Après un Salon de l'agriculture chahuté, des braises encore «brûlantes»

Le président du syndicat agricole majoritaire FNSEA, Arnaud Rousseau (Photo, AFP).
Le président du syndicat agricole majoritaire FNSEA, Arnaud Rousseau (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 04 mars 2024

Après un Salon de l'agriculture chahuté, des braises encore «brûlantes»

  • Le président du syndicat agricole majoritaire FNSEA, Arnaud Rousseau, a prévenu dimanche sur BFM TV qu'il y aurait encore «des actions sur le terrain»
  • Le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau a, lui, estimé sur la même chaîne que «le temps de la contestation (avait) eu lieu», invitant à «se mettre autour de la table» pour avancer

PARIS: Le feu couve encore sous des "braises brûlantes": le Salon de l'agriculture ferme ses portes dimanche au terme d'une 60e édition marquée par la colère des agriculteurs, qui promettent de rester mobilisés en attendant de voir dans leur ferme la traduction des multiples annonces gouvernementales.

La fréquentation a légèrement baissé en 2024, avec 603.652 visiteurs (-2%), en raison d'une première journée chahutée.

Le président du syndicat agricole majoritaire FNSEA, Arnaud Rousseau, a prévenu dimanche sur BFM TV qu'il y aurait encore "des actions sur le terrain" après le Salon car "sur le plan politique, les choses ne sont clairement pas terminées". "Les braises sont brûlantes", a-t-il affirmé.

Le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau a, lui, estimé sur la même chaîne que "le temps de la contestation (avait) eu lieu", invitant à "se mettre autour de la table" pour avancer.

La puissante Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) avait donné le ton dès la veille de l'ouverture, le 23 février, en organisant une marche achevée en veillée d'armes devant l'entrée du Parc des expositions à Paris.

Au petit matin, des dizaines de manifestants forcent une grille et entrent, décidés à se faire entendre du chef de l'Etat.

Un premier jour "plus que chaotique", un "début violent", juge Arnaud Rousseau.

Au milieu des allées du Hall 1, l'incontournable pavillon des vaches, cochons et ovins, des empoignades ont lieu entre la sécurité - visiblement dépassée - et des militants arborant des signes distinctifs de trois syndicats, FNSEA, Jeunes agriculteurs et Coordination rurale.

Haute surveillance

Le programme de la visite d'Emmanuel Macron est chamboulé. Après une rencontre avec les représentants officiels des syndicats et filières, il débattra finalement avec quelques agriculteurs choisis dans les rangs des syndicats.

Le Salon ouvre au public avec une heure de retard, le Hall 1, six heures plus tard. "Du jamais vu" pour son directeur Arnaud Lemoine, qui confie dimanche à Ouest-France vouloir "réfléchir dans les semaines à venir sur l'accueil des politiques".

L'habituelle déambulation du président est maintenue, mais sous haute surveillance policière.

"On montre les muscles une fois de plus contre un peuple qui souffre et qui en a marre", tempête Moïse Blin, éleveur en Bretagne.

Après cette première journée tumultueuse, la vie du Salon reprend dans une ambiance bon enfant, mais ponctuée jusqu'au bout de sifflets ou "coups de gueule".

Les visiteurs s'empressent autour de son égérie, la vache Oreillette, se régalent des spécialités régionales, grimpent dans la moissonneuse-batteuse.

La fête donne lieu, comme toujours, à certains débordements mais loin des excès constatés l'an dernier grâce notamment à de nouvelles restrictions. Résultat: "un seul stand a été fermé pour ne pas avoir respecté le règlement" et "aucun coma éthylique contre 82 l'an dernier", relève Arnaud Lemoine.

Un premier bilan chiffré sera donné dimanche soir, mais "l'affluence est là", avec des centaines de milliers de visiteurs, saluent les organisateurs.

Après la mobilisation des campagnes et des engagements gouvernementaux, allant de centaines de millions d'aides d'urgence à la promesse d'un choc de simplification, le Salon a été l'occasion de présenter de nouveaux gages.

Jet d'oeufs

Accédant à une demande forte de la FNSEA, Emmanuel Macron s'est engagé à reconnaître l'agriculture "comme un intérêt général majeur de la nation française"; répondant à la Coordination rurale, il a évoqué "un plan de trésorerie d'urgence"; et à l'adresse de la Confédération paysanne, a ouvert un débat sur les "prix planchers".

Le gouvernement a aussi multiplié les annonces: plans pour l'élevage et le blé dur, 40 millions d'euros supplémentaires pour l'agriculture bio, 100 millions de plus pour la filière fruits et légumes. Ont aussi été publiés des décrets sur la dénomination des viandes ou les métiers en tension.

Mais pour Jérome Despey, premier vice-président de la FNSEA, ce salon a été "un rendez-vous manqué" avec l'exécutif: "On attendait du président de la République une stratégie et la définition d'un cap pour l'agriculture", a-t-il expliqué à l'AFP.

Ministres, élus ou candidats, le défilé des politiques a été permanent, sur fond de campagne pour les élections européennes.

Les ministres Christophe Béchu (Transition écologique) et Marc Fesneau (Agriculture) ont été la cible d'oeufs, tandis que Gabriel Attal a déambulé tranquillement; à l'extrême droite, Marion Maréchal a été aspergée de bière quand le président du RN Jordan Bardella a multiplié les selfies.

La Coordination rurale, accusée d'accointances avec le RN par le chef de l'Etat, a maintenu la pression dans la rue, avec vendredi matin un rassemblement surprise avec tracteurs et ballots de paille au pied de l'Arc de Triomphe.


Un jeune homme, poignardé près d'un point de deal, entre la vie et la mort

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
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  • La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès
  • L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise

LYON: Un jeune homme est entre la vie et la mort après avoir été poignardé à proximité d'un point de deal à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, a indiqué mardi à l'AFP une source policière.

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.

L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise.

La victime, un "jeune homme", est "défavorablement connue de la justice", mais le lien avec le trafic de drogues "n'a pas encore été établi" à ce stade de l'enquête, selon cette source policière.

Fin novembre, un homme d'une trentaine d'années avait été tué par balle dans ce même quartier à Villeurbanne où plusieurs fusillades ont éclaté en 2024.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
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  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.


Macron attendu à La Réunion sur le chikungunya et les dégâts du cyclone Garance

 Après Mayotte, Emmanuel Macron est attendu mardi à La Réunion, département d'outre-mer à la plus forte croissance économique, sur l'épidémie de chikungunya et les dégâts provoqués par le cyclone Garance. (AFP)
 Après Mayotte, Emmanuel Macron est attendu mardi à La Réunion, département d'outre-mer à la plus forte croissance économique, sur l'épidémie de chikungunya et les dégâts provoqués par le cyclone Garance. (AFP)
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  • A Mayotte, il a annoncé lundi une enveloppe de plus de trois milliards d'euros sur six ans pour financer le plan de "refondation" du département le plus pauvre de France, meurtri par le cyclone Chido en décembre
  • Autre défi pour La Réunion, le passage du cyclone Garance, le 28 février, a généré près de 250 millions d'euros de dégâts, dont 150 pour le seul secteur agricole, selon de premiers bilans

SAINT-DENIS DE LA REUNION: Après Mayotte, Emmanuel Macron est attendu mardi à La Réunion, département d'outre-mer à la plus forte croissance économique, sur l'épidémie de chikungunya et les dégâts provoqués par le cyclone Garance.

Le chef de l'Etat, arrivé lundi soir sur l'île en provenance du département voisin de Mayotte, va aussi réaffirmer le "rôle stratégique de La Réunion dans la zone indo-pacifique", où la France aspire à se poser en puissance régionale au côté des Etats-Unis, de la Chine ou l'Inde.

Le président poursuit ainsi une tournée de cinq jours dans le sud-ouest de l'océan Indien qui le mènera aussi à Madagascar mercredi et l'île Maurice vendredi.

A Mayotte, il a annoncé lundi une enveloppe de plus de trois milliards d'euros sur six ans pour financer le plan de "refondation" du département le plus pauvre de France, meurtri par le cyclone Chido en décembre.

La Réunion est secoué par une épidémie de chikungunya, une maladie infectieuse transmise par le moustique tigre, qui a fait six morts depuis le début de l'année et touché potentiellement 100.000 personnes, soit un habitant sur neuf.

Emmanuel Macron sera informé des derniers développements de l'épidémie, qui a atteint son pic ces derniers jours, lors d'un échange avec l'Agence régionale de la santé.

Engorgements 

Les difficultés sur ce front restent palpables. Le directeur général du centre hospitalier de La Réunion, Lionel Calenge, a demandé l'envoi de renforts médicaux face au risque de saturation des centres de santé.

"Tous les jours depuis plusieurs semaines, on accueille entre 30 et 40 patients atteints de +chik+ sur nos deux services d'urgence", ce qui génère "vraiment une grosse tension sur nos capacités", a-t-il alerté dimanche.

Début avril, le CHU avait déclenché le plan blanc, dispositif qui permet de déprogrammer certaines opérations ou de rappeler des personnels en congés dans les hôpitaux.

Une campagne de vaccination a aussi été lancée le 7 avril. Les 40.000 premières doses du vaccin Ixchiq, le premier ayant obtenu une autorisation de mise sur le marché en Europe, sont destinées aux personnes de 65 ans et plus présentant des comorbidités. Elles peuvent se faire vacciner gratuitement.

Autre défi pour La Réunion, le passage du cyclone Garance, le 28 février, a généré près de 250 millions d'euros de dégâts, dont 150 pour le seul secteur agricole, selon de premiers bilans.

Déjà frappées par une sécheresse sévère, toutes les filières agricoles de l'île - la canne à sucre représentant 53% de la surface agricole - ont lourdement été impactées par les vents et les pluies de Garance, qui a fait cinq morts.

"Echelle régionale" 

A la même époque, l'an passé, le cyclone Bilal avait déjà mis à terre les productions de l'île, deux cyclones en deux ans qui témoignent de l'augmentation et de l'intensification de ces phénomènes météorologiques.

Le chef de l'Etat rencontrera dans la matinée des exploitants agricoles alors que l'île est autosuffisante aux trois-quarts.

La souveraineté alimentaire sera au coeur du cinquième sommet de la Commission de l'océan Indien jeudi à Madagascar.

La Réunion y est représentée au côté de Madagascar, Maurice, des Comores et des Seychelles mais pas Mayotte, les Comores s'opposant à l'intégration de l'archipel dans l'organisation en raison d'un contentieux colonial.

"Le président veut à travers cette visite illustrer le fait que l’échelle régionale c’est le moyen de mieux survivre, de mieux se préparer à affronter ces éléments climatiques", résume l'Elysée.

"Cet espace régional doit s’organiser avec l'ensemble de ses territoires et il y a un avenir commun à bâtir", assure la présidence française.

Emmanuel Macron fera aussi le point sur l'état de l'économie réunionnaise.