Dans une interview diffusée mardi, l'ancien PDG de Renault-Nissan, Carlos Ghosn, a déclaré que la récente normalisation des relations entre Israël d’un côté et les Emirats arabes unis et Bahreïn d’un autre côté constituait une étape indispensable à la stimulation des investissements au Moyen-Orient.
Lors de l'interview accordée à la chaîne de télévision libanaise LBC, M. Ghosn a été interrogé sur la volonté du Liban de « rejoindre le train de la paix » et de normaliser ses relations avec Israël. Sa réponse a été la suivante: « je pense que la région emprunte une nouvelle voie qui nécessite la paix en vue de concrétiser les investissements économiques, qui ont déjà été lancés ».
« En tant qu'homme d'affaires, je m’oppose aux guerres. Je souhaite que la paix soit instaurée pour que je puisse soutenir mon économie. Je remarque que cette approche est déjà en cours dans la région et je ne veux pas que mon pays soit le dernier sur la liste. Cela dépend de vos attentes. Souhaitez-vous avoir une économie et un développement durables ? Vous devez choisir ce que vous souhaitez vraiment », a ajouté M. Ghosn.
L'homme à qui l'on attribue le mérite d'avoir permis aux constructeurs automobiles japonais et français de faire volte-face a été accusé par la suite de malversations financières qu'il a niées. M. Ghosn a évoqué l'avenir du Moyen-Orient, l'impact des accords d'Abraham signés le 15 septembre et ses réflexions sur la paix avec Israël d'un point de vue commercial, en mettant l'accent sur les développements économiques et technologiques que l'accord pourrait favoriser.
« Le Moyen-Orient va devenir un centre technologique. La paix conclue entre les EAU et Israël encouragera cette évolution », a déclaré M. Ghosn, indiquant qu'Israël renforcera la concurrence dans la région en stimulant la croissance économique à travers le commerce, et en augmentant le nombre de start-ups et en favorisant l'innovation technologique.
« La paix avec Israël entraînera entre autre une concurrence en termes de production et de créativité. En effet, c'est une concurrence judicieuse dans la mesure où elle stimulera les start-ups dans des pays comme le Liban, la Syrie et l'Irak. Cette concurrence nous amènera à améliorer nos infrastructures afin de profiter des opportunités qui nous seront éventuellement offertes », a conclu M. Ghosn.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.jp