Biden lance une attaque frontale contre Trump dans son discours sur l'état de l'Union

Un Joe Biden offensif s'en est pris à son rival Donald Trump dès les premières minutes de son grand discours sur l'état de l'Union jeudi soir (Photo, AFP).
Un Joe Biden offensif s'en est pris à son rival Donald Trump dès les premières minutes de son grand discours sur l'état de l'Union jeudi soir (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 08 mars 2024

Biden lance une attaque frontale contre Trump dans son discours sur l'état de l'Union

  • «Depuis le président Lincoln et la Guerre de Sécession, jamais notre liberté et démocratie n'ont été attaquées dans notre pays comme elles le sont aujourd'hui», a tonné Joe Biden
  • Donald Trump a promis de se «venger» de sa défaite de 2020, qu'il n'a jamais reconnue, et des poursuites judiciaires qui s'accumulent contre lui.

WASHINGTON: Un Joe Biden offensif s'en est pris à son rival Donald Trump dès les premières minutes de son grand discours sur l'état de l'Union jeudi soir, l'accusant de se "soumettre" à Vladimir Poutine et affirmant que la liberté et la démocratie étaient "attaquées" en Amérique.

Dans l'imposant hémicycle du Congrès, sous les acclamations de son camp debout et tandis que l'opposition républicaine restait assise, le démocrate de 81 ans, candidat à sa réélection, a assuré que lui ne "plierai(t)" jamais devant le président russe.

"Mon prédécesseur, un ancien président républicain, dit à Poutine +faites ce que vous voulez+. C'est une citation, un ancien président a vraiment dit ça, se soumettant à un dirigeant russe. Je pense que c'est scandaleux. C'est dangereux, et c'est inacceptable!", a-t-il lancé, sans prononcer le nom de Donald Trump.

"Depuis le président Lincoln et la Guerre de Sécession, jamais notre liberté et démocratie n'ont été attaquées dans notre pays comme elles le sont aujourd'hui", a-t-il ajouté.

Le président a voulu dessiner "un avenir basé sur les valeurs fondamentales qui définissent l'Amérique: l'honnêteté, la force morale, la dignité, l'égalité".

"Et voilà que quelqu'un de mon âge raconte une autre histoire, celle d'une Amérique tournée vers la rancoeur, la vengeance et la revanche", a-t-il ajouté dans une allusion claire à son rival de 77 ans.

Donald Trump a promis de se "venger" de sa défaite de 2020, qu'il n'a jamais reconnue, et des poursuites judiciaires qui s'accumulent contre lui.

L'ancien président a prévu de "corriger" en direct les propos de son rival. Il a accusé jeudi le démocrate d'avoir transformé les Etats-Unis en "film d'horreur" et réclame de débattre avec lui.

Plus grand rebond

Face à la rhétorique du "déclin" scandée par Donald Trump, Joe Biden a assuré que l'Amérique connaissait sous sa présidence "le plus grand rebond" de son histoire, après la pandémie de Covid-19 qui avait mis à genoux la première économie mondiale.

"J'ai hérité d'une économie qui était au bord du gouffre. A présent, notre économie est littéralement enviée par le monde entier. 15 millions d'emplois ont été créés en trois ans, c'est un record. Et le taux de chômage est le plus bas depuis 50 ans", a-t-il dit.

Cela dessine "un avenir plein de promesses", selon Joe Biden, décidé à jouer la carte de l'optimisme face à son rival.

Entendant marquer résolument la différence avec ce dernier, il a aussi juré qu'il ne "diaboliserai(t) pas" les migrants.

Le président a aussi fustigé l'annulation de la garantie fédérale à l'avortement, l'un des grands thèmes de la campagne, promettant de "rétablir" cette protection si les Américains élisent un Congrès favorable au "droit de choisir".

"Clairement, ceux qui se vantent d'avoir (annulé la protection fédérale du droit à l'avortement par la Cour suprême) n'ont aucune idée du pouvoir des femmes en Amérique", a-t-il lancé.

"Mais ils s'en sont rendu compte lorsque la liberté de disposer de son corps a été en jeu dans les urnes et l'a emporté en 2022 et 2023, et ils s'en rendront de nouveau compte en 2024", a ajouté ce catholique qui se veut le défenseur du droit à l'IVG.

Sur la forme, Joe Biden s'est montré combatif, au moment où ne cessent de monter les inquiétudes et critiques sur son âge.

Dans la traditionnelle réponse de l'opposition au discours présidentiel, la sénatrice républicaine Katie Britt doit d'ailleurs selon des extraits attaquer Joe Biden sur ses capacités. "Notre commandant en chef n'est pas aux commandes. Le monde libre mérite mieux qu'un dirigeant hésitant et diminué", doit-elle insister.

Joe Biden a aussi annoncé devant le Congrès qu'il avait ordonné à l'armée américaine d'établir un port artificiel à Gaza pour acheminer davantage d'aide humanitaire dans le territoire palestinien assiégé, et a dit vouloir un "cessez-le-feu immédiat" de six semaines.

Une heure à peine avant le discours du président, la guerre à Gaza s'est invitée à Washington: des manifestants munis de drapeaux palestiniens se sont rassemblés près de la Maison Blanche tandis que d'autres ont bloqué une avenue menant au Capitole.

Le convoi de Joe Biden a pris un itinéraire qui a évité les groupes de protestataires.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.