BEYROUTH: Les villes situées le long de la frontière libanaise avec Israël sont de plus en plus désertes, les habitants fuyant les bombardements israéliens, a déclaré un habitant à Arab News vendredi, alors que deux autres civils ont été blessés dans une explosion qui a endommagé une propriété dans le village de Baraachit.
«Après cinq mois d'affrontements quotidiens entre le Hezbollah et l'armée israélienne, 90% des villes frontalières se sont vidées, tandis que 100% des habitants d'autres villes adjacentes ont complètement fui la région», a déclaré le même habitant.
«Les armes utilisées par l'ennemi israélien sont devenues plus destructrices, ce qui signifie que les bâtiments bombardés sont détruits et qu’il est plus difficile de savoir s'il y a des habitants qui y vivent, ou même de les trouver en raison de la dispersion des parties de leur corps», a indiqué le résident de Nabatieh, qui est lui-même une cible des attaques.
Le Hezbollah a déclaré vendredi que quatre de ses membres avaient été tués en début de semaine lorsque la maison dans laquelle ils se trouvaient a été touchée par un obus israélien. Les victimes ont été identifiées comme étant Ali Amin Marji, Fadel Abbas Kaoud et Hadi Mahmoud Hijazi.
Un autre membre, Fadi Mahmoud Daoui, a été tué lors d'une attaque similaire à Aitaroun dans la nuit de jeudi à vendredi, a indiqué le groupe.
Par ailleurs, le Hezbollah a mené des frappes d'artillerie sur des sites militaires israéliens à Shtula, en Galilée occidentale et, selon des sources médiatiques israéliennes, «dans les environs d'Al-Rahib».
Selon les chiffres d'Information International, 290 personnes − dont 228 membres et cadres du Hezbollah − ont été tuées au Liban à la suite des combats.
La plupart des décès ont été signalés dans des villages et des villes du sud et de la Bekaa, dont neuf à Aïta ach-Chab et Kfar Kila, sept à Markaba et Aitaroun, et six à Khirbet Selm et Taybeh.
La semaine la plus meurtrière pour le Hezbollah jusqu'à présent a été celle du 22 au 28 octobre, au cours de laquelle 28 de ses membres ont été tués, suivie par celle du 11 au 17 février, au cours de laquelle 20 personnes ont été tuées, selon les données.
La chaîne israélienne Channel 13 a rapporté vendredi que l'armée israélienne prévoyait d'envahir le Liban par voie terrestre, mais les analystes ont déclaré qu'une solution politique au conflit restait possible.
Le secrétaire général adjoint du Hezbollah, Cheikh Naïm Qassem, a averti: «Il a été diffusé dans tous les médias qu'Israël a menacé d'attaquer à la date du 15 mars. Si Israël attaque, nous l'abattrons avec ses partisans. Nous le paierons de la même façon: assaut pour assaut, combat pour combat.»
«Nous sommes prêts à faire face à n'importe quel jour quand Israël choisira d'étendre sa bataille. Nous sommes aux aguets. Nous vaincrons», a-t-il ajouté.
Le chef du conseil de la Charia du Hezbollah, le cheikh Mohammed Yazbek, a déclaré lors de son sermon du vendredi à Baalbek que le groupe «continuera à frapper jusqu'à ce que la guerre contre Gaza et les attaques contre le Liban prennent fin».
Le Hezbollah «empêchera la violation de la souveraineté du Liban et le meurtre d'innocents et de civils», a-t-il soutenu.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com