LONDRES : Engagée dans un »sprint» pour déployer le vaccin contre le nouveau coronavirus, l'Angleterre n'a d'autre choix que de se reconfiner face à la flambée des contaminations attribuée à un variant plus contagieux, a assuré mercredi le Premier ministre britannique Boris Johnson.
«Nous n'avons d'autre choix que de retourner à un confinement national en Angleterre», le troisième depuis mars dernier, a déclaré Boris Johnson devant les députés, qui se prononceront dans la soirée sur ces nouvelles restrictions.
Celles-ci sont prévues pour rester légalement en vigueur jusqu'au 31 mars, «non pas parce que nous prévoyons que le confinement national total se poursuive jusque-là», mais pour permettre une sortie progressive et un retour à un système de restrictions régionales, a-t-il détaillé.
«Après le marathon de l'année dernière, nous sommes maintenant dans un sprint, une course pour vacciner les personnes vulnérables plus rapidement que le virus ne peut les atteindre», a souligné le dirigeant, qui a lui-même été malade au printemps dernier.
Il a précisé que le maintien des élections locales prévues en mai, déjà reportées d'un an l'an dernier à cause de la pandémie, était «à l'étude».
Malgré l'hostilité de plusieurs députés de son propre camp conservateur, le gouvernement est assuré de remporter le vote sur le confinement, bénéficiant notamment du soutien de l'opposition travailliste, par ailleurs très critique envers sa gestion de la pandémie.
Le chef des travaillistes, Keir Starmer, a reproché à l'exécutif sa lenteur de réaction tout au long de la crise et son inconstance. «Ce n'est pas juste un manque de chance, ce n'est pas inévitable», a-t-il dit à propos de la situation «très grave» dans laquelle se trouve le pays.
«Accélération massive» attendue
Le gouvernement britannique a fixé comme objectif de vacciner d'ici à mi-février tous les plus de 70 ans et soignants, soit près de 14 millions de personnes. Cela doit permettre une levée progressive du confinement officiellement entré en vigueur mercredi en Angleterre, où les contaminations flambent et où les hôpitaux sont au bord de la rupture.
Plus de 1,3 million de personnes vulnérables et de soignants ont déjà été vaccinés depuis le lancement de la campagne début décembre. Elle est désormais menée avec deux vaccins, le Pfizer/BioNTech et l'AstraZeneca/Oxford.
Le secrétaire d'Etat chargé de la campagne de vaccination, Nadhim Zahawi, a estimé que l'objectif du gouvernement en termes d'immunisations était «très ambitieux» mais pas irréalisable.
Il a assuré sur la chaîne Sky News qu'il y aurait une «accélération massive» du nombre de personnes vaccinées dans les prochains jours avec le déploiement de plus de 1 000 centres de vaccination, plus de deux millions de vaccinations par semaines étant nécessaires.
Le Royaume-Uni affiche l'un des bilans les plus lourds en Europe, avec plus de 76 000 morts et près de 61 000 cas positifs mardi.
Avec ce nouveau confinement, les 56 millions d'habitants de l'Angleterre ne peuvent plus sortir de chez eux que pour des raisons essentielles. Les écoles ont fermé et Boris Johnson n'a pu garantir mercredi qu'elles rouvriraient après les vacances de février.
Les principaux examens (les équivalents du bac et du brevet) ont été annulés, comme en 2020. Les élèves seront évalués par leurs enseignants, a indiqué le ministre de l'Education Gavin Williamson, plutôt que par un algorithme, très décrié, qui avait conduit l'été dernier à un vaste déclassement des évaluations, avant que l'exécutif ne renonce à y recourir.
L'Ecosse est aussi entrée dans un confinement du même type pour au moins tout le mois de janvier. Déjà confinés, Pays de Galles et Irlande du Nord ont fermé les écoles.