Russie: pour les musulmans de Moscou, un Aïd en demi-teinte après l'attentat du Crocus

Des musulmans marchent devant la mosquée centrale pendant la fête de l'Aïd al-Fitr, qui marque la fin du mois sacré de jeûne du Ramadan, à Moscou, le 10 avril 2024. (Photo de NATALIA KOLESNIKOVA / AFP)
Des musulmans marchent devant la mosquée centrale pendant la fête de l'Aïd al-Fitr, qui marque la fin du mois sacré de jeûne du Ramadan, à Moscou, le 10 avril 2024. (Photo de NATALIA KOLESNIKOVA / AFP)
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Publié le Mercredi 10 avril 2024

Russie: pour les musulmans de Moscou, un Aïd en demi-teinte après l'attentat du Crocus

  • Chaque année des foules immenses se retrouvent autour de la mosquée, occupant des rues entières du quartier de Prospekt Mira pour y prier à l'occasion de l'Aïd
  • Certains croyants passaient même la nuit sur place pour pouvoir faire la prière à l'intérieur des mosquées

MOSCOU: "C'est pas la fête". Les musulmans de Moscou se sont rassemblés mercredi pour la prière de l'Aïd el-Fitr, marquant la fin du ramadan, dans la retenue, une célébration assombrie par le récent attentat jihadiste du Crocus City Hall.

Chaque année des foules immenses - composées de Russes originaires de régions musulmanes et de migrants d'Asie centrale - se retrouvent autour de la mosquée, occupant des rues entières du quartier de Prospekt Mira pour y prier à l'occasion de l'Aïd.

Ce mercredi, beaucoup moins de monde est au rendez-vous et le quartier est quadrillé par les effectifs de police présents en nombre.

Les fidèles interrogés par l'AFP avancent tous la même explication: l'attentat revendiqué par le groupe jihadiste État islamique (EI) qui a fait au moins 144 morts le 22 mars dernier dans une salle de concert en banlieue de la capitale.

"La prière a eu lieu, mais ce n'était pas comme l'an passé, c'est à cause de cet événement, de l'attentat, il y a peu de gens. Regardez, ces rues-là, avant elles étaient bloquées par la foule", commente auprès de l'AFP Salabek Djantchkoulov, un professeur de lecture du Coran de 56 ans qui vit à Moscou depuis cinq ans.

Gadji Ramazan, un ouvrier du bâtiment de 49 ans qui vient de l'une des régions musulmanes du Caucase russe, le Daguestan, se dit déçu. "L'année dernière il n'y pas eu assez de place pour tous", dit-il.

Et aujourd'hui, avec son fils Imam de 9 ans, ils ont prié à l'intérieur de la mosquée elle-même, un bâtiment qu'ils n'auraient pas pu rêver d'approcher par le passé, compte-tenu de la foule.

"On peut compter les gens sur les doigts de la main ici (...) je pense que c'est à cause de l'attentat", ajoute Gadji.

"Il n'y a plus de fête, c'est simple, ce n'est pas la fête", résume-t-il, s'adressant à son fils.

D'ordinaire, les fidèles affluent pour la prière de l'Aïd dès l'aube dans les cinq mosquées de la capitale russe qui débordent vite, si bien que l'essentiel des croyants prient dehors, rassemblés en rangs compacts qui peuvent s'étendre sur des centaines de mètres.

Certains croyants passaient même la nuit sur place pour pouvoir faire la prière à l'intérieur des mosquées.

Originaire du Kirghizstan, Acherbek Nourgaliev, bénévole de 18 ans à la Grande Mosquée et cuisinier dans un restaurant de sushi, essaye de voir les choses du bon côté.

Contrôles sévères 

"Il y a plus de gens que l'on pensait, c'est bien", conclut-il.

La veille, une lettre, présentée comme ayant été émise par la mairie et ayant circulé sur les réseaux sociaux et dans les médias, appelait les musulmans à célébrer l'Aïd "chez eux".

Même si le mufti de la capitale a publiquement dénoncé un "faux", nombre de fidèles n'ont pas fait le déplacement.

D'autant que pour de nombreux musulmans de Russie, en particulier ceux originaires d'Asie centrale à l'instar des assaillants du Crocus City Hall, la prudence est de rigueur, notamment du fait des contrôles policiers qui se sont multipliés.

Acherbek Nourgaliev dénonce d'ailleurs, lui, des vérifications de documents particulièrement sévères pour les fidèles venus prier pour l'Aïd.

"Les contrôles sont très durs, à chaque pas (la police) contrôle, et c'est très inquiétant", confie-t-il à l'AFP, alors que la police montée a même été déployée.

Les autorités russes ont admis du bout des lèvres que l'attentat du Crocus City Hall avait été commis par des islamistes, mais elles n'ont pas évoqué la responsabilité du groupe jihadiste État islamique (EI), insistant au contraire sur un lien avec l'Ukraine, sans avancer de preuves tangibles en ce sens.

Les grandes villes russes, en particulier Moscou, comptent des millions de migrants d'Asie centrale qui occupent souvent des emplois peu qualifiés et vivent dans des conditions précaires.

La communauté musulmane russe revendique quelque 23,5 millions de fidèles, notamment dans les régions historiquement islamiques, comme le Caucase du Nord, le Tatarstan et le Bachkortostan (Centre).


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.