Le Fonds public d’investissement saoudien actualise la taille de ses actifs à 925,2 milliards de dollars

L’amélioration notable de la position du Fonds public d’investissement (PIF) fait suite à l’acquisition d’une participation supplémentaire de 8% dans Aramco, ce qui porte la valeur estimée de sa participation à 328 milliards de dollars.
L’amélioration notable de la position du Fonds public d’investissement (PIF) fait suite à l’acquisition d’une participation supplémentaire de 8% dans Aramco, ce qui porte la valeur estimée de sa participation à 328 milliards de dollars.
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Publié le Mercredi 13 mars 2024

Le Fonds public d’investissement saoudien actualise la taille de ses actifs à 925,2 milliards de dollars

  • Selon le Sovereign Wealth Fund Institute, la position considérable du PIF dans Aramco est susceptible de générer des milliards de dollars de dividendes annuels, renforçant ainsi sa capacité d’investissement
  • L’État détient désormais 82,186% des actions d’Aramco, dont 16% sont détenues par le fonds et ses filiales

RIYAD: Le fonds souverain d’Arabie saoudite a révisé la taille de ses actifs sur son site Web, la portant à 925,2 milliards de dollars (1 dollar = 0,91 euro), après s’être hissé à la cinquième place dans un classement des groupes d’investissement publics. 

L’amélioration notable de la position du Fonds public d’investissement (PIF) fait suite à l’acquisition d’une participation supplémentaire de 8% dans Aramco, ce qui porte la valeur estimée de sa participation à 328 milliards de dollars. 

Cette acquisition a eu un impact considérable sur l’ensemble des actifs gérés par le PIF, dont la valeur dépasse 860 milliards de dollars, contre 700 milliards de dollars à la fin de l’année 2022. 

En conséquence, la participation du PIF dans Aramco représente aujourd’hui près de 37% de la valeur du portefeuille du fonds, ce qui constitue une étape essentielle dans la trajectoire de croissance du fonds et un rôle central dans le programme de diversification économique plus large du Royaume. 

Selon le Sovereign Wealth Fund Institute, la position considérable du PIF dans Aramco est susceptible de générer des milliards de dollars de dividendes annuels, renforçant ainsi sa capacité d’investissement. 

En outre, l’implication du fonds dans des mégaprojets et des filiales vise à accélérer la réalisation des objectifs de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. 

Parmi les projets notables figure Alat, une entreprise d’électronique industrielle évaluée à 100 milliards de dollars, qui vise à stimuler l’offre mondiale de semi-conducteurs et à contribuer à hauteur de 9,3 milliards de dollars au produit intérieur brut national d’ici à 2030. 

En outre, les initiatives du fonds dans le domaine de l’automobile, telles que les partenariats avec Hyundai et les investissements dans Lucid et Ceer Motors, sont conformes à son objectif de positionner l’Arabie saoudite en tant qu’acteur majeur de la production automobile mondiale. 

Au début du mois de mars, le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, a annoncé l’achèvement du transfert de 8% supplémentaires du total des actions émises par Saudi Aramco à des sociétés de gestion de portefeuilles entièrement détenues par le PIF, selon l’agence de presse saoudienne (SPA). 

Comme l’indique SPA, l’État détient désormais 82,186% des actions d’Aramco, dont 16% sont détenues par le fonds et ses filiales. 

Le prince héritier a déclaré que le transfert d’une partie des actions de l’État dans Saudi Aramco à des entreprises appartenant au PIF faisait partie des «initiatives du Royaume visant à renforcer l’économie nationale à long terme, à diversifier ses ressources et à créer davantage d’opportunités d’investissement», rapporte SPA. 

Le prince héritier a souligné que le fonds poursuivait l’établissement de nouveaux partenariats économiques, la localisation des technologies et la création d’un plus grand nombre d’emplois directs et indirects sur le marché du travail. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 

 


Le prince héritier saoudien appelle à une collaboration mondiale pour bâtir une économie mondiale résiliente

Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane. (Photo, SPA)
Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane. (Photo, SPA)
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  • Le prince héritier a réaffirmé l’engagement du Royaume à agir en tant que force stabilisatrice dans la région
  • Il a déclaré que la cohésion et la coopération avec les partenaires régionaux et mondiaux sont la clé de la sécurité et de la prospérité

RIYAD: Dimanche, le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, a appelé à une collaboration mondiale pour contribuer à la construction d’une économie mondiale plus résiliente et intégrée.

Lors d’une table ronde spéciale dans le cadre de la réunion spéciale du Forum économique mondial (WEF) à Riyad, le prince héritier a discuté des défis géopolitiques et économiques auxquels le monde est actuellement confronté, rapporte l’agence de presse saoudienne (SPA).

Il a réaffirmé l’engagement du Royaume à agir en tant que force stabilisatrice dans la région et il a déclaré que la cohésion et la coopération avec les partenaires régionaux et mondiaux sont la clé de la sécurité et de la prospérité.

L’Arabie saoudite a créé diverses opportunités pour les investisseurs de la région et du monde en s’appuyant sur des décennies de croissance robuste alimentée par ses exportations d’énergie, indique le prince héritier.

Il a également mis en lumière les réalisations du Royaume dans le cadre de la Vision 2030, notant que le pays continue de créer des opportunités d’investissement transformatrices dans les secteurs émergents de son économie en pleine évolution.

Lors de la table ronde spéciale à laquelle ont participé des représentants du gouvernement, des chefs d’entreprise et des universitaires, le prince héritier a évoqué l’ensemble des réformes mises en œuvre dans le Royaume au cours des huit dernières années pour permettre au secteur privé de devenir un moteur de la croissance. Il a déclaré que la croissance du Fonds public d’investissement (PIF) d’Arabie saoudite et son intention de devenir un fonds souverain doté de mille milliards de dollars en étaient un exemple.

En ce qui concerne la diversification rapide de l’économie saoudienne, le prince héritier précise que l’activité économique non pétrolière en Arabie saoudite a contribué à hauteur de 50% au produit intérieur brut du Royaume en 2023, soit le niveau le plus élevé jamais atteint par le pays.

Il insiste par ailleurs sur l’importance d’investir dans la recherche et le développement, notant que de tels investissements ont fortement dynamisé la croissance de géants nationaux tels que Acwa Power, Ceer Motors et Alat.

Ces initiatives créent une base permettant à ces entreprises d'intégrer les technologies émergentes dans leurs modèles d'entreprise et de favoriser la croissance du secteur dans le Royaume, explique le prince héritier. Il ajoute que cela avait contribué à la croissance rapide de l’économie numérique du Royaume, à un rythme trois fois plus rapide que le taux de croissance mondial.

Il a ensuite mentionné que la Vision 2030 de l’Arabie saoudite avait contribué à l’émergence d’une société civile florissante et à l’amélioration considérable de la qualité de vie ainsi qu’à la mobilité et l’inclusion sociales. En effet, la participation des femmes à la main-d’œuvre a doublé depuis 2016.

En collaboration avec des partenaires mondiaux, l’Arabie saoudite est en train de bâtir une économie du futur fondée sur l’innovation, la croissance et les opportunités, déclare le prince Mohammed.

Il a conclu en soulignant que la Vision 2030 de l’Arabie saoudite est un voyage, pas une destination, et que bien que le Royaume ait accompli d’énormes progrès, il y a encore beaucoup à faire.

La réunion spéciale du Forum économique mondial à Riyad s’est achevée lundi soir.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les Bourses nerveuses au milieu de données économiques et de résultats d'entreprises

Un tableau électronique affiche le taux de change du yen japonais par rapport au dollar américain à Tokyo le 30 avril 2024. (AFP)
Un tableau électronique affiche le taux de change du yen japonais par rapport au dollar américain à Tokyo le 30 avril 2024. (AFP)
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  • En Europe, excepté Londres qui progressait de 0,52%, les places boursières sont orientées à la baisse
  • Selon un analyste d'ActivTrades, «le sentiment du marché reste incertain suite aux données macroéconomiques inégales en provenance de Chine, avant d'autres résultats d'entreprises aujourd'hui»

PARIS: La nervosité gagne les marchés boursiers mardi, qui ont accueilli des résultats d'entreprises mitigés et des indicateurs économiques plus solides qu'attendu en zone euro, tout en se préparant à la réunion de la banque centrale américaine.

En Europe, excepté Londres qui progressait de 0,52%, les places boursières sont orientées à la baisse: vers 11H40 GMT, Paris cédait 0,15%, Francfort 0,44% et Milan 0,46%.

La croissance économique de la zone euro a rebondi plus que prévu au premier trimestre avec un PIB en hausse de 0,3% par rapport au trimestre précédent, tandis que l'inflation est restée stable à 2,4% sur un an en avril, a annoncé mardi Eurostat.

L'inflation sous-jacente - c'est-à-dire corrigée des prix volatiles de l'énergie et de l'alimentation -, un indicateur particulièrement scruté par les marchés financiers et la BCE, a poursuivi sa baisse à 2,7% en avril, après 2,9% en mars.

"Cette publication constitue une justification supplémentaire pour une première baisse des taux de la Banque centrale européenne à son comité du 6 juin", commente Juliette Cohen, stratégiste chez CPR AM.

Mais selon Pierre Veyret, analyste d'ActivTrades, "le sentiment du marché reste incertain suite aux données macroéconomiques inégales en provenance de Chine, avant d'autres résultats d'entreprises aujourd'hui".

La Bourse de Hong Kong a grappillé 0,09% et Shanghai a cédé 0,26%. L'activité manufacturière en Chine a poursuivi sa hausse en avril pour le deuxième mois d'affilée mais à un rythme moins robuste, selon des chiffres officiels.

Les indices de Wall Street devraient ouvrir en légère baisse de 0,1% selon leurs contrats à terme, avant le début de la réunion du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed) américaine qui commence mardi et aboutira à un communiqué ainsi qu'à une conférence de presse mercredi.

Sur le marché obligataire, les taux d'intérêt des Etats-Unis sont stables par rapport à lundi. Celui de l'emprunt de l'Etat allemand à dix ans montait à 2,56%, contre 2,53% la veille.

Sur le plan microéconomique, les investisseurs digèrent une nouvelle salve de résultats d'entreprises. Aux Etats-Unis, les actions de Coca-Cola et McDonald's devraient réagir négativement aux résultats publiés par les groupes, selon les échanges précédant l'ouverture de Wall Street.

Amazon publiera ses comptes après la clôture.

Le secteur automobile accidenté

Les constructeurs automobiles Volkswagen, Mercedes-Benz et Stellantis ont tous les trois publié des résultats plombés par des ventes faibles au premier trimestre.

Volkswagen (-2,53% à Francfort) a subi au premier trimestre une baisse de 21,6% de son bénéfice net sur un an, à 3,71 milliards d'euros. Mercedes-Benz (-4,65% à Francfort) a annoncé une chute de 24,6% de son bénéfice net. Et Stellantis (-3,58% à Paris) a publié un chiffre d'affaires en baisse sur un an de 12%.

BMW perdait aussi 2,72% et Renault 1,15%.

Le pétrole hésitant

Les prix du pétrole sont hésitants vers 11H35 GMT, les investisseurs attendant l'issue de la réunion de la Fed et scrutant la situation au Moyen-Orient et les espoirs de trêve à Gaza.

Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juin, grappillait 0,15% à 88,55 dollars. Celui de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, progressait de 0,48% à 83,03 dollars.

Sur le marché des changes, le yen reculait de 0,36% par rapport au dollar à 156,92 yens pour un dollar. L'euro était stable (+0,01%) contre le billet vert, à 1,0722 dollar pour un euro.

Le bitcoin perdait 2,55% à 61.340 dollars.


Les dirigeants du CAC 40 ont gagné en moyenne 130 fois plus que leurs salariés en 2022, selon Oxfam

Cac 40: Pour Oxfam, c'est justement la relation "toxique" entre actionnaires et dirigeants qui permet le versement de ces rémunérations "stratosphériques". (AFP).
Cac 40: Pour Oxfam, c'est justement la relation "toxique" entre actionnaires et dirigeants qui permet le versement de ces rémunérations "stratosphériques". (AFP).
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  • En 2022, les dirigeants du CAC 40 ont gagné en moyenne 130 fois plus que leurs salariés, soit une augmentation d'environ 17% depuis 2019
  • Ces écarts s'expliquent selon l'ONG par "des rémunérations de dirigeants démesurées et déconnectées": en 2022, ces patrons ont gagné en moyenne 6,66 millions d'euros, soit 27% de plus que trois ans auparavant

PARIS: Des rémunérations "stratosphériques" et des écarts "indécents": les patrons du CAC 40 ont gagné en moyenne 130 fois plus que le salaire moyen dans leurs entreprises en 2022, un fossé qui se creuse depuis 2019, révèle une étude d'Oxfam publiée mardi.

"Les richesses produites continuent de croître" dans les entreprises du CAC 40, "pourtant cette redistribution des richesses est inéquitable", se désole Oxfam dans son rapport intitulé "Cash 40: trop de millions pour quelques hommes".

cac 40

En 2022, les dirigeants du CAC 40 ont gagné en moyenne 130 fois plus que leurs salariés, soit une augmentation d'environ 17% depuis 2019, indique l'association. En 1979, ces patrons "ne gagnaient en moyenne +que+ 40 fois plus que le Smic", précise-t-elle.

Ces écarts s'expliquent selon l'ONG par "des rémunérations de dirigeants démesurées et déconnectées": en 2022, ces patrons ont gagné en moyenne 6,66 millions d'euros, soit 27% de plus que trois ans auparavant. Les salariés ont de leur côté vu leurs salaires n'augmenter que de 9%.

Certaines entreprises "creusent davantage les inégalités" que d'autres. Teleperformance affiche "de loin" le plus grand écart de rémunération, affirme ainsi Oxfam, son PDG Daniel Julien ayant gagné 1.453 fois plus que le salaire moyen de son entreprise en 2022, avec ses 19,7 millions d'euros.

Juste après arrive Carrefour, dont le PDG a gagné 426 fois plus, un écart qui s'explique "par un très faible salaire moyen", précise Oxfam.

Un salaire annuel en 9 heures

"Alexandre Bompard gagne en seulement 9 heures l'équivalent du salaire moyen annuel des salariés de Carrefour, alors même qu'on est en pleine crise agricole et qu'on subit encore les conséquences de l'inflation", résume Léa Guérin, chargée de plaidoyer sur les questions de régulation des multinationales.

Le patron de Stellantis Carlos Tavares ne figurait en 2022 "que" sur la troisième marche du podium des mauvais élèves, ses 22 millions d'euros représentant 341 fois plus que le salaire moyen chez le constructeur automobile. Un montant déjà jugé "choquant et excessif" par le président français Emmanuel Macron.

En 2023, la hausse spectaculaire de sa rémunération - qui pourrait cette fois-ci atteindre 36,5 millions d'euros - a encore créé la controverse, bien qu'elle a été validée par les actionnaires à 70%.

Pour Oxfam, c'est justement la relation "toxique" entre actionnaires et dirigeants qui permet le versement de ces rémunérations "stratosphériques".

Selon l'ONG, la part fixe des rémunération de dirigeants représentait en moyenne 27% en 2022. Les parts variables ou en actions - basées surtout sur des critères financiers et de court terme définis par les actionnaires - représentait elles 69%.

"Le gouvernement et les grandes entreprises ne sont pas à la hauteur d'un partage de la valeur juste et équitable avec leurs salariés, mais aussi la planète", affirme Oxfam, selon qui ces sommes exorbitantes manquent à l'investissement dans la transition énergétique.

Salaire maximum

L'association milite pour que la rémunération des dirigeants soit conditionnée à une stratégie climat articulée, à un salaire "décent" dans l'ensemble de l'entreprise et qu'elle soit moins liée aux critères financiers.

Elle réclame surtout l'instauration d'un salaire maximum, qui représenterait 20 fois le salaire médian de l'entreprise. C'est à peu près l'ordre de grandeur qu'on trouvait en 2022 avec le salaire moyen chez Crédit Agricole (23) ou Orange (29).

Une idée qui fait son chemin chez les députés de gauche, des socialistes aux insoumis, qui réfléchissent à des propositions de loi.

Du côté des entreprises visées, Teleperformance affirme que l’écart souligné par Oxfam entre dirigeant et salariés est "purement théorique et non réel".

L'entreprise, contactée directement par l'ONG, souligne que la rémunération de son PDG incluait des "actions de performance", ce qui signifie que la "valeur retenue" n’est "pas celle que les bénéficiaires vont recevoir", en fonction des objectifs réalisés et de l'éventuelle "baisse du cours de bourse".

Carrefour affirme aussi que les calculs d'Oxfam ne correspondent "pas à une quelconque réalité", puisqu'ils rapportent la rémunération de M. Bompard à celle des 334.000 salariés à travers le monde - dont une majorité au Brésil -, malgré des "écarts de pouvoir d'achat" entre pays.

Le salaire moyen dans la grande distribution est par ailleurs "significativement inférieur à d'autres secteurs", a indiqué le groupe, car la main-d'oeuvre est "souvent peu qualifiée".

Contacté par l'AFP, Stellantis n'a pas souhaité réagir.