La séparation réussie de jumeaux siamois à Riyad: un exploit de la médecine moderne

Le Dr Abdellah al-Rabeeah (à droite) et son équipe avec l'un des jumeaux syriens après avoir réussi à les séparer le 6 juillet 2023, à l'hôpital roi Abdellah, spécialisé pour enfants, à Riyad (Photo, SPA).
Le Dr Abdellah al-Rabeeah (à droite) et son équipe avec l'un des jumeaux syriens après avoir réussi à les séparer le 6 juillet 2023, à l'hôpital roi Abdellah, spécialisé pour enfants, à Riyad (Photo, SPA).
Le Dr Abdellah al-Rabeeah (à droite) et son équipe avec l'un des jumeaux syriens après avoir réussi à les séparer le 6 juillet 2023, à l'hôpital roi Abdellah, spécialisé pour enfants, à Riyad (Photo, SPA).
Le Dr Abdellah al-Rabeeah (à droite) et son équipe avec l'un des jumeaux syriens après avoir réussi à les séparer le 6 juillet 2023, à l'hôpital roi Abdellah, spécialisé pour enfants, à Riyad (Photo, SPA).
Le Dr Abdellah al-Rabeeah (à droite) et son équipe avec l'un des jumeaux syriens après avoir réussi à les séparer le 6 juillet 2023, à l'hôpital roi Abdellah, spécialisé pour enfants, à Riyad (Photo, SPA).
Le Dr Abdellah al-Rabeeah (à droite) et son équipe avec l'un des jumeaux syriens après avoir réussi à les séparer le 6 juillet 2023, à l'hôpital roi Abdellah, spécialisé pour enfants, à Riyad (Photo, SPA).
Le Dr Abdullah Al-Rabeeah retrouve les bénéficiaires du programme des jumeaux conjoints de l'Arabie saoudite. Sur le cadre de gauche, des jumeaux égyptiens, séparés en 2009, et sur la droite, les Jordaniens Mohammed et Amjad, opérés en 2011 (Photos SPA).
Le Dr Abdullah Al-Rabeeah retrouve les bénéficiaires du programme des jumeaux conjoints de l'Arabie saoudite. Sur le cadre de gauche, des jumeaux égyptiens, séparés en 2009, et sur la droite, les Jordaniens Mohammed et Amjad, opérés en 2011 (Photos SPA).
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Publié le Lundi 10 juillet 2023

La séparation réussie de jumeaux siamois à Riyad: un exploit de la médecine moderne

  • Le Dr Abdellah al-Rabeeah, chef de l'agence d'aide saoudienne KSrelief, a dirigé la dernière opération entreprise sur les directives du roi Salmane et du prince héritier, Mohammed ben Salmane
  • Les opérations réalisées dans le cadre du programme de jumeaux siamois parrainé par l'Arabie saoudite offrent aux enfants une chance de jouir d'une vie normale

DJEDDAH: Depuis plus de 30 ans, le travail qualifié des chirurgiens du programme saoudien de jumeaux siamois a permis à des enfants de mener une vie saine, normale et indépendante, faisant de l’Arabie saoudite un leader mondial dans l'une des procédures chirurgicales les plus complexes de la médecine moderne.

Abdellah al-Rabeeah, chirurgien pédiatrique, a été ministre de la Santé de l’Arabie saoudite, conseiller à la Cour royale et superviseur général du Centre d'aide et de secours humanitaires roi Salmane (KSrelief).

Ce jeudi, Al-Rabeeah a réussi à séparer les jumeaux syriens Bassam et Ihsan au cours d'une opération qui a duré sept heures et demie et s'est déroulée en cinq phases avec la participation de 26 médecins saoudiens spécialisés, selon la SPA.

Au cours de sa carrière de chirurgien, Al-Rabeeah a effectué 58 opérations sur des jumeaux siamois nés dans des familles pauvres de 23 pays. Au total, le programme a supervisé quelque 130 cas, totalisant des centaines d'heures d'opération.

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Le Dr Abdullah al-Rabeeah pose avec un groupe multinational de jumeaux siamois qu'il a opérés en 2010 (Photo fournie).

Bassam et Ihsan, qui ont été transportés par avion de Turquie en mai, ont tout juste fêté leur troisième anniversaire. Réunis au niveau de la poitrine, de l'abdomen, du foie et des intestins, ils pesaient ensemble 19 kg. Si l'état de Bassam est stable, celui d'Ihsan ne devrait malheureusement pas dépasser quelques jours.

«Ihsan est considéré comme un intrus par rapport à son frère Bassam parce qu'il n'a pas de système urinaire et reproducteur au niveau des reins, des uretères, de la vessie et des organes génitaux masculins», a précisé Al-Rabeeah à la suite de l'opération, selon la SPA.

«Il souffre également de malformations congénitales importantes au niveau du cœur qui entravent sa vie avec une atrophie du développement neurologique, et il présente des déficiences et des malformations congénitales au niveau de l'intestin», a-t-il ajouté.

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Avant l'opération de séparation du 6 juillet, Bassam et Ihsan étaient unis au niveau du bas de la poitrine, de l'abdomen, du foie et des intestins (Photo, Huda Bashatah/Arab News).

Pour sauver la vie de Bassam, l'équipe médicale a décidé de poursuivre l'opération très complexe de séparation des jumeaux. «Cette opération est une opération de sauvetage pour Bassam, dont l'état de santé est normal et stable», a déclaré l'équipe médicale à l'agence SPA.

Les opérations chirurgicales réalisées dans le cadre du programme pour jumeaux siamois sont entièrement financées par le gouvernement saoudien. Elles offrent aux enfants une chance de jouir d'une vie longue et saine, sans devoir être soignés 24 heures sur 24, et en étant soulagés des contraintes mentales et physiques liées à leur état.

Les jumeaux conjoints, souvent appelés siamois, sont un phénomène reproductif rare, qui ne se produit qu'une fois toutes les 50 000 à 60 000 naissances. D'autres estimations indiquent qu'ils ne se produisent qu'une fois toutes les 200 000 naissances vivantes.

 

EN CHIFFRES

130 cas supervisés par le personnel médical.

58 opérations de séparation réalisées.

28 pays de provenance des patients.

Selon des études médicales, environ 60% des jumeaux conjoints sont mort-nés, tandis qu'environ 40% de ceux qui survivent à la naissance meurent dans les jours qui suivent. Environ 70% des jumeaux siamois sont de sexe féminin.

La fréquence des cas tend à varier en fonction de divers facteurs tels que la situation géographique — avec une incidence légèrement plus élevée en Asie du Sud-Ouest et en Afrique — la prédisposition génétique et les influences environnementales.

En mai dernier, des médecins ont pratiqué une opération compliquée de 15 heures sur des jumeaux yéménites, Youssef et Yassine. Soulignant les difficultés rencontrées, l'un des jumeaux est également décédé le deuxième jour de l'opération à la suite d'une insuffisance cardiaque.

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Les jumeaux yéménites Yousef et Yassin après une opération chirurgicale «compliquée» qui a duré 15 heures en mai 2022 (Photo, SPA/Archives).

Le jumeau survivant s'en est sorti et reste en observation dans un état stable à l'hôpital spécialisé pour enfants roi Abdellah, dans la cité médicale roi Abdelaziz à Riyad, selon l'agence de presse saoudienne.

L'hôpital joue un rôle crucial dans le programme de jumeaux siamois de l’Arabie saoudite. Doté d'installations médicales de pointe et d'une technologie avancée, l'hôpital dispose d'une équipe médicale hautement qualifiée, spécialisée dans les soins pédiatriques complexes.

«Avec la grâce d'Allah, puis la présence d'une équipe et d'un centre spécialisés, le Royaume d’Arabie saoudite, sous la direction du Gardien des deux saintes mosquées et de son prince héritier digne de confiance, a investi dans deux choses: l'infrastructure et, ce qui est plus important encore, les personnes», a souligné Al-Rabeeah à Arab News, jeudi.

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Le Dr Abdullah al-Rabeeah et son équipe ont réalisé 58 opérations de séparation dans le cadre du programme saoudien de jumeaux siamois (Photo, SPA/Archives).

«Mes collègues ont l'expérience et les compétences nécessaires. Par conséquent, la présence de l'expérience et de l'infrastructure contribue à la réussite de ces opérations», a-t-il précisé.

Compte tenu des risques encourus, les médecins ne sont pas toujours convaincus que la séparation est la meilleure solution. Entre 1990 et 2011, 34 des 64 cas présentés à l'équipe saoudienne ont été jugés inopérables en raison de malformations mettant en danger le pronostic vital des enfants.

 

Chirurgies de séparation notables depuis 1990

1990: Première opération de séparation du programme de jumeaux siamois réalisée sur des jumelles saoudiennes siamois au niveau de l'estomac.

1991: Les jumelles soudanaises Samah et Heba, séparées avec succès lors de la deuxième opération du programme.

2002: Les jumeaux malaisiens Ahmed et Mohammed Rahman sont séparés après une opération de 23 heures.

2003: Les jumelles égyptiennes Talia et Taline séparées lors d'une opération retransmise en direct à la télévision.

2005: Les jumelles polonaises Daria et Olga Kolacz ont survécu à une opération de 15 heures.

2012: Les jumelles ischiopage saoudienne Reem et Rana séparées avec succès.

2017: Hanin, fille palestinienne, séparée d'une jumelle parasite qui n'avait ni cœur, ni poumons, ni cerveau.

2021: La fille yéménite Aicha Ahmed séparée avec succès de sa jumelle parasite.

2022: Un jumeau yéménite meurt au cours d'une chirurgie après une grave chute de la circulation sanguine et une défaillance cardiaque.

2023: Les jumelles craniopages égyptiennes Salma et Sarah séparées avec succès après 17 heures d’opération chirurgicale.

 

Les jumeaux siamois sont classés dans différentes catégories en fonction de l'ampleur et de l'emplacement de leur lien physique.

Cette pathologie résulte d'un événement rare survenu au début du développement embryonnaire, lorsqu'un seul œuf fécondé ne parvient pas à se séparer complètement en deux individus. Par conséquent, les jumeaux peuvent partager certains organes, membres ou autres structures corporelles.

En raison de la complexité des grossesses de jumeaux siamois et des problèmes de santé potentiels qu'elles posent, les professionnels médicaux suivent souvent de près ces grossesses et peuvent recommander des soins prénataux spécialisés et une planification de l'accouchement.

La décision finale de tenter ou non une chirurgie de séparation dépend de plusieurs facteurs, notamment de l'état de santé général des jumeaux, de la faisabilité de la séparation et des risques encourus.

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Le Dr Abdullah al-Rabeeah et son équipe opèrent des jumeaux siamois syriens nouvellement séparés, Bassam et Ihsan, le 6 juillet 2023 à l'hôpital spécialisé pour enfants roi Abduelah à Riyad (Photo, Huda Bashatah/Arab News).

«L'existence d'organes conjoints importants et sensibles rend l'opération de séparation des jumeaux difficile. De même, l'existence de malformations congénitales dans certains organes, tels que le cœur, le système urinaire ou le système reproductif et, parfois, le cerveau, rend l'opération complexe», a indiqué Al-Rabeeah à Arab News.

«La difficulté réside donc dans la façon dont les jumeaux sont réunis, et à quel degré exactement, et la malformation congénitale rend généralement l'opération complexe, réalisée dans des centres médicaux spécialisés dans le monde», a-t-il ajouté.

Le type le plus courant de jumeaux siamois, le thoracopage, représente environ 40% des cas. Les jumeaux sont réunis au niveau de la poitrine ou de la partie supérieure de l'abdomen et, dans certains cas, peuvent partager un cœur, un foie ou d'autres organes thoraciques.

BIOGRAPHIE

Abdellah al-Rabeeah, MD, FRCSC

Le Dr Al-Rabeeah dirige l'équipe chirurgicale et multidisciplinaire du programme saoudien de jumeaux. 

Éducation

1979: Licence en médecine et en chirurgie à l'Université du Roi Saoud, Riyad

1986: Bourse de recherche en chirurgie générale à l'hôpital de l'Université de l'Alberta à Edmonton, Canada

1987: Stage de chirurgie pédiatrique à l'hôpital pour enfants IWK, Université Dalhousie, Halifax, Nouvelle-Écosse, Canada.

Postes occupés

Depuis 2015: Superviseur général de l'agence d'aide KSrelief

2009-14: Ministre de la Santé

2009-16: Membre du conseil d'administration de l'Université roi Abdallah pour la science et la technologie

2010-14: Président du conseil d'administration de l'hôpital spécialisé et du centre de recherche roi Faisal

2005-09: Fondateur et président de l'Université des sciences de la santé du roi Saoud ben Abdelaziz à la Cité médicale du roi Abdelaziz

2003-09: Directeur général des affaires sanitaires de la Garde nationale à la Cité médicale du roi Abdelaziz

 

Les jumeaux d’Omphalopagus, quant à eux, sont reliés au niveau de la partie inférieure de l'abdomen            et peuvent partager des parties du tractus gastro-intestinal, du foie ou d'autres organes abdominaux.

Le type le plus rare de jumeaux siamois, craniopagus parasiticus, est celui où l'un des jumeaux n'est pas complètement formé et dépend de l'autre pour sa survie. Le jumeau sous-développé peut être attaché à la tête ou au corps du jumeau plus formé.

Les défis spécifiques associés à chaque type de jumeaux siamois peuvent varier considérablement. La faisabilité de la chirurgie de séparation et les risques potentiels pour la santé dépendent de l'ampleur du lien et des organes vitaux concernés.

Chaque cas nécessite une évaluation médicale individualisée et une prise de décision par une équipe multidisciplinaire d'experts. Une planification chirurgicale très détaillée est nécessaire pour qu'une opération de séparation de jumeaux siamois puisse avoir lieu.

«Pour moi, chaque jumeau est important», a soutenu Al-Rabeeah lors d'une interview accordée à Arab News en mars dernier. «Et je peux vous dire que mes collègues, l’équipe, et moi-même pensons que ces enfants font partie de leur famille.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Le président Ahmad al-Chareh discute de la relance économique de la Syrie avec des ministres saoudiens

Le président de la République arabe syrienne Ahmad al-Chareh et le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane. (SPA)
Le président de la République arabe syrienne Ahmad al-Chareh et le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane. (SPA)
Le président de la République arabe syrienne Ahmad al-Chareh et le ministre saoudien de l'Intérieur, le prince Abdulaziz ben Saud ben Naif. (SPA)
Le président de la République arabe syrienne Ahmad al-Chareh et le ministre saoudien de l'Intérieur, le prince Abdulaziz ben Saud ben Naif. (SPA)
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  • Al-Chareh prendra la parole lors de la neuvième conférence de l’Initiative pour l’investissement futur à Riyad
  • Il a rencontré le ministre des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, et le ministre de l’Intérieur, le prince Abdelaziz ben Saoud ben Nayef

LONDRES : Le président de la République arabe syrienne, Ahmad al-Chareh, et le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, ont examiné les moyens de renforcer et de développer la coopération dans divers domaines lors d’une rencontre à Riyad.

Al-Chareh est arrivé mardi en Arabie saoudite pour participer à la neuvième édition de la conférence de l’Initiative pour l’investissement futur (FII), qui se tient jusqu’à jeudi et réunit dirigeants et ministres du monde entier.

Les deux parties ont également évoqué les opportunités de coopération économique dans les secteurs de l’énergie, de l’industrie, des infrastructures et de la technologie, alors que la Syrie aspire à atteindre une stabilité économique, selon l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Le ministre syrien des Affaires étrangères, Assad Hassan Al-Shaïbani, ainsi que le Dr Mousaed ben Mohammed Al-Aiban, ministre d’État saoudien et membre du Conseil des ministres, ont assisté à la réunion.

Lors d’une autre rencontre, Al-Chareh a discuté avec le ministre saoudien de l’Intérieur, le prince Abdelaziz ben Saoud ben Nayef, des différents aspects de la coopération sécuritaire, économique, ainsi que du développement régional et international.

Il s’est également entretenu avec le ministre de l’Investissement, Khalid Al-Falih, accompagné d’Al-Shaïbani et du ministre syrien de l’Économie, Mohammad Nidal Al-Shaar, au sujet des partenariats en matière d’investissement, de développement et de reconstruction, ainsi que des efforts visant à soutenir la reprise économique de la Syrie.

Al-Chareh doit prendre la parole lors de la conférence FII9 et rencontrer des représentants de sociétés internationales d’investissement pour discuter de la coopération et de la croissance économique régionale.

Selon l’Agence arabe syrienne d’information (SANA), la visite officielle comprend également des entretiens avec le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane.

Lancée en 2017, la FII — souvent surnommée « Davos du désert » — est devenue une plateforme clé pour l’Arabie saoudite afin de présenter sa stratégie de diversification économique dans le cadre de la Vision 2030.

L’édition de cette année, qui se poursuit jusqu’au 30 octobre, réunit décideurs mondiaux, investisseurs et dirigeants d’entreprise pour débattre des tendances qui façonnent l’économie mondiale et explorer les partenariats dans les secteurs émergents.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com
 


Le pape priera au port de Beyrouth au cours de son premier voyage

Le pape Léon XIV dirige une messe dans le cadre du Jubilé du monde de l'éducation à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 27 octobre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV dirige une messe dans le cadre du Jubilé du monde de l'éducation à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 27 octobre 2025. (AFP)
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  • Le pape Léon XIV effectuera son premier voyage à l’étranger depuis son élection en mai, visitant la Turquie pour le 1.700e anniversaire du Concile de Nicée et le Liban, où il priera sur le site de l’explosion du port de Beyrouth de 2020
  • Lors de ce voyage, il rencontrera des dirigeants politiques et religieux, célébrera des messes publiques et œcuméniques, et rendra hommage aux victimes et aux figures saintes du Liban

Cité du Vatican, Saint-Siège: Le pape Léon XIV priera sur le site de l'explosion il y a cinq ans au port de Beyrouth, après une rencontre avec le président turc, Recep Tayyip Erdogan, lors d'un voyage en Turquie et au Liban en novembre, a annoncé le Vatican lundi.

Ce sera le premier voyage à l'étranger du pape américain depuis qu'il est devenu chef des 1,4 milliard de catholiques en mai, après le décès du pape argentin François.

Le voyage de Léon débutera en Turquie, à l'occasion du 1.700e anniversaire du Concile de Nicée.

Le pape arrivera le 27 novembre à Ankara, où il rencontrera Recep Tayyip Erdogan ainsi qu'un groupe de responsables, d'organisations de la société civile et de diplomates, avant de se rendre à Istanbul.

Le 28 novembre, il effectuera une excursion d'une journée à Iznik, la ville actuelle où se trouvait Nicée, pour diriger une prière œcuménique.

En l'an 325, le premier concile œcuménique de l'histoire du christianisme avait rassemblé 300 évêques de l'Empire romain et établi des bases doctrinales toujours reconnues par de nombreuses confessions chrétiennes.

Le lendemain, le pape visitera la célèbre Mosquée Bleue d'Istanbul et rencontrera le patriarche orthodoxe Bartholomée Ier, avant de célébrer une messe publique.

Le pape Léon se rendra à Beyrouth le 30 novembre, où il rencontrera le président libanais, Joseph Aoun, et le Premier ministre, Nawaf Salam.

Il se rendra le 1er décembre sur la tombe du saint patron du Liban, Saint Charbel Makhlouf, au monastère Saint Maron d’Annaya, au nord de Beyrouth.

Dans ce qui sera probablement un moment chargé d'émotion, il tiendra le 2 décembre une prière silencieuse sur le site de l'explosion au port de Beyrouth en 2020, qui a fait plus de 220 morts et dévasté une grande partie de la capitale libanaise. Il célébrera également une messe publique.

Le dernier pape à avoir visité le Liban était Benoît XVI en 2012, tandis que la dernière visite papale en Turquie remonte à 2014, lorsque François s'était rendu à Ankara et Istanbul.

Ce déplacement devait initialement être effectué fin mai par le pape François, mort le 21 avril à 88 ans.


Le Kosovo explore une nouvelle ère tech aux côtés de l’Arabie saoudite, selon Vjosa Osmani

La rédactrice en chef adjointe d'Arab News, Noor Nugali, s'entretient avec la présidente du Kosovo, Vjosa Osmani, à Riyad, lundi. (Photo AN de Jafar Saleh)
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La rédactrice en chef adjointe d'Arab News, Noor Nugali, s'entretient avec la présidente du Kosovo, Vjosa Osmani, à Riyad, lundi. (Photo AN de Jafar Saleh)
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  • Osmani exprime sa gratitude pour le soutien historique du Royaume au Kosovo et appelle à des échanges culturels, éducatifs et jeunesse plus approfondis
  • Lors d’une intervention à Riyad avant le FII, Osmani appelle à une coopération élargie dans la tech, l’investissement et l’innovation numérique pour le DAK 2030

RIYAD : Le Kosovo et l’Arabie saoudite peuvent s’appuyer sur leurs solides bases d’amitié grâce à une coopération émergente dans la technologie et l’innovation, a déclaré la présidente Vjosa Osmani à Arab News, lors d’une visite à Riyad pour la 9ᵉ édition du Future Investment Initiative (FII).

Alors que des dirigeants mondiaux, entrepreneurs et investisseurs se réunissent cette semaine dans la capitale saoudienne pour le FII — surnommé le « Davos du désert » — Osmani a affirmé que l’événement « ouvrira de nouveaux chapitres de coopération » entre les deux nations.

La participation du Kosovo représente une opportunité précieuse de créer des liens commerciaux, d’attirer des investissements et d’échanger des expertises avec le Royaume, qu’elle décrit comme « l’un des leaders mondiaux en matière de progrès technologique et d’intelligence artificielle ».

« Nous nous sentons très privilégiés par les relations bilatérales que nous entretenons avec l’Arabie saoudite », a déclaré Osmani.

« C’est l’un des pays qui a soutenu le peuple du Kosovo dans les heures les plus sombres de notre histoire, mais qui est également resté à nos côtés à chaque étape de notre progression en tant que pays vivant désormais dans la liberté, l’indépendance et la prospérité. »

L’Arabie saoudite fut l’une des premières nations à reconnaître l’indépendance du Kosovo en 2008, suite à l’intervention de l’OTAN en 1999 et à une période d’administration de l’ONU — un geste toujours profondément significatif pour Pristina.

« Au fil des années, nous avons développé d’excellentes relations, car l’Arabie saoudite fut l’un des premiers pays à reconnaître notre indépendance, notre lutte pour la liberté et à nous soutenir », a-t-elle précisé.

« Je crois que cette visite ne fera qu’ouvrir de nouveaux chapitres de coopération et, espérons-le, porter cette relation entre nos deux pays vers de nouveaux sommets. »

Le FII, maintenant à sa neuvième année, est devenu l’un des rassemblements mondiaux les plus influents pour l’investissement et l’innovation. Osmani a déclaré que la participation du Kosovo parmi les nations présentes constitue un honneur et une reconnaissance du potentiel du pays dans l’économie numérique.

« Il y a un potentiel énorme que nous pouvons percevoir ici au FII », a-t-elle expliqué. « Bien qu’il s’agisse d’un forum relativement jeune comparé à tant d’autres, il a su attirer des milliers de représentants, qu’ils soient politiques ou économiques.

« Et je pense que ce mélange permet également à nous, en tant que dirigeants politiques, d’apprendre beaucoup du monde des affaires sur la manière de renforcer nos relations et de garantir que les relations politiques et économiques profitent aux populations que nous représentons.

« D’après ce que nous avons vu, le FII est un lieu où les relations ne s’arrêtent pas à la fin du forum mais se poursuivent juste après, avec de nombreux contrats signés, de nombreux accords négociés et de nombreuses relations politiques renforcées. »

Le Kosovo, jeune république comptant l’une des populations les plus connectées d’Europe, a lancé l’ambitieux programme « Digital Agenda Kosovo 2030 » (DAK 2030) pour devenir une « société gigabit » reposant sur la connectivité 5G, la gouvernance électronique et l’innovation en intelligence artificielle.

Osmani estime que le partenariat avec l’Arabie saoudite — qui elle-même développe son agenda numérique et IA dans le cadre de Vision 2030 — peut être transformateur.

« Nous voyons que l’Arabie saoudite devient l’un des leaders mondiaux en matière de progrès technologique et d’IA en particulier », a-t-elle déclaré.

« Étant donné que le Kosovo est leader dans notre région pour la deuxième année consécutive, pays avec le taux de compétitivité IT le plus élevé et une population jeune, connectée et innovante… nous croyons fortement au potentiel énorme d’attirer des investissements directs étrangers dans ce domaine vers le Kosovo. »

Elle a ajouté : « Pour de nombreux représentants ici, qu’ils soient politiques ou économiques, le Kosovo peut être une destination attractive pour l’investissement ou la coopération avec nos entreprises locales.

« Nous croyons fermement que le développement de la technologie et de l’IA doit bénéficier à l’humanité — rendre la croissance économique plus durable, trouver des remèdes à de nombreuses maladies, garantir la qualité de l’éducation et de la santé. »

Osmani a également souligné le soutien de longue date de l’Arabie saoudite à la population majoritairement musulmane du Kosovo, notant que chaque année environ 1 500 Kosovars effectuent le pèlerinage à La Mecque et Médine.

« Nous sommes reconnaissants envers l’Arabie saoudite pour leur coopération à cet égard », a-t-elle dit. « Les Kosovars ont toujours vécu une expérience très enrichissante et spirituelle ici.

« C’est un domaine dans lequel le chef de la communauté islamique, notre mufti M. Ternava, a très bien coopéré avec l’Arabie saoudite et avec votre ministère du Hajj.

« Nous avons eu des visites de l’Arabie saoudite pour discuter de la manière de renforcer cette coopération. Nous sommes très reconnaissants de leur soutien et espérons pouvoir l’amplifier à l’avenir. »

Osmani a salué le « rôle croissant de l’Arabie saoudite pour la paix et la stabilité, non seulement dans la région mais dans le monde », en référence aux efforts de médiation du Royaume concernant Israël-Palestine, Russie-Ukraine et d’autres conflits.

Elle a précisé que le Kosovo soutient le leadership du Royaume « pour s’assurer qu’il non seulement intervient à l’échelle mondiale mais réussisse, car garantir la paix dans le monde est l’une des missions les plus nobles ».

Pour Osmani, paix et stabilité ne sont pas des idéaux abstraits mais des réalités vécues, ancrées dans l’histoire douloureuse du Kosovo.

« Je crois que ces efforts de médiation fonctionnent », a-t-elle affirmé. « Pour certains, la paix est écrite sur le papier ; pour nous, c’est notre vie.

« Nous avons grandi en enfants de guerre. Nous avons subi une guerre génocidaire. Chaque génération, y compris celle de nos parents, grands-parents et arrière-grands-parents, a traversé des guerres.

« Nos enfants sont la première génération dans l’histoire de notre nation à vivre en paix. Il n’y a rien de plus important que de s’assurer que chaque enfant de notre pays puisse s’endormir paisiblement, sans peur de la guerre. »

Elle a ajouté : « Nous serons toujours reconnaissants envers tous ceux dans le monde qui nous ont soutenus pour sauver nos vies, libérer notre pays et nous donner les moyens de reconstruire après la guerre.

« Aujourd’hui, nous sommes un pays rétabli, un pays en plein essor, économiquement prospère, sous la règle de droit et dans les relations internationales. »

Osmani a salué les « efforts et le leadership de Son Altesse Royale (le prince héritier Mohammed ben Salmane), en coopération avec le président des États-Unis et de nombreux dirigeants mondiaux », en référence au récent cessez-le-feu à Gaza.

Elle a déclaré que le Kosovo « soutient pleinement ces efforts, car nous comprenons combien la paix est précieuse et combien sont bénies les nations qui vivent en paix, car c’est la seule voie vers la prospérité ».

Au-delà de la politique et de l’investissement, Osmani a souligné l’importance du contact direct entre les peuples saoudien et kosovar — via l’éducation, la culture et les programmes jeunesse.

« Vous avez raison, les liens entre les peuples ont toujours été forts », a-t-elle affirmé. « Nous devons trouver de nouvelles façons pour que cette relation fleurisse davantage, que ce soit dans l’éducation, la culture ou d’autres domaines.

« Il y a une opportunité énorme, et c’est pourquoi je suis ici — pour nous assurer que nous élargissons ces opportunités. »

Elle a ajouté : « J’encouragerai notre jeune génération à visiter l’Arabie saoudite, et j’aimerais encourager les jeunes Saoudiens à venir au Kosovo. En se rencontrant, en partageant idées et expériences, c’est ainsi que se créent ces relations. »

Osmani a également lancé une invitation à la direction saoudienne : « Nous serions honorés si Son Altesse Royale visitait également la République du Kosovo à sa convenance, afin que le peuple du Kosovo puisse remercier l’ensemble des dirigeants et du peuple saoudien pour leur soutien. »

Pour Osmani, investir dans la jeunesse est essentiel pour maintenir la vitalité de cette relation.

« Pour que deux pays et deux peuples entretiennent d’excellentes relations, il faut toujours impliquer la jeune génération », a-t-elle précisé. « Ils ont le plus d’énergie et peuvent faire le meilleur travail pour renforcer ces liens entre les peuples. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com