La campagne «imprudente» des Houthis en mer Rouge nuit aux Yéménites et aux Palestiniens, selon l’envoyé spécial des États-Unis

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Publié le Mercredi 03 avril 2024

La campagne «imprudente» des Houthis en mer Rouge nuit aux Yéménites et aux Palestiniens, selon l’envoyé spécial des États-Unis

  • Les attaques contre les navires en mer Rouge entravent l’aide à Gaza, a affirmé Timothy Lenderking lors d’une conférence de presse à laquelle Arab News a assisté
  • Il a salué les efforts déployés par l’Arabie saoudite pour assurer la médiation entre les Houthis et le gouvernement yéménite reconnu par la communauté internationale

LONDRES: Les attaques incessantes des Houthis contre les navires en mer Rouge sont «déplacées, imprudentes et aveugles»: c’est ce qu’a déclaré mercredi l’envoyé spécial des États-Unis pour le Yémen lors d'une conférence de presse à laquelle Arab News a assisté. 

Timothy Lenderking a estimé que les activités des Houthis nuisaient à la fois aux Yéménites ordinaires et aux Palestiniens, que la milice prétend soutenir. 

Lors d’une conférence de presse qui s’est tenue à Mascate à la suite d’une réunion avec le ministre omanais des Affaires étrangères, Sayyid Badr al-Busaidi, et après avoir passé la journée précédente à Riyad, M. Lenderking a affirmé que les attaques des Houthis empêchaient l’acheminement de l’aide aux Palestiniens et perturbaient le commerce mondial. 

Il a ajouté que, outre les navires internationaux qui entrent dans le canal de Suez, le trafic dans la ville portuaire yéménite de Hodeïda est également affecté, enregistrant une baisse de 15% cette année, ce qui entrave l’acheminement des biens essentiels dans le pays. 

Selon M. Lenderking, les activités militaires en cours dans la région perturbent les industries locales, en particulier la pêche, ce qui a un impact supplémentaire sur l’économie locale et un effet néfaste sur la faune et la flore. 

«Les Houthis prétendent aider les Palestiniens, mais ils leur font du tort», a-t-il ajouté. «Nous voulons tous que le Yémen soit une source de stabilité pour la région.» 

Les attaques des Houthis «doivent cesser pour que nous puissions nous concentrer à nouveau sur le processus de paix [au Yémen] et sur la Palestine ainsi que sur la solution à deux États», a-t-il lancé. Il a ajouté que «l’imprudence des Houthis» est facilitée par l’Iran, qui «sème l’instabilité dans toute la région» et «continue de permettre ces attaques en fournissant des armes et en étant l’un des principaux pays qui financent le terrorisme». 

M. Lenderking a souligné que la désignation des Houthis comme groupe terroriste et les frappes américaines sur leurs positions au Yémen entravaient leurs activités de combat et de collecte de fonds, mais il a insisté sur le fait que les États-Unis, ainsi que des pays comme la France et le Royaume-Uni, préféreraient une solution diplomatique. 

Il a indiqué que ses réunions à Oman et en Arabie saoudite témoignaient de l’engagement «inébranlable» de Washington en faveur du processus de paix au Yémen: «Les États-Unis ont très clairement fait savoir qu’ils souhaitaient une désescalade en mer Rouge et que les attaques des Houthis ne pouvaient pas se poursuivre.» 

Les Houthis «peuvent encore procéder à une désescalade et reprendre le processus de paix», a souligné M. Lenderking, qui a salué le rôle de médiateur joué par l’Arabie saoudite entre les Houthis et le gouvernement yéménite reconnu par la communauté internationale. 

«Je poursuis mes rencontres avec un grand nombre de responsables Houthis et d’autres responsables yéménites à Riyad», a-t-il précisé. «Je pense que toutes ces consultations sont extrêmement importantes pour réduire les divergences qui peuvent exister entre les parties belligérantes.» 

«Le fait que l’Arabie saoudite et les Houthis aient pu réaliser des progrès, l’Arabie saoudite jouant le rôle de médiateur entre les Houthis et le gouvernement yéménite [...], nous laisse espérer que nous pourrons profiter de ce moment pour mettre fin [...] à cette guerre civile qui dure depuis neuf ans», a-t-il affirmé. 

M. Lenderking a toutefois averti que les Houthis devraient agir pour regagner la confiance de la communauté internationale. 

«Malheureusement, ces attaques contre des navires internationaux ont nui à la crédibilité des Houthis en tant qu’acteurs de bonne foi», a-t-il déploré, appelant la milice à libérer les 25 membres d’équipage du navire Galaxy Leader enlevés en novembre 2024; il a rappelé que ce navire n’avait «aucun lien avec Israël».  

M. Lenderking a ajouté que la communauté internationale ne devait pas laisser le conflit à Gaza entraver le processus de paix au Yémen. 

Il a défendu «l’engagement de longue date» des États-Unis à la sécurité d’Israël, ajoutant toutefois: «Cela, bien entendu, ne signifie pas qu’il faut mener régulièrement des attaques contre les civils, ce que les États-Unis ont dénoncé.» 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Netanyahu annonce l'envoi d'un représentant israélien pour une rencontre avec des responsables au Liban

Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
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  • M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban"
  • Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mercredi l'envoi d'un représentant pour une rencontre avec des responsables politiques et économiques au Liban, "première tentative pour établir une base de relations et de coopération économique entre Israël et le Liban".

M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban", indique un communiqué de son bureau.

Le texte ne précise pas quand cette rencontre doit avoir lieu.

Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban.

Accusant le mouvement islamiste Hezbollah de violer le cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an en se réarmant dans le sud du pays, l'armé israélienne a multiplié les frappes sur le sud du Liban la semaine dernière sur ce qu'elle a présenté comme des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Depuis plusieurs semaines, la presse israélienne multiplie les articles sur la possible imminence d'une nouvelle campagne militaire israélienne contre le Hezbollah au Liban.


Le pape appelle à «de nouvelles approches» au Moyen-Orient pour rejeter la violence

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  • Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage"
  • "Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix"

BEYROUTH: Le pape Léon XIV a appelé mardi, devant 150.000 personnes réunies pour une messe en plein air à Beyrouth, à "de nouvelles approches au Moyen-Orient" meurtri par les conflits, pour y faire prévaloir la paix.

Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage".

"Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix", a déclaré le souverain pontife.

Affirmant "prier spécialement pour le Liban bien-aimé", il a demandé "à la communauté internationale de ne ménager aucun effort pour promouvoir des processus de dialogue et de réconciliation" dans cette région meurtrie par les conflits.

La visite du chef de l'église catholique a donné un souffle d'espoir au Liban, qui a connu une guerre meurtrière avec Israël il y a un an et craint une nouvelle escalade malgré le cessez-le-feu.

Léon XIV a également appelé les dirigeants "dans tous les pays marqués par la guerre et la violence" à "écouter le cri" des "peuples qui appellent à la paix".

S'adressant aux "chrétiens du Levant, citoyens à part entière de ces terres", le pape leur a dit: "ayez du courage. Toute l'Église vous regarde avec affection et admiration".


Une plainte en France pour «entrave» au travail des reporters à Gaza

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
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  • "Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination"
  • "Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse"

PARIS: Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza.

Ces faits pourraient selon ces organisations constituer des "crimes de guerre", pour lesquels le parquet national antiterroriste à Paris peut enquêter, dès lors qu'ils sont commis contre des Français.

"Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination dans un contexte international où les atteintes à la liberté de la presse sont devenues structurelles", soulignent les plaignants dans la centaine de pages de leur requête, rendue publique par franceinfo.

"Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse", a commenté Me Louise El Yafi, l'une des avocates à l'origine de la plainte.

Elle "souligne aussi l'insécurité croissante visant les journalistes français en Cisjordanie (...). Ces atteintes, en violation du droit international humanitaire, relèvent également de crimes de guerre", ajoute sa consoeur Me Inès Davau.

Un journaliste français travaillant pour plusieurs rédactions francophones, qui a tenu à garder l'anonymat, porte lui aussi plainte: il dénonce son "agression" par des colons lors d'un reportage dans les territoires occupés.

Reporters sans frontières (RSF) a décompté plus de 210 journalistes tués depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza, en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Depuis le début de la guerre, les autorités israéliennes ont empêché les journalistes de médias étrangers d'entrer de manière indépendante à Gaza, autorisant seulement au cas par cas une poignée de reporters à accompagner leurs troupes.

En France, plusieurs plaintes ont été déposées en lien avec le conflit. Elles visent notamment des soldats franco-israéliens d'une unité d'élite de l'armée israélienne, l'entreprise française d'armement Eurolinks ou encore des Franco-Israéliens qui se rendraient complices du crime de colonisation.

Suite à une plainte, le parquet national antiterroriste a aussi demandé à un juge d'instruction parisien d'enquêter pour "crimes de guerre" dans le dossier de la mort de deux enfants français dans un bombardement israélien à Gaza en octobre 2023.