La société italienne Bonifiche Ferraresi, investissements agricoles dans le sud de l’Algérie

La société BF, qui bénéficie déjà d’un contrat de concession définitif dans la région de Touggourt pour la production de blé, affiche ses ambitions pour la mise en place «d’importants projets de production et de transformation de blé dans la région. (AFP).
La société BF, qui bénéficie déjà d’un contrat de concession définitif dans la région de Touggourt pour la production de blé, affiche ses ambitions pour la mise en place «d’importants projets de production et de transformation de blé dans la région. (AFP).
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Publié le Mardi 12 mars 2024

La société italienne Bonifiche Ferraresi, investissements agricoles dans le sud de l’Algérie

  • Accompagnant la délégation de la société italienne, l’ancien Premier ministre italien, Massimo D’Alema, a qualifié le partenariat algéro-italien de «stratégique et bénéfique pour les deux pays»
  • «Il faudra mettre en place une nouvelle approche de développement du secteur agricole, à moyen et long terme, pour arriver à un niveau de production permettant au pays de gérer l’enjeu de la sécurité alimentaire»

PARIS: Lors d’une rencontre en février dernier au siège de l’Agence algérienne de la promotion de l’investissement (AAPI), Federico Vecchioni, directeur général de la société agricole italienne Bonifiche Ferraresi (BF), a affirmé que son entreprise ambitionne de diversifier son portefeuille d’investissement en Algérie, notamment à travers la production, la transformation ou le traitement de la semence, la production d’oliviers et de fruits ainsi que les industries alimentaires.

La société BF, qui bénéficie déjà d’un contrat de concession définitif dans la région de Touggourt pour la production de blé, affiche ses ambitions pour la mise en place «d’importants projets de production et de transformation de blé dans la région. Nous sommes ici pour œuvrer à élargir le projet à travers d’autres investissements agricoles dans le sud de l’Algérie. L’objectif est de contribuer à la réalisation de la sécurité alimentaire et à l’exportation», précise M. Vecchioni lors d’une déclaration à la presse à l’issue de la rencontre, en indiquant que la société italienne exportera le blé dur algérien vers l’Italie, un des plus grands pays consommateurs sur le marché international.

Accompagnant la délégation de la société italienne, l’ancien Premier ministre italien, Massimo D’Alema, a qualifié le partenariat algéro-italien de «stratégique et bénéfique pour les deux pays». Les investissements qui seront consentis par la société BF offrent, selon lui, «une contribution majeure à la réalisation de l’autosuffisance alimentaire de l’Algérie, ainsi que de grandes opportunités pour le secteur de la production de pâtes en Italie».

Un enjeu stratégique

Lors de cette réunion, Omar Rekkache, directeur général de l’AAPI, a souligné que «l’Algérie était prête à accompagner l’entreprise italienne dans la phase de concrétisation de ses investissements». Il indique que le gouvernement algérien a mis en place de nombreuses mesures incitatives à destination des investisseurs locaux et étrangers dans un objectif d’exploitation des terres agricoles et d’amélioration des rendements en matière de produits stratégiques comme le blé, les céréales et les semences dans toutes les régions du sud du pays.

Omar Rekkache, directeur général de l’AAPI, indique que le gouvernement algérien a mis en place de nombreuses mesures incitatives à destination des investisseurs locaux et étrangers dans un objectif d’exploitation des terres agricoles et d’amélioration des rendements en matière de produits stratégiques comme le blé, les céréales et les semences dans toutes les régions du sud du pays.

Interrogé par Arab News en français sur la question de la sécurité alimentaire en Algérie, Abderrahmane Hadef, expert en développement économique, explique que «c’est un enjeu stratégique pour le pays». Selon lui, il est important de parvenir à un certain niveau d’autosuffisance dans des filières prioritaires comme la culture céréalière, l’élevage et production laitière. «Il faudra mettre en place une nouvelle approche de développement du secteur agricole, à moyen et long terme, pour arriver à un niveau de production permettant au pays de gérer l’enjeu de la sécurité alimentaire», précise-t-il. Il ajoute que le pays pense y parvenir grâce à la mise en œuvre d’une stratégie misant sur le développement de l’agriculture saharienne.

M. Hadef déclare: «On s’oriente aujourd’hui vers le développement de l’agriculture saharienne, car le Sahara dispose d’un grand potentiel en matière de surfaces utiles. L’enjeu aujourd’hui consiste à développer ces nouveaux espaces par de nouvelles techniques et technologies dans le domaine agricole; il en va de même pour la maîtrise de la production des semences, des techniques d’irrigation et de la logistique.»

Partenariats et grandes cultures

Concernant l’apport des partenaires étrangers dans la concrétisation des objectifs fixés par le gouvernement algérien, ce dernier affirme: «Il est important de s’orienter vers des coopérations avec des partenaires qui ont cette capacité de maîtrise des cultures de grandes surfaces, avec des compétences en management et une maîtrise technologique pour améliorer le niveau de productivité à trente quintaux à l’hectare. C’est un grand défi qui peut être atteint dans les régions du Sud, comme El-Meniaa, Ghardaïa, Touggourt ou Hassi Messaoud. Le choix du partenariat comme celui conclu avec les Italiens peut mener vers la réalisation de ces objectifs.» L’expert plaide pour la diversification des partenariats avec des pays européens experts en la matière comme la France, les Pays-Bas, la Russie et l’Ukraine.

«Produire ne suffit pas, il faudra parvenir à la maîtrise de toute la chaîne de valeur, de la recherche, des semences, des pratiques agricoles, des techniques d’irrigation, de la logistique avec les zones de stockage, sans oublier l’objectif de la transformation grâce à la connexion du secteur agricole à l’industrie agroalimentaire», conclut-il.


Évolution du financement des banques saoudiennes face à la hausse de la demande de prêts hypothécaires, selon S&P Global

Le financement hypothécaire représentait 23,5 % du total des crédits alloués par les banques saoudiennes à la fin de 2023, contre 12,8 % en 2019. (AFP)
Le financement hypothécaire représentait 23,5 % du total des crédits alloués par les banques saoudiennes à la fin de 2023, contre 12,8 % en 2019. (AFP)
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  • l'agence de notation a déclaré que les profils de financement des institutions financières du Royaume devraient subir des changements, principalement en raison d'une initiative soutenue par l'État pour stimuler l'accession à la propriété
  • Les besoins de financement continus de l'initiative économique Vision 2030 et la croissance relativement faible des dépôts, sont susceptibles d'inciter les banques à rechercher d'autres sources de financement

RIYAD : Les banques saoudiennes devraient poursuivre des stratégies alternatives de financement pour faire face à l'expansion rapide des prêts, alimentée par la demande de nouveaux prêts hypothécaires, selon S&P Global.

Dans son dernier rapport, l'agence de notation a déclaré que les profils de financement des institutions financières du Royaume devraient subir des changements, principalement en raison d'une initiative soutenue par l'État pour stimuler l'accession à la propriété.

Selon l'analyse, le financement hypothécaire représentera 23,5 % de l'allocation totale de crédit des banques saoudiennes à la fin de 2023, contre 12,8 % en 2019.

« Les besoins de financement continus de l'initiative économique Vision 2030 et la croissance relativement faible des dépôts, sont susceptibles d'inciter les banques à rechercher d'autres sources de financement, y compris l’externe », a déclaré S&P Global. 

Le rapport prévoit également que cette recherche de financement externe pourrait potentiellement avoir un impact sur la qualité de crédit du secteur bancaire saoudien.

Selon l'agence de notation basée aux États-Unis, la croissance des prêts parmi les banques saoudiennes a dépassé celle des dépôts, avec un ratio prêts/dépôts supérieur à 100 % en 2022, contre 86 % à la fin de 2019.

S&P Global s'attend à ce que cette tendance persiste, en particulier avec les prêts aux entreprises jouant un rôle plus important dans la croissance au cours des prochaines années. « Nous considérons que les banques saoudiennes se tourneront probablement vers des stratégies de financement alternatives pour soutenir cette expansion », indique le rapport. 


Espagne: la maison mère de Paco Rabanne et Jean Paul Gaultier se lance en Bourse

 Les marques Nina Ricci, Paco Rabanne et Jean Paul Gaultier font vendredi leur entrée sur les marchés financiers avec l'introduction en Bourse à Madrid de leur maison mère, le groupe espagnol Puig, en pleine expansion dans le secteur du luxe. (AFP).
Les marques Nina Ricci, Paco Rabanne et Jean Paul Gaultier font vendredi leur entrée sur les marchés financiers avec l'introduction en Bourse à Madrid de leur maison mère, le groupe espagnol Puig, en pleine expansion dans le secteur du luxe. (AFP).
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  • Cent dix ans après sa création, la maison de beauté catalane va connaître une petite révolution avec cette opération, censée lui donner les moyens de concurrencer les grands noms du secteur
  • C'est "une étape décisive" qui "nous permettra d'être plus compétitifs sur le marché international de la beauté", soulignait dans un récent communiqué le PDG de l'entreprise, Marc Puig

MADRID: Les marques Nina Ricci, Paco Rabanne et Jean Paul Gaultier font vendredi leur entrée sur les marchés financiers avec l'introduction en Bourse à Madrid de leur maison mère, le groupe espagnol Puig, en pleine expansion dans le secteur du luxe.

Cent dix ans après sa création, la maison de beauté catalane va connaître une petite révolution avec cette opération, censée lui donner les moyens de concurrencer les grands noms du secteur comme Estée Lauder, Hermès, Kering et LVMH.

C'est "une étape décisive" qui "nous permettra d'être plus compétitifs sur le marché international de la beauté", soulignait dans un récent communiqué le PDG de l'entreprise, Marc Puig, en assurant viser une "approche de long terme".

Fondé en 1914 à Barcelone par l'entrepreneur Antonio Puig Castellò, le groupe de parfums et cosmétiques espagnol s'est fait une place ces dernières années parmi les géants du luxe et de la mode, en multipliant les acquisitions de marques de prestige.

La maison catalane contrôle ainsi les griffes Paco Rabanne, Nina Ricci, Charlotte Tilbury, Carolina Herrera, Dries Van Noten et Jean Paul Gaultier. Il a également noué des contrats de licence avec Prada, Christian Louboutin et Comme des Garçons.

Contrôle familial

L'introduction en Bourse de Puig se fera vendredi au prix de 24,50 euros par action. Elle est présentée par les analystes comme le plus gros lancement boursier de l'année en Espagne et comme l'un des principaux en Europe.

Le montant fixé pour l'action Puig valorise le groupe barcelonais à près de 14 milliards d'euros. Cela lui permettra d'intégrer directement l'Ibex 35, indice vedette regroupant les 35 plus grosses entreprises espagnoles.

Cette opération d'envergure se déclinera en deux phases: une émission de nouvelles actions, devant rapporter 1,25 milliard d'euros, et la vente de parts détenues par Exea, la holding de la famille Puig, pour près de 1,36 milliard d'euros.

Cette double opération pourrait être complétée par une vente de titres réservée à certains investisseurs pour un total de 390 millions d'euros, selon le groupe. De quoi lever au total quelque 3 milliards d'euros.

Malgré cette opération, la famille Puig assure qu'elle restera l'actionnaire majoritaire de l'entreprise avec 71,7% des parts. Elle conservera, en outre, une très large majorité des droits de vote (92,5%) au sein de son conseil d'administration.

« Muscle financier »

L'introduction en Bourse du groupe catalan avait été officialisée le 8 avril, après avoir été évoquée pour la première fois le 20 octobre par Marc Puig en personne dans un entretien au quotidien économique Financial Times.

Le PDG de 62 ans avait alors estimé qu'elle permettrait d'imposer une "discipline" de marché à l'entreprise et d'éviter les possibles "difficultés" auxquelles les sociétés familiales sont confrontées lors du passage de témoin entre générations.

Il arrive, en effet, "que les entreprises familiales perdent leur position sur le marché. Elles peuvent commencer à mourir lentement et personne au sein de l'entreprise n'en est conscient", avait insisté le petit-fils d'Antonio Puig, à la tête du groupe depuis 2004.

Selon Javier Cabrera, analyste chez XTB, ce lancement boursier devrait permettre à la maison de beauté catalane d'acquérir du "muscle financier", en profitant de la "bonne dynamique boursière du secteur".

De fait, le contexte est actuellement porteur pour le luxe, dont les poids lourds ont enregistré des niveaux de ventes record en 2023, malgré un léger ralentissement après deux années de croissance à deux chiffres.

Puig a, pour sa part, réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires de 4,3 milliards d'euros et dégagé un bénéfice net de 465 millions d'euros, en hausse de 16% sur un an. Et cette dynamique pourrait s'accélérer.

Les acquisitions réalisées ces dernières années permettent "une forte croissance" et une "diversification des revenus" du groupe, observe Javier Cabrera, qui insiste sur ses bons résultats en Chine, marché devenu incontournable pour le secteur du luxe.


Liban: l'Union européenne annonce une aide d'un milliard d'euros pour soutenir l'économie

Le Premier ministre libanais Najib Mikati (au centre) pose pour une photo avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président chypriote Nikos Christodoulides lors de leur rencontre au siège du gouvernement du Grand Sérail à Beyrouth (Photo, AFP).
Le Premier ministre libanais Najib Mikati (au centre) pose pour une photo avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président chypriote Nikos Christodoulides lors de leur rencontre au siège du gouvernement du Grand Sérail à Beyrouth (Photo, AFP).
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  • Le président chypriote s'était déjà rendu au Liban le 8 avril pour discuter avec M. Mikati de la question des réfugiés
  • Le Liban, frappé par une crise économique depuis 2019 dit accueillir près de deux millions de réfugiés syriens

BEYROUTH: La cheffe de la Commission européenne a annoncé jeudi à Beyrouth une aide d'un milliard d'euros pour soutenir la "stabilité socio-économique" du Liban et appelé ce pays à bien coopérer dans la lutte contre l'immigration clandestine.

Les fonds seront "disponibles à partir de cette année jusqu’en 2027. Nous voulons contribuer à la stabilité socio-économique du Liban", a déclaré Ursula von der Leyen, ajoutant "compter sur une bonne coopération" des autorités libanaises dans la lutte contre l'immigration clandestine vers l'Europe.

Le Liban, frappé par une crise économique depuis 2019 dit accueillir près de deux millions de réfugiés syriens, soit le plus grand ratio par habitant au monde.

Le petit pays méditerranéen, frontalier de la Syrie, n'a de cesse d'exhorter la communauté internationale de les rapatrier, les armes s'étant tues dans plusieurs régions syriennes.

Les migrants, demandeurs d'asile et réfugiés qui quittent le Liban par bateau à la recherche d'une vie meilleure en Europe se dirigent souvent vers Chypre qui affirme être en première ligne face aux flux migratoires au sein de l'UE.

"La réalité actuelle de cette question est devenue plus grande que la capacité du Liban à la traiter", a déclaré le Premier ministre libanais Najib Mikati, lors d'une conférence de presse en présence de Mme. von der Leyen et du président chypriote Nikos Christodoulides.

Augmentation des ressortissants syriens à Chypre 

"Nous renouvelons notre demande à l'UE, (...) d’aider les personnes déplacées dans leur pays (d'origine et non au Liban), pour les encourager à rentrer volontairement", a-t-il poursuivi.

De son côté, Chypre, qui fait état d'une augmentation des arrivées de ressortissants syriens, estime que la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, qui a déclenché des violences à la frontière israélo-libanaise, a affaibli les efforts de Beyrouth pour empêcher les départs.

De janvier à avril 2024, plus de 40 bateaux transportant environ 2.500 personnes ont accosté à Chypre, a indiqué à l'AFP l'agence de l'ONU pour les réfugiés (HCR).

Chypre avait conclu il y a des années avec le Liban un accord pour le retour de migrants en situation irrégulière.

Le président chypriote s'était déjà rendu au Liban le 8 avril pour discuter avec M. Mikati de la question des réfugiés et de la manière de contrôler le flux migratoire vers son pays.