LILLE: Une vente aux enchères prévue à Soissons (Aisne) samedi qui devait comporter des objets nazis et avait suscité l'indignation du Crif et d'une association engagée contre l'antisémitisme a été annulée, a-t-on appris mercredi auprès de la préfecture.
« Le préfet a été alerté sur l'organisation d'une vente aux enchères à Soissons samedi 9 janvier, proposant à la vente des objets nazis, dont la presse s'est également faite l'écho », a-t-on expliqué à la préfecture de l'Aisne.
« La situation a été analysée et des contacts pris à la demande du préfet en vue d'éviter un tel événement. L'organisateur a depuis annulé cette vente », a ajouté la préfecture.
Le commissaire-priseur qui devait organiser la vente n'était pas joignable dans l'immédiat pour réagir à cette polémique.
Le Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme (BNVCA) et le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) s'étaient insurgés contre cette vente, et contre une autre qui devait avoir lieu à Albi cette semaine.
Dans un communiqué publié sur son site internet, le BNVCA accuse des « organisateurs irresponsables de valoriser cette période ».
L'association rappelle l'interdiction « d'exhiber en public des insignes ou emblèmes rappelant ceux portés par les membres d'une organisation reconnue coupable de crimes contre l'humanité », ces objets pouvant être vendus mais uniquement sur désignation, sans être montrés.
Elle se dit « dégoûtée par l'engouement autour des croix gammées », des bustes d'Hitler et autres souvenirs du nazisme, alors qu'une nouvelle profanation de cimetière avec des croix gammées a eu lieu il y a seulement quelques jours à Fontainebleau (Seine-et-Marne).
« Ce ne sont pas des objets historiques comme les autres, on ne peut pas les banaliser ! », s'est indignée la secrétaire générale du BNVCA, Evelyne Gougenheim.
Si certains symboles nazis sont cachés sur le catalogue, « à partir du moment où (ces objets) sont présentés sur un catalogue, même avec une pastille, il ne faut pas prendre les gens pour des imbéciles ! » a-t-elle ajouté.
Pour le directeur des études du Crif Marc Knobel, ces ventes « ne favorisent en rien la connaissance historique et ne font qu'appâter un certain nombre de collectionneurs », les musées ne passant pas par ce type de ventes.