PEKIN: Le chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, a tenu jeudi la traditionnelle conférence de presse annuelle du ministre des Affaires étrangères devant les médias chinois et étrangers.
Voici ses réponses et la position de la Chine sur certains des sujets les plus scrutés.
Gaza
La Chine appelle régulièrement à un cessez-le-feu à Gaza depuis l'entrée en guerre d'Israël en octobre contre le Hamas dans ce territoire palestinien.
"Le fait qu'aujourd'hui, au XXIe siècle, cette catastrophe humanitaire ne puisse être arrêtée est une tragédie humaine, plus encore, c'est une honte pour la civilisation", a affirmé Wang Yi.
"La communauté internationale doit agir de toute urgence, en faisant d'un cessez-le-feu immédiat et de la cessation des hostilités une priorité absolue", a insisté le diplomate.
Le ministre chinois des Affaires étrangères s'est par ailleurs dit jeudi favorable à une "pleine" adhésion d'un Etat palestinien aux Nations unies.
Ukraine
La Chine est critiquée par plusieurs pays occidentaux sur le dossier ukrainien car elle n'a jamais condamné publiquement la Russie pour son invasion.
Pékin cherche à se positionner comme médiateur et partie neutre dans la guerre, mais sa relation avec Moscou s'est approfondie depuis le début du conflit.
Wang Yi a défendu une position "juste et objective" et de nouveau appelé à des pourparlers de paix, sans quoi "malentendus et erreurs d'appréciation s'accumuleront" avec le risque d'une "crise plus grave".
Concernant les relations entre la Chine et la Russie, elles "ont créé un nouveau modèle pour les relations entre grandes puissances, qui diffère complètement de l'ancienne époque de la Guerre froide", a jugé l'expérimenté diplomate de 70 ans.
Etats-Unis
Le ministre chinois des Affaires étrangères s'est montré très combatif.
Wang Yi a fustigé les Etats-Unis et leur "volonté de blâmer la Chine sous n'importe quel prétexte", qui "a atteint un niveau inimaginable".
"Les moyens de pression sur la Chine sont sans cesse renouvelés et la liste des sanctions unilatérales constamment allongée", a déploré M. Wang.
Les tensions sino-américaines sont vives sur plusieurs dossiers: Taïwan, commerce, rivalité dans les nouvelles technologies, lutte d'influence en Asie-Pacifique ou encore droits de l'homme.
"Nous nous opposons résolument à toute hégémonie et intimidation", a mis en garde Wang Yi.
Union européenne
Son ton était davantage conciliant à l'égard de l'Union européenne (UE), qui considère la Chine comme un partenaire mais aussi comme un concurrent et un rival systémique.
"Ce triple positionnement n'est ni conforme à la réalité ni viable dans la pratique", a jugé Wang Yi.
"C'est comme si une voiture était à une intersection et que les feux rouge, jaune et vert étaient tous allumés. Dans quelle direction conduire?", s'est-il interrogé.
"Il n'existe pas de conflit d'intérêt fondamental entre la Chine et l'Europe", a souligné Wang Yi, pour qui "les intérêts communs des deux parties l'emportent de loin sur leurs différences".
Les relations entre Pékin et Bruxelles se sont tendues davantage avec l'ouverture en 2023 par l'UE d'une enquête sur les subventions chinoises aux voitures électriques.
Taïwan
Wang Yi a réitéré son opposition à toute indépendance de Taïwan, territoire insulaire soutenu militairement par les Etats-Unis et sur lequel Pékin revendique la souveraineté.
Les dirigeants de l'île qui cherchent à obtenir l'indépendance de Taïwan devront rendre des comptes devant l'histoire, a mis en garde Wang Yi.
Le président chinois Xi Jinping répète inlassablement que la réunification de Taïwan avec la Chine continentale, dont les destins sont séparés depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949, est inévitable.
Mer de Chine méridionale
"Nous défendrons nos droits légitimes", a mis en garde le chef de la diplomatie chinoise, après une série d'incidents avec les Philippines dans ce vaste espace maritime où plusieurs pays ont des prétentions.
Cette semaine, un nouvel accrochage entre garde-côtes chinois et philippins a conduit à des collisions avec leurs bateaux.