Projet de résolution américain à l'ONU pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza

Face à cette guerre dévastatrice, les médiateurs -Etats-Unis, Qatar, Egypte- tentent de parvenir à une trêve humanitaire.  (AFP).
Face à cette guerre dévastatrice, les médiateurs -Etats-Unis, Qatar, Egypte- tentent de parvenir à une trêve humanitaire. (AFP).
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Publié le Jeudi 21 mars 2024

Projet de résolution américain à l'ONU pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza

  • Depuis le début de la guerre, les Etats-Unis ont mis leur veto à plusieurs résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU appelant à des cessez-le-feu immédiats et durables
  • Les Etats-Unis ont présenté aux membres du Conseil de sécurité de l'ONU un projet de résolution appelant à un "cessez-le-feu immédiat lié à la libération des otages" à Gaza, a affirmé le secrétaire d'Etat Antony Blinken, attendu jeudi en Egypte

TERRITOIRES PALESTINIENS: Les Etats-Unis ont pour la première fois annoncé un projet de résolution à l'ONU appelant à un "cessez-le-feu immédiat lié à la libération des otages" dans la bande de Gaza assiégée et dévastée, où les bombardements incessants israéliens ont fait des dizaines de morts ces dernières heures.

L'annonce des Etats-Unis, alliés historiques d'Israël, a été faite mercredi par le secrétaire d'Etat Antony Blinken en Arabie saoudite, première étape de sa nouvelle tournée au Moyen-Orient qui l'a mené jeudi en Egypte avant une visite vendredi en Israël.

Au sixième mois de la guerre déclenchée le 7 octobre par une attaque sanglante du Hamas palestinien contre Israël, la communauté internationale redouble d'efforts pour parvenir à une trêve face à la menace de famine à Gaza et au bilan humain qui ne cesse de s'alourdir avec plus de 31.923 morts, selon le Hamas.

Jeudi, le ministère de la Santé du Hamas a annoncé la mort de 70 Palestiniens dans des frappes israéliennes dans la bande de Gaza, des témoins faisant état de raids nocturnes dans le centre du territoire exigu et de violents combats autour de l'hôpital al-Chifa de la ville de Gaza dans le nord.

"Nous avons soumis une résolution qui est à présent devant le Conseil de sécurité qui appelle à un cessez-le-feu immédiat lié à la libération des otages et nous espérons vivement que les pays la soutiendront", a déclaré mercredi soir M. Blinken au média saoudien Al Hadath en Arabie saoudite.

Depuis le début de la guerre, les Etats-Unis avaient mis leur veto à plusieurs résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU appelant à des cessez-le-feu immédiats et durables.

Mais face à la catastrophe humanitaire à Gaza où la majorité des 2,4 millions d'habitants sont menacés de famine selon l'ONU, les Américains intensifient leurs efforts pour parvenir à une trêve qui permettrait l'entrée dans le territoire assiégé par Israël de plus importantes aides humanitaires.

"Bien sûr, nous nous tenons aux côtés d'Israël et son droit à se défendre (...) mais en même temps, il est impératif que les civils qui sont en danger et qui souffrent si terriblement - que nous nous focalisions sur eux, que nous faisions d'eux une priorité", a dit M. Blinken à Al Hadath.

Un accord possible ? 

Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza ont mené une attaque sans précédent dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort d'au moins 1.160 personnes, la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de sources officielles israéliennes. Environ 250 personnes ont été enlevées et 130 d'entre elles sont toujours otages à Gaza, dont 33 seraient mortes d'après les autorités israéliennes.

Israël a juré de "détruire" le Hamas qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007. Son armée a lancé à Gaza une campagne de bombardements aériens dévastatrice suivie d'une offensive terrestre qui a permis à ses soldats de progresser du nord au sud du territoire, près de Rafah.

Parallèlement à la tournée de M. Blinken, des pourparlers ont lieu à Doha sur une trêve impliquant les médiateurs internationaux -Etats-Unis, Qatar, Egypte.

"Je pense que le fossé se réduit et qu'un accord est tout à fait possible", a dit M. Blinken à Al Hadath, alors qu'un responsable du Hamas a affirmé mercredi que la réponse d'Israël à la proposition de trêve de son mouvement était "globalement négative" et pourrait "conduire les négociations vers l'impasse".

Pour sa sixième tournée au Moyen-Orient depuis le début de la guerre, M. Blinken doit rencontrer au Caire le président Abdel Fattah al-Sissi.

Les relations son tendues entre les alliés américain et israéliens, les Etats-Unis poussant Israël à un cessez-le-feu et l'appelant à ne pas lancer une offensive terrestre d'envergure sur Rafah qui conduirait selon eux "à plus de victimes innocentes, aggraverait la situation humanitaire (...) et isolerait encore plus Israël".

 

Raid israélien à Tulkarem en Cisjordanie: quatre Palestiniens tués

Quatre Palestiniens ont été tués dans une opération de l'armée israélienne lancée dans la nuit de mercredi à jeudi dans un camp de réfugiés jouxtant Tulkarem en Cisjordanie occupée, selon un nouveau bilan fourni par le Croissant-Rouge palestinien.

"Les ambulanciers du Croissant-Rouge palestinien viennent de transporter un jeune homme de 18 ans qui a été tué par les forces d'occupation israéliennes dans le camp de Nour Shams, à Tulkarem. Cela porte le nombre total de morts à quatre", a indiqué l'organisation dans un message sur le réseau social X.

L'armée israélienne avait annoncé peu après minuit (22H00 GMT) mener une opération dans ce camp de réfugiés situé dans le nord-ouest de la Cisjordanie occupée.

"Au cours de l'opération, un aéronef a frappé deux terroristes qui présentaient une menace pour nos forces", avait-elle indiqué dans un bref message.

Dans la foulée, le ministère de la Santé de l'Autorité palestinienne avait confirmé que les dépouilles de deux d'entre eux ont été transportées dans un hôpital de Tulkarem.

Contactée jeudi par l'AFP pour confirmer ce bilan du Croissant-Rouge, l'armée israélienne a indiqué être en train de "vérifier".

Des journalistes de l'AFP sur place ont constaté à 08H00 GMT que l'armée israélienne n'était plus dans le camp.

Mercredi, trois Palestiniens, dont un commandant du Jihad islamique, avaient été tués dans une frappe israélienne sur une voiture à Jénine, bastion des factions armées palestiniennes tout au nord de la Cisjordanie.

Les violences se sont intensifiées en Cisjordanie, territoire occupé depuis 1967 par Israël, depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent de commandos du mouvement islamiste en Israël le 7 octobre.

Selon l'Autorité palestinienne, plus de 435 Palestiniens ont été tués par des tirs de soldats ou de colons israéliens depuis cette date, et des milliers d'autres ont été arrêtés.

Dans cette ville adossée à la frontière fermée de l’Egypte et bombardée quasi-quotidiennement par l'armée de l'air israélienne, s'entassent environ 1,5 million de Palestiniens, la grande majorité déplacés par la guerre, dans des conditions très dures.

Mais le Premier ministre Benjamin Netanyahu ne cesse de répéter qu'une telle opération est nécessaire pour atteindre son objectif de "vaincre" le Hamas, qu'il considère comme un groupe terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne.

Il a dans le même temps annoncé l'envoi à Washington d'une délégation israélienne "à la demande du président Joe Biden", pour discuter de cette opération.

Siège, faim, maladies

Afin de soulager un peu la population civile palestinienne, plusieurs pays organisent quotidiennement des parachutages de nourriture et ont ouvert un couloir maritime depuis Chypre. Mais tous soulignent que ces voies d'approvisionnement ne peuvent se substituer aux routes terrestres.

Depuis le 9 octobre, Israël impose un siège complet à la bande de Gaza, déjà soumise à un blocus total depuis 2007 après une occupation israélienne de 38 ans.

L'ONU pointe les sévères restrictions sécuritaires imposées par Israël à l'entrée de toute aide humanitaire à Gaza par voie terrestre, via l'Egypte.

"Le siège, la faim et les maladies deviendront bientôt les principales causes des morts à Gaza", a averti sur X le chef de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini.


«Tout est sur la table »: le Canada se prépare à répondre aux menaces économiques de Trump

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'exprime lors d'une conférence de presse à Rideau Cottage à Ottawa, Canada, le 6 janvier 2025. (AFP)
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'exprime lors d'une conférence de presse à Rideau Cottage à Ottawa, Canada, le 6 janvier 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et les dirigeants provinciaux ont déclaré mercredi que toutes les options étaient sur la table pour répondre à la possible augmentation des droits de douane par les Etats-Unis
  • Depuis que le président élu américain a annoncé son intention de faire passer les taxes douanières à 25% avec ses voisins pour son retour à la Maison Blanche lundi prochain, le Canada cherche une parade

OTTAWA: Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et les dirigeants provinciaux ont déclaré mercredi que toutes les options étaient sur la table pour répondre à la possible augmentation des droits de douane par les Etats-Unis, tout en gardant l'espoir d'éviter une guerre commerciale.

Depuis que le président élu américain a annoncé son intention de faire passer les taxes douanières à 25% avec ses voisins pour son retour à la Maison Blanche lundi prochain, le Canada cherche une parade.

"Si l'administration américaine choisit de mettre en œuvre son augmentation des droits de douane, nous réagirons de manière ciblée, énergique et résolue", a expliqué Justin Trudeau.

"Tout est sur la table", a-t-il ajouté.

Selon une source gouvernementale à l'AFP, Ottawa réfléchit notamment à imposer des droits de douane plus élevés sur certains produits en acier, sur les céramiques telles que des toilettes et des éviers, de la verrerie et du jus d'orange de Floride.

Les dirigeants des provinces et de l'opposition ont également évoqué la possibilité de bloquer les exportations de pétrole, d'électricité et de minéraux critiques du Canada.

Mais la Première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, s'est désolidarisée de ses collègues sur ce point, refusant mercredi de signer le communiqué final de la réunion. Elle s'oppose à toute perturbation en matière d'exportations pétrolières: plus de trois millions de barils de pétrole sont expédiés quotidiennement depuis sa province vers les États-Unis.

"L'Alberta n'acceptera tout simplement pas de droits de douane sur l'exportation de notre énergie ou d'autres produits, et nous ne soutenons pas non plus une interdiction des exportations de ces mêmes produits", a-t-elle posté sur X.

A l'inverse, son homologue de l'Ontario, moteur économique du pays, préconise une réponse forte. "Je suis désolé mais lorsque quelqu'un attaque votre pays et tente de priver des gens de leurs moyens de subsistance, il faut se battre comme on ne l'a jamais fait auparavant", a déclaré Doug Ford.

Ce dernier a expliqué que 500.000 emplois seraient en danger dans sa province si Donald Trump augmentait les droits de douane à 25%.

Cette mesure serait catastrophique pour le Canada selon les experts. Les Etats-Unis en sont en effet le premier partenaire commercial et la destination de 75% de ses exportations. Près de 2 millions de personnes au Canada en dépendent, sur une population de 41 millions d'habitants.


Le secrétaire d'État désigné par Trump appelle à une « diplomatie audacieuse » pour mettre fin à la guerre en Ukraine

Le sénateur américain Marco Rubio témoigne devant une audience du comité sénatorial des relations étrangères sur sa nomination à la fonction de secrétaire d’État, au Capitole de Washington, DC, le 15 janvier 2025. (Photo par ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)
Le sénateur américain Marco Rubio témoigne devant une audience du comité sénatorial des relations étrangères sur sa nomination à la fonction de secrétaire d’État, au Capitole de Washington, DC, le 15 janvier 2025. (Photo par ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)
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  • L'actuel sénateur républicain de Floride a affirmé que le principal problème de l'Ukraine n'était pas qu'elle soit « à court d'argent », mais plutôt « à court d'Ukrainiens ».
  • « La vérité, c'est que dans ce conflit, la Russie ne peut en aucun cas s'emparer de l'ensemble de l'Ukraine », a-t-il affirmé.

WASHINGTON : Marco Rubio, désigné secrétaire d'État par Donald Trump, a appelé mercredi à une « diplomatie audacieuse » des États-Unis pour mettre un terme à la guerre menée en Ukraine par la Russie.

« Cette guerre doit cesser, et cela devrait être la politique officielle des États-Unis que nous voulons qu'elle cesse », a déclaré le probable futur chef de la diplomatie américaine lors de son audition de confirmation au Sénat.

L'actuel sénateur républicain de Floride a affirmé que le principal problème de l'Ukraine n'était pas qu'elle soit « à court d'argent », mais plutôt « à court d'Ukrainiens ».

« La vérité, c'est que dans ce conflit, la Russie ne peut en aucun cas s'emparer de l'ensemble de l'Ukraine », a-t-il affirmé.

Mais « il est également irréaliste de croire qu'une nation de la taille de l'Ukraine, aussi compétente soit-elle (...), puisse repousser ces gens jusqu'à l'endroit où ils se trouvaient la veille de l'invasion » en 2022, a ajouté Marco Rubio.

Le 20 janvier, dès son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a promis de résoudre le conflit en « 24 heures », ce qui fait craindre à l'Ukraine d'être forcée à faire des concessions majeures en échange de la paix. Or, Moscou a gagné du terrain ces derniers mois, tandis que l'armée ukrainienne, épuisée, manque de moyens.

Mercredi, Marco Rubio a également affirmé que « le rôle des États-Unis et de l'OTAN au XXI^e siècle » devait être remis en question.

Tout en reconnaissant l'importance de l'Alliance atlantique pendant la Guerre froide, le sénateur a affirmé qu'il était important pour les États-Unis d'avoir « non seulement des alliés de défense », mais aussi « des alliés de défense compétents, capables de défendre leur région ».

Début janvier, Donald Trump avait déclaré que les pays de l'Otan devaient accroître leur budget de défense pour le porter à 5 % de leur PIB.

Le président élu ne cache pas son mépris pour l'Alliance atlantique, pilier de la sécurité en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Il avait notamment semé la panique durant la campagne électorale en menaçant de ne plus garantir la protection des pays de l'Otan face à la Russie tant que ceux-ci ne consacreraient pas un budget suffisant à leur défense.


L'UE appelle les 27 à scruter les investissements des entreprises à l'étranger pour endiguer les fuites de technologies

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  • La Commission européenne a recommandé aux États membres de l'UEd'examiner les risques d'investissements étrangers de leurs entreprises, craignant des fuites de technologies
  • Bruxelles recommande aux Vingt-Sept de « réexaminer » les « risques pour la sécurité économique » des transactions entre les entreprises européennes et celles de « pays tiers »

BRUXELLES : La Commission européenne a recommandé mercredi aux États membres de l'UE d'examiner les risques d'investissements étrangers de leurs entreprises, craignant des fuites de technologies dans trois secteurs clés : les semi-conducteurs, l'intelligence artificielle et le quantique.

Bruxelles recommande aux Vingt-Sept de « réexaminer » les « risques pour la sécurité économique » des transactions entre les entreprises européennes et celles de « pays tiers » dans ces trois domaines.

La Commission ne mentionne pas l'invasion russe en Ukraine, la concurrence de la Chine ou l'arrivée au pouvoir de Donald Trump aux États-Unis, mais le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, évoque le contexte « géopolitique » et les « risques potentiels » qu'il peut entraîner.

« L'objectif est d'empêcher les investissements sortants de l'UE d'avoir une incidence négative sur la sécurité économique de l'Union en veillant à ce que des technologies et un savoir-faire essentiels ne tombent pas entre de mauvaises mains », a expliqué la Commission.

Le réexamen demandé par Bruxelles « doit durer 15 mois et couvrir les transactions en cours et passées, en remontant jusqu'au 1^(er) janvier 2021 ».

Les États membres sont invités à fournir un premier rapport d'avancement pour le 15 juillet, puis un rapport complet sur les risques identifiés pour le 31 mars 2026.

La souveraineté industrielle est au cœur du nouveau mandat de l'exécutif européen, dans le sillage du rapport de Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne (BCE) et ancien Premier ministre italien, qui doit être publié en 2024.

L'Europe accuse un retard économique par rapport aux États-Unis et accroît sa dépendance envers la Chine, a-t-il mis en garde.