Un sondage pointe des «signaux alarmants» pour Biden à huit mois de la présidentielle

Le président américain Joe Biden écoute le secrétaire à la Sécurité intérieure, Alejandro Mayorkas, s'exprimer à la gare de Brownsville lors d'une visite à la frontière américano-mexicaine à Brownsville, Texas, le 29 février 2024 (Photo, AFP).
Le président américain Joe Biden écoute le secrétaire à la Sécurité intérieure, Alejandro Mayorkas, s'exprimer à la gare de Brownsville lors d'une visite à la frontière américano-mexicaine à Brownsville, Texas, le 29 février 2024 (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 03 mars 2024

Un sondage pointe des «signaux alarmants» pour Biden à huit mois de la présidentielle

  • Joe Biden et Donald Trump sont quasiment assurés d'être investis par leur parti respectif
  • Si les électeurs devaient se prononcer aujourd'hui pour élire leur président, 43% voteraient pour M. Biden, contre 48% pour M. Trump

WASHINGTON: Joe Biden perd du terrain face à son rival républicain Donald Trump, qui le devance dans un sondage publié samedi par le journal New York Times, et montre des "signaux alarmants" pour l'actuel président américain auprès d'une partie des électeurs démocrates.

La publication de ce sondage intervient à huit mois de l'élection de novembre, et quatre jours avant le "Super Tuesday", rendez-vous crucial au cours duquel 15 Etats organisent simultanément leurs primaires démocrates et républicaines. Joe Biden et Donald Trump sont quasiment assurés d'être investis par leur parti respectif.

Si les électeurs devaient se prononcer aujourd'hui pour élire leur président, 43% voteraient pour M. Biden, contre 48% pour M. Trump, selon ce sondage réalisé au niveau national par le New York Times et l'université Siena College.

Le président démocrate de 81 ans a beau marteler, chiffres à l'appui, que l'économie se porte bien, "seul un électeur sur quatre pense que le pays évolue dans la bonne direction", avec "une majorité d'électeurs (qui) pense que l'économie va mal", selon le journal.

Ce sondage révèle "une série de signaux alarmants pour le président s'agissant des faiblesses au sein du camp démocrate, notamment chez les femmes, les électeurs noirs et latinos", ainsi qu'une partie des ouvriers, a écrit le New York Times.

Malgré ses nombreux déboires judiciaires, la mainmise de M. Trump sur le parti républicain donne au contraire un camp "plus uni": l'ex-président "remporte 97% des suffrages de ceux qui disent avoir voté pour lui il y a quatre ans, et pratiquement aucun de ses anciens partisans n'a déclaré vouloir voter pour M. Biden".

A l'inverse, "M. Biden ne recueille que 83% de ses électeurs de 2020, 10% d'entre eux affirmant qu'ils soutiennent désormais M. Trump", a ajouté le New York Times.

Outre l'économie, l'âge du président Biden, 81 ans, ainsi que son ferme soutien à Israël, en guerre à Gaza, expliquent aussi le malaise au sein d'une partie de l'électorat démocrate.

En novembre, le New York Times avait publié un sondage à un an de la présidentielle montrant déjà M. Trump devant M. Biden dans cinq Etats clé sur six, le démocrate perdant du terrain chez les jeunes et les minorités.

Primaires républicaines: Trump remporte deux nouveaux Etats

Donald Trump a gagné samedi les élections internes du Parti républicain dans deux nouveaux Etats américains, le Missouri et le Michigan, selon les médias, se rapprochant un peu plus de l'investiture pour la présidentielle de novembre.

Dans le Missouri, le milliardaire républicain a écrasé sa rivale Nikki Haley en remportant tous les caucus organisés dans l'Etat, selon le New York Times. Et dans le Michigan, Trump a raflé les 39 délégués élus lors d'un caucus rassemblant quelque 2 000 militants, a rapporté CNN. Plus tôt dans la semaine, l'ancien président avait déjà remporté les 16 délégués restants du Michigan, désignés au cours d'une élection primaire.

Les Républicains d'un troisième Etat, l'Idaho, ont également voté samedi pour désigner leur candidat mais le résultat n'a pas été immédiatement proclamé.

Les scrutins organisés dans le Missouri, le Michigan et l'Idaho étaient des élections internes hybrides avec des règles différentes, reflétant dans certains cas des dissensions et des tensions malgré l'influence de Donald Trump.

L'ancien président a remporté toutes les primaires organisées jusqu'à présent. Ses nouvelles victoires de samedi interviennent à trois jours du "Super Tuesday" du 5 mars, rendez-vous crucial au cours duquel 15 Etats organisent simultanément leurs primaires démocrates et républicaines. Le président démocrate Joe Biden et Donald Trump sont quasiment assurés d'être investis par leur parti respectif.


Gaza: Biden appelle le Qatar et l'Egypte à faire pression sur le Hamas

Le président américain Joe Biden a demandé aux dirigeants du Qatar et de l'Egypte de "faire tout leur possible" pour obtenir du Hamas la libération des otages dans le cadre des négociations pour un cessez-le-feu à Gaza, a annoncé lundi la Maison Blanche. (AFP).
Le président américain Joe Biden a demandé aux dirigeants du Qatar et de l'Egypte de "faire tout leur possible" pour obtenir du Hamas la libération des otages dans le cadre des négociations pour un cessez-le-feu à Gaza, a annoncé lundi la Maison Blanche. (AFP).
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  • Des représentants de l'Egypte, du Qatar et du Hamas se sont réunis lundi au Caire, le mouvement palestinien devant donner sa réponse à une proposition de deuxième trêve à Gaza
  • Le président américain a exhorté ces deux dirigeants arabes très proches des Etats-Unis à "faire tout leur possible pour obtenir la libération des otages détenus par le Hamas"

WASHINGTON: Le président américain Joe Biden a demandé aux dirigeants du Qatar et de l'Egypte de "faire tout leur possible" pour obtenir du Hamas la libération des otages dans le cadre des négociations pour un cessez-le-feu à Gaza, a annoncé lundi la Maison Blanche.

Washington, Doha et Le Caire mènent depuis des mois une médiation pour parvenir à une trêve dans le territoire palestinien bombardé sans relâche et totalement assiégé par Israël, depuis l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre.

Des représentants de l'Egypte, du Qatar et du Hamas se sont réunis lundi au Caire, le mouvement palestinien devant donner sa réponse à une proposition de deuxième trêve à Gaza associée à la libération d'otages.

Joe Biden s'est entretenu dans la foulée avec l'émir du Qatar Tamim ben Hamad Al-Thani et le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi au sujet de "l'accord actuellement sur la table", a indiqué la Maison Blanche dans deux communiqués quasi identiques.

Le président américain a exhorté ces deux dirigeants arabes très proches des Etats-Unis à "faire tout leur possible pour obtenir la libération des otages détenus par le Hamas, car il s'agit là du seul obstacle à un cessez-le-feu immédiat".

 


« Génocide » à Gaza : la CIJ se prononce dans l'affaire du Nicaragua contre l'Allemagne

Face à la situation dans la bande de Gaza, théâtre d'une guerre dévastatrice entre Israël et le Hamas, le Nicaragua a intenté une action en justice contre l'Allemagne devant la Cour internationale de justice (CIJ), qui siège à La Haye, aux Pays-Bas. (AFP).
Face à la situation dans la bande de Gaza, théâtre d'une guerre dévastatrice entre Israël et le Hamas, le Nicaragua a intenté une action en justice contre l'Allemagne devant la Cour internationale de justice (CIJ), qui siège à La Haye, aux Pays-Bas. (AFP).
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  • La CIJ rendra à partir de 15H00 (13H00 GMT) une ordonnance sur une demande de mesures urgentes formulée par le pays d'Amérique centrale, qui espère notamment que les juges enjoindront à Berlin de cesser de fournir des armes et d'autres aides à Israël
  • Managua s'en prend à l'Allemagne plutôt qu'aux Etats-Unis, principal allié d'Israël, car Washington ne reconnaît pas la compétence de la cour, ont expliqué les avocats du Nicaragua

LA HAYE: La plus haute juridiction de l'ONU rend mardi une décision sur un recours du Nicaragua, qui accuse l'Allemagne d'avoir violé la convention sur le génocide de 1948 en fournissant des armes à Israël pour la guerre à Gaza.

Face à la situation dans la bande de Gaza, théâtre d'une guerre dévastatrice entre Israël et le Hamas, le Nicaragua a intenté une action en justice contre l'Allemagne devant la Cour internationale de justice (CIJ), qui siège à La Haye, aux Pays-Bas.

La CIJ rendra à partir de 15H00 (13H00 GMT) une ordonnance sur une demande de mesures urgentes formulée par le pays d'Amérique centrale, qui espère notamment que les juges enjoindront à Berlin de cesser de fournir des armes et d'autres aides à Israël.

Managua s'en prend à l'Allemagne plutôt qu'aux Etats-Unis, principal allié d'Israël, car Washington ne reconnaît pas la compétence de la cour, ont expliqué les avocats du Nicaragua.

Lors d'une audience plus tôt ce mois-ci, le Nicaragua a jugé "pathétique" que l'Allemagne donne des armes au gouvernement israélien tout en fournissant simultanément de l'aide à Gaza.

Une présentation "grossièrement biaisée" selon la délégation allemande, qui a rétorqué que la sécurité d'Israël était "au cœur" de la politique étrangère de Berlin.

"L'Allemagne ne fournit des armes que sur la base d'un examen minutieux qui dépasse de loin les exigences du droit international", a affirmé Tania von Uslar-Gleichen, représentante de l'Allemagne devant la CIJ.

Cette fourniture d'armes et d'autres équipements militaires à Israël est "soumise à une évaluation continue de la situation sur le terrain", a-t-elle ajouté.

Demande de suspension

"Dès qu'on y regarde de plus près, les accusations du Nicaragua s'effondrent", a déclaré un autre représentant de l'Allemagne, Christian Tams.

En attendant la résolution complète de l'affaire - qui peut prendre des années -  Managua a demandé cinq mesures provisoires, notamment que l'Allemagne "suspende immédiatement son aide à Israël, en particulier son assistance militaire, y compris les équipements militaires".

Les affaires devant la CIJ liées au conflit dans le petit territoire palestinien sont attentivement suivies.

Dans une autre procédure, l'Afrique du Sud accuse Israël de perpétrer un génocide dans la bande de Gaza, ce que le pays nie avec véhémence. Dans cette affaire, la cour a notamment appelé Israël à faire tout ce qui était en son pouvoir pour empêcher tout acte de génocide et a récemment ordonné des mesures supplémentaires obligeant Israël à accroître l'accès à l'aide humanitaire.

Mais si les décisions de la CIJ sont contraignantes, elle ne dispose pas de mécanisme d'application. Elle a par exemple ordonné à la Russie de mettre fin à son invasion de l'Ukraine, en vain.

La guerre a été déclenchée le 7 octobre quand des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza ont mené une attaque sans précédent dans le sud d'Israël, massacrant 1.170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes, et s'emparant d'otages.

En représailles, Israël a juré d'anéantir le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, qu'il considère comme une organisation terroriste, de même que les Etats-Unis et l'Union européenne. Son offensive à Gaza a fait 34.488 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.


Xi Jinping attendu en visite d'Etat en France les 6 et 7 mai, l'Ukraine à l'agenda

Le président chinois Xi Jinping (Photo, AFP).
Le président chinois Xi Jinping (Photo, AFP).
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  • Il s'agit du début de sa première tournée européenne depuis la pandémie de Covid-19
  • Paris évoque une visite très politique sans grands contrats à attendre, même si Emmanuel Macron espère attirer de nouveaux investissements chinois

PARIS: Le président chinois Xi Jinping est attendu en visite d'État en France les 6 et 7 mai pour évoquer avec Emmanuel Macron les crises internationales, dont la guerre en Ukraine, mais aussi célébrer les 60 ans des relations diplomatiques entre les deux pays.

Il s'agit du début de sa première tournée européenne depuis la pandémie de Covid-19, qui avait vu le géant asiatique couper longuement nombre d'interactions avec le reste du monde.

Xi Jinping doit atterrir à Paris dimanche 5 mai au soir, avant d'enchaîner des étapes en Serbie puis en Hongrie, où il est attendu du 8 au 10 mai, ont aussi confirmé lundi les autorités chinoises.

Cette visite en France intervient après celle du président français à Pékin et Canton en avril 2023, a rappelé l'Elysée dans un communiqué.

"Les échanges porteront sur les crises internationales, au premier rang desquelles la guerre en Ukraine et la situation au Moyen-Orient, les questions commerciales, les coopérations scientifiques, culturelles et sportives ainsi que sur nos actions communes face aux enjeux globaux, notamment l’urgence climatique, la protection de la biodiversité et la situation financière des pays les plus vulnérables", a ajouté la présidence française.

Paris évoque une visite très politique sans grands contrats à attendre, même si Emmanuel Macron espère attirer de nouveaux investissements chinois, notamment dans les batteries électriques.

Lin Jian, porte-parole de la diplomatie chinoise, a estimé pour sa part que les deux dirigeants tenteront de "faire de nouvelles contributions à la paix, à la stabilité, au développement et au progrès du monde".

Il y a un an en Chine, Emmanuel Macron avait appelé Xi Jinping à "ramener la Russie à la raison" à l'égard de l'Ukraine "et tout le monde à la table des négociations".

Peu après, le président chinois avait appelé son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky pour la première fois depuis le début du conflit en février 2022. Mais les avancées diplomatiques escomptées par Paris sur le front russo-ukrainien s'étaient arrêtées là.

Un an plus tard, l'analyse française n'a pas varié.

"Il faut continuer d'engager la Chine qui, objectivement, est l'acteur international qui dispose des leviers les plus importants pour changer le calcul de Moscou", dont elle reste le principal allié, glisse-t-on de source diplomatique française, tout en reconnaissant qu'il ne faut pas s'attendre à un tournant majeur du jour au lendemain.

Les autorités chinoises se disent officiellement neutres et appellent à une solution de paix, mais n'ont jamais condamné l'invasion russe. Le président russe Vladimir Poutine doit se rendre en Chine en mai.

"La France, par cette visite, démontre qu'elle fait partie des très rares pays au monde à être en mesure de maintenir des canaux de discussion à tous les niveaux avec la deuxième puissance économique mondiale, avec la Chine, dans un contexte où il y a une relation tendue avec les États-Unis et le Royaume-Uni", avance-t-on encore de source diplomatique française.

Dîner d'État

Le chancelier allemand Olaf Scholz a déjà demandé mi-avril à Pékin au président Xi de faire pression pour que Moscou cesse sa "campagne insensée" en Ukraine, tout en affirmant le soutien germano-chinois à une conférence de paix prévue en juin en Suisse.

Le numéro un chinois a aussi reçu la semaine dernière le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, auprès duquel il a appelé les États-Unis à "être des partenaires, pas des rivaux". Le secrétaire d'État américain a pour sa part dit avoir fait part à la Chine de ses inquiétudes concernant le soutien apporté à la Russie, affirmant que l'invasion de l'Ukraine serait plus "difficile" sans le soutien de Pékin.

Le président chinois et son épouse Peng Liyuan seront reçus le 6 mai par Emmanuel et Brigitte Macron à Paris, où un dîner d'État est prévu à l'Élysée. Le 7 mai, les deux couples se rendront dans les Hautes-Pyrénées où le chef de l'État français veut partager un moment plus intime avec son homologue.

Il s'y est en effet beaucoup rendu dans son enfance pour rendre visite à sa grand-mère maternelle, Germaine Noguès, décédée en 2013 et qui habitait à Bagnères-de-Bigorre (sud-ouest).

L'an dernier, Xi Jinping avait reçu son invité à Canton pour une cérémonie du thé dans la résidence du gouverneur de la province du Guangdong, où son père, Xi Zhongxun, a vécu quand il occupait ce poste de 1978 à 1981.