PARIS: Plusieurs milliers de manifestantes féministes, "anticapitalistes" et "antiracistes" ont manifesté jeudi soir à Paris en "non-mixité choisie", à la veille de la Journée internationale des droits des femmes et en soutien aux Palestiniennes, a constaté l'AFP.
"Solidarité avec les luttes du monde entier", ont scandé les manifestantes, rassemblées en début de soirée place de la République, certaines portant des t-shirts violets ou jouant des percussions. "Crois ton enfant, éduque ton fils" ou "Bravo Judith" (en référence à l'actrice Judith Godrèche), pouvait-on lire sur leurs pancartes.
Après des prises de parole, le cortège s'est dirigé vers l'Hôtel de ville, à l'appel de l'organisation AG féministe Paris-Banlieue et en présence d'Urgence Palestine et de nombreuses associations de défense des droits des femmes, des personnes LGBTQI+, des travailleuses du sexe ou des sans-papiers.
"On organise cette manifestation de nuit" pour "permettre aux femmes qui ne peuvent pas le faire grève demain de se mobiliser", a expliqué à l'AFP Arya Meroni, secrétaire de l'AG féministe.
Le cortège a réuni 4.100 participants selon la préfecture de police et entre 7.000 et 8.000 selon l'organisation.
«L'instrumentalisation du corps»
Cette année, "pour nous, c'est important de mettre les Palestiniennes à l'honneur, pour dénoncer le génocide à Gaza" dont sont victimes "pour la plupart des femmes et des enfants", a-t-elle affirmé.
La manifestation, encadrée par un important dispositif policier, a été marquée par quelques incidents: l'avant du cortège, où se trouvaient quelques dizaines de personnes encagoulées, s'est arrêté devant une supérette, en jetant de la peinture sur la devanture.
Un peu plus loin, des policiers ont chargé un groupe d'individus qui avaient fissuré les vitres d'une banque et emmené au moins deux personnes, a constaté l'AFP.
La préfecture de police a confirmé l'interpellation d'"une personne" pour "dégradations sur une banque" et par ailleurs des "dégradations par tags" de la part d'un "groupe d'une trentaine de personnes, porteuses de cagoules et parapluies".
Les associations appelaient aussi à dénoncer les "restrictions et entraves" contre l'interruption volontaire de grossesse (IVG) dans le monde, la récente loi immigration ou encore "l'instrumentalisation du corps" des femmes par le président Emmanuel Macron qui, avec son projet de "réarmement démographique", veut selon elles "dicter aux femmes si elles doivent avoir des enfants et quand".