PARIS: Quelle feuille de route 2024 pour le patronat français à travers le Mouvement des entreprises de France (Medef) et le patronat algérien (Conseil du renouveau économique algérien, Crea) afin de développer les échanges et les partenariats entre les entreprises des deux rives en 2024? Lors d’une réunion organisée à Paris en février dernier au siège du Medef, les deux organisations patronales ont échangé autour des questions économiques et des échanges commerciaux entre les deux pays.
Cette rencontre, menée par les deux présidents, Kamel Moula (Crea), et Patrick Martin (Medef), a été organisée à la suite de la signature d’un mémorandum d’entente, en décembre 2023, entre les deux organisations. Les participants des deux délégations ont abordé diverses thématiques, notamment celles concernant le climat des affaires, le nouveau Code des investissements adopté en Algérie et la coopération entre les deux pays. Les deux présidents ambitionnent de créer des partenariats et des joint-ventures entre les membres des deux organisations ainsi que d’établir des coopérations renforcées dans divers secteurs tels que l’agriculture, l’agroalimentaire, l’énergie, le digital et l’automobile.
Dans un entretien accordé à Arab News en français, M. Moula affirme que «la coopération entre le Crea et le Medef a pour objectif de créer un pont économique entre l’Algérie et la France, et elle œuvre à regrouper les entreprises des deux parties pour aborder des points de priorités dans la coopération mutuelle». Ce dernier précise que «des dossiers importants, comme la sécurité sanitaire, la sécurité alimentaire et la sécurité énergétique sont à l’ordre du jour et pour lesquels des discussions sont engagées».
Une feuille de route pour 2024
Les deux partenaires sont convenus de la mise en œuvre d’une feuille de route pour 2024, laquelle consiste en la tenue de réunions entre Paris et Alger et l’organisation, au cours de l’année 2024, de visites sur les sites de production en Algérie et en France. Des opérations qui vont permettre de concrétiser les objectifs fixés par les deux parties, notamment en matière de coopération, d’investissement et d’échanges commerciaux.
Les deux organisations patronales misent sur des missions opérationnelles et sectorielles pour renforcer la connaissance mutuelle et la détermination des attentes, notamment en matière de capacité de production dans les filières agricoles et industrielles.
Les deux organisations patronales misent sur des missions opérationnelles et sectorielles pour renforcer la connaissance mutuelle et la détermination des attentes, notamment en matière de capacité de production dans les filières agricoles et industrielles. Pour y parvenir, elles ont mis en place le Conseil d’affaires algéro-français (Caaf), présidé par Abdelouahed Kerrar pour le Crea et Yannick Morillon pour le Medef. Le Caaf inclut également des chefs d’entreprise affiliés aux deux organisations et il sera chargé de superviser l’avancée des travaux engagés pour 2024.
Des secteurs prioritaires identifiés
Lors de cette rencontre, le Medef et le Crea ont identifié les secteurs prioritaires ainsi que les diverses possibilités pour dynamiser les échanges commerciaux et les investissements productifs entre les deux pays. «Le partenariat entre le Crea et le Medef a pour objectif de faciliter l’échange, de faire connaître les opportunités d’investissements», indique Kamel Moula. «Pour concrétiser ces objectifs, nous avons identifié six secteurs prioritaires et privilégiés, pour lesquels nous avons établi des conseils d’affaires algéro-français, représentés par des chefs de file pour chacune des thématiques, avec des délais et des objectifs fixés. Nous avons déterminé une vision économique qui sera menée, pour plus d’efficacité, par des chefs d’entreprises», affirme-t-il.
«Les entreprises françaises ont besoin d’être accompagnées dans leurs démarches de prospection sur le marché algérien. Le Medef fera, de son côté, les mêmes démarches dans l’accompagnement des entreprises algériennes en France», assure le président du patronat algérien. «En ce qui concerne le Crea, nous serons disponibles pour les accompagner sur le terrain pour trouver des partenaires locaux, ou dans le cas où elles désirent s’implanter dans le pays», ajoute-t-il.
Interrogé sur l’attractivité du marché algérien, M. Moula précise que les lois régissant les investissements directs étrangers ont beaucoup évolué ces dernières années. «Les sociétés étrangères ou les investisseurs étrangers souhaitant investir en Algérie peuvent le faire à 100%, sans obligation de partenariat avec des opérateurs locaux», souligne-t-il, en précisant qu’aujourd’hui le Crea est un facilitateur.