devenu caduc de fait après le retrait des Etats-Unis en 2018, sous la première présidence de Donald Trump.

"Après mes récentes consultations à Moscou et à Pékin, je suis prêt à franchir une première étape avec des visites à Paris, Berlin et Londres", a déclaré M. Araghchi sur X.

Il s'est dit disposé à engager un dialogue avec les Européens "non seulement sur le dossier nucléaire, mais également sur tous les autres domaines d'intérêt et de préoccupation communs".

"La balle est maintenant dans le camp de l'E3", le regroupement de ces trois pays, a-t-il ajouté.

Paris "suivra de près si cette annonce du ministre iranien est suivie d'effets", a réagi pour l'AFP le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Christophe Lemoine.

La France, a-t-il ajouté, "continuera très volontiers à dialoguer avec les Iraniens" sur le nucléaire. Berlin et Londres n'ont pas immédiatement réagi.

- "Pas loin" de la bombe -

En préparation des rencontres de samedi, M. Araghchi s'est rendu en Chine mercredi pour des consultations avec son homologue chinois, Wang Yi.

La semaine dernière, il était à Moscou où il a notamment rencontré le président russe, Vladimir Poutine.

M. Araghchi s'est félicité du niveau de coopération entre Téhéran et ses alliés chinois et russes mais a relevé que les relations avec les trois pays européens étaient "actuellement à un bas niveau".

Après le retrait de Washington et le rétablissement des sanctions américaines en 2018, Téhéran a pris ses distances avec le texte de 2015, et accru son niveau d'enrichissement d'uranium jusqu'à 60 % - bien au-delà du plafond de 3,67% fixé, tout en restant en deçà des 90% nécessaires à la fabrication d'une bombe.

Le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a averti la semaine dernière que l'Iran n'était "pas loin" de disposer de la bombe atomique.

En décembre, les trois pays européens avaient fait valoir qu'ils pouvaient réenclencher le "snapback", un mécanisme prévu par le cadre de 2015 permettant de réimposer automatiquement les sanctions de l'ONU contre Téhéran.

Le délai pour activer cette clause expire en octobre.

Le chef de diplomatie américaine, Marco Rubio, a appelé le 18 avril les Européens à prendre rapidement une "décision importante" concernant le "rétablissement des sanctions" contre l'Iran.

Le ministre iranien avait dénoncé mercredi des "tentatives" notamment d'Israël de "faire dérailler la diplomatie" et de compromettre les pourparlers en cours.

Le même jour, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, affirmait que "le sort de toute l'humanité" était en jeu si la République islamique se dotait d'armes nucléaires.


Des milliers de fidèles place Saint-Pierre avant les funérailles du pape

Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi. (AFP)
Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi. (AFP)
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  • La file des fidèles et touristes patientant pour rendre hommage au chef des plus de 1,4 milliard de catholiques, décédé lundi à 88 ans, s'étire aux abords du plus petit Etat du monde
  • De mercredi à 09H00 GMT à jeudi 09H00 GMT, plus de 50.000 personnes se sont recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la monumentale basilique, selon Vatican News

CITE DU VATICAN: Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi.

La file des fidèles et touristes patientant pour rendre hommage au chef des plus de 1,4 milliard de catholiques, décédé lundi à 88 ans, s'étire aux abords du plus petit Etat du monde, dont les accès sont filtrés par un lourd dispositif de sécurité qui ralentit l'avancée des fidèles, a constaté l'AFP.

De mercredi à 09H00 GMT à jeudi 09H00 GMT, plus de 50.000 personnes se sont recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la monumentale basilique, selon Vatican News. Les portes, qui devaient fermer à minuit, sont finalement restées ouvertes jusqu'à 05H30 du matin pour accueillir le flot de fidèles.

"Ce fut un moment bref mais intense devant sa dépouille", a témoigné jeudi matin auprès de l'AFP Massimo Palo, un Italien de 63 ans vivant à Rome. François "a été un pape au milieu de son troupeau, de son peuple, et j'espère que les prochains pontificats seront un peu comme le sien", a-t-il également confié.

Rupture avec la tradition, le cercueil en bois clair ouvert du défunt pape, vêtu d'une mitre blanche et d'une chasuble rouge, les mains enserrant un chapelet, ne repose pas sur un catafalque, mais est posé sur un support à même le sol, devant le maître-autel, à la demande de Jorge Bergoglio, qui aspirait à plus de sobriété dans les rites funéraires papaux.

Le père des "laissés-pour-compte" 

"C'était un grand homme, c'était le père des laissés-pour-compte, des invisibles", a également confié jeudi à l'AFP Amerigo Iacovacci, un Romain de 82 ans.

Florencia Soria, une Argentine de 26 ans en voyage à Rome pour deux jours avec une amie, n'a pas hésité à rejoindre la file d'attente, armée d'un café, pour vivre ce "moment historique". Surtout pour nous "parce que nous sommes argentines. Nous étions des petites filles lorsque le pape a entamé son pontificat. Nous nous souvenons de ce moment", a-t-elle ajouté.

Les cardinaux, qui rejoignent progressivement Rome, se réunissaient jeudi matin pour la troisième fois, au lendemain d'une nouvelle "congrégation" en présence de 103 d'entre eux - électeurs et non électeurs.

Ces réunions préparatoires fixent les modalités des événements avant le conclave, auquel 135 électeurs - ceux âgés de moins de 80 ans - sont invités à prendre part. Certains ont toutefois déjà annoncé qu'ils ne viendraient pas pour raison de santé.

Mercredi, sur la place Saint-Pierre encadrée par la célèbre colonnade du Bernin, les fidèles ont dû patienter entre trois et plus de quatre heures pour entrer dans la basilique, selon plusieurs témoignages recueillis par l'AFP.

Un important dispositif de sécurité y était déployé, comprenant notamment des équipes de l'armée de l'air et de la défense munies de fusils brouilleurs de drones.

Le Vatican avait annoncé que jeudi, les fidèles pourraient rendre hommage au pape jusqu'à minuit. Mais mercredi, les visites ont finalement pu se poursuivre au-delà. Vendredi, les portes de la basilique seront ouvertes de 07H00 à 19H00.

Funérailles samedi 

L'affluence a également été massive mercredi à la basilique Sainte-Marie-Majeure, dans le centre de Rome, où le pape sera inhumé samedi conformément à sa volonté. Selon le préfet de Rome Lamberto Giannini, plus de 10.000 personnes s'y sont pressées à l'heure du déjeuner.

Plus tôt dans la matinée, la dépouille du pape avait été escortée par des dizaines de cardinaux, évêques, religieux et laïcs depuis la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où il a vécu de son élection en 2013 jusqu'à sa mort, vers la basilique couronnée par la coupole de Michel-Ange.

Le Vatican observera neuf jours de deuil à partir de samedi. Au cours de ces "novemdiales", des célébrations solennelles auront lieu chaque jour à Saint-Pierre, jusqu'au 4 mai.

Le cercueil sera fermé vendredi soir lors d'une cérémonie présidée par le cardinal camerlingue, l'Américain Kevin Farrell, qui gère les affaires courantes jusqu'au conclave.

Les funérailles de François se dérouleront samedi matin à partir de 08H00 GMT sur la place Saint-Pierre, où devraient converger au moins 200.000 fidèles, et 170 délégations étrangères.

"Il est impossible de savoir" combien de personnes seront présentes le jour des funérailles, "quelques centaines de milliers au minimum", a déclaré à l'AFP Pierfrancesco Demilito, chef du service de presse de la Protection civile italienne.

Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d'Etat et de têtes couronnées assisteront aux funérailles du chef de l'Eglise catholique, sous haute sécurité.

Parmi eux, le président américain Donald Trump, ses homologues français Emmanuel Macron et ukrainien Volodymyr Zelensky ou encore le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

Le roi Felipe VI et la reine Letizia d'Espagne, le prince William, Albert II de Monaco et son épouse Charlène seront aussi présents.