Gaza: Blinken juge un accord de trêve «toujours possible», appelle Israël à ne pas lancer d'opération majeure à Rafah

Des ministres de cinq pays arabes, un responsable palestinien et le secrétaire d'État américain Antony Blinken posent pour une photo au Caire, jeudi. (@MfaEgypt)
Des ministres de cinq pays arabes, un responsable palestinien et le secrétaire d'État américain Antony Blinken posent pour une photo au Caire, jeudi. (@MfaEgypt)
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Publié le Jeudi 21 mars 2024

Gaza: Blinken juge un accord de trêve «toujours possible», appelle Israël à ne pas lancer d'opération majeure à Rafah

  • «Le fossé se réduit» dans les négociations pour une trêve à Gaza tenues à Doha, et «s'il est difficile de parvenir (à un accord), cela est toujours possible», a affirmé M. Blinken
  • «Il y a de meilleurs moyens de gérer la menace du Hamas», a-t-il ajouté, jugeant « inutile» une invasion terrestre de Rafah

LE CAIRE: Le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, a jugé jeudi au Caire qu'une opération majeure d'Israël à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, serait "une erreur" alors qu'un accord de trêve entre Israël et le Hamas palestinien est "possible".

"Le fossé se réduit" dans les négociations pour une trêve à Gaza tenues à Doha, où le chef du renseignement israélien rencontrera vendredi le patron de la CIA, et "s'il est difficile de parvenir (à un accord), cela est toujours possible", a affirmé M. Blinken.

"Il y a de meilleurs moyens de gérer la menace du Hamas", a-t-il ajouté, jugeant "inutile" une invasion terrestre de Rafah, à la frontière égyptienne, où s'entassent près d'1,5 million de Palestiniens déplacés de guerre.

M. Blinken a en outre affirmé que les Etats-Unis avaient présenté un projet de résolution aux membres du Conseil de sécurité de l'ONU appelant à un "cessez-le-feu immédiat lié à la libération des otages" à Gaza.

Le texte, consulté par l'AFP, souligne "la nécessité d'un cessez-le-feu immédiat et durable pour protéger les civils de tous côtés, permettre la fourniture de l'aide humanitaire essentielle" et "soutient sans équivoque les efforts diplomatiques internationaux pour parvenir à un tel cessez-le-feu en lien avec la libération des otages encore détenus".

Aucun vote n'est pour l'instant programmé sur ce texte.

Pas plus de victimes civiles

A ses côtés, son homologue égyptien Sameh Choukri a martelé qu'"il faut un cessez-le-feu et une libération des otages et des prisonniers" après plus de cinq mois de guerre déclenchée le 7 octobre.

Ce jour-là, le Hamas a mené une attaque inédite sur le sol israélien qui a entraîné la mort d'au moins 1.160 personnes, la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de sources officielles israéliennes. D'après ces sources, environ 250 personnes ont été enlevées et 130 d'entre elles sont toujours otages à Gaza, dont 33 seraient mortes.

Israël a juré d'anéantir le Hamas, et lancé une campagne de bombardements aériens intenses suivie d'une offensive terrestre qui a débuté dans le nord pour progresser afin d'atteindre la pointe sud du territoire: Rafah. Près de 32.000 Palestiniens ont été tués dans le petit territoire depuis de la guerre, selon le ministère de la Santé du Hamas.

"Israël ne doit mener aucune opération militaire à Rafah, pour qu'il n'y ait pas plus de victimes civiles et de déplacement", a martelé M. Choukri, dont le pays redoute un "déplacement forcé" des Gazaouis vers son sol.

Plus tôt dans la journée, l'Egypte, le Qatar, l'Arabie saoudite, la Jordanie et les Emirats arabes unis avaient participé au Caire à une réunion ministérielle sur la guerre à Gaza.

Dans un communiqué conjoint, les participants ont appelé à "un cessez-le-feu complet et immédiat" et à "l'ouverture de tous les points de passage entre Israël et la bande de Gaza", où l'aide ne parvient qu'au compte-gouttes.

Outre les ministres des Affaires étrangères de ces cinq pays, a pris part également à la réunion Hussein al-Sheikh, un proche du président palestinien Mahmoud Abbas, dont le pouvoir ne s'exerce que sur des pans de la Cisjordanie occupée, alors que son grand rival du Hamas contrôle la bande de Gaza.

 

 


Liban: un chef d'un groupe islamiste tué dans une frappe israélienne

 Un chef militaire d'un groupe islamiste libanais allié au Hamas palestinien, la Jamaa islamiya, a été tué mardi matin dans une frappe israélienne au sud de Beyrouth, a indiqué à l'AFP un responsable sécuritaire libanais. (AFP)
 Un chef militaire d'un groupe islamiste libanais allié au Hamas palestinien, la Jamaa islamiya, a été tué mardi matin dans une frappe israélienne au sud de Beyrouth, a indiqué à l'AFP un responsable sécuritaire libanais. (AFP)
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  • Le responsable sécuritaire qui a requis l'anonymat a précisé que Hussein Atoui, tué dans la frappe, était un responsable des Forces al-Fajr (forces de l'aube), la branche armée de la Jamaa islamiya
  • Ce groupe libanais est étroitement lié au au mouvement islamiste palestinien Hamas et est allié au Hezbollah pro-iranien

BEYROUTH: Un chef militaire d'un groupe islamiste libanais allié au Hamas palestinien, la Jamaa islamiya, a été tué mardi matin dans une frappe israélienne au sud de Beyrouth, a indiqué à l'AFP un responsable sécuritaire libanais.

Selon la Défense civile libanaise, "un drone israélien a visé une voiture" près de la ville côtière de Damour, à une vingtaine de km de Beyrouth, et les secouristes ont extirpé un mort du véhicule.

Le responsable sécuritaire qui a requis l'anonymat a précisé que Hussein Atoui, tué dans la frappe, était un responsable des Forces al-Fajr (forces de l'aube), la branche armée de la Jamaa islamiya.

Ce groupe libanais est étroitement lié au au mouvement islamiste palestinien Hamas et est allié au Hezbollah pro-iranien.

La Jamaa islamiya a revendiqué des attaques contre Israël depuis le sud du Liban dans les premiers mois du conflit qui a éclaté en octobre 2024 entre le Hezbollah et ses alliés et Israël, avant de dégénérer en guerre ouverte en septembre 2024.

Un cessez-le-feu est entré en vigueur le 27 novembre 2024, que le Hezbollah affirme respecter. Depuis, des tirs de roquettes ont visé à deux reprises Israël depuis le Liban les 22 et 28 mars, sans être revendiqués.

L'armée libanaise a annoncé la semaine dernière avoir arrêté plusieurs Libanais et Palestiniens à l'origine de ces tirs, parmi lesquels trois membres du Hamas, selon un responsable de la sécurité.

En dépit du cessez-le-feu, Israël mène régulièrement des frappes au Liban, affirmant viser le Hezbollah. Dimanche, elle a annoncé avoir tué deux cadres de la formation pro-iranienne dans une série de frappes aériennes.

Au début de la guerre dans la bande de Gaza, déclenchée le 7 octobre 2023 par une attaque du Hamas sur le sol israélien, le Hezbollah a ouvert un front contre Israël, tirant des roquettes sur son territoire, affirmant agir ainsi en soutien au mouvement palestinien.


Le Premier ministre indien en Arabie saoudite pour renforcer les relations bilatérales

D'après le ministère indien des Affaires étrangères, Ryad, premier exportateur mondial de brut, figure au troisième rang des fournisseurs de pétrole brut de New Delhi. (AFP)
D'après le ministère indien des Affaires étrangères, Ryad, premier exportateur mondial de brut, figure au troisième rang des fournisseurs de pétrole brut de New Delhi. (AFP)
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  • Le Premier ministre indien Narendra Modi est attendu mardi à Jeddah, en Arabie saoudite, pour sa troisième visite d'Etat
  • L'économie indienne, en pleine expansion, dépend fortement des importations de pétrole brut pour satisfaire sa demande énergétique croissante

DJEDDAH: Le Premier ministre indien Narendra Modi est attendu mardi à Jeddah, en Arabie saoudite, pour sa troisième visite d'Etat.

M. Modi avait reçu lundi le vice-président américain, JD Vance, au moment où New Delhi cherche à conclure un accord commercial avec les Etats-Unis pour éviter des droits de douane de 26% sur ses exportations.

"L'Inde accorde une grande importance à ses relations historiques avec l'Arabie saoudite, qui ont gagné en profondeur stratégique et en dynamisme ces dernières années", a déclaré M. Modi, cité par son bureau.

"Ensemble, nous avons développé un partenariat substantiel et mutuellement bénéfique", a-t-il ajouté.

L'économie indienne, en pleine expansion, dépend fortement des importations de pétrole brut pour satisfaire sa demande énergétique croissante.

D'après le ministère indien des Affaires étrangères, Ryad, premier exportateur mondial de brut, figure au troisième rang des fournisseurs de pétrole brut de New Delhi.

Le royaume accueille aussi plus de deux millions de travailleurs indiens, la deuxième plus grande communauté étrangère après les Bangladais, selon le recensement saoudien de 2022.

Ces travailleurs jouent un rôle clé dans l'économie saoudienne, en participant notamment à la construction des méga-projets de l'ambitieuse vision 2030 portée par le prince héritier Mohammed ben Salmane. Ils envoient chaque année des milliards de dollars à leurs familles en Inde, le pays le plus peuplé au monde.

Pendant sa visite de deux jours, M. Modi devrait rencontrer des membres de la communauté indienne, selon son bureau.

Le Premier ministre indien et le prince héritier ont tous deux entretenu des liens étroits avec Donald Trump lors de son premier mandat.

Le président américain est attendu en Arabie saoudite en mai, pour ce qui devrait être sa première visite à l'étranger depuis le début de son second mandat.


Gaza: sept morts dans des frappes israéliennes, selon la Défense civile

Des personnes marchent dans la rue devant l'ancien site du marché Firas qui a été transformé en décharge pendant la guerre dans la ville de Gaza, le 21 avril 2025. (AFP)
Des personnes marchent dans la rue devant l'ancien site du marché Firas qui a été transformé en décharge pendant la guerre dans la ville de Gaza, le 21 avril 2025. (AFP)
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  • Rompant une trêve de près de deux mois, Israël a repris le 18 mars son offensive aérienne puis terrestre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas à Gaza
  • Deux frappes intervenues dans la nuit dans l'ouest de Gaza-ville ont fait respectivement quatre et deux morts tandis que le bombardement d'une maison à Khan Younès, dans le sud du territoire palestinien, a tué une personne

GAZA: La Défense civile palestinienne a annoncé que des frappes aériennes israéliennes avaient fait au moins sept morts dans la bande de Gaza mardi matin.

Deux frappes intervenues dans la nuit dans l'ouest de Gaza-ville ont fait respectivement quatre et deux morts tandis que le bombardement d'une maison à Khan Younès, dans le sud du territoire palestinien, a tué une personne, a précisé à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal

Rompant une trêve de près de deux mois, Israël a repris le 18 mars son offensive aérienne puis terrestre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas à Gaza.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, au moins 1.864 Palestiniens ont été tués depuis le 18 mars, portant à 51.240 le nombre de morts à Gaza depuis le début de l'offensive de représailles israélienne en 2023.

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, laquelle a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 sont mortes, selon l'armée israélienne.

Samedi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'est dit déterminé à continuer la guerre et a rejeté les "diktats" du Hamas.

Selon M. Netanyahu, seule une pression militaire permettra le retour des otages encore détenus à Gaza.