C’est à AlUla, cette ville du nord-ouest de l’Arabie saoudite, que se sont réunis mardi les dirigeants de l’Arabie saoudite, des Émirats arabes unis, du Qatar, du Bahreïn, d’Oman et du Koweït, pour marquer une avancée significative vers la résolution du conflit entre le Qatar et ses voisins du Golfe. En signe de bonne foi, le blocus de l’espace aérien a été levé, et les frontières maritimes et aériennes ont été rouvertes avant le sommet des dirigeants du Conseil de coopération du Golfe (CCG). En outre, l’administration Trump a œuvré, en étroite collaboration avec tous les dirigeants des pays de la région, pour parvenir à cette étape.
Ce sommet illustre en effet une fois de plus l’approche de realpolitik adoptée récemment dans la région grâce aux incitations du président américain Donald Trump et à l’assistance avisée de Jared Kushner et de son équipe. Tout comme les accords d’Abraham, cette victoire est le fruit du travail acharné des dirigeants courageux pour qui la perfection est loin d’être l’ennemi du bien. Ces dirigeants sont conscients que le travail conjoint est bénéfique pour la région, en dépit des différends qu’ils n’ont pas encore totalement aplanis.
«Cette victoire est le fruit du travail acharné des dirigeants courageux pour qui la perfection est loin d’être l’ennemi du bien.»
Jason D. Greenblatt
L’événement de mardi constitue un triomphe de plus pour la politique étrangère du président Trump et de son administration, qui repose sur la patience, la persévérance, le respect des parties concernées et des enjeux qui les touchent. La politique de M. Trump ne prêche pas et ne dicte pas des objectifs que la région n’est pas prête à assumer ou à adopter. Il l’a bien dit lors de sa visite en Arabie saoudite en mai 2017. Son objectif n’était pas «de faire la morale ou de dicter aux autres comment ils doivent vivre, ce qu’ils doivent faire, qui ils doivent être ou comment ils doivent pratiquer leur culte». Il voulait plutôt proposer un partenariat – fondé sur des valeurs et des intérêts communs – à la recherche d’un avenir meilleur pour nous tous.
Le Moyen-Orient est une région à la fois extraordinairement complexe et particulièrement prometteuse. Chaque jour, je discute par vidéo avec des hommes et des femmes d’affaires de toute la région (souvent des Israéliens). Nos conversations sont empreintes d’enthousiasme au sujet des progrès qu’ils observent. Pour eux, le Moyen-Orient est une région en pleine croissance, dynamique et riche en opportunités. Ils regardent avec beaucoup d’admiration les dirigeants de la région et leurs objectifs. Au cours des quatre dernières années, j’ai eu la chance de nouer des relations privilégiées avec bien des gens dans cette région, aussi bien sur le plan personnel que professionnel. Les relations personnelles sont certes les plus précieuses. Ensemble, nous avons partagé le même pain, célébré des occasions joyeuses, rencontré nos familles, appris à connaître nos coutumes, nos loisirs, nos rêves et nos ambitions. Cela a été une véritable bénédiction. Je ne cesse de m’émerveiller de la voie dans laquelle les gens de cette région s’engagent.
Chacun de ces pays a une approche qui lui est propre quand il s’agit de réaliser des projets d’avenir, mais ils savent également qu’ils sont plus forts lorsqu’ils travaillent de concert. Certes, le chemin sera semé d’embûches et parfois de revers. Mais avec la direction solide en place dans la région, je suis convaincu que nous pouvons nous attendre à de grandes réalisations au Moyen-Orient dans les années à venir. Cette région, surtout sa jeune génération enthousiaste et talentueuse, laissera une empreinte importante sur le reste du monde.
En effet, la cérémonie à laquelle nous avons assisté mardi a levé une importante pierre d’achoppement qui bloquait la voie menant à ces objectifs. Certains problèmes n’ont peut-être pas encore été réglés, et les relations personnelles attendent encore d’être reconstruites. Il se peut que ces pays ne soient pas d’accord sur certaines grandes questions d’actualité, notamment en ce qui concerne le régime iranien et la menace qu’il représente pour la région.
Malgré ces divergences et ces défis, le temps est venu pour ces voisins de renouer des relations, entre eux et avec d’autres pays de la région, y compris Israël. Le moment est venu de continuer à renforcer les partenariats déjà existants et d’en établir de nouveaux qui ne se limiteront pas à la sécurité, à la lutte contre l’extrémisme et à la promotion du commerce, mais qui porteront également sur l’amitié et la culture.
La rencontre de mardi montre que, si les dirigeants ne peuvent pas résoudre simultanément la totalité des problèmes de la région et que tout n’est pas parfait, il est néanmoins possible de réaliser des progrès significatifs et de saisir les opportunités qui se présentent.
Cette période est propice pour guérir les blessures du Golfe. Une flambée d’optimisme a balayé la région ces dernières années et se poursuivra dans les années à venir. Je félicite chacun des dirigeants et chacun des pays qui ont participé au sommet de mardi et j’espère qu’ils continueront à progresser sur la voie qui mène à la réalisation de leurs objectifs.
Jason D. Greenblatt a été émissaire de la Maison-Blanche pour le Moyen-Orient pendant près de trois ans.
Twitter: @GreenblattJD
Les opinions exprimées par les auteurs dans cette section sont les leurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue d’Arab News.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com