Franck Riester: «La France et l’Arabie saoudite sont à un carrefour d’opportunités économiques»

Au cours de son déplacement, M. Riester a mené une série d’entretiens avec ses homologues, notamment Bandar Alkhorayef, ministre de l’Industrie et des Ressources minières, Majed al-Hogaïl, ministre du Logement et Khaled al-Faleh, ministre de l’Investissement. (Photo fournie)
Au cours de son déplacement, M. Riester a mené une série d’entretiens avec ses homologues, notamment Bandar Alkhorayef, ministre de l’Industrie et des Ressources minières, Majed al-Hogaïl, ministre du Logement et Khaled al-Faleh, ministre de l’Investissement. (Photo fournie)
Au cours de son déplacement, M. Riester a mené une série d’entretiens avec ses homologues, notamment Bandar Alkhorayef, ministre de l’Industrie et des Ressources minières, Majed al-Hogaïl, ministre du Logement et Khaled al-Faleh, ministre de l’Investissement. (Photo fournie)
Au cours de son déplacement, M. Riester a mené une série d’entretiens avec ses homologues, notamment Bandar Alkhorayef, ministre de l’Industrie et des Ressources minières, Majed al-Hogaïl, ministre du Logement et Khaled al-Faleh, ministre de l’Investissement. (Photo fournie)
Au cours de son déplacement, M. Riester a mené une série d’entretiens avec ses homologues, notamment Bandar Alkhorayef, ministre de l’Industrie et des Ressources minières, Majed al-Hogaïl, ministre du Logement et Khaled al-Faleh, ministre de l’Investissement. (Photo fournie)
Au cours de son déplacement, M. Riester a mené une série d’entretiens avec ses homologues, notamment Bandar Alkhorayef, ministre de l’Industrie et des Ressources minières, Majed al-Hogaïl, ministre du Logement et Khaled al-Faleh, ministre de l’Investissement. (Photo fournie)
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Publié le Mercredi 06 mars 2024

Franck Riester: «La France et l’Arabie saoudite sont à un carrefour d’opportunités économiques»

  • Franck Riester a effectué une visite officielle en Arabie saoudite du 3 au 5 mars, accompagné d’une importante délégation française de plus de 120 entreprises
  • «Avec le programme France 2030 et la Vision 2030, nous avons de réelles synergies à développer dans les secteurs de pointe», affirme Franck Riester dans une interview exclusive à Arab News en français

RIYAD: Franck Riester, ministre délégué auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, chargé du commerce extérieur, de l'attractivité, de la francophonie et des Français de l’étranger, a effectué une visite officielle de trois jours en Arabie saoudite du 3 au 5 mars. 

Au cours de son déplacement, M. Riester a mené une série d’entretiens avec ses homologues, notamment Bandar Alkhorayef, ministre de l’Industrie et des Ressources minières, Majed al-Hogaïl, ministre du Logement et Khaled al-Faleh, ministre de l’Investissement.

Le ministre a inauguré officiellement le pavillon français au Leap 2024 et a ensuite participé au Forum économique franco-saoudien. Il a aussi eu des entretiens et des échanges avec des élus consulaires et des membres de la communauté française établie dans le Royaume.

En marge de cette visite officielle, Franck Riester a accordé une interview exclusive à Arab News en français, durant laquelle il a abordé les axes clés de son déplacement en Arabie saoudite. 

Le ministre français a dans un premier temps évoqué le volet des relations économiques bilatérales. «Ma visite poursuivait trois objectifs: renforcer notre coopération avec l’Arabie saoudite pour qu’elle puisse continuer à exporter des biens et services de plus en plus diversifiés vers la France et l’UE ; accompagner le pays dans les secteurs du tourisme, de la diversification énergétique et économique, et enfin s'assurer que la coopération fonctionne concrètement, autrement dit que les entreprises françaises réussissent dans les secteurs clés du pays: tourisme, énergie, eau, transports, santé.»

«Nous sommes aujourd’hui à un carrefour d’opportunités économiques, avec le programme France 2030 lancé par Emmanuel Macron et la Vision 2030 initiée par le prince héritier Mohammed ben Salmane, pour lesquels nous avons de réelles synergies à développer dans les secteurs de pointe comme les énergies décarbonées, les villes durables, la mobilité innovante, l’intelligence artificielle ou encore la cybersécurité», ajoute-t-il. 

«Les chiffres de nos relations économiques sont florissants. En 2023, les échanges de biens se sont élevés à 9,5 milliards d’euros, soit une augmentation de 18% par rapport à 2016, date de lancement de la Vision 2030», assure Franck Riester.

«Les exportations françaises vers l’Arabie saoudite continuent d’augmenter depuis 2019 et ont atteint 4,2 milliards d’euros en 2023. Je veux surtout souligner le dynamisme du secteur aéronautique et notre expertise française. Cela a permis aux exportations dans le secteur d’être multipliées par deux en 2023 par rapport à 2021», poursuit le ministre.

Dans le cadre du renforcement des relations économiques bilatérales, Franck Riester est arrivé à Riyad accompagné d’une importante délégation française de plus de 120 entreprises spécialisées dans le secteur des nouvelles technologies, de la ville durable, des énergies vertes, du tourisme et du sport. Elles étaient conduites par Business France, le Medef International et France 2030.  

«Effectivement, j’ai conduit l’une des plus importantes délégations d’entreprises françaises au cours de ces deux jours», affirme M. Riester. «Parmi les 120 entreprises qui m’ont accompagné, certaines étaient déjà présentes dans le pays et d’autres ont vu des opportunités d’avenir et de développement en Arabie saoudite. Il y avait des grands groupes, mais aussi des PME et des start-up. Ma conviction est que toutes doivent pouvoir trouver un chemin à leur ambition.»

«Durant mes échanges avec mes homologues, notamment Khaled al-Faleh, ministre de l’investissement, j’ai pu constater que le savoir-faire français était reconnu et surtout porteur de nouvelles synergies», indique-t-il.

«Après ces deux jours, je sais que nous devons aller plus loin dans les secteurs des nouvelles technologies et du numérique qui ont fait l’objet d’un intérêt particulier de la part des entreprises et des investisseurs français. Ces secteurs, en pleine expansion en Arabie saoudite, pourraient être à l’origine de nouveaux investissements de la part des entreprises françaises, très performantes sur ces sujets, notamment via le label la French Tech.»

«Depuis 2013, on constate une croissance rapide et continue du secteur de la tech en France connue sous le nom de "French Tech". Forte de ses 25 000 start-up et 3 131 grandes entreprises dans le secteur de la tech, la France apparaît comme un pays particulièrement attractif et capable de générer croissance et emploi», soutient-il à Arab News en français.

À ce propos, le ministre français a expliqué que «la France est devenue une terre d’opportunités unique pour les investissements dans le domaine des nouvelles technologies et du digital, en plus des secteurs historiques que sont l'immobilier et l'hôtellerie». 

«Je citais un peu plus tôt la French Tech: en 2023, la France confirme sa résilience et sa capacité à mobiliser des investissements dans la tech. Les start-up françaises ont levé plus de 8,3 milliards d'euros en 2023. La France reste en première position au sein de l'Union européenne, devant l’Allemagne et ses 6,6 milliards d’euros levés», déclare Franck Riester.

«L’écosystème français est particulièrement actif. Ses acteurs sont devenus de véritables moteurs de l'économie, ont développé des solutions qui sont aujourd'hui au cœur de la vie quotidienne en France, en Europe mais aussi dans le monde. C’est aussi cette image de la France que je suis venu présenter», explique M. Riester.

«J’ai également visité ce mardi The Garage, un hub de start-up locales et internationales. Je suis convaincu que notre coopération passera par les domaines de l’innovation et des nouvelles technologies.»

La présence du ministre français a coïncidé avec le lancement des activités et festivités dans le cadre du festival de la francophonie. Il a salué la communauté française et francophone résidente en Arabie saoudite, qui œuvre de manière dynamique à la promotion de la culture et de la langue française dans le Royaume. «Cette visite a été l’occasion d’exprimer mon soutien à l’importante communauté française en Arabie saoudite. Nous comptons près de 7 000 ressortissants, soit la plus grande communauté de l’UE dans le Royaume. La dynamique est forte et les échanges s’intensifient avec +5% de résidents français en 2022, surtout à Riyad, dont +7,4% en 2023. C’est le signe que les Français choisissent l’Arabie pour entreprendre!», s’est félicité le ministre.  

Alors que la 32e édition du festival vient d’être inaugurée, présentant une riche programmation, Franck Riester tient à rappeler que «le pays compte 150 000 locuteurs francophones. Ce rayonnement repose sur un dispositif solide et des équipes engagées: cinq antennes de l’Alliance française, 500 professeurs qui enseignent le français, trois lycées internationaux français et 30 écoles privées saoudiennes». 

«J’ai surtout eu le plaisir lors de ce déplacement d’échanger avec des Saoudiens francophones de la société civile autour de la transformation dans le cadre de la vision 2030 et de la relation franco-saoudienne. J’ai aussi pu découvrir de nouveaux lieux à Riyad, vibrants, comme le site de la Biennale. Tout me donne confiance en l’avenir de l’amitié et des relations franco-saoudiennes», conclut le ministre français.

 


Le chef de la diplomatie libanaise décline une invitation de l'Iran

Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
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  • Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a refusé une invitation à se rendre en Iran, évoquant des conditions inappropriées, et a proposé une rencontre dans un pays tiers neutre
  • Ce refus intervient sur fond de pressions américaines pour désarmer le Hezbollah, soutenu par l'Iran, alors que Beyrouth insiste sur la non-ingérence dans ses affaires internes

BEYROUTH: Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a décliné mercredi une invitation de son homologue à se rendre en Iran, qui soutient le Hezbollah islamiste, et proposé une rencontre dans un pays tiers.

Le gouvernement libanais est soumis à une intense pression des Etats-Unis pour désarmer le Hezbollah, affaibli par une guerre avec Israël, alors que l'Iran a affiché son opposition à cette mesure.

Début décembre, le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi avait invité M. Raggi à se rendre à Téhéran pour évoquer "les relations bilatérales" ainsi que les "développements régionaux et internationaux", selon le ministère iranien des Affaires étrangères.

En réponse à M. Araghchi, "j'ai déclaré que je ne pouvais pas accepter son invitation à me rendre à Téhéran dans les circonstances actuelles", a annoncé mercredi M. Raggi sur X.

"Cela ne signifie pas un refus d'engager le dialogue, mais plutôt que les conditions ne sont pas propices à cette visite", a-t-il ajouté.

Il a proposé à son homologue de s'entendre pour se rencontrer "dans un pays tiers neutre", soulignant que les relations entre le Liban et l'Iran devaient être basées sur le principe de "non ingérence dans les affaires internes" de chaque pays.

L'Iran arme et finance le puissant Hezbollah, qu'une guerre a opposé à Israël d'octobre 2023 à novembre 2024.

En août, le Liban avait signifié à un haut responsable iranien, Ali Larijani, en visite à Beyrouth, son refus catégorique de "toute ingérence" dans ses affaires internes, après des critiques par Téhéran de la décision du gouvernement de désarmer le Hezbollah.

Téhéran dénonce régulièrement les frappes israéliennes qui le visent. Les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, avaient appelé en novembre à "venger" l'assassinat par Israël au Liban du chef militaire du Hezbollah, Haitham Ali Tabatabai.


L'Arabie saoudite et l'Iran réaffirment leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin

Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
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  • Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a participé mardi à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint

RIYAD : L’Arabie saoudite et l’Iran ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin lors d’une réunion tenue mardi à Téhéran.

Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a assisté à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint entre l’Arabie saoudite, l’Iran et la Chine.

Les parties saoudienne et iranienne « ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin dans son intégralité, ainsi que leur volonté de renforcer les relations de bon voisinage entre leurs pays, dans le respect de la Charte des Nations unies, de la Charte de l’Organisation de la coopération islamique et du droit international », a indiqué l’Agence de presse saoudienne dans un communiqué.

L’Arabie saoudite et l’Iran ont également salué le rôle positif continu joué par la Chine ainsi que son soutien constant à la mise en œuvre de l’Accord de Pékin.

De son côté, la Chine a réaffirmé sa disponibilité à poursuivre son soutien et à encourager les démarches entreprises par le Royaume et l’Iran pour développer leurs relations dans divers domaines.

Les trois pays ont salué les progrès continus dans les relations saoudo-iraniennes et les perspectives qu’ils offrent à tous les niveaux, a ajouté la SPA.

Les trois pays ont également appelé à une cessation immédiate des agressions israéliennes en Palestine, au Liban et en Syrie.

Ils ont en outre condamné tout acte portant atteinte à l’intégrité territoriale de l’Iran.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.