Les habitants de Khan Younès peinent à reconnaître leur ville défigurée

Depuis six mois, le conflit a coûté la vie à plus de 33.000 personnes à Gaza, la plupart des civils, selon le mouvement islamiste palestinien Hamas et la majorité des 2,4 millions d'habitants y sont menacés de famine selon l'ONU. (AFP).
Depuis six mois, le conflit a coûté la vie à plus de 33.000 personnes à Gaza, la plupart des civils, selon le mouvement islamiste palestinien Hamas et la majorité des 2,4 millions d'habitants y sont menacés de famine selon l'ONU. (AFP).
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Publié le Mardi 09 avril 2024

Les habitants de Khan Younès peinent à reconnaître leur ville défigurée

  • Lundi, des milliers d'habitants de Khan Younès qui avaient trouvé refuge aux confins de l'étroite bande de Gaza ont découvert le paysage apocalyptique laissé par des mois de combats acharnés
  • Ce répit a poussé les déplacés à pied, en voiture ou sur des charrettes tirées par des ânes, le long de rues défigurées, bordées de façades éventrées, ouvertes aux quatre vents

KHAN YOUNES: L'espoir de retrouver sa maison a porté Aisha al-Hour jusqu'à Khan Younès après le retrait des troupes israéliennes. Mais il a fallu du temps à la Palestinienne pour retrouver son emplacement exact dans cette ville en ruines du sud de la bande de Gaza.

"Ma maison a été complètement détruite et n'est plus que décombres", a confié cette habitante de 26 ans rencontrée par l'AFP, "le coeur rongée par la douleur" après avoir perdu son habitation.

"Dans chaque recoin de ma maison, il y avait des souvenirs (...) L'ampleur de la dévastation est indescriptible", dit-elle encore.

Lundi, des milliers d'habitants de Khan Younès qui avaient trouvé refuge aux confins de l'étroite bande de Gaza ont découvert le paysage apocalyptique laissé par des mois de combats acharnés entre les troupes israéliennes et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Israël a évoqué dimanche un retrait tactique de cette ville, permettant aux soldats de préparer "la poursuite de leurs missions (...) dans la zone de Rafah", à la frontière avec l'Egypte.

Ce répit a poussé les déplacés à pied, en voiture ou sur des charrettes tirées par des ânes, le long de rues défigurées, bordées de façades éventrées, ouvertes aux quatre vents. Les tas de gravats, les pans de béton effondrés dégagent une poussière qui rend l'atmosphère encore plus fantomatique.

« Tragédie »

"C'est comme si nous ne reconnaissions pas les lieux, car rien ne ressemble à ce qu'il y avait avant", décrit Salim Sharab, 37 ans, un résident de cette ville qui comptait 400.000 habitants avant la guerre.

Lui est encore en chemin vers sa maison et ignore ce qu'il en reste. "Je suis en route pour vérifier", dit-il, assurant : "même si la maison est détruite, je monterai une tente sur les décombres".

Safaa Qandil, 46 ans, encaisse déjà sa désillusion : "nous espérions trouver la maison ou ce qu'il en reste ou simplement récupérer quelque chose".

"Mais nous n'avons pas trouvé la maison", raconte-t-elle encore sous le choc.

Sur le chemin jusque chez elle, elle dit avoir vu "toutes les maisons détruites". "Rien n'a été épargné", ajoute-t-elle, évoquant un état de ruine "que les mots ne peuvent pas décrire".

Son deuil est plus profond : son fils et la femme enceinte de ce dernier ont été tués par l'armée israélienne, dit-elle.

"Ma tragédie est immense", dit Safaa Qandil, ajoutant qu'ont également été tués le "père, le frère, la sœur, la tante et le reste de la famille" de sa belle-fille.

"C'est indescriptible", ajoute-t-elle. "Dans chaque maison, il y a un martyr, une personne blessée (...) Nous avons pleuré comme des fous à la vue du sang".

La défense civile de la ville a lancé un appel aux Nations unies lundi pour obtenir des engins afin de dégager les corps, dont la plupart sont, selon elle, en état de décomposition avancée.

Depuis six mois, le conflit a coûté la vie à plus de 33.000 personnes à Gaza, la plupart des civils, selon le mouvement islamiste palestinien Hamas et la majorité des 2,4 millions d'habitants y sont menacés de famine selon l'ONU.

L'attaque sans précédent menée par le Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre a entraîné la mort de 1.170 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir des chiffres officiels israéliens.


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.


Accord Arabie saoudite-Qatar pour une liaison ferroviaire à grande vitesse

Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
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  • L’Arabie saoudite et le Qatar lancent une ligne TGV de 785 km reliant Riyad à Doha, achevée d’ici six ans et destinée à transporter plus de 10 millions de passagers par an
  • Le projet, estimé à 115 milliards de SR, vise à renforcer l’intégration régionale, stimuler commerce et tourisme, et soutenir la transition vers des transports durables

RIYAD: L’Arabie saoudite et le Qatar ont signé lundi un accord pour construire une ligne ferroviaire à grande vitesse reliant les deux pays.

L’annonce est intervenue à l’issue d’une rencontre à Riyad entre le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, tenue dans le cadre du Conseil de coordination saoudo-qatari.

La liaison ferroviaire, qui connectera l’aéroport international King Salman de Riyad à l’aéroport international Hamad de Doha, constituera une première pour les deux nations et réduira le temps de trajet entre les deux capitales à seulement deux heures.

Selon un communiqué conjoint, le projet devrait être achevé d’ici six ans et créer 30 000 emplois dans les deux pays. Une fois opérationnel, il transportera plus de 10 millions de passagers par an.

Les dirigeants ont assisté à la signature de l’accord au palais Al-Yamamah à Riyad, où ils ont également coprésidé la huitième session du Conseil de coordination qataro-saoudien.

L’accord a été signé par le ministre saoudien des Transports et des Services logistiques, Saleh Al-Jasser, et par le ministre qatari des Transports, cheikh Mohammed ben Abdulla ben Mohammed Al-Thani. Il est considéré comme une étape stratégique visant à renforcer la coopération, l’intégration développementale et le développement durable, et à démontrer un engagement commun en faveur de la prospérité régionale.

La ligne à grande vitesse s’étendra sur 785 km et accueillera des trains capables de dépasser les 300 km/h. Plusieurs arrêts sont prévus entre les deux aéroports, notamment à Hofuf et Dammam.

Le service devrait considérablement améliorer les déplacements ferroviaires dans la région et stimuler le commerce ainsi que le tourisme. Le bénéfice économique pour les deux pays est estimé à 115 milliards de riyals saoudiens (30,6 milliards de dollars).

Conçue avec des technologies de pointe et une ingénierie intelligente, la ligne contribuera également à la durabilité environnementale en réduisant les émissions de carbone et en soutenant la transition vers des modes de transport plus efficaces et innovants. Elle constitue l’un des projets clés soutenant le développement régional et renforçant la connectivité ainsi que l’intégration au sein des pays du Conseil de coopération du Golfe.

Au cours de la réunion du conseil, les deux parties ont souligné la solidité de leurs liens économiques, avec un commerce bilatéral en 2024 en hausse de 634 % depuis 2021, à 930,3 millions de dollars (hors réexportations).

Le cheikh Tamim était accompagné lors des discussions par le Premier ministre, cheikh Mohammed ben Abdulrahman ben Jassim Al-Thani, ainsi que par d’autres hauts responsables.


Syrie: Chareh lance un appel à l'unité un an après la chute d'Assad

Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile. (AFP)
Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile. (AFP)
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  • Après les prières du matin à mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" ayant renversé il y a un an l'ex-dictateur Assad, selon un communiqué de la présidence
  • Ahmed al-Chareh, ancien jihadiste de 43 ans, était devenu dans la foulée chef d'Etat par intérim après 14 ans de guerre civile et plus de cinq décennies d'un régime familial à la main de fer

DAMAS: Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile.

"La phase actuelle exige que tous les citoyens unissent leurs efforts pour bâtir une Syrie forte, consolider sa stabilité, préserver sa souveraineté", a déclaré le dirigeant, endossant pour l'occasion l'uniforme militaire comme le 8 décembre 2024, quand il était entré dans Damas à la tête de forces rebelles.

Après les prières du matin à mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" ayant renversé il y a un an l'ex-dictateur Assad, selon un communiqué de la présidence.

Ahmed al-Chareh, ancien jihadiste de 43 ans, était devenu dans la foulée chef d'Etat par intérim après 14 ans de guerre civile et plus de cinq décennies d'un régime familial à la main de fer.

Il a rompu avec son passé jihadiste et réhabilité la Syrie sur la scène internationale, obtenant la levée des sanctions internationales, mais reste confronté à d'importantes défis sécuritaires.

De sanglantes violences intercommunautaires dans les régions des minorités druze et alaouite, et de nombreuses opérations militaires du voisin israélien ont secoué la fragile transition.

"C'est l'occasion de reconstruire des communautés brisées et de panser des divisions profondes", a souligné dans un communiqué le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

"L'occasion de forger une nation où chaque Syrien, indépendamment de son appartenance ethnique, de sa religion, de son sexe ou de son affiliation politique, peut vivre en sécurité, dans l'égalité et dans la dignité".

Les célébrations de l'offensive éclair, qui ont débuté fin novembre, doivent culminer lundi avec une parade militaire et un discours du président syrien.

Elles sont toutefois marquées par le boycott lancé samedi par un chef spirituel alaouite, Ghazal Ghazal. Depuis la destitution d'Assad, lui-même alaouite, cette minorité est la cible d'attaques.

L'administration kurde, qui contrôle une grande partie du nord et du nord-est de la Syrie, a également annoncé l'interdiction de rassemblements et événements publics dimanche et lundi "en raison de la situation sécuritaire actuelle et de l'activité accrue des cellules terroristes".