Préoccupés par la forte inflation, les Iraniens peu intéressés par les élections

Des hommes marchent samedi devant un mur portant une affiche de campagne électorale, à l’approche des prochaines élections législatives du pays, à Téhéran. (Photo, AFP)
Des hommes marchent samedi devant un mur portant une affiche de campagne électorale, à l’approche des prochaines élections législatives du pays, à Téhéran. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 27 février 2024

Préoccupés par la forte inflation, les Iraniens peu intéressés par les élections

  • Des analystes prévoient une abstention très importante, n'excluant pas que le record des précédentes législatives ne soit battu
  • En 2020, seuls 42,57% des électeurs avaient voté, selon les statistiques officielles

TÉHÉRAN: La bonne affaire plutôt que le bon candidat: dans le grand bazar de Téhéran, les Iraniens sont plus préoccupés par la forte inflation que par les élections législatives prévues vendredi qui peinent à les intéresser.

"Aucun membre de ma famille n'est disposé à participer au vote", annonce Aliasghari, un retraité de 62 ans, interrogé aux abords de l'entrée principale de l'immense poumon commercial de la capitale.

A l'accoutumée, des Téhéranais de tous âges et tous milieux se pressent dans les allées mais "ils regardent juste les prix et les étals, sans acheter" car "la situation économique est extrêmement préoccupante", témoigne-t-il.

Devant son magasin de vêtements, Mehdi se désole: "lorsque je dis aux acheteurs combien coûte un produit, ils râlent et insultent le gouvernement" avant de tourner les talons.

Ce commerçant du bazar âgé de 58 ans affirme lui aussi qu'il ne se déplacera pas au bureau de vote pour renouveler le Parlement et l'Assemblée des experts, un organe clé chargé de nommer le guide suprême, plus haute autorité de la République islamique.

Des analystes prévoient une abstention très importante, n'excluant pas que le record des précédentes législatives ne soit battu. En 2020, seuls 42,57% des électeurs avaient voté, selon les statistiques officielles.

Un récent sondage réalisé par la télévision d'Etat a révélé que plus de la moitié des personnes interrogées étaient indifférentes à ce scrutin, malgré les appels du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, à y participer "en grand nombre".

Alors que l'inflation avoisine les 50%, "les produits ne deviendront pas moins chers après les élections", prédit Fatima, vendeuse d'habits pour enfants. Au contraire "la situation va empirer", craint cette femme de 21 ans qui pense toutefois voter vendredi mais sans encore savoir pour qui.

De nombreuses inconnues planent sur l'évolution de l'économie qui, malgré les énormes réserves en pétrole et gaz du pays, reste fragilisée par les sévères sanctions imposées par les Etats-Unis après leur retrait unilatéral de l'accord sur le nucléaire iranien en 2018.

Les tensions liées à la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza ajoutent aux incertitudes, notamment sur le cours de la monnaie nationale, le rial, sous pression ces dernières semaines.

«Vides de sens»

Sur les murs, des affiches de candidats promettent de "réparer l'économie" et de "lutter contre la corruption".

Mais "ce ne sont que des slogans vides de sens", "des paroles sans actes", regrette Masoumeh, une femme au foyer de 40 ans: "Je ne pense pas que les futurs élus vont améliorer la situation économique".

Pour le retraité Aliasghari, "les gens sont réticents à voter car ils entendent trop de mensonges et ont perdu confiance" envers les politiciens.

Le scrutin de vendredi sera le premier depuis le vaste mouvement de contestation ayant secoué le pays après la mort en septembre 2022 de la jeune Mahsa Amini, quelques jours après son arrestation par la police pour non-respect du strict code vestimentaire en vigueur dans le pays.

Plus d'un an après, les "mécontentements" demeurent, estime Mohammad Bagher Nobakht, un candidat centriste qui brigue un siège pour le parti Modération et Développement à Téhéran. Il regrette que le futur Parlement va rester dominé par les conservateurs et ultra-conservateurs après la disqualification de nombreux candidats modérés ou réformateurs.

"Le Parlement représente uniquement la classe puissante et riche et non les pauvres", dénonce Fatima, la jeune vendeuse.

Plus optimiste, Ali Mohammad Abshari, un retraité de 78 ans, veut croire à une amélioration de la situation économique "si des personnes qualifiées et honnêtes sont élus". Il se rendra dans le bureau de vote de son quartier "car c'est notre devoir islamique".


L’autorité saoudienne Nazaha révèle les détails de cas de corruption récents

Un porte-parole de l’Autorité saoudienne de surveillance et de lutte contre la corruption, mieux connue sous le nom de «Nazaha», a fait part dimanche des détails de plusieurs procédures pénales sur lesquelles elle a récemment enquêté. (Photo fournie)
Un porte-parole de l’Autorité saoudienne de surveillance et de lutte contre la corruption, mieux connue sous le nom de «Nazaha», a fait part dimanche des détails de plusieurs procédures pénales sur lesquelles elle a récemment enquêté. (Photo fournie)
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  • Présentant vingt des cas de corruption les plus importants, le porte-parole a déclaré que des procédures judiciaires avaient été engagées contre tous les auteurs
  • Nazaha entend poursuivre toute personne qui, dans le Royaume, serait impliquée dans le détournement de fonds publics ou reconnue coupable d’abus d’autorité

RIYAD: Un porte-parole de l’Autorité saoudienne de surveillance et de lutte contre la corruption, mieux connue sous le nom de «Nazaha», a fait part dimanche des détails de plusieurs procédures pénales sur lesquelles elle a récemment enquêté.

Présentant vingt des cas de corruption les plus importants, il a déclaré que des procédures judiciaires ont été engagées contre tous les auteurs.

Dans l’une de ces affaires, deux employés de la Banque centrale ont été arrêtés pour avoir reçu des sommes d’argent d’un résident en échange du dépôt de plus de 7,3 millions de riyals saoudiens, ou SAR (1 SAR = 0,25 euro), sans vérifier la source, sur des comptes bancaires qui appartenaient à des entités commerciales sur une période de deux ans. Le résident en question a également été arrêté.

Dans une autre affaire, un agent de sécurité qui travaillait au département général de la circulation a été arrêté pour avoir reçu 387 000 SAR du propriétaire d’un bureau de services publics, également arrêté, en échange de la modification illégale des données essentielles d’un groupe de véhicules.

Par ailleurs, un troisième cas de corruption fait la lumière sur l’employé d’un hôpital universitaire. Il avait été arrêté pour avoir empoché 100 000 SAR de la part de citoyens en échange d’une promesse de les nommer à des postes à l’université.

Nazaha entend continuer de travailler pour identifier et poursuivre toute personne qui, dans le Royaume, serait impliquée dans le détournement de fonds publics, reconnue coupable d’abus d’autorité à des fins personnelles ou accusée de nuire de toute autre manière à l’intérêt public.

L’autorité saoudienne a souligné que les coupables seraient tenus pour responsables et poursuivis. Elle a ajouté qu’il n’y aurait pas de délai de prescription pour de tels crimes.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 

 


Les Houthis revendiquent la victoire contre la marine américaine en mer Rouge

Le destroyer lance-missiles Arleigh Burke USS Carney (DDG 64) abat plusieurs véhicules aériens sans pilote et missiles houthis en mer Rouge. (AFP)
Le destroyer lance-missiles Arleigh Burke USS Carney (DDG 64) abat plusieurs véhicules aériens sans pilote et missiles houthis en mer Rouge. (AFP)
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  • Le porte-parole militaire des Houthis, Yahya Sarea, a rapporté, vendredi, que les frappes contre les navires ayant des liens avec Israël seraient étendues à la Méditerranée
  • Les attaques seraient intensifiées pour inclure toute entreprise interagissant avec Israël si le pays en venait à mener l’attaque prévue contre la ville palestinienne de Rafah

AL-MOUKALLA: Les Houthis ont réitéré leurs menaces de prendre pour cible des navires à destination d’Israël ou ayant des liens avec le pays – y compris ceux qui sont en Méditerranée – au moment où ils revendiquent la victoire contre la marine américaine en mer Rouge.

L’agence de presse Saba, sous contrôle houthi, a rapporté que la quatrième phase de la campagne propalestinienne de la milice ciblerait tous les navires se dirigeant vers Israël qui se trouvent à portée de leurs drones et missiles, notant que les marines américaine et britannique, entre autres marines occidentales, «sont impuissantes» face à leurs attaques.

«La quatrième phase met en lumière la puissance des forces armées yéménites dans la lutte contre les armes navales les plus puissantes du monde, les flottes américaine, britannique et européenne, ainsi que la marine sioniste (israélienne)», déclare l’agence Saba.

Le porte-parole militaire des Houthis, Yahya Sarea, a rapporté, vendredi, que les frappes contre les navires ayant des liens avec Israël seraient étendues à la Méditerranée. Les attaques seraient intensifiées pour inclure toute entreprise interagissant avec Israël si le pays en venait à mener l’attaque prévue contre la ville palestinienne de Rafah.

Depuis novembre, les Houthis ont lancé des centaines de missiles balistiques et de drones sur des navires commerciaux et militaires en mer Rouge, dans le détroit de Bab al-Mandab et dans le golfe d’Aden. Ils affirment que les attaques visent uniquement les navires ayant des liens avec Israël dans le but de mettre fin au blocus imposé à la bande de Gaza.

Ils ont également tiré sur des navires commerciaux et militaires américains et britanniques dans les eaux internationales au large du Yémen après que les deux pays ont lancé des frappes contre les zones contrôlées par les Houthis.

Samedi, le ministre houthi de l’Information, Dhaif Allah al-Chami, a affirmé que les États-Unis avaient été contraints de retirer leurs porte-avions et autres navires de guerre de la mer Rouge après avoir échoué à contrecarrer les attaques. Il a ajouté que de nouvelles offensives seraient lancées contre les navires israéliens en Méditerranée dans les jours à venir.

«Ils ont lamentablement échoué. Les missiles et drones yéménites ont battu la marine américaine. Ses militaires, croiseurs, destroyers et porte-avions ont par ailleurs commencé à se retirer de nos mers», soutient Al-Chami dans un entretien accordé à la chaîne d’information libanaise Al-Mayadeen.

Les spécialistes du Yémen ont contesté les affirmations des Houthis selon lesquelles ils disposeraient d’armes militaires capables d’atteindre les navires israéliens en Méditerranée.

Dimanche, le général Mohammed al-Kumaim, un analyste militaire yéménite, a informé Arab News que les Houthis ne seraient en mesure de mener de telles attaques que s’ils disposaient d’armes avancées. Il a déclaré que les Houthis élargissaient leur campagne contre les navires pour éviter un ressentiment croissant du public dans les zones sous leur contrôle, après que la milice n’a ni payé pour les services de réparation ni versé leur dû aux employés du secteur public.

Le général Al-Kumaim ajoute que les Houthis pourraient revendiquer la responsabilité d’une attaque contre un navire en Méditerranée, menée par un groupe soutenu par l’Iran dans la région.

«Des points de vue théorique et technologique, les Houthis n’ont aucune capacité technique ou militaire pour atteindre leurs objectifs (en Méditerranée)», conclut le général Al-Kumaim.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Des jumelles siamoises philippines arrivent à Riyad pour une opération chirurgicale

Des sœurs siamoises philippines, venues de Manille, sont arrivées dimanche à Riyad dans le cadre d’un plan d’évacuation saoudien coordonné par le ministère de la Santé. (Agence de presse saoudienne)
Des sœurs siamoises philippines, venues de Manille, sont arrivées dimanche à Riyad dans le cadre d’un plan d’évacuation saoudien coordonné par le ministère de la Santé. (Agence de presse saoudienne)
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  • Les deux fillettes de seize mois sont arrivées à l’aéroport international du roi Khaled et se sont rendues à l’hôpital du roi Abdallah pour les enfants
  • Elles seront soumises à un examen en vue de déterminer la faisabilité d’une opération de séparation

RIYAD: Des sœurs siamoises philippines, venues de Manille, sont arrivées dimanche à Riyad dans le cadre d’un plan d’évacuation saoudien coordonné par le ministère de la Santé, rapporte l’agence de presse saoudienne.

Akhizah et Ayeesha Yusoph sont nées dans la ville de Panabo, dans la province de Davao del Norte, sur l’île méridionale de Mindanao, en décembre 2022. Elles partagent un foie.

Les deux fillettes de 16 mois sont arrivées à l’aéroport international du roi Khaled et se sont rendues à l’hôpital du roi Abdallah pour les enfants. Elles seront soumises à un examen en vue de déterminer la faisabilité d’une opération de séparation.

Abdallah al-Rabeeah, superviseur général du Centre d’aide humanitaire et de secours du roi Salmane (KSRelief), a remercié les dirigeants du Royaume de leur soutien au programme phare de l’Arabie saoudite pour les jumeaux siamois.

Le programme, dirigé par M. Al-Rabeeah, a permis d’opérer plus de 130 enfants originaires de 25 pays depuis 1990. Ces enfants étaient nés avec des organes internes communs avec leur jumeau.

M. Al-Rabeeah a évoqué l’importance mondiale de ce programme qui constitue une étape primordiale dans le domaine de la médecine et qui s’aligne sur les objectifs ambitieux de la Vision 2030, qui vise à renforcer les services de santé au sein du Royaume.

Les parents d’Akhizah et d’Ayeesha ont exprimé leur profonde gratitude envers le roi Salmane et envers le prince héritier, Mohammed ben Salmane, pour l’accueil chaleureux et la généreuse hospitalité qui leur ont été réservés depuis leur arrivée dans le Royaume.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com