LONDRES: Les Libanais ont pris d’assaut les réseaux sociaux afin d’exprimer leur mécontentement et leur frustration face à un monument de Qassem Soleimani, dévoilé mardi à Ghobeiry, un quartier contrôlé par le Hezbollah.
«La nouvelle statue de Qassem Soleimani au #Liban, avec des drapeaux libanais en arrière-plan, nous rappelle ou nous nous trouvons réellement. Et quoi d’autre encore? Des timbres à l’effigie de Soleimani?» raille Luna Safwan. La journaliste s’est retrouvée la cible d'une campagne de harcèlement de la part du Hezbollah l'année dernière.
Un autre internaute, Wael Atallah, s'est opposé à l’inauguration qu’il considère comme une «agression culturelle imposée au Liban», qui laisse le peuple libanais avec des sentiments «transgression et d’impuissance».
Les partisans du parti soutenu par l'Iran se sont réunis lors d'une cérémonie de commémoration pour pleurer la mort de Soleimani. Une statue du général iranien a été dévoilée pour l’occasion, près d’un an après son élimination par un drone américain en Irak.
Ces dernières semaines témoignent d’une éclosion de panneaux publicitaires arborant la photo de Soleimani dans les zones dominées par le Hezbollah, telle que la banlieue sud de Beyrouth, communément appelé Dahye, et à travers le sud du pays.
La statue a provoqué l’ire des Libanais qui se sont tournés vers les réseaux sociaux pour s’exprimer contre les violations iraniennes à l'encontre de la souveraineté libanaise, et pour protester contre l’influence croissante de Téhéran dans le pays.
Nizar Hassan, un chercheur libanais, affirme que la statue illustre l’empressement du Hezbollah pour «faire du général iranien Qassem Soleimani décédé un héros local, bien qu'il réalise que pour la majorité des Libanais, il n’est que le symbole d’une puissance étrangère».
Une autre citoyenne, Dalia Tarabay, a tweeté une photo de la statue, assurant que «Le jour viendra où les Libanais vont démolir la statue de ce terroriste, ce tyran, Qassem Soleimani comme ils l'ont fait dans le passé avec bien d’autres statues de tyrans. Jusque-là, honte à quiconque trouve que c’est un bon choix».
L’inauguration de la statue survient peu de temps après qu’un haut commandant du Corps des Gardiens de la révolution islamique se soit félicité au sujet de l’arsenal balistique libanais, en provenance d’Iran, en plus de se réjouir de voir que le Liban pays est en première ligne dans la lutte de Téhéran contre Israël.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com