BEYROUTH: La branche armée du Hamas au Liban a frappé Israël d'une salve de roquettes dans le cadre de la reprise des opérations militaires du groupe dans le pays.
La branche libanaise du groupe armé a interrompu ses attaques au sud de la frontière après l'assassinat de Saleh al-Arouri au début du mois de janvier.
Ce haut responsable du Hamas et commandant fondateur des brigades Izz al-Din al-Qassam a été tué lors d'une frappe de drone israélienne dans la banlieue sud de Beyrouth, à Dahieh, le 2 janvier.
Les Brigades d’Al-Qassam ont annoncé mercredi qu'elles avaient pris pour cible le camp Gibor, siège de la 769e brigade orientale israélienne, ainsi que la caserne de l'aéroport de Beit Hillel, en utilisant 40 roquettes «Grad».
Les médias israéliens ont rapporté que des sirènes avaient retenti à Kiryat Shmona, Ma'ayan Baruch, Kfar Yuval, HaGoshrim et Beit Hillel en Haute Galilée.
Le porte-parole de l'armée israélienne, Avichay Adraee, a déclaré que 10 des roquettes avaient frappé des sites en Israël, tandis que 30 ont été interceptées. En réponse, l'armée israélienne a ciblé les sources de tir, a ajouté Adraee.
Des missiles intercepteurs lancés par le Dôme de fer israélien ont explosé au-dessus de villages frontaliers dans la partie orientale du Liban-Sud.
Des hélicoptères de l'armée ont évacué les Israéliens blessés lors de l'attaque vers des hôpitaux situés au sud de la frontière, ont rapporté les médias israéliens.
Le Hezbollah n'a annoncé aucune opération militaire contre l'armée israélienne mercredi, après deux jours d’opérations étendues.
Pendant ce temps, des F-15 israéliens ont traversé l’espace aérien libanais.
Le militant politique Ali al-Amin a déclaré à Arab News: «Le Hezbollah a pris la décision, il y a plus d'un mois, de mettre fin à toute opération du Hamas et du Jihad islamique en direction de l'armée israélienne à partir du Liban-Sud. Il semble aujourd'hui que l'on revienne sur cette décision. L'objectif pourrait être de faire pression sur les Américains.»
«La décision de mettre fin aux opérations du Hamas et du Jihad islamique répondait à une demande antérieure des Américains au Hezbollah de contrôler les affrontements à partir du sud et d'empêcher leur expansion», a-t-il ajouté.
«Il semble maintenant nécessaire de faire à nouveau pression sur la partie américaine pour qu'elle lie la trêve, si elle est conclue dans la bande de Gaza, au Liban, car la partie israélienne avait rejeté ce lien et déclaré qu'elle laisserait la confrontation ouverte au Liban après la trêve», a-t-il expliqué.
Le Hezbollah a déclaré qu'il refuserait un cessez-le-feu dans le sud du Liban tant que le Hamas n'accepterait pas un règlement à Gaza.
Des avions israéliens ont effectué une frappe aérienne sur une maison de la ville frontalière de Bint Jbeil, ciblant un dirigeant local du Hezbollah, Ali Wahbi, bien qu’aucun blessé n’ait été signalé.
Des avions ont également frappé la région d’Al-Khuraybah, située entre Khiam et Rachaya al-Foukhar.
Adraee a déclaré sur X que les avions ont attaqué «un dépôt d'armes et des bâtiments militaires appartenant au Hezbollah à Ramyah dans le sud du Liban, ainsi qu'un site de production d'armes pour le Hezbollah dans la région de Khirbat Salim».
Le général de brigade Mounir Shehadeh, ancien coordinateur du gouvernement libanais auprès de la Finul, a déclaré que le Hezbollah avait évité de faire des victimes civiles lors de ses frappes sur des cibles stratégiques en Israël.
«Bien que le Hezbollah puisse lancer 1 000 missiles par jour, il ne cherche pas la guerre.
«Toutefois, si Israël intensifie le conflit, le Hezbollah semble prêt à riposter vigoureusement, ce qui pourrait modifier le paysage de la région», a-t-il averti.
La campagne militaire du Hezbollah en faveur de Gaza, qui dure depuis cent-quarante-quatre jours, a fait plus de 200 victimes parmi les membres du groupe, ainsi que parmi les militants alliés et les civils.
La «guerre de soutien» a également provoqué d'importants dégâts matériels, avec 8 000 maisons complètement détruites et 10 000 maisons partiellement détruites dans le sud du Liban.
Environ 100 000 civils du sud du Liban ont également été déplacés par les violences.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com